sâmbătă, 6 februarie 2021

Dictatorul / Chaplin / 2

 

Le Dictateur

Le Dictateur
Description de l'image The Great Dictator (1940) poster.jpg.
Titre québécoisLe Dictateur
Titre originalThe Great Dictator
RéalisationCharlie Chaplin
ScénarioCharlie Chaplin
Acteurs principaux

Charlie Chaplin
Paulette Goddard
Jack Oakie

Sociétés de productionCharles Chaplin Productions
Pays d’origineDrapeau des États-Unis États-Unis
GenreComédie burlesque
Drame social
Durée124 minutes
Sortie1940



Le Dictateur (The Great Dictator) est un film américain satirique réalisé par Charlie Chaplin en 1940, dont c'est le premier film parlant1.

Conçu avant l'entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, ce film fut le plus grand succès commercial de Charlie Chaplin2 et contribua à mobiliser l'opinion publique nord-américaine en faveur des démocraties européennes, à une époque où seul le Royaume-Uni résistait à l'Allemagne nazie. Il est ouvertement inspiré par le régime nazi mis en place par Hitler. Le gouvernement allemand de l'époque protesta officiellement contre sa réalisation et demanda l'abandon du projet, que Chaplin tint à terminer malgré ces pressions3.

Dans le film, le dictateur Adenoïd Hynkel incarné par Chaplin est largement inspiré par Hitler, et le personnage de Benzino Napoleoni (interprété par Jack Oakie) est inspiré de Benito Mussolini. Bien que réalisé au début de la Seconde Guerre mondiale, ce film anticipe la possibilité d'une nouvelle guerre en Europe, en même temps qu'il rappelle la brutalité du régime nazi.

Le Dictateur présente le nazisme comme un danger mortel pour les communautés juives d'Europe, pour l'humanité entière et pour la démocratie. Cette première satire a marqué la satire anti-hitlérienne postérieure, laquelle se réfère toujours, plus ou moins directement, au film de Chaplin, de Jeux dangereux d'Ernst Lubitsch en 1942 à La vie est belle de Roberto Benigni en 1997.

Synopsis

Fichier:The Great Dictator trailer (1940).webm
Bande-annonce du film.

Lors de la Première Guerre mondiale, dans un pays imaginaire nommé la Tomainiaa (Tomanie en VF) et ressemblant beaucoup à l'Allemagne, un soldat maladroit sauve la vie d'un pilote de chasse nommé Schultz. Tous deux réussissent à s'enfuir en avion mais l'appareil s'écrase et le soldat est blessé. Devenu amnésique, le soldat passe de longues années à l'hôpital, coupé du monde. Entre-temps, la Tomainia est devenue un régime dictatorial et fasciste, dirigé par Adenoïd Hynkel (une caricature d'Adolf Hitler), et les Juifs sont persécutés comme sous le régime nazi.

Par la suite, le soldat amnésique s'enfuit de l'hôpital et reprend son métier de barbier dans sa boutique, qui fait désormais partie du ghetto juif. Le barbier est lui-même juif et peu au courant de l'évolution politique et sociale de son pays, ni du fait qu'il est un parfait sosie du dictateur.

Arrêté lors d'une rafle, il est accusé de comploter contre le régime d'Hynkel et se retrouve en camp de concentration avec Schultz. Tous les deux finissent par s'évader au moment où la Tomainia envahit l'Österlich.

Finalement, les soldats confondent les deux personnages : Hynkel est arrêté en tant que fugitif tandis que le barbier, pris pour le dictateur, est contraint de prendre sa place et d'improviser un discours officiel sur un podium devant le peuple, retransmis à la radio.

Dans son discoursb, le barbier défend la liberté de tous les humains, et prône la tolérance, la démocratie et la paix. À la fin, il adresse un message d'espoir à Hannah, au cas où elle l'entendrait.

Fiche technique

Charlie Chaplin dans la scène du discours d'Hynkel.
Photographie promotionnelle de Paulette Goddard en 1936 pour le film Les temps modernes.


Pays fictifs présents

Plusieurs pays fictifs dans le film rappellent et caricaturent des pays réels d'Europe :

Production

Tournage

Le tournage du film débute le , soit huit jours après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne le  et six jours après la déclaration de guerre du Royaume-Uni et de la France à l'Allemagne le 7.

Style

Image tirée du film où Hynkel (Chaplin) joue avec un globe terrestre.

Mis à part à la fin du film, Le Dictateur présente une suite de gags visuels (en) ou de situations drôles, notamment les scènes où le dictateur Hynkel joue avec un globe terrestre gonflable, ou lorsque son homologue de Bacteria (un État imaginaire inspiré de l'Italie fasciste) et lui rivalisent sur la hauteur de leurs sièges respectifs.

La scène du film dans laquelle le barbier regarde longuement brûler sa boutique est citée dans plusieurs ouvrages consacrés au langage visuel dans le cinéma[réf. souhaitée].

Lors de ses discours, le dictateur Hynkel s'exprime en anglais mais aussi dans une langue peu compréhensible et très agressive, qui rappelle le ton sur lequel Adolf Hitler prononçait ses discours en allemand. On reconnaît d'ailleurs quelques mots similaires, comme blitzkriegfreesprachen (pour « liberté d'expression » ; ce terme en fait ne veut rien dire, mais littéralement il signifie « libre parler »), beltn (proche de l'anglais belt, pour ceinture) ou « in der welt » (dans le monde), ou encore mit den Juden (avec les Juifs). D'autres noms n'ont aucun rapport avec le sujet comme Wienerschnitzel qui signifie littéralement « escalope viennoise ».

