vineri, 5 februarie 2021

Zodiac / film 2007 / David Fincher

Zodiac is a 2007 American mystery thriller film directed by David Fincher from a screenplay by James Vanderbilt based on the 1986 non-fiction book of the same title by Robert Graysmith

https://en.wikipedia.org/wiki/Zodiac_(film)  -- poate fi tradus cu Google translate

Zodiac (film)

Zodiac
Description de cette image, également commentée ci-après
Affiche française
Titre québécoisLe zodiaque
Titre originalZodiac
RéalisationDavid Fincher
ScénarioJames Vanderbilt
MusiqueDavid Shire
Acteurs principaux

Jake Gyllenhaal
Mark Ruffalo
Robert Downey Jr.

Sociétés de productionParamount Pictures
Warner Bros.
Phoenix Pictures
Pays d’origineDrapeau des États-Unis États-Unis
Genrethriller
Durée157 minutes
162 minutes (Director's cut)
Sortie2007

Synopsis

Le , le soir de la fête de l'Indépendance, deux jeunes adultes se font tirer dessus entre les villes de Benicia et Vallejo en Californie. Un homme contacte les services de police locaux et annonce avoir commis ce crime. Le San Francisco Chronicle, l'un des plus importants journaux de la ville, reçoit ensuite une lettre revendiquant ce meurtre, tout comme deux autres quotidiens de la région. Le tueur présumé, qui se présente sous le pseudonyme de Zodiac, accompagne sa revendication d'une énigme. Robert Graysmith (Jake Gyllenhaal) est un jeune dessinateur du journal. Sa vie bascule lorsqu'il se lance dans le déchiffrage de cette énigme, poussé par sa passion pour les casse-têtes. Il « enquête » alors plus profondément notamment avec Paul Avery (Robert Downey Jr.), spécialiste des affaires criminelles au journal. En parallèle, les inspecteurs chargés de l'enquête, David Toschi (Mark Ruffalo) et William Armstrong (Anthony Edwards), font leur possible pour mettre fin à la série et recouper les informations multiples. Durant de nombreuses années, le Zodiac se joue des policiers et des journalistes en accumulant les énigmes, les vraies et fausses revendications, les appels télévisés et les meurtres sans indice.

Production

Symbole utilisé par le tueur du Zodiaque dans ses lettres.

Genèse du film

Le scénariste James Vanderbilt découvre le livre de Robert Graysmith en 1986, durant ses études3. Quelques années après être devenu scénariste, il a l'occasion de rencontrer l'auteur. Fasciné par le tueur du Zodiaque, il décide d'en faire un script de film4. Le scénariste présente son projet à Mike Medavoy et Bradley J. Fischer de Phoenix Pictures, tout en précisant qu'il souhaite garder le contrôle sur le développement du film4. Ils rencontrent ensemble Robert Graysmith à l'avant-première d’Auto Focus de Paul Schrader (adapté d'une autre œuvre de Graysmith)5. Un accord est trouvé pour les droits des livres Zodiac et Zodiac Unmasked qui sont disponibles après l'option levée par Disney6.

James Vanderbilt et les producteurs cherchent ensuite un réalisateur. Leur premier choix est David Fincher, qui devait initialement adapter Le Dahlia noir de James Ellroy7. David Fincher a été, enfant, marqué par cette affaire. Habitant la région, il utilisait les bus scolaires, surveillés par la police, qu'un suspect se revendiquant comme étant le tueur du Zodiaque avait menacé de faire sauter. Sa voisine était une des policières enquêtant sur l'affaire et il avait pique-niqué en famille au lac Berryessa, juste après qu'un des meurtres du Zodiac y fut commis.

Le film est basé sur les deux livres de Robert Graysmith, dessinateur au San Francisco Chronicle à l'époque des faits, et qui est resté obsédé par cette affaire. Le film reprend largement les éléments du livre et les personnages, réels, que sont le journaliste Paul Avery et les inspecteurs de police Dave Toschi et Bill Armstrong. David Fincher ne place pas le tueur en série au centre de son récit, mais plutôt le dessinateur, le journaliste et le policier ayant suivi l'affaire au plus près, chroniquant l'échec de leur enquête et les conséquences que cette dernière aura sur leur propre vie.

La documentation du film se révèle assez exceptionnelle puisqu'en plus des deux livres de Robert Graysmith (Zodiac sorti en 1986 et Zodiac unmasked : the identity of America's most elusive serial killer revealed sorti en 2002), David Fincher et son équipe ont pu s'appuyer sur une très grande quantité d'interviews et de documents accumulés durant trois décennies. De plus, pour coller davantage à la réalité, David Fincher a voulu inclure dans son film seulement les meurtres avec des témoins ou victimes encore vivants. Avec son équipe, il passe ainsi environ 18 mois à interviewer des survivants, des témoins, leurs familles, des suspects, des policiers ainsi que les maires de San Francisco et Vallejo3.

Après avoir lu le scénario du film, Robert Graysmith déclare notamment « maintenant je sais pourquoi ma femme a voulu divorcer »3.

