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vineri, 6 octombrie 2023

J.Rivette: Un cinéaste discret, cultivé, marginal et pourtant influent

 http://archives.ecrannoir.fr/blog/blog/2016/01/29/jacques-rivette-1928-2016-ne-nous-appartient-plus/

Jacques Rivette (1928-2016) ne nous appartient plus

Posté par vincy, le 29 janvier 2016



A 87 ans, Jacques Rivette ne nous appartient plus: il est parti ailleurs, puisque l'on apprend sa mort ce vendredi 29 janvier. Il est devenu insaisissable, comme son cinéma.

Il avait fondé La Gazette du cinéma en 1950 avant de rejoindre Les Cahiers du cinéma dont il deviendra le rédacteur en chef en 1963. Entre temps, il avait, comme nombreux de ses camarades, débuté sa carrière de cinéaste avec Paris nous appartient en 1958 et cette légendaire scène sur les toits de zinc de la capitale. Le film a mis trois ans à se faire, souffrant de graves problèmes financiers, et il faudra le soutien de Truffaut et Chabrol pour l'aider à le terminer.

Il avait fait ses premiers armes en assistant Jacques Becker et Jean Renoir. Il côtoyait ses amis Rohmer et Jean-Luc Godard. Il écrit avec François Truffaut et Claude Chabrol. Et pourtant, inventif, artisan doué, inspiré, Jacques Rivette aura toujours eu un itinéraire singulier, ne quittant jamais cette envie de réaliser des films comme bon lui semblait. Trois grands films marquent sa carrière. Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot, avec Anna Karina. Le film a été censuré, mais grâce à l'aide de Godard, brave le ministre de la culture André Malraux et sort un an plus tard, en 1967, en trouvant un large public. En 1974, Céline et Julie vont en bateau trouble les cartésiens. Comédie fantaisiste et fantastique, où songe et réel s'entremêlent, il est une version mûrie de ce qu'il a expérimenté avec Bulle Ogier au début des années 1970 avec Out 1, film de douze heures et quarante minutes où le récit se laisse emporter par les divagations de personnages interchangeables. Le film est ressorti en décembre dernier.



Rivette aimait la longueur. L'amour fou en 1969 durait plus de quatre heures... Troisième grande étape de sa filmographie, La Belle Noiseuse avec Emmanuelle Béart et Michel Piccoli, dans un troublant rapport artistique et érotique d'un pygmalion et de sa muse, mise en abime de ses propres collaborations avec les comédiennes. Le film reçoit le Grand prix du jury à Cannes en 1991.

Il y avait toujours de la légèreté dans ses histoires. Une envie de cinéma un peu décalé. Dans Va savoir, en 2001, il est au summum de sa fantaisie, et insère des clins d'oeil à ses précédents films avec une jubilation enfantine.

Il était discret, cultivé, marginal et pourtant influent. Rivette par son seul nom était une marque de référence pour les cinéphiles et la critique. Ses personnages balzaciens, son goût pour l'imperfection, son envie de palper les émotions dans des situations parfois absurdes ou au contraire dictées par le genre qu'il s'imposait déroutaient le public. Il a bien reçu quelques grands prix (le prix FIPRESCI à Berlin pour La Bande des quatre, un léopard d'honneur à Locarno, ...) mais il n'a jamais fait consensus. La Belle noiseuse est presque un accident avec ses nominations aux César (meilleur film, meilleur réalisateur).



Car, avant tout, Jacques Rivette aimait expérimenter, quitte à bousculer la grammaire du cinéma. Il refusait le conformisme d'une industrie qui contraint les castings, la durée, le formalisme d'un film. Ses oeuvres les plus déconcertantes ne laissent pourtant jamais le spectateur indifférent. Il y a une forme d'hypnose qui se créé, si l'on est réceptif. Ses scénarios - qui se résumaient à une quinzaine de pages brouillones - étaient souvent palpitants, à base de complots, de vaudeville, d'errances urbaines. Les acteurs faisaient le reste, coréalisant avec lui des séquences en fonction de l'humeur du moment. Chef d'orchestre d'une trouve improvisant devant sa caméra, il réalise au final une trentaine de films, du court métrage à l'oeuvre d'une demi-journée, en près de 60 ans.

