Église Santa Maria in Palmis |
 L'église en 2009. |
Présentation |
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Nom local | Chiesa di Santa Maria in Palmis ou Chiesa del Domine quo vadis |
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Culte | Catholique romain |
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Type | Église paroissiale |
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Début de la construction | xviie siècle |
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L'église Santa Maria in Palmis ou église Domine Quo Vadis (en français : Sainte-Marie-des-Palmes1 ou « où-vas-tu Seigneur ?») est une église romaine, située dans le quartier Appio-Latino sur la via Appia, au croisement de la via Ardeatina.
Historique
L'église est construite au xviie siècle sur le site d'une chapelle remontant au ixe siècle érigée sur le lieu de la vision de saint Pierre, rapportée dans les actes de Pierre, lors de laquelle, fuyant Rome et les persécutions de Néron, il rencontre Jésus à qui il demande « Domine Quo vadis ? » (« Seigneur où vas-tu ? ») et qui lui répond « Venio Romam iterum crucifigi » (« Je vais à Rome me faire crucifier de nouveau »), comprenant ainsi qu'il doit retourner dans la ville et affronter son martyre.
L'église héberge la Congrégation de Saint Michel Archange.
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Quo vadis ? (roman)
w.fr.
Quo vadis ?
(titre original : Quo vadis. Powieść z czasów Nerona, littéralement : Quo vadis
: une histoire du temps de Néron) est un roman historique de l'écrivain
polonais Henryk Sienkiewicz, publié d'abord sous la forme de feuilleton dans la
revue Gazeta Polska à partir de mars 1895, puis sous la forme de roman en 1896.
En France, il
est traduit pour la première fois en 1900 sous le titre : Quo vadis : roman des
temps néroniens1.
Très grand succès
de librairie, Quo vadis a été traduit dans plus de cinquante langues et a été
plusieurs fois adapté au cinéma.
Résumé
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Comment faire ?
Quo vadis ?
(qui signifie en latin « Où vas-tu ? ») raconte l'histoire des amours d'un
patricien, Marcus Vinicius, et d'une jeune fille chrétienne, Callina, surnommée
Lygie, fille du roi des Lygiens mort au combat, au ier siècle sur fond de
persécutions subies par les chrétiens sous Néron. Vinicius est le neveu de Pétrone,
esthète nonchalant et manipulateur qui veut favoriser ses amours avec Lygie
mais, imprudemment, attire l'attention de Néron sur la beauté de celle-ci.
Néron est décrit comme un jeune homme tiraillé par ses passions, amateur de
festins et déjà sur la pente du crime, et c'est encore Pétrone qui, voulant
flatter les goûts poétiques de Néron, lui suggère involontairement l'idée de
faire allumer l'incendie de Rome. Néron fait ensuite accuser les chrétiens de
ce crime et ordonne leur persécution. Lygie, jetée dans l'arène pour les jeux
du cirque et attachée à un aurochs, est sauvée par son serviteur, le colossal
Ursus. L'apôtre Pierre, chef de la petite communauté chrétienne, veut s'enfuir
mais à la sortie de la ville, suivant une légende chrétienne reprise par
l'auteur, rencontre le Christ qui lui demande de retourner à Rome pour y subir
le martyre. Vinicius, devenu chrétien, épouse Lygie2.
Analyse
Le titre
évoque la question qu'aurait posée saint Pierre fuyant Rome et rencontrant
Jésus-Christ portant sa croix : « Quo vadis, Domine ? » (« Où vas-tu, Seigneur
? »). Sienkiewicz transpose en fait l'oppression russe sur la Pologne alors
divisée, le tsar représenté par Néron voulant convertir les catholiques uniates
à l'orthodoxie. Sienkiewicz, lors de ses séjours en Italie, se réunissait en
effet avec des résistants polonais à Rome dans une chapelle sur la via Appia,
lieu où aurait été prononcé le « Quo vadis… ? »
Le nom de
Lygie vient des Lugiens ou Lygiens, peuple antique souvent considéré au XIXe
siècle comme étant à l'origine des Polonais2.
Les sources
littéraires du roman viennent en partie des Actes de Pierre, bien que l'auteur
ait plus probablement utilisé les récits des guides romains que les Actes de
Pierre directement3. L'érudition classique non négligeable de Sienkiewicz lui
permet de peindre de Néron en « monstre », à la fois terrifiant et fascinant, à
partir des récits de Suétone et Tacite mais réinterprétés par la tradition
chrétienne qui voit en Néron le premier persécuteur du christianisme et la Bête
de l'Apocalypse2.