Distribution des rôles

Pour le rôle de Robert GraysmithJake Gyllenhaal est le premier choix de David Fincher. Le réalisateur avait cependant songé à Orlando Bloom si l'acteur avait refusé le rôle3. Pour incarner Paul Avery, David Fincher voulait Daniel Craig mais avait également songé à Brad Pitt3.

Pour le rôle de Bill Armstrong, Anthony Edwards était le premier choix de David Fincher et celui-ci le connaissait non pas grâce à la série Urgences mais parce qu'ils étaient voisins.

En 2005, il y a eu une rumeur sur le fait que Gary Oldman incarne le rôle de Melvin Belli mais cela fut rapidement démenti3.

Le rôle de Linda était, à l'origine, écrit pour Bijou Phillips qui a dû refuser à cause de conflits d'emploi du temps et fut finalement attribué à Clea DuVall.

Philip Baker Hall, qui incarne ici Sherwood Morrill, avait tenu un autre rôle dans un autre film consacré au tueur du Zodiaque, The Zodiac sorti en 2005.

Certains acteurs ont pu rencontrer la personnalité qu'ils incarnent à l'écran. Mark Ruffalo, qui interprète l'inspecteur Dave Toschi, a quant à lui été très surpris que le policier se souvienne encore de tous les détails de l'enquête3.

Tournage

Le tournage a duré 110 jours. En raison de ce long processus, David Fincher demande aux acteurs de parler plus vite. Toujours pour gagner du temps durant le tournage, David Fincher a décidé que tout le sang serait ajouté numériquement en postproduction3.

Le film a été tourné notamment avec la caméra numérique Thomson VIPER FilmStream 4:4:4. Cependant, certaines séquences, notamment en ralenti, sont tournées sur pellicule3.

David Fincher voulait que les décors soient les plus réalistes possibles. Ainsi, lorsque l'équipe tourne sur les lieux d'un meurtre au lac Berryessa, le site est réaménagé pour ressembler à sa configuration de l'époque3. L'équipe n'a pas toujours eu les autorisations pour tourner sur les véritables lieux des crimes. Ainsi, le meurtre du taxi (qui a eu lieu à l'intersection des rues Washington et Cherry à San Francisco), a été tourné dans les studios de Downey en raison de restrictions de tournage et de l'opposition des associations de voisinage. La scène où Robert Graysmith et Dave Toschi regardent "L’inspecteur Harry" a été tournée au Mann National Theatre de Westwood3.

Accueil critique

Le film reçoit globalement de très bonnes critiques. Sur l'agrégateur américain Rotten TomatoesZodiac obtient 90% d'avis favorables, 243 critiques et une note moyenne de 7,65109. Sur Metacritic, il décroche une moyenne de 78100 pour 40 critiques10

Zodiac a également reçu une très bonne critique presse en France. Sur le site Allociné, qui compile 25 titres de presse, le film obtient une note moyenne de 4,1511. Les journalistes louant la qualité de la mise en scène de David Fincher. Dans Le Monde, on peut ainsi lire « David Fincher (...) renonce aux plus adolescentes de ses qualités et parvient à une maturité qui impressionne autant par la maîtrise de la forme que par la complexité du propos »11. Cyril Neyrat des Cahiers du cinéma écrit quant à lui « Un passionnant laboratoire du cinéma hollywoodien contemporain11 ». La revue le classe par ailleurs parmi les 10 meilleurs films de 2007, à la 5e place ex-æquo avec La France de Serge Bozon3. Pour Télérama« c'est, en quelque sorte, une définition du cinéma, et, plus précisément, de la mise en scène »11.

Certaines critiques sont cependant négatives, comme celle parue dans L'Humanité : « [...] un récit auquel on ne s'attache guère, platement illustré par une mise en scène comme on en trouve plus souvent dans les téléfilms. Il n'y a même plus cette tension nerveuse que provoquait Fight Club ou Panic Room et, de surcroît, c'est inutilement long »11. Frédéric Strauss de Télérama écrit notamment « ce que filme Fincher : la banalité qui l'emporte, l'enquête palpitante qui devient routine, le temps qui passe et recouvre tout. Hélas, il ne résiste pas à étirer ce principe sur une durée interminable, digne d'une fresque viscontienne »11.

Récompenses

Nominations

Analyse

Référence à d'autres œuvres

Deux des protagonistes (Graysmith et Toschi) regardent au cinéma L'Inspecteur Harry. Sorti en 1971 en pleine affaire du tueur du ZodiaqueL'Inspecteur Harry, avec Clint Eastwood en vedette, s'inspire de cette affaire. Le tueur du Zodiaque avait annoncé qu'il tirerait sur des bus scolaires. Dans L'Inspecteur Harry, le criminel surnommé Scorpio prend en otage des enfants dans un bus. Par ailleurs, il envoie également des messages chiffrés.

Les personnages font plusieurs fois référence au film Les Chasses du comte Zaroff de .