À l'issue de son premier discours, Hynkel quitte les lieux en voiture aux côtés de son fidèle Garbitch. Le cortège passe devant deux sculptures détournées, effectuant le salut à Hynkel, qu'on reconnaît comme étant, dans l'ordre d'apparition, la Vénus de Milo et Le Penseur d'Auguste Rodin.

Le discours final

Dans son discours final8,b, le barbier (Charlie Chaplin), sous l’apparence d'Hynkel, adopte un ton radicalement différent du reste du film (l'essentiel du film étant joué dans le registre du comique burlesque et de la satire), pour une séquence véritablement sérieuse et porteuse d'un message politique profond9. Apparaissant en plan fixe pendant un temps exceptionnellement long, Chaplin parle pendant plus de six minutes en s'adressant directement au spectateur9. Dans cette séquence, le personnage du barbier laisse la place à Charles Chaplin lui-même9. Cette scène, extrêmement puissante, pleine de courage et de lucidité, montre un véritable acte politique engagé de la part de Chaplin9.

Un passage de ce discours fait référence à la Bible :

« Dans le 17e chapitre de saint Luc, il est écrit: "le Royaume de Dieu est dans l'homme" — pas un seul homme ni un groupe d'hommes, mais en tous les hommes !g (...) »

C'est une référence à l'évangile de Lucchapitre 17 :

« 20 Les pharisiens demandèrent à Jésus quand viendrait le royaume de Dieu. Il leur répondit : Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards.
21 On ne dira point : Il est ici, ou : Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous10. »

— Luc 17 : 20, 21

Avec cette séquence, Chaplin a pu dans ce film se surpasser dans la satire burlesque et signer une œuvre d'une rare intelligence et d'une réelle audace, un « véritable témoignage d'amour pour l'homme et la liberté [, en même temps] qu'un pamphlet exemplaire contre toute forme de fascisme »9.

Références au nazisme

La ressemblance entre Hitler et Chaplin (ils sont nés à quatre jours de différence) furent l'objet de considérations astrologiques à dater de la sortie de ce film.[réf. souhaitée]

La croix gammée nazie n'apparaît à aucun moment dans le film ; elle est remplacée (notamment sur les drapeaux et les brassards) par une double croix parodique (en anglais, double cross) qui renvoie aux notions de trahison ou traîtrise11.

Cette double croix présente par ailleurs une certaine ressemblance avec les armoiries de la ville d'Amsterdam, bien qu'aucune information ne permet d'indiquer que le drapeau de la Tomanie en est inspiré.

Les affichages visibles dans le ghetto juif sont en anglais (langue de la production du film) mais aussi en espéranto, afin de ne pas faire clairement allusion à l'Allemagne nazie, et parce que cette langue a été conçue par Louis-Lazare Zamenhof, un Juif, pour indiquer que le ghetto est bien habité par des Juifs.

La Gestapo est identifiée par une autre police aux services de Hitler : les milices. Des extraits couleurs du tournage, filmés par Sydney Chaplin (le demi-frère aîné de Charlie Chaplin) et retrouvés ultérieurement, montrent que les pantalons des miliciens de Hynkel sont rouges.

Dans son autobiographie publiée en 1964, Chaplin déclara que s’il avait connu l’horreur des camps et l’extermination des Juifs, il n’aurait pas pu réaliser ce film et faire de cette horreur une comédie12,13.

Sortie et accueil du film

Charlie Chaplin subit des pressions de la United Artists à propos de ce film politiquement sensible (les États-Unis n'étaient pas encore engagés dans le conflit mondial à cette époque), mais le film sort néanmoins six mois après la fin du tournage. La première mondiale du Dictateur se déroule à New-York, le 15 octobre 194014. Le film reçoit des critiques mitigées, et même mauvaises aux États-Unis, du fait de la réticence de l'opinion publique à une entrée en guerre[réf. souhaitée]. Il est pourtant nommé dans cinq catégories aux Oscars, dont celles du meilleur film, du meilleur acteur et du meilleur scénario.

En Allemagne

Adolf Hitler fait interdire le film en Allemagne, mais s’en serait procuré une copie qu’il se serait fait projeter en privé à deux reprises[réf. nécessaire].

Chaplin, quand il apprit la nouvelle, dit qu'il donnerait n'importe quoi pour savoir ce qu'en avait pensé Hitler15. Cependant, Albert Speer, l'architecte d'Hitler, a nié que celui-ci ait jamais vu le film16.

Le film censuré jusqu'en 1945, ne sortira qu'en 1958.

Dans le monde

En pleine guerre, dans une salle de cinéma de Belgrade en Serbie, pays alors occupé par les Allemands, Nikola Radošević, un projectionniste, vient de trouver une copie grecque du film, Le Dictateur. Il le projette à la place d'un autre film prévu pour cette séance. Pendant 40 minutes, le public regarde le film avec intérêt, jusqu'à ce qu'un SS se trouvant dans la salle tire au revolver en direction de l'écran, entraînant une évacuation du cinéma17.

Il est projeté à Londres pendant la bataille d'Angleterre[réf. souhaitée].

Il sort sur les écrans en France en 1945. et demeure le film de Chaplin qui aura eu le plus de succès en salles en France, avec plus de huit millions d'entrées.[réf. souhaitée]

Le film est censuré en Espagne (jusqu'en 1976).

L'Irlande, voulant rester neutre durant le conflit européen, refuse la mention de la guerre sous quelque forme que ce soit, dès lors, le film de Chaplin est censuré au motif qu'il pourrait provoquer des émeutes18.

