sâmbătă, 13 februarie 2021

René Clair (1898-1981) / 1

      





 encyclopédie Larousse

René Chomette, dit René Clair

Cinéaste français (Paris 1898-Paris 1981).

Il a réalisé une œuvre à la fois poétique, ironique et populaire : Entr'acte (1924), le Voyage imaginaire (1925), Un chapeau de paille d'Italie (1928), Sous les toits de Paris (1930), le Million et À nous la liberté (1931), 14 Juillet (1932), Fantôme à vendre (1935), Ma femme est une sorcière (1942), Le silence est d'or (1947), la Beauté du diable (1949), les Belles de nuit (1952), les Grandes Manœuvres (1955), Porte des Lilas (1957), Tout l'or du monde (1961), les Fêtes galantes (1965). [Académie française, 1960.]

CLAIR (René Chomette, dit René)

cinéaste français (Paris 1898 - id. 1981).

Il naît et grandit dans le quartier des Halles, dont l'animation, la vie nocturne, le pittoresque quotidien, transfigurés par son regard d'enfant, laisseront en lui une empreinte inoubliée. Il fait ses études aux lycées Montaigne et Louis-le-Grand et se découvre une précoce vocation pour la littérature. Réformé en 1916, il s'engage dans une ambulance du front. On l'évacue sur Berck au bout de quelques mois. Intimement meurtri par les horreurs de la guerre, il dit son désarroi en deux recueils de poèmes demeurés inédits. Devenu journaliste à l'Intransigeant, il est l'un des tout premiers « proustiens ». Damia, pour laquelle il écrit quelques chansons, l'introduit au cinéma, qui d'abord ne l'intéresse que par ses danseuses et ses cachets généreux. Sous le pseudonyme de René Clair, il est acteur — sans conviction — pour Loïe Fuller (le Lys de la vie, 1920), pour Feuillade (l'Orpheline, Parisette,1921), pour Jacob Protazanov (le Sens de la mort, Pour une nuit d'amour, 1921). À partir de 1922, il assure la critique des films dans Paris-Journal et Théâtre et Comœdia illustrés, publication luxueuse du Théâtre des Champs-Élysées, alors haut lieu de l'art moderne. (Ses textes, aigus et lyriques, sont réunis en 1951 dans Réflexion faite.) Son frère Henri Chomette, de deux ans son aîné, le présente à Jacques de Baroncelli dont il devient à son tour l'assistant pour quatre films. Baroncelli doit superviser son premier essai, Geneviève de Brabant, mais cette production belge ne se fait pas. Il recommande alors René Clair au producteur Henri Diamant-Berger, qui lui confie Paris qui dort (1924). Au Théâtre des Champs-Élysées, Francis Picabia et Erik Satie montent le ballet dadaïste Relâche. Il faut un film pour « sortir le public de la salle » ; ils le demandent à Clair : c'est Entr'acte (1924). Paris qui dort n'est distribué qu'après Entr'acte, ce qui situe le cinéma de Clair sous le signe de l'avant-garde. L'étiquette est au demeurant parfaitement justifiée. Clair procède de la première avant-garde par ses recherches d'écriture et son intelligence artistique ; de la deuxième avant-garde par sa sensibilité proche de dada et du surréalisme (il y a plus de surréalisme véritable dans la scène des perles sur la tour Eiffel — Paris qui dort — que dans maints films portant le label de l‘« école », et un Robert Desnos ne s'y est pas trompé) ; de la troisième avant-garde par son attention poétique au réel (la Tour). De plus, caractéristique remarquable, il met cet avant-gardisme à la portée de tous : la poésie cesse d'appartenir à l'élite, elle est populaire sans déchoir.

CLAIR (René Chomette, dit René) (suite)

