vineri, 12 februarie 2021

Femme fatale / istoria unui arhetip


une célèbre danseuse accusée d'espionnage, a rendu son nom synonyme de « femme fatale » pendant la Première Guerre mondiale.

Une femme fatale est un personnage type qui utilise le pouvoir de la sexualité la beauté , ou des sens, pour piéger le héros malchanceux. Dans certaines situations, elle use du mensonge et de la contrainte plus que du charme.

Elle peut aussi être (ou prétendre être) une victime, aux prises avec une situation à laquelle elle ne peut échapper ; les personnages de Rita Hayworth dans La Dame de Shanghai (1947), ou de Kathie interprété par Jane Greer dans La Griffe du Passé (1947), films "Noir" par excellence en donnent un terrible exemple. Leurs armes de prédilection typiquement féminines sont le poison, ou le suicide.

Bien que typiquement dans le camp du mal, les femmes fatales ont aussi incarné des antihéroïnes dans certaines histoires, ou se repentent pour devenir des héroïnes à la fin du récit. Dans la vie sociale, la femme fatale torture son amant dans une relation déséquilibrée, en ne formulant jamais la confirmation de ses sentiments. Elle le pousse tellement à bout qu'il devient incapable de prendre des décisions rationnelles. Robert Mitchum dans la Griffe du Passé ne pourra s'échapper de l'emprise de Jane Greer qu'en mourant par elle et avec elle.

Histoire

Mythologie

Salomé - Tableau de Franz von Stuck (1906).

L'archétype de la femme fatale existe dans les mythes et le folklore de nombreuses cultures à tous les âges1. Les premiers exemples sont Ishtar, la déesse sumérienne, et ÈveDalila, et Salomé dans la Bible judéo-chrétienne. Dans la littérature de la Grèce antique, la femme fatale est incarnée par Aphrodite, la sirène, le SphinxScyllaCircéLamiaHélène de Troie, et Clytemnestre. Puis vient la figure historique Cléopâtre, reine d'Égypte, avec sa capacité à séduire les hommes puissants de Rome. La propagande romaine attaqua Cléopâtre, considérée comme une femme fatale ; de fait, elle devint l'archétype de légende des dangers inhérents à la femme puissante et exotique.

La femme fatale est également un personnage présent dans la culture asiatique. Dans la mythologie chinoise, certaines concubines (telle l'historique Yang Guifei) ont été accusées d'être partiellement responsables de l'affaiblissement et de la chute des dynasties, en séduisant des hommes de pouvoir amenés à négliger leurs devoirs et à modifier leur testament à leur bénéfice.

Des récits médiévaux au xixe siècle

Au Moyen Âge, l'idée de la dangerosité de la sexualité féminine, originellement incarnée par Ève, était courante dans les récits médiévaux sous les traits de l'enchanteresse séduisante et maléfique, comme la Fée Morgane.

Une autre icône du glamour, de la séduction et de l'immoralité est Mata Hari, 1876 - 1917, une danseuse orientale qui fut accusée d'espionnage pour l'Allemagne et fusillée par la France. Sa légende naquit aussitôt, faisant d'elle l'héroïne de récits apocryphes. Elle fut maintes fois mise en scène au cinéma et dans des romans.

En littérature, on peut citer également la marquise de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses de Laclos (1782), très manipulatrice, Carmen dans l'oeuvre éponyme de P. Mérimée (1845) et Concha dans La Femme et le Pantin (roman)La femme et le pantin de P. Louÿs (1898).

Dans l'imagerie du xxe siècle

L'actrice Theda Bara définit le mot « Vamp » dans le film Embrasse-moi, idiot (1915).

La femme fatale a été représentée comme une vampire sexuelle ; ses charmes consommant la virilité et l'esprit d'indépendance de leurs amants, ne laissant que leurs enveloppes charnelles vides. Rudyard Kipling fut inspiré par la peinture d'une vampire de Philip Burne-Jones, une image typique de l'époque (1897), pour écrire son poème The Vampire. Le poème inspiré le film éponyme de Robert G. Vignola en 1913, considéré comme le premier film reconnu sur la femme fatale.2,3 La protagoniste Alice Hollister fut souvent citée comme la « vampiress originale » à l'époque.4,5,6 À l'instar des autres œuvres de Kipling, le poème fut très populaire et son refrain : « A fool there was… », décrivant un homme séduit, devint le titre original du film Embrasse-moi, idiot (A Fool There Was) de 1915 qui fit de Theda Bara une grande star. Le poème servit pour la promotion du film. À partir de là, dans l'argot américain, la femme fatale est appelée « vamp », abréviation de « vampiress »7.