Cependant, aucun de ses films ne se ressemblent, tour à tour psychédélique, épuré, classique, foutraque, tragique, baroque, extravagant, sombre, réaliste... Au milieu de fantômes souvent convoqués dans ses histoires, ses actrices ont trouvé avec lui quelques uns de leurs plus beaux rôles: Jane Birkin, Géraldine Chaplin, Sandrine Bonnaire en Jeanne la Pucelle, Jeanne Balibar... Parce qu'il était novateur, poète, il aimait renverser les trames les plus traditionnelles pour en faire des tableaux en mouvements remplis de grâce.



Rien n'est jamais tranquille dans ses films. Les zones de turbulences sont même nombreuses. Il aime tant jouer avec les intrigues, les chassés-croisés, et les sentiments humains. Mais à chaque fois, il pose une question, un cas de conscience. Démontrant que l'humain est avant tout un être faillible.

Si l'on a beaucoup évoquer sa manière si particulière de travailler, c'est parce que, comme un savant dans son laboratoire, il aimait voir comment l'alchimie prenait. Pour lui, le cinéma était une idée du monde. Et il avait sur cette idée un avis à la fois tranché, indulgent et une obsession éthique de ce qu'il fallait en déduire. Dans un entretien à Ecran NoirAnna Karina disait de lui: "c’est quelqu’un de tellement pur, pas du tout pervers, si honnête et sensible."

joi, 5 octombrie 2023

Jacques Rivette, lectia lui Marivaux

 

Jacques Rivette (n.1928-d.2016)

Jacques Rivette est un cinéaste français, né le  à Rouen et mort le  à Paris 6e.

Comme ses camarades de la Nouvelle Vague, Rivette est d'abord critique de cinéma. Avec Éric Rohmer, il fonde la Gazette du cinéma en 1950 avant de rejoindre les Cahiers du cinéma, revue dont il devient rédacteur en chef en 1963. Il passe à la réalisation en 1958 avec Paris nous appartient. Il connaît le succès avec Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot qui sort sur les écrans en 1967 après avoir été dans un premier temps interdit par la censure.

Sa carrière décollant, il se lance dans une série de films expérimentaux dans lesquels il laisse une large place aux acteurs soit par le recours à l'improvisation, soit par un travail en amont avec les acteurs sur le scénario et réalise Out 1 : Noli me tangere, un film de plus de douze heures, en 1971, puis Céline et Julie vont en bateau en 1974. (W.) 

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Le Coup du berger est un film français réalisé par Jacques Rivette, sorti en 1956.

En 1960, Alfred Hitchcock tournera pour la télévision Mrs Bixby and the Colonel's coat (titre français : Le Manteau) d'après une nouvelle de Roald Dahl qui semble en être un remake.

Synopsis

Claire, mariée à Jean, a un amant, Claude. Ce dernier lui offre un manteau en fourrure. Mais, pour Claire, il y a un problème : comment rapporter la fourrure au domicile conjugal sans que son mari ne suspecte la liaison. Claude échafaude le stratagème suivant : il va aller déposer le manteau dans une consigne, donner le ticket de consigne à Claire qui feindra de l'avoir trouvé dans un taxi. Puis, elle enverra son mari voir ce qui s'y trouve. Elle pense qu'il rapportera ainsi lui-même le manteau à la maison. Le plan fonctionne : le mari va à la consigne, rapporte une valise, mais à l'intérieur il n'y a plus qu'une peau de lapin. Claire devient alors soupçonneuse. (W.)