Clair, qui a écrit tous ses films et, jusqu'au début du parlant, s'est chargé de leur montage, apporte au cinéma, l'un des tout premiers, une vision d'auteur. Son monde, que la fantaisie aimable, l'optimisme conquis sur la lucidité, la tendresse, l'unanimisme hédoniste apparentent à celui de Giraudoux, se propose de rendre leur noblesse et leur richesse humaine aux bonheurs des simples, aux plus minces aventures sentimentales, d'enchanter et moquer nostalgiquement la midinette, l'âme « fleur bleue » qui sommeille toujours au fond de chacun. Il transpose les primitifs de l'École française — Méliès, Zecca, Feuillade, Max Linder — dans la modernité, cet art nouveau qui se met en place en tous domaines dans les années 20 ; il unit le plus naïf, le plus ingénu, au plus raffiné et au plus subtil. Il emprunte aux Américains — Griffith, Chaplin, Keaton — leurs leçons d'humour sentimental. Il conçoit tous ses films comme un hommage permanent au cinéma des pionniers, dominé par le mouvement, le sens du rythme, le goût de l'inexploré, « la merveilleuse barbarie d'un art » qui ne balbutiait que parce qu'il était superbement, follement jeune. Puisque « le vrai cinéma ne se raconte pas », il bâtit le sien sur des paradoxes : avec Un chapeau de paille d'Italie, avec les Deux Timides, il transforme le verbe, le théâtre de Labiche, en rythmes et en images silencieuses ; avec Sous les toits de Paris, le Million, À nous la liberté, le cinéma devenu parlant, il transpose rythmes et images en film-opérette, en ballets cinématographiques, en antithéâtre.

Par son frère encore, Clair fait la rencontre en 1925 de Jacques Feyder, qui le fait engager par la firme Albatros, la seule à maintenir jusqu'à l'arrivée du parlant un haut niveau de qualité. Il s'y lie avec le décorateur Lazare Meerson et l'opérateur Georges Périnal, qui seront ses collaborateurs éminents et précieux pendant dix ans. Dès la fin du muet, Clair est universellement célèbre, constamment associé aux grands noms du cinéma : Griffith, Chaplin, Pabst, Eisenstein, Anatoli Lounatcharski, Maïakovski s'offrent à travailler avec lui. Sa « tétralogie » parisienne fait aimer du monde entier une image mythologique, contagieuse et tenace, d'un Paris bon enfant, peuple et heureux (ce qu'à moindre échelle Marcel Pagnol obtiendra bientôt pour sa Provence natale). Même À nous la liberté, joyeusement satirique et anarchisant, qui rencontre les préoccupations sociales de l'Opéra de quat'sous et anticipe celles des Temps modernes, demeure un plaidoyer narquois pour le simple bonheur de vivre sans contraintes.

Après l'échec du Dernier Milliardaire, où le back groundunanimiste et sentimental fait défaut, où la caricature des dictateurs se veut — non sans invention — actuelle, Clair s'expatrie, d'abord en Angleterre puis aux États-Unis, après une parenthèse française interrompue par la guerre. (Il semble que le film Air pur, commencé en 1939 et bientôt abandonné, aurait pu orienter Clair vers un cinéma néoréaliste qui, à deux ou trois reprises déjà, l'avait sollicité.)

Loin de Paris, l'inspiration de Clair ne s'appauvrit pas mais s'intellectualise. Le poète devient géomètre et cartésien. Lui qui, en 1923, dénonçait le « cinéma cérébral » où « l'intelligence se plaît à se savoir maîtresse », il s'enferme dans le calcul, la formule, la mécanique. Ses films gagnent en brio, en esprit, ils perdent en chaleur, en vérité humaine. On pouvait rêver et s'émouvoir sur son petit monde parisien, nostalgique et gai. Désormais, devant ses horlogeries savantes, on peut seulement se divertir. Lorsqu'il reviendra s'établir en France, en 1946, on croit un moment qu'avec Le silence est d'or l'ancien filon est retrouvé : n'est-ce pas, comme on l'a écrit, l'École des femmes ressuscitée « sous les toits de Paris ? » Mais c'est en fait le chant du cygne. Un classicisme littéraire et théâtral pénètre toujours davantage l'œuvre du cinéaste, que l'Académie française coopte en 1960. Les derniers films n'ont plus de clairien qu'un air d'élégance (les Belles de nuit, les Grandes Manœuvres, Porte des Lilas).

Ce cinéaste qui, dix années durant, a compté parmi les grands, s'est constamment voulu un initiateur. Avec Un chapeau de paille d'Italie, il inaugure au cinéma la mode 1900 qui dure encore ; avec Sous les toits de Paris, il va au devant du contrepoint audiovisuel tel que le définissent Eisenstein, Alexandrov et Poudovkine, et produit un modèle de non-coïncidence du son et de l'image et un modèle de cinéma intimiste-populiste qui prospèrent aussitôt en Allemagne, au Japon, en Italie et reparaissent jusque dans le néoréalisme. Avec Fantôme à vendre, il pratique l'humour anglais avant même le cinéma anglais. Avec les Grandes Manœuvres, il utilise la couleur travaillée en continuité au lieu d'être abandonnée aux aléas du montage.