Pour le public américain, la femme fatale venait souvent de l'étranger, avec des ancêtres d'un pays indéterminé de l'Europe de l'Est ou de l'Asie. Elle incarnait l'antithèse sexuelle des actrices comme Lillian Gish ou Mary Pickford. Hormis Theda Bara, les plus célèbres vamps du cinéma muet étaient Helen GardnerLouise GlaumMusidoraNita NaldiPola Negri, et dans ses premiers rôles, Myrna Loy. La chanson définitive sur ce thème est Femme Fatale du Velvet Underground interprétée par Nico et écrite par Lou Reed.

La collaboration artistique entre le cinéaste Josef von Sternberg et l'actrice allemande Marlene Dietrich entre 1929 et 1935, et notamment les rôles de cette dernière dans l'Ange bleuShanghaï Express et la Femme et le Pantin (le titre est on ne peut plus clair), illustrent une forme d'apogée de la femme fatale, transcendée par le mythe Marlene que ces films contribuent à construire et que l'actrice va s'atteler à entretenir tout au long de sa vie[réf. nécessaire].

« Après Lola-Lola, Marlene restera l'image parfaite de la femme fatale : mystérieuse et indomptable, sculptée par la lumière, dans le nuage irréel de la fumée de sa cigarette. On la suivrait au bout du monde... Dans son sillage, les personnes les plus sérieuses et les plus dignes deviennent des petits enfants. »

— Vincent Pinel8

Exemples de femmes fatales dans des films noirs

L'homme fatal

Les hommes aux qualités similaires pourraient être Don JuanHeathcliff dans Les Hauts de Hurlevent, la plupart des héros des livres de Lord Byron, aussi bien que les personnages suivants : Billy Budd, le Comte Dracula, Tadzio dans La Mort à Venise, Harthouse dans Les Temps difficiles de Charles Dickens, Georges Querelle dans Querelle de Brest de Jean GenetJames Bond de Ian FlemingTom Ripley dans les romans de Patricia Highsmith9, ainsi que Georges Duroy dans le roman Bel-Ami (1885) de Guy de Maupassant.


Dans la culture populaire

Films[modifier | modifier le code]

Sylvie Sidney avec James Cagney dans Du sang dans le soleil (1945).