Retombées politiques

Le caractère politique du film contribue à valoir à Charlie Chaplin l’accusation de « sympathie pour le communisme » dans les États-Unis maccarthystes des années d’après-guerre19. Aussi son engagement politique est mal perçu par le public, certains vont même jusqu'à croire que Charlie Chaplin est communiste ou encore juif. Chaplin répondra dans son autobiographie Histoire de ma vie : « On n’a pas besoin d’être juif pour être anti-nazi. Il suffit d’être un être humain normal et décent »20. En 1952, alors qu'il séjourne à Londres, son visa américain "est révoqué sous réserve de passer un test sur ses opinions politiques et sa moralité pour pouvoir revenir dans le pays". Il choisit alors de s'installer en Suisse21.

Postérité

Par la suite Le Dictateur sera un succès populaire et le plus grand succès de Chaplin. Depuis, le film est internationalement reconnu comme un chef-d’œuvre[réf. souhaitée].

Distinctions

Le Dictateur est nommé dans cinq catégories lors de la 13e cérémonie des Oscars en 1941, dont celles du meilleur film, du meilleur acteur et du meilleur scénario, même s'il ne remporte aucune statuette22.

Nominations

Oscars 1941 :


  1. ↑ 
    Revenir plus haut en :
    a et b Le texte du discours du barbier à la fin du film (en version orignale) :
    I'm sorry, but I don't want to be an emperor. That's not my business. I don't want to rule or conquer anyone. I should like to help everyone if possible. Jew—Gentile—Black Man, White. We all want to help one another, human beings are like that. We want to live by each other's happiness. Not by each other's misery. We don't want to hate and despise one another. And this world has room for everyone, and the good Earth is rich can provide for everyone. The way of life can be free and beautiful, but we have lost the way. Greed has poisoned men's souls, has barricaded the world with hate, has goose-stepped us into misery and bloodshed. We have developed speed, but we have shut ourselves in. Machinery that gives us abundance has left us in want. Our knowledge has made us cynical. Our cleverness, hard and unkind. We think too much, and feel too little. More than machinery, we need humanity. More than cleverness, we need kindness and gentleness. Without these qualities life will be violent, and all will be lost. The aeroplane and the radio have brought us closer together. The very nature of these inventions cries out for the goodness in men—cries out for universal brotherhood—for the unity of us all. Even now my voice is reaching millions throughout the world—millions of despairing men, women, and little children—victims of a system that makes men torture and imprison innocent people. To those who can hear me, I say—do not despair. The misery that is now upon us is but the passing of greed—the bitterness of men who fear the way of human progress. The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish. ...

    Soldiers!-don't give yourselves to brutes—men who despise you—enslave you—who regiment your lives—tell you what to do—what to think and what to feel! Who drill you—diet you—treat you like cattle, use you as cannon fodder. Don't give yourselves to these unnatural men—machine men with machine minds and machine hearts! You are not machines! You are not cattle! You are men! You have the love of humanity in your hearts! You don't hate! Only the unloved hate—the unloved and the unnatural!

    Soldiers!-Don't fight for slavery! Fight for liberty! In the 17th Chapter of St Luke it is written: "the Kingdom of God is within man"—not one man nor a group of men, but in all men! In you! You, the people have the power—the power to create machines. The power to create happiness! You, the people, have the power to make this life free and beautiful, to make this life a wonderful adventure. Then—in the name of democracy—let us use that power—let us all unite. Let us fight for a new world—a decent world that will give men a chance to work—that will give youth a future and old age a security. By the promise of these things, brutes have risen to power. But they lie! They do not fulfill that promise. They never will! Dictators free themselves but they enslave the people! Now let us fight to fulfill that promise! Let us fight to free the world—to do away with national barriers—to do away with greed, with hate and intolerance. Let us fight for a world of reason, a world where science and progress will lead to all men's happiness.

    Soldiers! In the name of democracy, let us all unite!

    Enfin, il adresse un message d'espoir à Hannah, au cas où elle l'entendrait :

    Look up, Hannah. The soul of man has been given wings, and at last he is beginning to fly. He is flying into the rainbow, into the light of hope, into the future, the glorious future that belongs to you, to me, and to all of us.

    — Source : (en) Michael E. Eidenmuller, « The Great Dictator (1940) » [archive]American Rhetoric.com (consulté le 25 mai 2020).

  2. (W.fr.)

    1-Mise en scène

    Auteur complet, Charles Spencer Chaplin a incarné le cinéma pour des millions d'hommes pendant plusieurs générations. Rusé, bon vivant et charitable (ses films sont peuplées de créatures fragiles : enfant, chien, ou femme en difficulté), Charlot se distingue très nettement de l'autre grand comique du muet : Buster Keaton, lunaire, ascétique et plus en accord avec la nature qu'avec le monde. Pour Gilles Deleuze, Chaplin incarne la forme dominante du comique : celle où une très petite différence dans l'action ou entre deux actions aboutit à deux situations très différentes et n'existe que pour faire valoir cette différence. Alors que seul, des grands burlesque, Buster Keaton se rapproche de la grande forme de l'image action, d'un accord total avec le monde et la nature.

    L'apport de Chaplin au cinéma est immense quant à la cohérence dramatique et à la précision de la mise en scène. Deux qualités qu'il a mises au service d'un engagement politique profondément humaniste.

    Selon son fils Sidney (2), c'est dans Charlot est content de lui , son second court-métrage que Chaplin aurait décidé de son déguisement. Au moment de l'habillage, il voulait un costume contrasté : petit chapeau et grandes chaussures, pantalon trop ample et veste trop étroite. Le costume a créé le personnage : le noeud papillon aux cols de chemises sales symbolisant moins l'apparence de respectabilité que l'exigence d'une certaine tenue, autant physique que morale, au cœur de la misère.