En dépit des ambitions affichées de À nous la liberté, du Dernier Milliardaire et de la Beauté du diable, l'œuvre de Clair s'est en fait toujours tenue éloignée des problèmes concrets de son époque. Si Clair n'a pas été un véritable témoin de son temps, du moins a-t-il su enseigner le bonheur.

Films :

Paris qui dort (1924) ; Entr'acte (id.) ; le Fantôme du Moulin-Rouge (1925) ; le Voyage imaginaire (1926) ; la Proie du vent (1927) ; Un chapeau de paille d'Italie(1928) ; la Tour (DOC, CM, id.) ; les Deux Timides(1929) ; Sous les toits de Paris (1930) ; le Million (1931) ; À nous la liberté (id.) ; Quatorze Juillet (1933) ; le Dernier Milliardaire (1934) ; Fantôme à vendre (The Ghost Goes West, 1935) ; Fausses Nouvelles (Break the News,1938) ; Air pur (inachevé, 1939) ; la Belle Ensorceleuse(The Flame of New Orleans, 1941) ; Ma femme est une sorcière (I Married a Witch, 1942) ; Forever and a Day(un épisode, 1943) ; C'est arrivé demain (It Happened to Morrow, 1944) ; Dix Petits Indiens (And Then There Were None, 1945) ; Le silence est d'or (1947) ; la Beauté du diable (1950) ; les Belles de nuit (1952), les Grandes Manœuvres (1955) ; Porte des Lilas (1957) ; le Mariage(sketch de la Française et l'amour, 1960) ; Tout l'or du monde (1961) ; Deux Pigeons (sketch des Quatre Vérités, 1962) ; les Fêtes galantes (1966).

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René Clair

René Clair
Clair & Satie, Relache1924.jpg
René Clair et Erik Satie, sur Entr'acte, en octobre 1924.
Fonctions
Président du jury du festival de Cannes
1974
Fauteuil 19 de l'Académie française
 - 
Satrape du Collège de 'Pataphysique
Biographie
NaissanceVoir et modifier les données sur Wikidata
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
DécèsVoir et modifier les données sur Wikidata (à 82 ans)
Neuilly-sur-SeineVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Domicile
FormationLycée Louis-le-Grand
Lycée MontaigneVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
Depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Bronia Clair (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre deCollège de 'Pataphysique
Académie française ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Liste détaillée
Œuvres principales

René Clair, de son vrai nom René Lucien Chomette, né le  à Paris Ier1 et mort le  à Neuilly-sur-Seine, est un réalisateurscénariste et écrivain français. Il est également membre de l'Académie française de 1960 jusqu'à sa mort, occupant le fauteuil 19.

Biographie

Fils d'un savonnier, il grandit dans le quartier des Halles à Paris. Il est élève au lycée Montaigne, puis au lycée Louis-le-Grand, où il se lie d'amitié avec Jacques Rigaut. En 1917, il est mobilisé comme ambulancier. En 1918, il devient journaliste à L'Intransigeant sous le pseudonyme de René Després. Il écrit par ailleurs des paroles pour la chanteuse Damia, sous le pseudonyme de Danceny.

Il obtient ensuite des rôles dans divers films : Le Lys de la vieLe Sens de la mortL'OrphelineParisette et choisit pour cette occasion le pseudonyme de René Clair. Il devient directeur du supplément cinéma de la revue Théâtre et Comœdia illustré.

En 1922, Il s'essaie à la réalisation en devenant l'assistant de Jacques de Baroncelli sur deux films. Cette même année, il commence la rédaction du scénario du Rayon diabolique qu'il tournera en 1923 et qui sortira en 1925 sous le titre Paris qui dort.

Le ballet Relâche, dont Francis Picabia a écrit le livret, doit être monté entre-temps au Théâtre des Champs-Élysées dont le directeur, Jacques Hébertot, est également celui de Théâtre et Comœdia illustré. Picabia souhaite qu'on projette un film à l'entracte. C'est René Clair qui sera choisi pour le réaliser. Le film d'inspiration dadaïste, Entr'acte, auquel participent également Marcel Duchamp et Man Ray, fera scandale et assurera la notoriété de Clair.

Il enchaîne divers films avec un goût prononcé pour un certain fantastique (Paris qui dortLe Fantôme du Moulin-Rouge et Le Voyage imaginaire qui imposent Albert PréjeanLa Proie du vent avec Charles Vanel et Jean Murat) et la comédie (Un chapeau de paille d'Italie d'après Eugène LabicheLes Deux Timides), tout en s'adonnant à l'écriture : Adams sort chez Grasset en 1926. En 1929, il participe à l'écriture du scénario de Prix de beauté, qu'il devait, initialement, également réaliser, mais qui sera tourné par Augusto Genina, avec Louise Brooks dans le rôle principal.