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ZODIAC

David Fincher, 2007

LE COMMENTAIRE

La vie est remplie d’énigmes plus ou moins passionnantes. Ce n’est pas surprenant si les journaux nous en proposent, sous forme de jeux. Il s’agit d’entrainements qui nous permettent d’examiner, de réfléchir, de déchiffrer, de trouver… Les mots fléchés ou croisés ne sont que des grilles nous permettant de mieux comprendre le monde autour de nous. Pour lire entre les lignes des articles qui remplissent les autres pages.

LE PITCH

Un inspecteur, un journaliste et un dessinateur essaient de trouver l’identité d’un tueur.

LE RÉSUMÉ

Le 4 juillet 1969, le Zodiac commet son premier crime et en informe aussitôt le San Francisco Chronicle. L’inspecteur Dave Toschi (Mark Ruffalo)  et son coéquipier William Armstrong (Anthony Edwards) sont immédiatement mis sur l’affaire. Parallèlement le journaliste Paul Avery mène aussi sa petite enquête. Quant à Robert Graysmith (Jake Gyllenhaal), il suit le sujet de loin.

Les meurtres s’enchaînent. La police reste impuissante. Les drames ont lieu dans plusieurs Comtés différents, ce qui ne facilite pas le travail des inspecteurs malgré le concours du détective Mulanax (Elias Kosteas) à Vallejo et du détective Logue (Ken Narlow) à Napa. Par ailleurs, l’investigation journalistique de Paul Avery (Robert Downey Jr) pénalise le travail de la police en surmédiatisant l’affaire, multipliant ainsi les fausses pistes.

Toschi et Armstrong sont proches de coincer Arthur Leigh Allen (John Carroll Lynch) qu’ils pensent être le Zodiac. Le graphologue leur donne tort, malgré l’ambidextrie de Allen.

Le temps passe. L’enquête patauge. Avery, saoulé, se noie dans sa bouteille. Armstrong, à bout de souffle, jette l’éponge et part à la répression des fraudes. Toschi est accusé par l’inspection générale des services d’avoir falsifié un courrier du Zodiac. Graysmith prend la relève et refait toute l’enquête, prenant le risque de perdre sa femme Melanie (Chloë Sevigny). Après avoir rencontré certaines personnes plutôt sombres, il remonte finalement lui-aussi jusqu’à Arthur Leigh Allen (John Carroll Lynch).

Huit ans plus tard, Graysmith a écrit un livre sur le Zodiac. Mike Mageau, l’une des premières victimes du Zodiac a identifié formellement Arthur Leigh Allen. Les échantillons ADN recueillis sur la scène du crime et sur les courriers envoyés par le Zodiac restent cependant non-concluanCapture d’écran 2020-04-18 à 23.59.20L’EXPLICATION

Zodiac, c’est réussir à passer à autre chose.

La vie est remplie d’affaires qui retiennent notre attention et que nous essayons de résoudre.

Ces affaires sont des sacs de noeuds à démêler. Si tout était simple, il n’y aurait pas d’affaire – ni d’intérêt. On cherche la difficulté. Dans le cas du Zodiac, le manque de coordination transforme une enquête déjà sinueuse en un véritable casse-tête. La police Californienne de l’époque est fragmentée. Elle ne se parle pas. Par conséquent elle avance mal, chassant plusieurs lièvres à la fois. Toschi doit composer avec de nombreux intermédiaires. Il s’épuise à courir après les uns et les autres pour pouvoir obtenir les autorisations lui permettant d’avancer.

Paul Avery vient rajouter son grain de sel en rendant l’enquête médiatique. Il l’ouvre au grand public qui va parasiter les recherches avec de nombreux faux témoignages. Dès que l’affaire prend de l’ampleur via le Chronicle, elle échappe à ceux dont le travail est de trouver l’assassin. Les témoignages farfelus se multiplient. Le nuage de brouillard sur la baie s’épaissit (cf Insomnia). La presse soulève un peu rapidement un tapis en dessous duquel on trouve beaucoup trop de poussière. Les fantômes flottent autour du Zodiac, comme Bob Vaughn que l’écriture accable et qui possède une cave, ce qui est assez rare en Californie.

Trop de pistes, trop de suspects, trop de possibilités…

Just because you can’t prove it doesn’t mean it isn’t true.

Dans cette traque au Zodiac, il y a des planches pourries. La police est obligée de s’appuyer sur un graphologue qui a le pouvoir d’incriminer ou de disculper un suspect sur la base de son écriture. Malheureusement le graphologue en question n’est pas fiable.

Comme si ce n’était pas assez dur, le temps est compté. Zodiac n’est pas une marque d’horlogie pour rien. Le temps joue toujours contre nous. Toschi se permet de le rappeller à Graysmith quand celui-ci se met en tête de reprendre l’affaire, trop tard :

Too many years gone, too much evidence lost.

L’affaire du Zodiac traine en longueur. Ceux qui en sont responsables perdent patience. Ils ne peuvent pas supporter que le coupable soit toujours en liberté. Ces hommes finissent par ne penser qu’à cela, jour et nuit. Comme un problème de maths impossible à résoudre.