    Charlot, comme plus tard les personnages de Verdoux, du clown Calvero et du roi Shahdow, sont des anarchistes qui se moquent autant de la misère que des idéaux cherchant à la recouvrir sans la soigner. Mais, contrairement à Bunuel dont l'amoralisme sera plus total encore, Chaplin croit en l'homme. L'homme qui doit rester digne dans la misère et dépenser son énergie vitale à se libérer des contraintes tant que son courage est aussi inextinguible que sa soif de bonheur.

    Pour lutter contre les temps modernes et leur machinisme outrancier, Charlot n'espère rien du communisme. Pris, par hasard, dans une manifestation politique, il se retrouve en prison. Son courage politique consiste à se glisser entre les rouages de la machine (scène du début dans l'usine) en espérant survivre assez longtemps à la bêtise humaine. Le message final des Temps modernes est loin d'être optimiste : le sourire que Charlot force la gamine à afficher sur son visage n'a rien de naturel et il leur faudra tout recommencer. Néanmoins l'espoir subsiste.

    Sa vision du capitalisme va se faire de plus en plus acide. Dès La ruée vers l'or le rêve américain y est dénoncé comme un leurre (du moins avant la version autocensurée par Chaplin en 1942). Dans Les temps modernes la répression policière tue les innocents (le père de la gamine). Seul le crime permet à Monsieur Verdoux de survivre à la crise. Dans Un roi à New York, capitalisme et communisme sont renvoyés dos à dos et dans La Comtesse de Hong Kong celui qui aurait pu devenir ministre des affaires étrangère abandonne sa femme et ses enfants pour suivre la femme aimée.

    La vitalité de l'homme au sein de systèmes politiques et sociaux corrupteurs s'incarne dans la précision de sa mise en scène. Dès Charlot chef de rayon, premier film fait pour la Mutuel dans le "Lone-Star-Studio", le film a pour vedettes… une porte à tambour et un escalier mécanique. Contrairement aux courts-métrages de Max Sennett où le rire ne doit pas s'interrompre sous peine de perdre son spectateur, les parties comiques de Charlot fonctionnent comme des intermèdes au sein de son discours global. La course poursuite n'est pas exclue, ainsi la magnifique séquence de poursuite à travers la foire dans la deuxième séquence du Cirque, ni même le comique à répétition (dans Une vie de chien, la planche basse qui permet de passer d'un coté à l'autre de la palissade pour éviter le policeman). Ces intermèdes sont toujours extrêmement chorégraphiés et véhiculent l'idée que rien ne pourra arrêter le vagabond. Même s'il perd (le combat de boxe dans Les Lumières de la ville), il entame toujours un nouveau combat.

     

    2 - Biographie

    Charles Chaplin est né le 16 avril 1889 dans un faubourg du sud de Londres. Il vit une enfance difficile entre un père qu'il perd très tôt et une mère constamment minée par la maladie. Avec son jeune frère Sydney, le jeune Charles monte très jeune sur les planches du music-hall et interprète un grand nombre de pantomimes.

    En 1907, il est engagé par Fred Karno, le directeur de la troupe ambulante la plus prestigieuse de Grande-Bretagne. Après avoir été, durant quatre années, la vedette de la troupe, au cours d'une tournée aux États-Unis en 1912, il est remarqué (selon la légende) par Mack Sennett et engagé par les studios Keystone.

    Le 29 décembre 1913, Chaplin signe son premier contrat de cinéma : cent cinquante dollars par semaine pendant un an comme acteur de courts métrages burlesques dirigés soit par Mack Sennett, Henry Lehrman ou Mabel Normand, soit par Chaplin lui-même.

    Le 2 janvier 1915, Chaplin, devenu vedette très populaire, signe son second contrat avec la compagnie Essanay : mille deux cent cinquante dollars par semaine pendant un an, comme acteur et réalisateur. L'année 1915 voit la naissance de 14 films écrits, conçus, réalisés et interprétés par Chaplin lui-même.

    Aussi est-ce en grande vedette internationale qu'il signe le 26 février 1916 son troisième contrat pour la compagnie Mutual : dix mille dollars par semaine et une prime de cent vingt mille dollars à la signature pour douze films de deux bobines à réaliser en une année !

    En septembre 1917, Chaplin signe son quatrième contrat : un million de dollars pour huit films dont il assurera lui-même le financement dans les dix-huit mois qui suivent. À 29 ans, Chaplin constitue sa propre maison de production et achète, à Hollywood, son studio de cinéma. Charlot s'évade et Charlot fait une cure reflètent l'extrême exigence de Chaplin dans l'agencement des gags.

    Le printemps 1918. Chaplin réalise son premier film pour la compagnie First National, le célèbre Une vie de Chien. Il participe ensuite, aux côtés de Mary Pickford et Douglas Fairbanks, à une campagne de propagande en faveur du 3e emprunt pour la liberté afin d'aider à l'effort de guerre des États-Unis. Chaplin se marie pour la première fois en octobre 1918, avec une jeune fille de 15 ans, Mildred Harris.

    Au printemps 1919, il est cofondateur avec Mary Pickford, Douglas Fairbanks et David W. Griffith des Artistes Associés (United Artists) : la première compagnie de production indépendante créée pour faire face à la concentration de la production et de la distribution. Chaplin divorce de Mildred Harris en novembre 1920, après la mort de son premier enfant survenue trois jours après sa naissance.