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2,5
 Publiée le 4 juillet 2007
Claire (Virginie Vitry) trompe son mari (Jacques Doniol-Valcroze) avec Claude (Jean-Claude Brialy). Ce dernier lui offre un vison; mais comment faire pour le rapporter à la maison sans éveiller de soupçons? « Le Coup du Berger » permet en quelques coups de mettre échec et mat des adversaires peu avisés. Qui de Claire ou de Jacques trompera l'autre, remportera cette partie d'échec qu'est la vie de couple lorsqu'il y a tromperie ou soupçons? Le film est servi par la prestation savoureuse des deux hommes, et un scénario bien ficelé. Mais il est surtout un film fondateur de la « Nouvelle Vague » (avec tous les guillemets que requiert cette expression fourre-tout; disons du « renouveau du cinéma français »): un Brialy nonchalent, quelque peu dandy et demi-intellectuel, fumant des cigares en écoutant du Couperin, une mise en scène cynique de l'ennui bourgeois, quelques pointes pastiches à l'encontre du mélodrame classique, des dialogues parfois décalés, et un usage de la musique déstabilisant. Les noms qu'on lit sur la fiche technique du film achèvent de le marquer, a posteriori, de l'estampille « Nouvelle Vague »: Rivette, Doniol-Valcroze et Brialy, mais pas seulement: c'est une bonne partie de l'équipe des « Cahiers du Cinéma » qui gravite autour du film. Ainsi, deux à trois ans avant qu'ils ne réalisent leurs premiers long-métrage, on a le plaisir de voir Truffaut, Godard et Chabrol en jeunes invités dans une soirée! Le monde du -grand- cinéma est petit.

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  • Le coup du berger

     
      
     
    1956

    Avec : Virginie Vitry (Claire), Jacques Doniol-Valcroze (Jean), Jean-Claude Brialy (Claude), Anne Doat (Solange), Claude Chabrol (Un invité), Jean-Luc Godard (Un invité), François Truffaut (Un invité). 0h29.
     

     

    Claire quitte le domicile de Jean, son mari, pour retrouver Claude son amant. Celui-ci lui offre une fourrure. Pour qu'elle puisse la porter, ils leur faut trouver un moyen de la faire admettre par Jean. Claire imagine de la mettre à la consigne d'une gare dans une valise et de faire récupérer celle-ci par son mari.

    Quand Jean rentre de la gare, il n'y a qu'une peau de lapin dans la valise. Jean s'est joué d'eux : lorsque Solange, la sœur de Claire, arrive le soir pour la petite fête improvisée c'est elle qui porte la fourrure.

     

    Jean le mari paraît complètement absent avant de se révéler un plus fin stratège que sa femme. Il est vaguement esthète. Il peint, un corps nu de femme, le portrait de sa femme. Claude l'amant accueille sa maîtresse sans empressement démesuré et après l'amour lui offre une fourrure ou à boire. Seule Claire semble vraiment motivée par le fait de récupérer sa fourrure. Regard mystérieux rappelle ceux de Solange et de Claire, parlant à demi-mots de leurs amours secrètes. Claude, qu'un travelling-arrière isole de Claire près de la porte alors que lui est renvoyé au premier plan derrière la perspective de la table, sera sans doute la victime de ce jeu.

    C'est donc un film extrêmement froid, précis et rigoureux, une démonstration impitoyable, entraînée par la musique de Lully.

    Off : "Voici la morale de cette histoire, le meilleur jouer d'échec est celui qui prévoit un coup d'avance sur son adversaire. Nous prendrons l'exemple classique le coup dit du berger. Seule une débutante peut s'y laisser prendre. A elle de jouer... Voici donc la peau qui sera l'enjeu de la partie. Claire attaque. Leur plan est simple mettre la fourrure dans une valise, allez à n'importe quelle gare et imiter le voyageur… le lendemain matin, la partie continue. Claire avance son fou. C'est ici que tourne le vent et que l'échiquier se renverse. Voici le premier coup du mat. Et voilà le dernier coup, Claire comprend qui l'a jouée, trop tard."

     

    Test du DVD

    Editeur : MK2, mars 2007. : Durée du film : 130’ - Durée du DVD : 175’ - Format vidéo : 16/9 - Format image : 2:35 - Format audio : Version originale française - Menu : français


    Suppléments :

    • Le coup du berger- court métrage de Jacques Rivette (29’) Paris appartient au cinéma, par Dominique Païni (13’) Bande-annonce originale (3’)

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    Alalyse du DVD


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    “ Pas de Quatre, et subtilité d'un jeu où quatre coups en annoncent 386 autres, lançant avec grâce une épopée hors norme nommée Nouvelle vague ”


    (Cinéfil)

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[la IVe République et ses films] 2/10