Le temps nécessaire qu’on doit consacrer à ces affaires est autant de temps de moins pour nous. Paul Avery coule par la faute du Zodiac. Le couple de Graysmith est sur le point d’imploser. La carrière de Toschi déraille.Capture d’écran 2020-04-19 à 00.02.54Le Zodiac aura fait de nombreuses victimes collatérales, grillant tous ceux qui l’ont considéré comme l’oeuvre d’une vie.

Nikola Tesla mettait en garde Robert Angier contre les obsessions (cf Le Prestige). A young man’s game selon Cutter. Trop de personnes se sont laissés aveuglés par leur sujet en perdant de vue le sens des priorités. Ils ont essayé de résoudre un problème insoluble, qui n’en valait donc pas la peine.

Graysmith est passé tout près de se prendre la vague mais s’en est sorti finalement indemne, en ayant pondu un best-seller au passage. Parce qu’il a su renoncer à sa propre obsession, il a réussi à profiter de ce mystère non résolu en exploitant l’obsession des autres! Le podcast Serial repose sur cette technique infaillible, celle de la toupie qui tourne à l’infini (cf Inception).

Il est important de savoir lâcher la bride, sous peine de se retrouver emporté par la tempête.

Tourner la page.

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Résumé : Californie, Fête du 4 juillet 1969 : un couple qui a garé sa voiture à l’écart pour être tranquille. Soudain, un individu armé leur tire dessus à plusieurs reprises. La femme meurt sur le coup, l’homme est très grièvement blessé. La police et les journaux reçoivent le courrier d’une personne, qui sous le pseudonyme de "Zodiac", revendique le crime.

Critique : Tiré d’une histoire vraie, le film raconte, par le menu, les enquêtes conjointes d’un duo de policiers (Mark Ruffalo et Anthony Edwards),et de deux journalistes du "San Francisco Chronicle" (Jake Gyllenhall et Robert Downey Jr).
Le récit passionnant décrit le travail de fourmi de ces hommes qui vont s’acharner à tenter de mettre la main sur un meurtrier, devenu un tueur en série. Pendant plusieurs années, chacun de leur côté, les deux équipes vont multiplier les fausses pistes, face à un tueur insaisissable, qui se joue d’eux en transmettant, à chaque crime, un courrier mystérieux accompagné d’un document avec des signes indéchiffrables.
L’un des journalistes, plutôt dessinateur de presse, en fera même une obsession qui lui fera mettre en péril l’équilibre de sa famille.
Chaque scène, surtout dans la première partie du film, contient en elle-même un suspense qui laisse à penser que le tueur va être arrêté. Les protagonistes sont en permanence frustrés devant un meurtrier intelligent qui les emmène toujours vers de fausses pistes. Celui-ci est aussi aidé indirectement par le manque de collaboration entre les différentes structures de la police et les journaux qui privilégient le scoop à toute autre chose.
La mise en scène de David Fincher, intelligente et maligne, maintient le spectateur en haleine du début à la fin, dans un thriller où il n’y a pas de héros, ce qui n’est pas si fréquent dans les grosses productions hollywoodiennes. 

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#6. Zodiac de David Fincher
   [1 CINÉPHILE = 1 FILM CULTE] : Zodiac

" Il est toujours amusant de se demander d’ou vient une passion. De comment elle est arrivée dans notre esprit. De comment elle s’est manifestée. Par une personne ? Un évènement ? Un souvenir ? C’est différent pour chacun. Certains s’en remémoreront avec malice et nostalgie quand d’autres n’y arriveront pas, préférant y voir une simple évidence. Et pourtant, on ne peut que déplorer cet oubli dès lors qu’on cause de cinéma. Car comment oublier ce moment, ce film, cette scène qui a titillé une zone dans notre tête et nous as fait comprendre après ça que s’asseoir dans le noir et regarder un écran inlassablement année après année était la chose la plus merveilleuse qui soit ? Impensable selon certains. D’autres préféreront laisser parler le hasard, le destin pour qu’à la découverte d’un film en particulier, les mêmes zones du cerveau jadis émerveillées s’illuminent à nouveau, quitte à nous faire comprendre encore une fois que le cinéma est une chose merveilleuse. Ca ressemble à une illumination, un peu comme une renaissance et ce n’est pas dur de comprendre après ça, pourquoi le film en question nous est cher. On a l’impression qu’il fait partie de nous. Que c’est le notre. Qu’on a un lien privilégié avec celui-ci à tel point qu’on admet égoïstement qu’on est le seul à l’apprécier. Et dans mon cas, cette révélation apparut à la fin de l’année 2008, quand après avoir lancé un DVD quelconque, je tomba sur la bande-annonce d’un film qui allait pour toujours changer ma vision du cinéma et implicitement du genre qu’il met en scène : Zodiac
A l’époque, j’admets que David Fincher était un inconnu. Tout comme le casting déployé sous mes yeux, à l’exception de Jake Gyllenhaal que j’avais vu dans Le Jour d’Après. Mais ça n’était pas foncièrement le casting ni le réalisateur derrière qui m’attirait mais bien l’histoire et déjà la mise en scène de cette bande-annonce. Des plans léchés, sombres, le hit « Hurdy Gurdy Man » de Donovan en fond sonore et déjà un parfum de frustration. Déjà le parfum d’une enquête tortueuse et désespérée dans le cadre idyllique de la Californie. En un rien de temps, j’étais hypé. Prêt à m’infliger ce mastodonte de 2h30, dont j’avais entre temps appris qu’il était allé à Cannes. 