    Avec L'opinion publique (1923), Chaplin réalise son premier film indépendant sous la bannière United Artists dans lequel il n'apparaît que dans un rôle épisodique très court.

    Au printemps 1924, il épouse en secondes noces Lita Grey qui jouait l'ange dans Le Kid et qui était préalablement pressentie pour le rôle principal de La ruée vers l'or. En 1925 et 1926 naissent ses deux premiers fils, Charles Spencer et Sidney. Mais le mariage est de nouveau en échec : Lita Grey quitte Chaplin et l'attaque en justice... En août 1927, le divorce est prononcé en sa faveur : la jeune femme obtient 1 000 000 de dollars d'indemnité après avoir menacé de saisie le film que tourne à ce moment son ex-mari, Le Cirque. Chaplin épouse secrètement le 1er juin 1933, Paulette Goddard.

    En février 1936 sort enfin Les temps modernes. C'est un triomphe immédiat. C'est aussi une date dans la carrière de Chaplin. Car si le film est muet dans sa plus grande partie, avec une bande sonore uniquement constituée de bruitage et de musique composée par le cinéaste lui-même, Chaplin fait entendre sa voix pour la première fois dans la séquence finale.

    Au début de 1939, et malgré l'opinion défavorable de nombreuses personnalités politiques américaines, Chaplin décide de parodier Hitler lui-même dans son prochain film... Tourné fébrilement à partir de septembre 1939, alors que l'Europe s'enflamme, Le Dictateur sort en octobre 1940 aux États-Unis. L'Europe ne découvrira le film que cinq années plus tard... Le Dictateur prouve sans équivoque l'importance du choix politique pour Chaplin. Cette prise de position passionnée contre le fléau nazi, Chaplin va d'ailleurs l'appuyer en prenant la parole à plusieurs reprises dans des meetings en 1941 et 1942 pour demander l'ouverture d'un second front en Europe afin de venir en aide à l'URSS agressée par l'Allemagne. Ce qui le fera taxer de sympathisant communiste par certains fanatiques.

    Après avoir divorcé à l'automne 1941 d'avec Paulette Goddard, il se remarie, pour la dernière fois, en juin 1943 avec Oona O'Neill, fille du célèbre dramaturge. De nouveau, le cinéaste traverse l'une des périodes les plus difficiles de son existence. Il est attaqué et perd un procès en reconnaissance de paternité intenté par Joan Barry.

    Chaplin sort son film suivant en 1946, Monsieur Verdoux, une tragi-comédie sur le thème de Landru qui lui fut inspiré par une conversation d'un soir avec Orson Welles. Mais l'Amérique commence à bouder Chaplin. Le MacCarthysme sévit. Mis en cause par la Commission des Activités Anti-Américaines, Chaplin est de plus en plus inquiété par l'opinion publique, pris à partie par la presse, attaqué par les milieux politiques.


    Il réalisera un dernier film aux États-Unis, Les feux de la rampe, une amère méditation sur l'impossible amour entre une jeune danseuse et un clown vieillissant. Puis, au cours d'une tournée en Europe pour présenter son film aux grandes capitales, il annonce son intention de ne pas rentrer aux États-Unis.


    En janvier 1953, il achète le Manoir de Ban et se fixe en Suisse, à Corsier-sur-Vevey. Honoré dans tous les pays (il reçoit la Légion d'Honneur en France ; il est anobli par la Reine d'Angleterre ; il est lauréat du Prix Nobel de la Paix en 1954). Il ne réalisera plus que deux films (Un roi à New York et La comtesse de Hong Kong ) bien qu'il ait toujours à l'esprit de nombreux projets. Chaplin, écrit son autobiographie, parue en France sous le titre "Histoire de ma vie", en 1964. A l'âge de 83 ans, recevra l'hommage tardif des professionnels de Hollywood sous la forme d'un Oscar spécial décerné pour l'ensemble de son œuvre et son apport dans l'art cinématographique.

    Il est mort dans son sommeil, à Corsier-sur-Vevey, le 25 décembre 1977.

    3- Bibliographie et documentaires :

    1. Kevin Brownlow et David Gill, "Chaplin inconnu", produit par la télévision anglaise et programmé en France en juillet 1983.
    2. Peter Jones, Charlie Chaplin, une vie de vagabond, documentaire 1997.
    3. Francis Bordat, Chaplin cinéaste, éditions du cerf 1998, p. 28
    4. Charlot, la vie et l'art de Charles Chaplin de Richard Schickel. 2003.

    4 - Filmographie :

    1914
    Série Keystone
     

    01 - K1 Pour gagner sa vie (Making a Living) 340 mètres.
    02 - K2 Charlot est content de lui (Kid auto races at Venice)
    03 - K3 L'Etrange aventure de Mabel
    04 - K4 Charlot et le parapluie
    05 - K5 Charlot fait du cinéma (A film Johnnie, 0h11)
    06 - K6 Charlot danseur
    07 - K7 Charlot entre le bar et l'amour
    08 - K8 Charlot marquis
    09 - K9 Charlot aime la patronne
    10 - K10 Mabel au volent
    11 - K11 Charlot et le chronomètre
    12 - K12 Charlot garçon de café
    13 - K13 Un béguin de Charlot
    14 - K14 Madame Charlot
    15 - K15 Le maillet de Charlot
    16 - K16 Le flirt de Mabel
    17 - K17 Charlot et Fatty dans le ring
    18 - K18 Charlot et les saucisses
    19 - K19 Charlot et Mabel en ménage
    20 - K20 Charlot dentiste
    21 - K21 Charlot accéssoiriste
    22 - K22 Charlot peintre
    23 - K23 Fièvre printanière
    24 - K24 Charlot grande coquette
    25 - K25 Charlot garde malade
    26 - K26 Charlot et Fatty en bombe
    27 - K27 Charlot portier
    28 - K28 Charlot rival d'amour
    29 - K29 Charlot mitron
    30 - K30 Charlot et Mabel aux courses
    31 - K31 Charlot déménageur
    32 - K32 Charlot papa
    33 - K33 Le roman comique de Charlot et Lolotte
    34 - K34 Charlot et Mabel en promenade
    35 - K35 Charlot nudiste