Peu après la
publication de la traduction française, Sienkiewicz dut se défendre, par un
article publié dans le Figaro, d'avoir plagié des romans français, et notamment
Les Martyrs de Chateaubriand, Acté de Dumas père et L’Antéchrist de Renan. Il
affirmera n'avoir pas lu les deux premiers et s'être servi du troisième, comme
de bien d'autres romans européens mais surtout de sources latines. Il estimait
que cela était « son droit, comme celui de tout romancier4. »
Réception
En France,
Quo vadis ? est apprécié du grand public et fait de Sienkiewicz l'auteur
polonais le plus lu en France, mais mal accueilli par le milieu intellectuel :
le critique Ferdinand Brunetière l'accuse, à tort, de plagiat, l'écrivain
catholique Léon Bloy lui reproche de donner une image caricaturale du
christianisme ; Léon Daudet y voit une machination juive, du fait que son
éditeur français, Thadée Natanson, est juif. Au contraire, Anatole France et
d'autres anticléricaux lui reprochent son excès de catholicisme2. Mieux reconnu
dans le reste de l'Europe, il vaudra à Sienkiewicz de recevoir le prix Nobel de
littérature en 19055. Diffusé dans des collections pour la jeunesse, son
potentiel de violence et d'érotisme laisse une profonde impression à de futurs
écrivains comme Henry de Montherlant6 qui dit y avoir découvert « le vrai
Pétrone, plus vivant et plus riche que celui de Tacite »2.
Galerie
Illustrations
de Quo vadis ?
Festin au
palais de Néron, par Ulpiano Checa y Sanz.
Ursus sauvant
Lygie pendant les jeux du cirque, par A. D. M. Cooper.
L'apôtre
Pierre prêchant aux chrétiens aux catacombes, par Jan Styka.
Adaptations
Ce roman
historique a fait l'objet de nombreuses adaptations au théâtre et au cinéma :
Cinéma / Télévision
1901 : Quo
vadis ?, film muet français de Lucien Nonguet et Ferdinand Zecca ;
1910 : Quo
vadis ?, film muet français d'André Calmettes, aujourd'hui perdu ;
1912 : Quo
vadis ?, film muet italien de Enrico Guazzoni ;
1924 : Quo
vadis ?, film muet italien de Gabriele D'Annunzio et Georg Jacoby ;
1951 : Quo
vadis, film américain en couleur de Mervyn LeRoy avec Robert Taylor et Deborah
Kerr ;
1985 : Quo
vadis ?, série télévisée italienne de Franco Rossi ;
2001 : Quo
vadis ?, film polonais de Jerzy Kawalerowicz.
Théâtre /
Musique
1901 : Quo
vadis ?, drame en cinq actes et dix tableaux d'Émile Moreau, créé le 17 mars
1901 au théâtre de la Porte-Saint-Martin7 ;
1909 : Quo
vadis ?, opéra en cinq actes et six tableaux d'Henri Cain, musique de Jean
Nouguès, créé le 26 novembre 1909 au théâtre de la Gaîté-Lyrique8. La première
de l'opéra aux États-Unis a été donnée en 1911 au Metropolitan Opera de New
York9.
Bande
dessinée
Henryk
Sienkiewicz, Patrice Buendia et Cafu, Quo Vadis ?, Levallois-Perret, Glénat,
coll. « Le Monde présente - Les grands classiques de la littérature en bande
dessinée », 2017, 55 p. (ISBN 978-2-35710-531-7)
Traductions
françaises
Bronisław
Kozakiewicz et J. L. de Janasz, La Revue blanche, 1901.
C. de
Baulny-Rother, Einsiedeln, Benziger, 1901, éd. illustrée, contenant 17 gravures
originales, 3 vues, 2 cartes et 2 plans.
Halpérine-Kaminsky,
traduction nouvelle et complète illustrée par Jan Styka, Paris, E. Flammarion,
1901-1904.
Édition
illustrée de 570 aquarelles par William Julian-Damazy, Paris, Édition du
Jubilé, 1903.
P.-A. de
Roncey, nouvelle traduction complète d’après l’original, illustrations de
Tofani Paris, Garnier frères, 1904.