Et finalement, début 2009, j’ai sauté le pas. Avec mes quelques économies, je me procure enfin le précieux sésame. Et d’emblée, je suis marqué. Cette affiche, sobre. Simple je dirais même. Un viseur bleu sur fond blanc, qui recouvre toute une série de symboles bizarres. On y voit du morse, des lettres et tout plein de trucs dont j’ignore le sens. Là dans ma tête, j’étais déjà conquis par le bonhomme Fincher. En une affiche, il arrivait à rendre son film à la hauteur de sa bande-annonce : sombre, mystérieux et curieusement déjà imposant. 
J’étais loin de me douter que 2h30 après, j’allais vivre une épiphanie comparable à celle d’un enfant qui obtient enfin à Noel le jouet ardemment convoité depuis des mois. 
Car à peine le film démarre que nous sommes renvoyé en 1969. Je pense à l’alunissage d’Apollo, à Woodstock, à Jimi Hendrix et déjà, en quelques plans, je sens l’americana tissée dans les images. Celle d’un couple lambda qui part en virée le soir du 4 Juillet, fête nationale. Ca grouille de monde et nos deux larrons profitent du vacarme pour se poser dans un parking reculé de tous. Et là, sans crier gare, une autre voiture s’arrête. La caméra, éblouie par les phares ne peut alors que se contenter de nous montrer l’horreur de la situation : l’homme qui en descend marche de manière méthodique vers notre couple. Et alors que le chanteur Donovan s’époumone à la radio, l’homme sort un pistolet et une lampe torche. Avec une froideur angoissante, et sans montrer à aucun moment son visage, Fincher emballe un pic de tension qui s’achève sur le meurtre froid et formellement magnifique de notre couple. Un meurtre. 5 cinq minutes de film. Et déjà un choc. Le premier d’une longue série. Car les chocs vont se multiplier. Inlassablement. Ca passe par un plan, un dialogue qui fourmille d’idées et de mot déjà forts, un effet de montage mais surtout les regards de ce dessinateur trop curieux puis de ce policier trop obstiné, qui vont tout deux se consumer dans cette enquête qui piétine. En ça, le film m’avait mis à terre. Enfin un film dans lequel l’enquête stagne, dans lequel l’intrigue ne se résoudra pas avec une scène d’action aberrante. Non un film qui prend son temps.


Quasi impensable de penser ça aujourd’hui. Un film qui devient irréel. Etiré. Allongé. Un peu comme un songe. Comme un rêve ou plutôt ici un cauchemar. Et très vite ce cauchemar sur pellicule se mue en un conte. Le facteur temps explosé, cette menace campée par le tueur qui se manifeste rarement, qu’on pense être qu’un mirage. Tout concorde pour que le film glisse lentement vers les artifices du conte. Un peu comme une relecture du Grand Méchant Loup auquel on aurait adjoint un (ra)conteur de génie et des acteurs investis. Et alors qu’on se rapproche de la fin, je me souvins avoir été presque déçu. Une virée dans ce San Francisco presque irréel, j’étais prêt à la voir durer des heures encore. Mais c’est peut être à ça qu’on reconnait les grands films. Je me disais que face à cette fin, je ressentais peut-être la même frustration ressentie par les policiers qui malgré leur traque acharnée n’auront jamais réussi à attraper ce tueur. Pour la première fois, je voyais un film dont le gout d’inachevé lui donnait paradoxalement toute sa force. Pour la première fois, je voyais un film dont la noirceur, l’amertume transpirait jusque dans les ultimes secondes, là ou Hollywood aurait tenté d’apaiser le tout. Non, pas de ça chez Fincher. A la place d’un happy-end que je m’étais presque mis à guetter, je m’étais retrouvé avec le regard d’un homme apeuré, limite inquiet à l’idée de susurrer le nom du tueur. Et finalement, ce n’est qu’au moment ou j’ai moi-même commencé à lire les journaux, les livres, les articles consacré au sujet que j’ai su que Fincher m’avait transporté au-dela de ce que j’aurais pu imaginer. Que son film n’avait pas été un comme j’en verrais des milliers dans ma vie. Mais typiquement UN comme j’en verrais peu dans ma vie de cinéphile. Le genre de film qui vous retourne, qui vous habite, et qui devient une partie de vous. Le film qui vous rend heureux car vous savez qu’il est spécial, que vous avez saisi sa portée, sa richesse. Evidemment après ça, l’atterrissage est douloureux. Vous vous retrouvez dans votre salon, les murs sont ternes et indéniablement, le moindre bruit, le moindre son vous effraie. 