C'est avec son premier film parlant, Sous les toits de Paris (1930), qu'il acquiert une réputation internationale avec des admirateurs prestigieux (ChaplinEisenstein...), et fixe une certaine image de Paris. Le succès se confirme avec Le Million (1930) et À nous la liberté (1931), satire utopiste de la société industrielle. En 1936, sort Les Temps modernes de Chaplin. La Tobis, société allemande qui produisit À Nous la liberté, et qui entre-temps (1935) était passée sous le contrôle de Goebbels, décide d'attaquer Chaplin pour plagiat et contrefaçon. Clair s'oppose à cette action, considérant le film de Chaplin, personnage qu'il admire, comme un hommage indirect au sien. La Tobis continuera à poursuivre Chaplin.

Après l'échec du Dernier milliardaire (1934), René Clair accepte l'offre qui lui est faite d'aller travailler à Londres. Il y renouera brièvement avec le succès public pour Fantôme à vendre en 1935, mais son film suivant, Fausses nouvelles (1937), remake anglais de Le Mort en fuite sorti l'année précédente en France, déçoit.

De retour en France fin 1938, il commence à tourner Air pur en . Le tournage est interrompu par l'ordre de mobilisation de septembre qui envoie à la guerre divers membres de l'équipe de tournage et le film ne sera jamais terminé. Fin juin 1940, René Clair quitte la France avec femme et enfant, gagne l'Espagne puis le Portugal et s'embarque pour New York. Le gouvernement de Vichy le déchoit de la nationalité française puis, quelque temps après, annule cette décision.

René Clair est bien accueilli à Hollywood, il y tournera quatre films : La Belle ensorceleuse (1940), Ma femme est une sorcière (1942), C'est arrivé demain (1943) et Dix Petits Indiens (1945). Ce dernier est une adaptation des Dix Petits Nègres d'Agatha Christie.

Il rentre en France en 1946, tourne Le silence est d'or (1947), La Beauté du diable (1949) où il revisite le mythe de Faust et dirige Gérard Philipe pour la première fois, puis Les Belles de nuit (1952).

En 1955, sort son premier film en couleurs, Les Grandes Manœuvres, qui obtient le Prix Louis-Delluc. Il portera ensuite à l'écran (1957) un roman de René FalletLa Grande ceinture, transformé en Porte des Lilas où l'on peut voir Georges Brassens dans le rôle d'un chanteur qui lui ressemble. La même année il est élu Satrape du Collège de 'Pataphysique.

En 1960, il est élu à l'Académie française : c'est la première fois qu'un cinéaste en tant que tel y fait son entrée. Au même moment, la Nouvelle Vague bouleverse les règles d'un cinéma de studios dont il était devenu le représentant le plus prestigieux (célébré par les grands critiques de sa génération, de Georges Sadoul à André Bazin).

Plaque 11 bis avenue de Madrid à Neuilly-sur-Seine, où il vit de 1932 à sa mort.

Il alterne ensuite la participation à des films à sketches (La Française et l'Amour en 1960 et Les Quatre Vérités en 1962), et à des longs métrages : Tout l'or du monde (1961) avec Bourvil, puis Les Fêtes galantes qui sortira en 1965 et sera son dernier film.

René Clair se consacre ensuite à l'écriture et à la mise en scène théâtrale. Il remonte, entre autres, Relâche de Francis Picabia en 1970, et touche à l'opéra avec Orphée et Eurydice en 1973, présenté à l'Opéra de Paris.

En 1974, il est président du jury du Festival de Cannes. Il crée la pièce La Catin aux lèvres douces au Théâtre de l'Odéon et s'intéresse à la bande dessinée pour le compte de l'Académie française (Séance publique annuelle des Cinq académies, ).

Il meurt le  et est inhumé au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine. Son épouse, Bronia, est décédée en 2004[réf. nécessaire].

René Clair avait pour frère un autre cinéaste, Henri Chomette.

Filmographie

Comme réalisateur

Œuvres écrites

Romans

  • Adams, Paris, Grasset, 1926.
  • La Princesse de Chine, suivi de De fil en aiguille, Paris, Grasset, 1951.

Nouvelles

  • Jeux du hasard, Paris, Gallimard, 1976.