      
    1915
    Série Essanay
     

    36 - E1 Charlot débute (His New Job) 630 mètres
    37 - E2 Charlot fait la noce
    38 - E3 Charlot boxeur
    39 - E4 Charlot dans le parc
    40 - E5 Charlot veut se marier
    41 - E6 Charlot vagabond
    42 - E7 Charlot à la plage
    43 - E8 Charlot apprenti
    44 - E9 Mam'zelle Charlot (A Woman) 590 mètres
    45 - E10 Charlot à la banque (The Bank) 660 mètres
    46 - E11 Charlot marin (Shangaied) 590 mètres
    47 - E12 Charlot au music-hall (A night in the Show) 580 mètres

    191648 - E13 Charlot joue Carmen (Charlie Chaplin's Burlesque on Carmen). 1 330 mètres.
    49 - E14 Charlot cambrioleur (Police) 680 mètres
      
     
    Série Mutual
     

    50 - Charlot chef de rayon (The Floorwalker) 270 mètres
    51 - Charlot pompier (The Fireman) 640 mètres
    52 - Charlot musicien (The vagabond) 650 mètres
    53 - Charlot rentre tard (One A.M.) 660 mètres
    54 - Charlot et le comte (The Count) 660 mètres
    55 - Charlot chez l'usurier (The Pawnshop) 640 mètres
    56 - Charlot fait du ciné (Behind the Screen) 590 mètres
    57 - Charlot patine (The Rink) 620 mètres

    191758- Charlot policeman (Easy Street) 590 mètres
    59 - Charlot fait une cure (The cure) 610 mètres
    60 - Charlot voyage (The Immigrant) 590 mètres
    61 - Charlot s'évade (The Adventurer). 610 mètres
      
     
    Série First national
     

     

    1918Une vie de chien 

    (A Dog's Life). Avec : Charlie Chaplin (le vagabond), Edna Purviance (la chanteuse du bar), Sydney Chaplin (marchand ambulant). 0h30.

    Au bureau de placement, il y a là une foule de miséreux qui se battent pour trouver n'importe quel travail et Charlot est toujours le dernier au guichet. Dehors des chiens se disputent un os. Parmi eux, un minable et sympathique bâtard, Scraps, au secours duquel se porte Charlot comme s'il avait reconnu, en cet animal, son semblable. Le chien reconnaissant vole des chapelets de saucisses pour son nouveau maître qu'il suit partout....

      
    1918The Bond
     

    Avec : Charlie Chaplin (Charlie), Edna Purviance (La femme de Charlie), Albert Austin (L’ami), Sydney Chaplin (Le Kaiser), Henry Bergman (John Bull). 0h11.

    Film de propagande, tourné par Chaplin en faveur des bons de l'emprunt de guerre des Etats-Unis. Cette très courte bande fut diffusée à travers tout le pays sans droits de location, fin 1918

      
    1918Charlot soldat 

    (Shoulder Arms). Avec : Charlie Chaplin (le soldat américain), Edna Purviance (la jeune française), Sydney Chaplin (le sergent/le Kaiser). 1040 mètres.

    Charlot est mobilisé et se trouve dans un camp d'entraînement de l'armée américaine. C'est un piètre soldat que les manœuvres fatiguent beaucoup. Le soir, il se jette sur son lit de camp et s'endort profondément.

      
    1919Une idylle aux champs 

    (Sunnyside). Avec : Charlie Chaplin (l'ouvrier de ferme), Edna Purviance (la jolie villageoise), Tom Wilson (le patron). 920 mètres.

    Charlot est à la fois garçon de ferme et commis-épicier dans le petit village de Sunnyside. Son patron ne lui laisse guère le temps de flâner. Mais Charlot ne pense qu'à l'amour qu'il nourrit pour la jolie Edna, la fille d'une ferme voisine...

      
    1919Une journée de plaisir 

    (A Day's Pleasure). Avec : Charlie Chaplin (le chef de famille), Edna Purviance (la mère), Jackie Coogan (le petit garçon). 570 mètres.

    Charlot, madame et leurs deux enfants ont décidé de passer une journée de repos au bord de la mer. La vieille voiture est sans cesse prête à rendre l'âme et leur joue bien des tours, les flics sont désagréables.

      
    1921The kid 
    (The kid). Avec : Charlie Chaplin (le vagabond), Edna Purviance (la mère), Jackie Coogan (le gosse). 0h50. 1750 mètres.

    Au sortir de l'hôpital, une fille mère délaissée par son amant et sans ressource, abandonne son bébé dans une voiture. Le véhicule est volé par deux gangsters qui découvrent le bébé et l'abandonnent dans une rue d'un quartier misérable. Charlot le vagabond qui cette fois dispose d'un petit logement sous les toits, le trouve et, après diverses tentatives infructueuses pour s'en débarrasser, l'emmène chez lui.