Ce n’est seulement que quelques années, et minimum deux visionnages / an plus tard que j’ai finalement compris un détail qui me fait aujourd’hui idolâtrer Fincher comme le ferait une midinette sur les One Direction : sa maitrise et son ambition (démesurée). Car en voulant raconter le destin de ce tueur en série ayant sévi en Californie pendant les 70’s/80’s, Fincher fait plus qu’exorciser ses propres souvenirs (il avait comme tout les enfants de l’époque était menacé par le tueur qui promettait de s’en prendre aux cars scolaires). Non, il fait bien plus que ça. Il s’immisce dans un genre qu’il façonne au fur et à mesure. Si son film a initialement des oripeaux de film policier, bien vite il n’en est rien car l’américain prend un malin plaisir à introduire une verve quasi fantastique à des faits pourtant bien réels. Et ça, ça marque à jamais. Suffisamment en tout cas pour qu’aujourd’hui, l’affiche trône sur l’un des murs de ma chambre, et qu’il s’agisse du film dont j’abreuve tous mes amis avec et celui pour lequel je serais prêt à tuer afin qu’on le réhabilite et l’impose encore davantage dans l’incroyable carrière de M. Fincher.  "

Antoine Delassuse

Zodiac de David Fincher


1. Analyse


Ce sixième film de David Fincher étonne, ne serait-ce que par l’extrême sobriété de sa réalisation, très différente des effets spectaculaires des The gameSeven [1] et Panic room [2]. Sans doute le réalisateur a-t-il eu le souci d’accorder son style à son propos : le réalisme d’une enquête qui se donne l’apparence d’un documentaire.

Une enquête qui se déroule dans la ville de San Francisco, filmée dans une lumière lugubre : personnage fantomatique à part entière, elle est présentée comme le lieu de la peur, de l’errance et de l’échec.

Les séquences sont brèves, parfois trop, mais par l’impression d’urgence et de hâte qu’elles génèrent, leur brièveté contribue à accélérer le rythme du récit et à le rendre plus vivant. D’autres, à l’inverse, ménagent des moments plus intimistes ou humoristiques (sur la personnalité de Robert Graysmith, telle qu’elle est perçue au San Francisco Chronicle). Les images montrées à l’écran sont souvent soulignées d’un texte écrit mentionnant les jours, heures et lieux d’une enquête minutieuse, longue, tortueuse, sans fin. Mais la sécheresse clinique de ces scènes « procès-verbaux » est toutefois irriguée par l’insertion, à intervalles réguliers, de séquences qui redonnent chair et sang ( !) au récit. Ce sont, notamment, celles qui concernent le tueur en série (les trois homicides successifs très éprouvants ; la prétendue (?) tentative de meurtre sur la route tétanisante par un sens du suspens particulièrement angoissant ; ou les interventions téléphoniques du Zodiac ; et, surtout, la visite que fait Graysmith à un témoin douteux dans le sous-sol de sa maison en une scène glaçante d’effroi par le seul travail sur le décor, l’éclairage et les sons ; ou encore celles qui touchent à la vie des enquêteurs et des journalistes, notamment celle de Robert Graysmith, dont la vie privée, insolite et dérisoire, est montrée avec tendresse. On évoquera à part la scène finale au cours de laquelle Graysmith se rend chez celui qu’il pense être le Zodiac. (1)

Le film insiste aussi sur les effets des meurtres et des lettres publiées sur les policiers (les rivalités, les à peu près ou les erreurs), sur les journalistes (le souci d’être les premiers à divulguer l’information l’emporte sur celui d’informer la police) et le public (la fascination pour le tueur remue des pulsions refoulées).

Il est à noter que ce sont deux « couples » qui recherchent et encadrent le tueur : un duo de journalistes et un binôme de policiers. Mais à mesure que le récit avance dans le temps et que l’enquête piétine, ces quatre personnages connaissent un sort différent, jusqu’à quasiment disparaître de l’écran. C’est en premier le journaliste Paul Avery qui renonce à suivre l’affaire parce qu’ « elle n’est plus d’actualité », et mène une vie désormais marginale sous la dépendance à l’alcool et à la drogue. Puis l’inspecteur Armstrong abandonne l’enquête pour rejoindre la Brigade des fraudes et avoir plus de temps à consacrer à sa famille. Enfin, l’inspecteur David Toschi, las des errements de l’enquête, demande à être dessaisi. Bref, du quatuor de départ, seul demeure Robert Graysmith , le journaliste-dessinateur, pourtant peu concerné au début de par sa fonction, mais de plus en plus fasciné et déterminé à aller jusqu’au bout, ainsi que l’exprime la phrase qu’il prononce : « I need to know who he is... And I need to know that it’s him./Il faut que je sache qui il est… et que c’est lui. ». Contrairement aux trois personnages précédents, il est prêt à tout sacrifier, y compris l’amour de sa femme, Melanie, et sa présence auprès de ses enfants, au point de les laisser abandonner la cellule familiale.