Roger Des
Varennes, Paris ; New York, Nelson, 191410.
Maria Cieszewska, nouvelle traduction, Paris, Libretto, 2016.
Relire aujourd'hui Quo vadis
par Étienne Wolff
https://www.persee.fr/docAsPDF/bude_0004-5527_2002_num_1_2_2070.pdf
IV. LA TRADITION DE LA CULTURE CLASSIQUE
Relire aujourd'hui Quo Vadis
Le roman historique a toujours été très populaire, même s'il
n'a pas bonne presse dans les milieux intellectuels. En effet on
l'y accuse d'être un genre faux qui allie deux notions
apparemment antinomiques, le roman et l'histoire, la fiction et
le réel. Aussi certains écrivains écartent-ils le qualificatif jugé
dévalorisant de roman historique, quand bien même il serait
approprié: ainsi Marguerite Yourcenar pour ses Mémoires
d'Hadrien. En réalité les lecteurs qui goûtent les romans
historiques se soucient peu de ces querelles, appréciant dans le
genre une lecture facile et agrémentée d'exotisme.
On peut dater sa naissance au début du XIXe siècle avec
Walter Scott, qui connut dans toute l'Europe un succès énorme
et exerça une profonde influence sur la production romanesque
ultérieure. Tout le siècle, le roman historique attirera de
nombreux auteurs. C'est un genre qui permet en effet, tout en
ressuscitant un passé plus ou moins proche, de montrer sous les
différences d'époque la permanence de certains sentiments,
conflits, mentalités. Et souvent derrière le passé s'inscrit en
filigrane le présent. Ainsi Cinq-Mars de Vigny se situe certes sous
Louis XIII, mais pose le problème de la monarchie, très actuel
dans la France de 1826. Le roman historique peut donc mêler à
un dépaysement dans le temps un propos critique ou malicieux
sur les hommes, la société et l'histoire contemporains.
Le roman historique se fonde sur une documentation précise,
mais conserve ses droits à l'imagination: il mélange par
exemple personnages réels et personnages fictifs. Ses périodes
de prédilection ont varié. Walter Scott avait mis le Moyen Age
à la mode. Cependant l'Antiquité a été bien représentée aussi
au XIXe siècle avec Les derniers jours de Pompéi (1835) de l'Anglais
Bulwer-Lytton, Acte (1839) d'Alexandre Dumas, Salambô (1862)
de Flaubert ou Ben Hur (1880) de l'Américain Wallace, pour
nous limiter à quelques exemples particulièrement célèbres. À
la fin du siècle notamment, la mode décadente a suscité un
renouveau d'intérêt pour la Rome impériale qui dépasse
largement le cercle des artistes décadents. Tel est le contexte
général dans lequel va écrire Sienkiewicz.
218 ETIENNE WOLFF
Henryk Sienkiewicz est né en 1846, dans une famille de
noblesse terrienne, en Pologne russe. Quand il vient au monde,
la Pologne n'a pas d'existence politique. Elle est partagée,
depuis 1815, entre l'Autriche, la Prusse et la Russie, une
situation qui durera jusqu'à la fin de la première guerre
mondiale. L'écrasement du soulèvement de 1863 a plongé le
pays dans la résignation. Sa famille étant bientôt ruinée,
Sienkiewicz, après des études médiocres, vit de leçons
particulières et devient chroniqueur dans différents journaux, ce qui lui
permet, dès 1874, de faire des voyages à l'étranger. Il y respirait
un air plus libre, rencontrait des Polonais émigrés, vivait une
existence plus aventureuse (aux Etats-Unis, en Afrique). Il se
marie pour la première fois en 1881, et évolue vers un
catholicisme et un conservatisme modérés. Sa situation
économique s'améliore avec la notoriété croissante que lui valent ses
uvres, en France généralement oubliées. Il voyage sans cesse
à travers l'Europe, en touriste ou en curiste, ce qui ne l'empêche
pas de se remarier deux fois. La publication de Quo vadis, en
1896, lui assure une renommée mondiale et l'aisance. Il reçoit
en 1905 le prix Nobel de littérature, récompense dont il fait une
reconnaissance implicite de l'existence de la Pologne. Réfugié
en Suisse pendant la guerre, il y meurt à Vevey en 1916. En
1926 ses cendres furent transférées dans la cathédrale de
Varsovie.