Théâtre

  • L’Étrange Ouvrage des cieux, Paris, Gallimard, coll. "Le Manteau d'Arlequin", 1972.

Critiques

  • Réflexion faite, Paris, Gallimard, 1951.
  • Cinéma d’hier, cinéma d’aujourd’hui, Paris, Gallimard, 1970, coll. "Idées".

Documents et bibliographie critique

  • Denise BourdetRené Clair, dans: Pris sur le vif, Paris, Plon, 1957
  • Barthélémy AmengualRené Clair, Paris, Seghers, 1963, coll. "Cinéma d'aujourd'hui".
  • René Clair, catalogue de l'exposition du Palais de Chaillot, janvier-, Paris, La Cinémathèque française.
  • Olivier BarrotRené Clair ou Le Temps mesuré, Édition 5 Continents, 1985, coll. "Bibliothèque du Cinéma".
  • Pierre BillardLe Mystère René Clair, Paris, Plon, 1998.
  • Noël HerpeLe Film dans le texte : l'œuvre écrite de René Clair, Paris, Jean-Michel Place, 2001; (dir.) René Clair ou le cinéma à la lettre, AFRHC, 2000; numéro spécial de la revue 1895, AFRHC, 1998.
  • Noël Herpe (dir.) et Emmanuelle Toulet (dir.), René Clair ou le cinéma à la lettre, Paris, AFRHC, 2000.
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  • (1898-1981)
    29 films
      
      
    6
    histoire du cinéma : Impressionnisme

    René Chomette est né à Paris le 11 novembre 1898. Son père était un important commerçant du quartier des Halles (le Paris populaire sera, par la suite, une constante importante de ses films). Engagé volontaire en 1917, il a vingt ans le jour de l'armistice.

    Jusqu'en 1921 il est journaliste et même comédien, sous le nom de René Clair (c'est ainsi qu'il tourne deux films de Louis Feuillade : OrphelineParisette). En 1922 il devient (avec son frère Henri qui sera, lui aussi, metteur en scène), assistant de Jacques de Baroncelli.

    Il signe son premier film muet en 1923 et aborde le sonore, en 1930, avec Sous les toits de Paris. Il réalise deux films en Grande-Bretagne (1935-1937) puis plusieurs aux États-Unis (1940-1945). À son retour en France, il rend hommage au cinéma muet avec Le silence est d'or.

    Parallèlement à son activité de cinéaste René Clair a mené une carrière de romancier ("Adams", "La Princesse de Chine"...), d'essayiste ("Réflexion faite"...), de metteur en scène de théâtre ("On ne badine pas avec l'amour"...). Il a été élu à l'Académie Française, où il est actuellement le seul auteur de cinéma, en 1960.

    Pour Henri Langlois : « Dans le monde entier, depuis vingt-cinq ans, un seul homme personnifie le cinéma français : René Clair. Mieux encore, il résume aux yeux de l’étranger non seulement notre cinéma, mais l’esprit même de notre nation ; il est considéré à la fois comme le successeur de Feydeau et de Molière.» . Il est mort le 15 mars 1981.


    Filmographie :

    1923

    Paris qui dort 

    Avec : Henri Rollan (Albert), Martinelli (le savant fou), Albert Préjean (l'aviateur), Myla Seller (la fille du savant). 0h36

    Albert, gardien de nuit de la tour Eiffel s’aperçoit à son réveil que Paris est complètement endormi. Seules cinq autres personnes arrivées en avion échappent à l’endormissement et peuvent se promener dans la ville déserte. Il s’agit en fait d’un savant fou qui a inventé un mystérieux rayon…

      
    1924Entr'acte 
     

    Avec : Jean Börlin (Le chasseur), Inge Frïss (La ballerine), Francis Picabia, Erik Satie (Les hommes qui charge le canon). 0h22.

    Sur les toits de Paris. Deux hommes sautillent autour d'un canon. L'obus explose face à nous, et l'on découvre successivement : des toits de guingois, des poupées d'un stand de tir, une danseuse en tutu affublée de binocles et d'une barbe, des allumettes flambant en surimpresion sur un crâne, des joueurs d'échecs sur un toit, la place de la Concorde, un oeuf sur un jet d'eau ajusté par un chasseur en chapeau tyrolien qui sera abattu par un autre chasseur....

      
    1924Le fantôme du Moulin-Rouge
      
      
    1925Le voyage imaginaire
      
      
    1926La proie du monde
      
      
    1927Un chapeau de paille d'Italie
     

    Avec : Albert Préjean (Ferdinand), Geymond Vital (Lt. Tavernier), Olga Tschechowa (Anais de Beauperthuis), Paul Ollivier (Oncle Vasinet), Alex Allin (Felix), Jim Gérald (Beauperthuis), Marise Maia (Helene). 1h00.