Ces trois effacements successifs de l’écran mettent donc, parallèlement, en valeur Jake Gyllenhaal, le survivant du quatuor, comme si Fincher concentrait le film sur une sorte de face-à-face pour le moins inhabituel, voire étrange, entre un dernier enquêteur obnubilé, égaré, de plus en plus présent à l’écran - au point de l’occuper quasiment seul - et un tueur, le Zodiac, dont les messages se raréfient, tandis que s’espacent, puis cessent, ses crimes horribles. Bref, l’un entreprend et s’active de plus en plus, quand l’autre fait silence et disparaît de l’actualité des faits-divers.

Cette réduction progressive du nombre des personnages pendant le déroulement du film associée à une certaine dissolution de leurs motivations ou de leur personnalité porte un nom : la lente usure de toute chose par l’effet corrosif du temps qui passe. Ce thème majeur s’incarne déjà dans la durée même du film (deux heures et demie) qui épouse celle de l’enquête : plus de vingt ans, en effet, séparent l’année 1969 (premiers crimes et premières lettres) de l’années 1991 (identification plausible mais non prouvée du Zodiac).(2)

Cet étonnant thriller faisant éprouver le sentiment du temps qui s’écoule, qui use les êtres, les transforme et prive de sens leurs efforts, apparaît comme une évidente métaphore de la condition humaine. Finalement ne peut-on penser que ce Zodiac enseveli désormais sous un épais et inattendu silence, que ce tueur en série qui cesse sans doute d’agir, est, lui aussi, la victime de la fuite du temps qui a fini par le faire douter de sa « mission » et/ou qui l’a métamorphosé en une autre personne différente ? Le film ne donne certes pas de réponse, mais il permet de se poser la question...

2. Notes


(1) Le journaliste-dessinateur entre dans un commerce et regarde en silence Arthur Leigh Allen, droit dans les yeux ; et l’on voit le regard du suspect, désarçonné, se modifier. Ce qui révéle sa culpabilité. Filmée en plan moyen et en champ/contre-champ, cette séquence nous dit, par le seul jeu des regards, que le masque social derrière lequel se dissimule l’individu n’est qu’un fragile et dérisoire paravent.

Cette scène est, certes, la phase ultime de la quête de Graysmith, celle qui répond à la double question qu’il se posait et qui justifiait sa recherche. Mais sa valeur est plus générale : ne correspond-elle pas, pour le spectateur du film, à une sorte de miroir dans lequel il voit son propre reflet ? La vision de Graysmith et d’Allen confrontant leur regard ne renvoie-t-il pas le spectateur à la conviction intime de l’ambiguïté de l’âme humaine, ainsi dédoublée ? Comme s’il voyait incarnées à l’écran, face à face, à la fois sa conscience morale (le dessinateur pouvant représenter son Moi) et ses pulsions (le Zodiac étant son çà) se jaugeant et se jugeant… Un brillant dédoublement faisant écho au plan final de Psychose [3] d’Hitchcock, qui expose au regard incrédule du spectateur la dualité Norman Bates/Madame Bates – en un seul personnage qui les confond magistralement.

(2) Outre le récit d’une quête vouée à l’échec, le thème majeur du film, celui du temps qui passe, se transcrit à l’écran à travers un hommage cinéphile très présent qui va de The Most Dangerous Game (Les chasses du comte Zaroff) de 1932 aux références à Bullitt (1969) et à Dirty Harry (1971) pour son tueur, Scorpio (qui est même projeté à l’écran), ainsi que par les nombreuses affiches de film fixées, de façon récurrente, aux murs des décors.

3. Synopsis


Le 20 décembre 1968, Betty Lou Jensen demande à son ami David Faraday de changer le lieu de leur rendez-vous, une cafeteria trop fréquentée à son goût, pour la lake Herman road plus isolée. Mais, alors qu’il fait nuit, une voiture se range derrière la leur, un homme en descend et fait feu à bout portant sur les deux jeunes gens. Le jeune homme survivra à ses blessures. Une lettre adressée au San Francisco Chronicle revendique le crime. Puis quatre cryptogrammes parviennent à leur tour à la presse, qui valent à l’assassin le nom de Zodiac. L’un de ces cryptogrammes est déchiffré par un professeur d’histoire.

D’autres crimes suivent : Le 27 septembre 1969, un jeune couple pique-niquant au bord d’un lac voit arriver un homme muni d’un fusil qui les menace, les fait s’attacher, avant de les poignarder sauvagement. Un nouveau message codé est envoyé à la presse par le tueur en série. Le 11 octobre de la même année, un chauffeur de taxi est, à son tour, assassiné dans la rue d’un quartier chic de la ville. Puis le Zodiac avertit les médias de son intention d’attaquer un car d’enfants et défie ouvertement la police. C’est l’angoisse à San Francisco où se propagent les plus folles rumeurs sur l’identité de l’assassin et où se multiplient les aveux ou dénonciations fantaisistes. Une femme prétend avoir été attaquée dans son automobile et son nouveau-né jeté par la portière : un vent de panique souffle sur la ville.