      
    1921Charlot et le masque de fer 
    (The Idle Class). Avec : Charlie Chaplin (le vagadond/le mari richissime), Edna Purviance (son épouse), Mack Swain (le père d'Edna/ un joueur de golf), Henry Bergman (le vagabond endormi/le policierdu bal costumé), Allan Garcia (un invité), John Rand (un joueur de Golf/ un invité), 630 mètres
      
    1922Jour de paye 

    (Pay Day) Avec : Charlie Chaplin (le salarié), Phyllis Allen (sa femme autoritaire), Mack Swain (le contremaître), Edna Purviance (la fille du contremaître). 650 mètres

    Manœuvre dans un chantier de construction, Charlot, en retard au travail, offre une fleur de lys au chef de chantier pour s'excuser... Mais le contremaître est exigeant et Charlot redouble d'efforts pour rattraper le temps perdu. La venue sur le chantier de la fille du contremaître, la jolie Edna favorise la rêverie.

      
    1923Le pélerin 

    (The Pilgrim). Avec : Charlie Chaplin (détenu évadé), Edna Purviance (la fille), Kitty Bradbury (sa mère), Mack Swain (le bedeau).

    Évadé de Sing-Sing, Charlot a emprunté les habits d'un clergyman pour passer inaperçu. Il choisit un itinéraire au hasard sur la carte et se retrouve dans une petite ville du Far-West où, précisément, on attend le nouveau pasteur.

      
     
    Série United Atrtists
    1923L'opinion publique 

    (A woman of Paris). Avec : Edna Purviance (Marie Saint-Clair), Adolphe Menjou (Pierre Revel), Carl Miller (Jean Millet). 1h15. 2520 mètres.

    Un Village en France. Le soir où le peintre Jean Millet s'apprête à partir pour Paris avec sa fiancée, Marie Saint-Clair, qu'il a enlevée son père meurt. Marie attend Pierre à la gare pendant qu'il va prendre ses affaires encore ignorant du drame qui le frappe. Inquiète de ne pas le voir revenir, elle croit alors qu'il manque de courage...

      
    1925La ruée vers l'or 

    (The Gold Rush). Avec : Charlie Chaplin (le prospecteur), Mack Swain (Jim McKay), Tom Murray (Black Larsen), Georgia Hall (Georgia). 1h09.

    En 1898, au Klondyke, Charlie, chercheur d'or, pris dans une tempête de neige, échoue dans la cabane de Black Larsen, bandit recherché par la police. Il est sauvé par l'arrivée de Jim Mc Kay, un autre chercheur d'or. Ils doivent aussi tuer un ours pour ne pas mourir de faim. Ils se séparent pour tenter leur chance chacun de leur côté...

      
    1928Le cirque 
    (The circus). Avec : Charles Chaplin (le vagabond), Allan Garcia (le directeur du cirque), Merna Kennedy (sa fille, l'écuyère). 1h10.

    Poursuivi à travers une fête foraine par un policier qui l'a trouvé en possession d'un portefeuille volé qu'un pickpocket avait mis dans sa poche pour s'en débarrasser, charlot aboutit sur la piste d'un cirque. Il sabote sans le vouloir le numéro du prestidigitateur et fait un triomphe auprès du public qui croit assister à une attraction prévue dans le programme. Il est engagé comme clown et tombe amoureux de l'écuyère...

      
    1931Les lumières de la ville 
    (City Lights). Avec : Charlie Chaplin (le vagabond), Virginia Cherrill (la jeune fille aveugle), Harry Myers (le millardaire alcoolique). 1h27.

    Quelques personnalités attendent l'inauguration d'une statue. Au moment où on arrache la toile qui la recouvre, on aperçoit un petit vagabond transi endormi dans les bras de la femme de bronze : Charlot. Errant dans une rue élégante, Charlot tombe en arrêt devant une bouquetière ambulante. Il sacrifie sa dernière pièce de monnaie pour lui acheter une fleur, s'aperçoit qu'elle est aveugle et réalise qu'elle le prend pour un homme aisé. Dans la soirée, Charlot empêche un homme ivre-mort de se jeter à l'eau. Le suicidaire, qui est millionnaire, emmène son sauveur dans un night-club pour le remercier. Au petit matin, Charlot reconduit son nouvel ami chez lui et lui emprunte sa voiture pour ramener la fleuriste qu'il vient de croiser. Mais, revenant chez le millionnaire avec la voiture, il est chassé car celui-ci, à jeun, ne le reconnaît pas. Par la suite, il ne traitera Charlot en ami de toujours que lorsqu'il sera ivre. Cependant la bouquetière tombe malade pour payer ses soins Charlot devient balayeur et même boxeur. Une opération pourrait rendre la vue à la jeune fille; démuni, Charlot fait appel à son millionnaire, heureusement ivre. Au moment où il obtient la somme, des malfaiteurs attaquent le richard qui recouvre ses esprits à l'arrivée de la police. Comprenant ce qui l'attend, Charlot s'enfuit et va donner l'argent à la fleuriste, puis se laisse emmener par la police avec le sourire. Plusieurs mois après Charlot, sorti de prison, passe devant la boutique d'une fleuriste qui, voyant ce vagabond, sort pour lui donner une pièce. Elle lui prend la main et le reconnaît au toucher. A présent, elle voit clair.

      
    1936Les temps modernes 
    (Modern times). Avec : Charles Chaplin, Paulette Goddard, Henry Bergman, Chester Conklin, Allan Garcia. 1h25.

    Charlot est ouvrier d'usine. Rendu malade par les machines et l'automatisme, il abandonne son poste pour finir à l'hôpital. À sa guérison, il est renvoyé à la fois par l'usine et par la société. Il recueille une jeune fille dans la misère et vit d'expédients. Veilleur de nuit dans un grand magasin cambriolé, il est emprisonné. La jeune fille est embauchée comme danseuse dans un cabaret. Quand Charlot sort de prison, elle le fait engager comme serveur. La défaillance d'un chanteur lui vaut d'improviser un numéro, et c'est un triomphe. Mais les policiers découvrent la jeune fille qu'ils recherchaient pour vagabondage. Ils doivent à nouveau prendre la fuite...