    1895. Ferdinand, rentier, est sur le point d'épouser Hélène Nonancourt, fille d'un gros pépiniériste. Alors qu'il traverse le bois en cabriolet pour se rendre à la noce, son cheval fait sa pitance d'un chapeau de paille d'Italie trônant sur un buisson. Fureur du lieutenant Tavernier qui était en train de conter fleurette à la malheureuse propriétaire du chapeau, la charmante Anaïs de Beauperthuis, laquelle est mariée et ne peut plus regagner le logis sans son couvre-chef. L'offensé menace Ferdinand des pires représailles s'il ne parvient pas à retrouver un autre chapeau. Mais la noce est là, et le malheureux, pris de court, quitte la mairie au moindre prétexte pour filer chez la modiste. Or, un tel chapeau est un ornement rare, difficile à trouver. Pendant le repas et les quadrilles la course au chapeau continue, avec le lieutenant toujours dans la coulisse. Le beau-père, le laquais, les voisins, les invités de la noce et jusqu'au mari de la belle infidèle, alerté par mégarde, tout le monde s'en mêle. Un vieil oncle sourd met le comble à la confusion... C'est d'ailleurs ce dernier qui, sans le savoir, ramènera le calme : le cadeau qu'il a apporté pour la mariée n'est autre en effet qu'un magnifique chapeau de paille d'Italie.

      
    1928Les deux timides

    Avec : Pierre Batcheff (Fremissin), Jim Gérald (Garadoux), Véra Flory (Cecile Thibaudier), Maurice de Féraudy (Thibaudier), Françoise Rosay (La tante). 1h02.

    Maître Frémissin, un jeune avocat, est un grand timide. Il s'embrouille dans sa première plaidoirie, s'affole à la vue d'une souris qui traverse le prétoire et finalement réclame pour son client " toute la sévérité du tribunal " ! Celui-ci, un certain Garadoux, suspecté d'avoir traité ignominieusement son épouse, en prend pour trois ans. A sa sortie de prison, il songe à se remarier avec Cécile Thibaudier, fille d'un brave homme également très timide, qui n'ose rien refuser à personne. Mais voici qu'un rival se présente : Maître Frémissin lui-même. Cécile préfère de loin ce dernier, mais comment inciter ce timide à demander sa main ? Le face à face des deux timides, le père somnolent et le prétendant qui ne peut sortir un mot, se solde par un piteux échec. L'amour finira par l'emporter cependant, aidé par les caprices du destin : une fausse alerte aux brigands verra Frémissin se transformer en héros. Tout le monde se retrouvera devant le tribunal, où le jeune avocat, ayant cette fois à défendre son futur beau-père, plaidera avec l'autorité d'un maître du barreau.

      
    1930Sous les toits de Paris

    Avec : Albert Préjean (Albert), Pola Illéry (Pola), Edmond T. Gréville (Louis), Bill Bocket (le grand patron), Gaston Modot (Fred, le voleur de bourse). 1h20.

    Albert, un chanteur de rues, et Louis, camelot bonimenteur parisien, sont amis. Tous deux éprouvent l'un pour l'autre une réelle amitié sous des dehors querelleurs. Un soir, ils font la connaissance d'une petite étrangère, Pola. Chacun d'eux s'attache à elle et la courtise à sa manière. La fille les encourage à tour de rôle. Cependant, à fréquenter un milieu de mauvais garçons, à leur rendre service sans arrière-pensée, Albert se trouve compromis. Il est inculpé de recel et emprisonné. Reconnu innocent, le jour de sa libération il apprend que la jeune fille est tombée sérieusement amoureuse de son camarade. Dissimulant sa déception sous un sourire, il les laisse partir tous les deux.

      
    1931Le million 

    Avec : Annabella (Béatrice), René Lefèvre (Michel Bouflette), Jean-Louis Allibert (Prosper), Paul Ollivier (Tulipe). 1h23.

    Jeune artiste couvert de dettes, Michel gagne le gros lot de la loterie : un million ! Mais ce fameux numéro 2029 se trouve dans la vieille veste que Béatrice, la petite amie de Michel, a donné à Crochard, dit le Père La Tulipe, fripier mystérieux et chef de bande qui a revendu la veste à Sopranelli, ténor de l'Opéra-lyrique....