Deux inspecteurs sont chargés des recherches : l’inspecteur confirmé, David Toschi, et son méticuleux partenaire, l'Inspecteur William Armstrong. Du côté de la presse, le brillant journaliste Paul Avery mène sa propre investigation, tandis que le jeune et timide journaliste-dessinateur, Robert Graysmith, semble de plus en plus concerné par cette affaire singulière et cherche à sa façon d’interpréter les signes révélés par le Zodiac.

Pourtant, à mesure que les années passent, les enquêtes successives débouchent sur autant d’impasses, où se fourvoient les deux inspecteurs confrontés à la concurrence de la presse qui garde pour elle certains renseignements, faisant ainsi obstacle à l’élucidation du mystère. Plus grave, la lassitude s’installe : le journaliste Avery se retire de l’enquête ; l’Inspecteur Armstrong se fait muter dans un autre service ; l’inspecteur Tosch renonce à son tour. Mais le journaliste-dessinateur, pourtant le moins informé et expérimenté des trois, et qui est même extérieur à l’enquête, persévère envers et contre tout.

Malgré sa rencontre avec une jeune femme, Melanie, son mariage et ses enfants, il reste obnubilé par la découverte de l’assassin. Il reprend l’enquête en se servant des dossiers et des indices accumulés par les policiers de San Francisco, mais aussi de Vallejo, qu’il met en correspondance, jusqu’au jour où sa conviction intime est faite : le Zodiac est ce suspect pédophile, Allen, qui connaissait la première victime, Betty Lou Jansen, dont il était le voisin. Graysmith se rend sur son lieu de travail, le regarde et lui fait comprendre qu’il l’a identifié. On retrouve le premier témoin, David Faraday, et on le pressent pour témoigner contre Allen, le Zodiac présumé…(http://libresavoir.org/)

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Guillermo del Toro analyse Zodiac, son Fincher préféré

le 19/11/2020 à 14:30 par Edouard Orozco

"Zodiac est un film à une chaussette". 

Guillermo del Toro est un grand fan de David Fincher. Et il a tenu à faire partager sa passion pour le réalisateur de Fight Club à ses followers, se lançant dans une analyse en 13 tweets de de Zodiac, le thriller policier avec Jake Gyllenhaal, Mark Ruffalo et Robert Downey Jr, qui sera rediffusé ce jeudi soir sur TF1 Séries Films. Un film immense, parmi les plus importants du XXIe siècle, qui avait été très injustement snobé aux Oscars 2008 (zéro nomination !).


En guise de préambule, le cinéaste mexicain a dressé son top 3 des films de Fincher, qui se compose selon lui de ZodiacSeven et The Game, précisant qu’il revoyait Zodiac "au moins deux fois par an". Visiblement, quand Del Toro tombe sur une rediff du film, il est hypnotisé par la mise en scène de Fincher : "Zodiac est un ‘film à une chaussette’, c’est-à-dire : tu es en train de t’habiller, tu tombes dessus à la télé, tu t’assoies (avec une chaussette dans la main) et tu le regardes jusqu’au bout".

Et voici donc la traduction du thread de Del Toro :

"Tous les grands films fonctionnent sur plusieurs niveaux. Certains sont évidents : la dramaturgie (écriture, intrigue, personnage, structure), le travail de l’image et du son en tant qu’outils de la narration, la mise en scène/le montage et le jeu d’acteurs, mais les vrais grands films ont des racines encore plus profondes. Dans le cas de Zodiac, tous les éléments formels deviennent quasi hypnotiques… Il vous berce dans un monde différent et prend ce qui était réel en le rendant symbolique. Il vous met dans un état proche de la transe qui fait que tout opère à un niveau encore plus profond."

"TOUT ce qui se déroule à l’écran revêt la même importance. C’est extrêmement difficile. Ce que j’entends par là, c’est que vous regardez une scène de repas ou l’exploration intense d’un sous-sol avec la même attention extatique. Du point de vue de la tonalité, le film est ‘d’une pièce’, c’est une unité d’espace et de réalité cinématique. Il transcende tous ses éléments individuels et les rend inséparables. Peu de films parviennent à ça. No Country For Old Men est de ceux-là."

 

Enfin, répondant à un de ses followers qui déclarait qu’il allait revoir le film suite à ses tweets, Del Toro a insisté sur l’importance de voir et revoir les chefs-d’œuvre comme Zodiac : "Pour les grands films, comme pour les diamants, il faut creuser. Parfois ça demande des efforts, mais le jeu en vaut la chandelle. Ces films nous frappent rarement au premier visionnage. Mais avec la répétition on les aime à vie."

Bref, vous savez ce qu’il vous reste à faire : revoir Zodiac avec une chaussette dans la main. 

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