      
    1940Le dictateur 

    (The great dictator). Avec : Charles Chaplin, Jack Oakie, Henry Daniell, Paulette Goddard, Billy Gilbert, Grace Hayle. 3 870 mètres.

    Dans le ghetto juif vit un petit barbier qui ressemble comme un frère au dictateur de Tomania, Adenoïde Hynkel. Celui-ci a décidé l'extermination de la race juive. Au cours d'une rafle, le barbier est arrêté en compagnie de Schultz, un farouche adversaire d'Hynkel...

      
    1947Monsieur verdoux 

    (Monsieur Verdoux). Avec : Charles Chaplin, Mady Correll, Martha Raye, Marilyn Nash, Isobel Elsom, Allison Roddan. 2h02. 3 710 mètres.

    Employé de banque modèle, Henri Verdoux est licencié, victime de la crise, avec une femme infirme et un enfant à charge. Comme il a acquis une expérience certaine, il se lance dans la spéculation boursière : pour obtenir l'argent nécessaire, il épouse, parfois simultanément, des dames un peu mûres, mais point très futées dont il se débarrasse discrètement....

      
    1952Les feux de la rampe 

    (Limelight). Avec : Charles Chaplin, Claire Bloom, Sydney Chaplin, Nigel Bruce, Norman Lloyd, Buster Keaton. 2h25. 4 210 mètres.

    L'été 1914 à Londres. Ancien comique du music-hall, oublié, désargenté et vieillissant, Calvero noie sa désillusion dans l'alcool. Un soir, en rentrant chez lui, il sauve du suicide la jeune Terry, une danseuse qu'une paralysie d'origine psychique a réduite au désespoir. Patiemment, le vieil artiste redonne confiance à la jeune fille et lui réapprend à marcher.

      
     
    Films anglais
      
    1957Un roi à new York 

    (A king in New York). Avec : Charles Chaplin (Le roi Shahdow), Dawn Addams (Ann Kay), Michael Chaplin (Ruppert). 1h45. 3 290 mètres.


    Le roi Shahdow, monarque détrôné, arrive à New York, ayant réussi à sauver sa tête et les fonds de la trésorerie royale. Il apprend le lendemain que son premier ministre s'est fait la malle en emportant l'argent. Le roi est complètement ruiné.Sa voisine à l'hôtel, Ann Kay, publicitaire l'invite à un dîner au cours duquel le roi est trahi par un "judas" dans le mur, derrière lequel une caméra de télévision enregistre clandestinement le dîner et les pitreries royales...

      
    1966La comtesse de Hong-Kong 

    (A Countess from Hong Kong). Avec : avec Sophia Loren, Marlon Brando, Sydney Chaplin, Tippi Hedren, Patrick Cargill, Margaret Rutherford. 3 670 mètres.

    Au cours d'une escale à Hong Kong, le milliardaire et diplomate américain Ogden Mears passe la soirée dans une boîte de nuit. Le lendemain, en pleine mer, il découvre cachée dans le placard de sa cabine, la ravissante Natacha, une taxi-girl avec laquelle il avait dansé la veille au soir...

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    Le dictateur

     
      
     
    1940

    Thème : Résistance

    (The great dictator). Avec : Charles Chaplin, Jack Oakie, Henry Daniell, Paulette Goddard, Billy Gilbert, Grace Hayle. 3 870 mètres.
     
     

     Dans le ghetto juif vit un petit barbier qui ressemble comme un frère au dictateur de Tomania, Adenoïde Hynkel. Celui-ci a décidé l'extermination de la race juive. Au cours d'une rafle, le barbier est arrêté en compagnie de Schultz, un farouche adversaire d'Hynkel. Par contre, Hannah, la jeune protégée du barbier et Jaeckel peuvent se réfugier dans un pays voisin, l'Austerlich.

    Schultz et le barbier parviennent à s'évader. Pendant leur internement, Hynkel a reçu en grandes pompes Napaloni, le dictateur de Bactérie qui s'apprête à envahir l'Austerlich. Hynkel sera plus rapide que son allié, et Schultz et le barbier arrivent en Austerlich en même temps que les troupes de Tomania. Alors qu'Hynkel, pris pour le barbier, est arrêté, le barbier, pris pour Hynkel, est prié de prononcer un discours célébrant la victoire tomanienne. À la stupéfaction générale, le petit juif lance un vibrant appel à la paix et à la fraternité mondiale.

     

    Au début de 1939, et malgré l'opinion défavorable de nombreuses personnalités politiques américaines, Chaplin décide de parodier Hitler lui-même dans son prochain film... Tourné fébrilement à partir de septembre 1939, alors que l'Europe s'enflamme, Le Dictateur sort en octobre 1940 aux États-Unis. L'Europe ne découvrira le film que cinq années plus tard...

    Le Dictateur prouve sans équivoque l'importance du choix politique pour Chaplin. Cette prise de position passionnée contre le fléau nazi, Chaplin va d'ailleurs l'appuyer en prenant la parole à plusieurs reprises dans des meetings en 1941 et 1942 pour demander l'ouverture d'un second front en Europe afin de venir en aide à l'URSS agressée par l'Allemagne. Ce qui le fera taxer de sympathisant communiste par certains fanatiques.

     

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ROBERT SIODMAK (1904 - 1973)