      
    1931A nous la liberté 

    Avec : Henri Marchand (Emile), Raymond Cordy (Louis), Rolla France (Jeanne), Paul Ollivier (L'oncle), Jacques Shelly (Paul), André Michaud (Le contremaitre), Germaine Aussey (Maud). 1h44.

    Deux amis, Émile et Louis, sont enfermés dans une prison. Au cours d'une tentative d'évasion, Émile se sacrifie pour permettre à son camarade de s'enfuir, et les gardiens le reprennent. Aussitôt libre, Louis, sous un faux nom se lance dans les affaires où il réussit brillamment....

      
    1932Quatorze juillet
    Avec : Annabella (Anna), Georges Rigaud (Jean), Raymond Cordy (le chauffeur de taxi de Jean), Paul Ollivier (l'homme ivre). 1h37.

    Le 14 Juillet, cette année-là, fut pour Anna, la petite fleuriste, une journée triste, passée à regarder de sa fenêtre les couples d'amoureux, à écouter la musique des bals, à voir les lampions s'allumer, à deviner la première fusée du feu d'artifice. Elle aimait Jean, son voisin, le chauffeur, et son amour était partagé. Pourtant une mauvaise femme avait surgi, une étrangère nommée Pola, ensorcelant le garçon, le brouillant avec Anna. Comme un malheur n'arrive jamais seul, la mère de la jeune fille, gravement malade, mourut et Jean s'acoquina avec une bande de truands commandée par le grand Fernand. Heureusement, la vie a de belles éclaircies, de joyeux fêtards comme M. Imaque l'égayent parfois et aussi le choeur des commerçants, concierges et commères du quartier. Après la pluie, l'arc-en-ciel; le soleil brillera de nouveau pour Anna et pour Jean sur de radieux quatorze juillet.

      
    1934Le dernier milliardaire 

    Avec : Max Dearly (Banco), Sinoël (Le premier ministre), Paul Ollivier (Chamberlain), Marthe Mellot (La reine de Casinario). 1h32.

    Point minuscule sur les bords de la Méditerranée, le royaume de Casinario est aux abois. Gouverné par une vieille reine qui écarte les soucis, l'argent vient à manquer cruellement. Le conseil des ministres réuni estime qu'un seul homme est capable de remettre les finances à flot : le banquier Banco, homme d'affaires frénétique et casinarien d'origine. On l'attire dans la capitale et on lui promet qu'en échange de ses milliards il obtiendra la main de la toute charmante princesse Isabelle. Le plan si bien combiné se brouille rapidement. Banco est atteint de mégalomanie galopante; il terrorise la reine, épouvante et moleste les ministres et va droit à la folie. La princesse Isabelle, révoltée d'épouser un pareil fantoche qui s'enfonce peu à peu dans la folie, n'est pas insensible à la cour aimable que lui fait le chef d'orchestre du palais. Dictateur extravagant, Banco ne connaît plus de bornes et d'ailleurs ne rencontre pas d'opposition. Un accident lui fait recouvrer la raison, mais Isabelle s'est déjà enfuie avec le chef d'orchestre. La reine se dévoue, pourquoi Banco ne l'épouserait-elle pas ? Il l'épouse en effet. Pressé alors de paraître au balcon, devant le peuple assemblé, Banco, sur une pirouette, avoue qu'il est ruiné et heureux de pouvoir maintenant subsister, grâce à son mariage et à la pension que son épouse va être obligée de lui accorder.

      
    1935Fantôme à vendre 

    (The guost goes west). Avec : Robert Donat (Murdoch Glourie / Donald Glourie), Jean Parker (Peggy Martin), Eugene Pallette (Mr. Martin), Elsa Lanchester (Miss Shepperton), Ralph Bunker (Ed Bigelow), Patricia Hilliard (les bergères), Everley Gregg (Mrs. Martin), Morton Selten (le Glourie), Chili Bouchier (Cléopâtre), Mark Daly (le serviteur de Murdoch). 1h35