Sienkiewicz a, en dehors de ses articles, écrit en majorité des
romans historiques, ancrés dans l'histoire de la Pologne et
glorifiant le passé national : Par le fer et le feu, Le déluge, Messire
Wolodyjowski, réunis sous le titre de Trilogie, Les chevaliers teutoniques, etc. Quo vadis constitue donc une exception apparente
sur la genèse de laquelle il faut s'interroger.
Le premier voyage en Italie de Sienkiewicz date de 1879. Il y
écrit, parmi différents articles, une Lettre sur Rome. Par la suite,
il séjournera plusieurs fois dans la ville éternelle jusqu'en 1893,
et l'on peut voir par ses articles quels y sont ses centres d'intérêt.
Il découvre par l'intermédiaire d'artistes polonais la petite
chapelle commémorant l'apparition du Christ à saint Pierre fuyant
Rome, qui porte en fait le nom de Santa Maria délie Piante. En
1892, il consacre une nouvelle aux premiers chrétiens, intitulée
Suivons-le! Le projet de Quo vadis apparaît pour la première fois
dans une lettre d'août 1893 : il s'agira d'une épopée chrétienne
à la gloire des premiers chrétiens victimes de la persécution de
Néron. Sienkiewicz se documente, lisant notamment avec
grand soin Tacite et Suétone, mais aussi beaucoup d'autres
RELIRE AUJOURD'HUI QUO VADIS 219
ouvrages anciens et modernes. Après un an et demi de
réflexion et d'étude, il commence la rédaction en février 1895
et l'achève un an plus tard. Comme beaucoup de romans du
XIXe siècle, et ce grâce à la naissance de la presse à bon marché,
le livre paraît d'abord en feuilleton, à partir de mars 1895.
Le choix de l'Antiquité romaine s'explique par plusieurs
raisons. Il y a alors chez Sienkiewicz un désir de fuir le présent
pour des motifs aussi bien personnels que littéraires. Les motifs
personnels, ce sont la privation de patrie et, surtout, les
péripéties de son deuxième mariage, rompu puis difficilement
annulé. Les motifs littéraires, c'est d'une part que Sienkiewicz
n'a pas été satisfait de ses quelques tentatives pour situer l'action
de ses romans dans le présent (Sans dogme, La famille Polanieckij,
d'autre part qu'il est dégoûté par le réalisme de la littérature
contemporaine, notamment celui de Zola, dont il a plusieurs
fois attaqué la doctrine. A partir de là, l'Antiquité présentait
deux avantages. D'abord elle offre le recul nécessaire pour
trouver des symboles universels et parler de l'invariant humain,
et sa culture présente une certaine valeur de généralité tout en
stimulant l'imagination. Ensuite, elle est le moment de la
naissance du christianisme et, à ce titre, a toujours retenu l'attention
des Polonais, en particulier depuis l'époque romantique.
Sienkiewicz est donc parti d'un épisode des Actes de Pierre,
uvre d'édification apocryphe du début du IIIe siècle, selon
lequel Pierre, enfermé dans la prison Mamertine, parvient à
s'échapper et quitte Rome. Hors de la ville, il voit Jésus lui
apparaître. Pierre lui demande : « Seigneur, où vas-tu (Quo vadis,
Dominer). -Je vais à Rome me faire crucifier à nouveau»,
répondit Jésus. Alors l'apôtre, comprenant le sens de cette
apparition, revient à Rome où il subit le martyre, crucifié peutêtre la tête en bas, avant d'être enseveli sur la colline Vaticane
où se dresse la basilique qui porte son nom.
De l'autre côté il y a Néron, un empereur que les historiens
anciens (Tacite, Suétone) ont présenté comme un monstre, dont
les chrétiens, parce qu'il organise la première persécution,
feront l'Antéchrist ou la bête de l'Apocalypse de Jean, et qui,
passant couramment pour l'incarnation du tyran détraqué,
exerce - à ce titre peut-être - une incontestable fascination
depuis deux mille ans. Rappelons au passage, sans vouloir
excuser Néron, son extrême jeunesse quand le pouvoir
formidable d'empereur lui est confié : il n'a pas encore dix-sept
ans, c'est un adolescent.
vezi continuarea:https://www.persee.fr/docAsPDF/bude_0004-5527_2002_num_1_2_2070.pdf