Séries

Bibliographie

  • (en) Patrick BadeFemme Fatale : Images of Evil and Fascinating Women, Ash & Grant, , 128 p.(ISBN 978-0-904069-20-4).
  • (en) Jack Boozer« The Lethal Femme Fatale in the Noir Tradition »Journal of Film and Video, University of Illinois Press, vol. 51, nos 3/4,‎ automne-hiver 1999-2000, p. 20-35 (JSTOR 20688218).
  • (en) Heather BraunThe Rise and Fall of the Femme Fatale in British Literature, 1790-1910, Madison (New Jersey) / Lanham (Maryland), Fairleigh Dickinson University Press / Rowman & Littlefield, XII-163 p.(ISBN 978-1-61147-562-3lire en ligne [archive]).
  • (nl) Maarten van BuurenDrie fatale vrouwen in het fin de siècle : Emma BovaryAnna KareninaEline Vere, La Haye, Louis Couperus Genootschap, coll. « Couperus cahier » (no 11), , 64 p. (ISSN 1386-1573).
  • Paul-André ClaudelSalomé : destinées imaginaires d'une figure biblique, Paris, Ellipses, coll. « Biographies & mythes historiques », , 255 p. (ISBN 978-2-7298-8317-1).
  • (en) Adriana CraciunFatal Women of Romanticism, Cambridge, Cambridge University Press, coll. « Cambridge Studies in Romanticism » (no 54), XVIII-328 p. (ISBN 0-521-81668-8).
  • Bram Dijkstra (trad. de l'anglais par Josée Kamoun), Les idoles de la perversité : figures de la femme fatale dans la culture fin de siècle [« Idols of Perversity : Fantasies of Feminine Evil in Fin-de-siècle Culture »], Paris, Seuil, , 475 p.(ISBN 2-02-013644-9présentation en ligne [archive]).
  • (en) Mary Ann DoaneFemmes Fatales : Feminism, Film Theory, Psychoanalysis, New York / Londres, RoutledgeVIII-312 p. (ISBN 0-415-90320-3lire en ligne [archive]).
  • Mireille Dottin-Orsini, « Fin de siècle : portrait de femme fatale en vampire », Littératures, Presses universitaires du Mirail-Toulouse, no 26 « Le Vampire dans la littérature et les arts »,‎ p. 41-57 (ISSN 0563-9751lire en ligne [archive]).
  • Mireille Dottin-OrsiniCette femme qu'ils disent fatale : textes et images de la misogynie fin-de-siècle, Paris, Grasset et Fasquelle, , 373 p. (ISBN 2-246-45551-0présentation en ligne [archive]).
  • (en) Betina EntzmingerThe Belle gone Bad : White Southern Women Writers and the Dark Seductress, Baton Rouge, Louisiana State University Press, coll. « Southern Literary Studies », X-201 p. (ISBN 0-8071-2785-X).
  • Béatrice Grandordy (avec la collaboration de Pavel Risto Borges Jerez, Marie Dubrulle, Wissam El-Hage... [et al.]), La femme fatale : ses origines et sa parentèle dans la modernité, Paris, l'Harmattan, coll. « Questions contemporaines », , 247 p. (ISBN 978-2-343-01383-1lire en ligne [archive]).
  • (en) Julie GrossmanRethinking the Femme Fatale in Film Noir : Ready for Her Close-UpPalgrave MacmillanXI-176 p. (ISBN 978-0-230-23328-7 et 978-1-349-31334-1).
  • (en) Barbara Hales« Projecting Trauma : The Femme Fatale in Weimar and Hollywood Film Noir »Women in German Yearbook : Feminist Studies in German Literature & Culturevol. 23,‎ p. 224-243 (DOI 10.1353/wgy.2008.0002).
  • (en) Marie-Claire Hamard« The « Femme Fatale » : Salomé and the Yellow Book »Cahiers victoriens et édouardiens, Montpellier, Université Paul Valéry, Centre d'études et de recherches victoriennes et édouardiennes, no 36,‎ p. 29-49
  • (en) Jennifer Hedgecock, The Femme Fatale in Victorian Literature : the Danger and the Sexual Threat, Amherst (Massachusetts), Cambria Press, XVIII-230 p., 2008, (ISBN 978-1-604975-18-5)
  • (de) Carola HilmesDie Femme fatale : ein Weiblichkeitstypys in der nachromantischen Literatur, Stuttgart, J.B. Metzler, , 263 p. (ISBN 3-476-00691-3).
  • (en) Maysaa Husam JaberCriminal Femmes Fatales in American Hardboiled Crime FictionPalgrave MacmillanIX-216 p. (ISBN 978-1-349-55758-5présentation en ligne [archive]).
  • Louisa Jones, « La Femme dans la littérature française du dix-neuvième siècle : ange et diable », Orbis Litterarumvol. 30, no 1,‎ p. 51-71 (DOI 10.1111/j.1600-0730.1975.tb01882.x).
  • (en) Elizabeth Kolbinger MenonEvil by Design : The Creation and Marketing of the Femme Fatale, Chicago, University of Illinois Press, XI-339 p. (ISBN 978-0-252-03083-3).
  • Mario Praz (trad. de l'italien par Constance Thompson Pasquali), La chair, la mort et le diable dans la littérature du xixe siècle : le romantisme noir [« La carne, la morte e il diavolo nella letteratura romantica »], Paris, Gallimard, coll. « Tel » (no 300),  (1re éd. 1977, Denoël), 492 p. (ISBN 2-07-075453-7présentation en ligne [archive]).
  • (en) George Ross Ridge« The « Femme Fatale » in French Decadence »The French Review , American Association of Teachers of French, vol. 34, no 4,‎ p. 352-360 (JSTOR 383840).
  • (en) Linda A. SaladinFetishism and Fatal Women : Gender, Power, and Reflexive Discourse, New York / San Francisco / Paris / Vienne, Peter Langcoll. « Writing about Women : Feminist Literary Studies » (no 4), , 238 p.(ISBN 0-8204-1783-1).
  • (en) Ghada Suleiman SasaThe Femme Fatale in American Literature, Amherst (Massachusetts), Cambria Press, XX-167 p. (ISBN 978-1-60497-535-2).
  • (it) Giuseppe Scaraffia, Femme Fatale, Firenze, Vallecchi, 2009.
  • (it) Giuseppe Scaraffia, La donna fatale, Palermo, Sellerio, 1987.
  • (en) Rebecca StottThe Fabrication of the Late-Victorian « Femme Fatale » : The Kiss of Death, Basingstoke, Macmillan, coll. « Women's Studies at York », XV-257 p. (ISBN 0-333-55612-7).
  • (en) Jans B. WagerDangerous Dames : Women and Representation in the Weimar Street Film and Film Noir, Athens (Ohio), Ohio University Press, XVI-159 p. (ISBN 0-8214-1270-1).
  • (de) Stefan WurzKundry, Salome, Lulu : femmes fatales im Musikdrama, Francfort-sur-le-Main / Berlin / Berne, Peter Langcoll. « Karlsruher Beiträge zur Musikwissenschaft » (no 4), , 195 p. (ISBN 3-631-36741-4).
  • Denitza Bantcheva, « La femme fatale est parfois bénéfique », Positif no 677-678Institut Lumière-Actes Sud, Paris, p. 46-48(ISSN 0048-4911)
  • (W.fr.)

Niciun comentariu:

Trimiteți un comentariu