    Au XIIIe siècle, en Écosse, un grave différent oppose le clan des McLaggan à celui des Glourie. Sur son lit de mort, le vieux Glourie confie à son fils unique, Murdoch, le soin de le venger mais, celui-ci, plutôt que de se battre se fait tuer alors qu'il courtisait une bergère. Maudit par son aïeul, Murdoch est condamné à hanter le château des Glourie jusqu'à ce qu'un McLaggan ait été giflé par lui... Deux siècles se sont écoulés : le fantôme de Murdoch hante toujours le château. Donald, le dernier descendant des Glourie - qui est le sosie de son ancêtre - est complètement ruiné. Pour rembourser ses créanciers, il est obligé de vendre le château à un milliardaire américain, Joe Martin, lequel le transporte, pierre Par pierre - y compris le fantôme de Murdoch - aux États-Unis... Murdoch fait une cour assidue à la jolie Peggy, la fille de Martin, qui le prend pour Donald, d'où les nombreux quiproquos qui vont en découler. La présence du fantôme est bientôt connue. Une grande réception est donnée par Martin en l'honneur de ce dernier, afin de le présenter aux invités : Ed Bigelow, un industriel concurrent de Martin, la Société de Recherches Psychiques et la presse. Au cours de cette soirée mouvementée, le fantôme de Murdoch découvre, par hasard, le dernier descendant des McLaggan : en l'occurence, Bigelow lui-même... En le giflant, Murdoch venge ainsi l'honneur des Glourie et trouve enfin le repos de son âme. Peggy épousera Donald.

      
    1937Fausses nouvelles
     

    (Break the news). Avec : Jack Buchanan (Teddy Enton), Maurice Chevalier (François Verrier), June Knight (Grace Gatwick), Marta Labarr (Sonia), Gertrude Musgrove (Helena), Garry Marsh (Le producteur). 1h18.

    Dans un grand music-hall londonien, la vedette féminine capricieuse fait la pluie et le beau temps. C'est ainsi qu'elle ordonne de supprimer le tableau où apparaissaient deux acteurs, l'un français : François, l'autre anglais : Teddy. Ceux-ci sont désespérés. Tenace, la malchance les poursuit. Il faudrait qu'un événement les place en pleine lumière et qu'on parle d'eux. Tout à coup, une idée leur vient. Pourquoi ne pas inventer et simuler un crime ? Le scénario est simple et ingénieux. François fera semblant d'avoir supprimé Teddy. Celui-ci disparaîtra un certain temps et reviendra seulement au moment du procès pour proclamer l'innocence de son camarade. Le prétexte à ce prétendu crime est vite trouvé : une rivalité amoureuse engendrant la jalousie à propos de la vedette de la revue. Appuyant leurs effets, les deux compères jouent la comédie, se disputent au théâtre, se menacent chez eux, alertent des témoins. Finalement Teddy se dissimule dans une malle que François transporte au bord de la Tamise; ils se séparent alors, le premier s'embarquant pour la France, tandis que l'autre jette la malle dans le fleuve. Comme on ne prêtait nulle attention à leur manège, François est obligé de provoquer un scandale sur scène en avouant son "crime". On l'emprisonne. Pendant ce temps, Teddy vit retiré à Cannes où il laisse pousser sa barbe, ce qui le fait devenir le sosie d'un général balkanique en révolte contre son gouvernement. Une espionne le séduit et le livre aux juges de ce pays lointain. Le procès intenté contre le prétendu général tourne mal pour l'accusé qui doit être passé par les armes; tandis que son ami à Londres, ne l'ayant pas vu arriver, est condamné à mort. Teddy arrive à s'enfuir, à se débarrasser de sa double personnalité et à tirer François de sa fâcheuse position. La notoriété arrive. Vedettes de la revue à leur tour, ils confieront aux journaux leurs impressions respectives de condamnés à mort.

      
    1939Air pur
     (inachevé, interrompu par la guerre).
      
    1940La belle ensorceleuse

    (Flame of New-Orléans). Avec : Marlene Dietrich (Comtesse Claire Ledoux, dite 'Lili'), Bruce Cabot (Robert Latour), Roland Young (Charles Giraud), Mischa Auer (Zolotov), Andy Devine (Andrew, le premier marin). 1h19.

    En 1841, Claire Ledeux arrive à la Nouvelle-Orléans. C'est une séduisante et belle jeune femme qui a mené grande, vie dans toutes les capitales européennes. Se faisant passer pou~ une comtesse en exil, elle tente de se faire épouser par le plus riche célibataire de la ville, le banquier Charles Girard, aristocrate vieillissant. Mais un de ses anciens amants la reconnaît : Zolotov, qui l'a rencontré à Saint-Petersbourg. Sur le point d'être démasquée, Claire s'invente illico une soeur jumelle et tient les deux rôles avec une science de comédienne sans faille. Mais l'existence de cette " soeur " accaparante et de moeurs légères risque fort de compromettre son mariage avec le banquier dont la famille montre quelques réticences... Girard décide de faire quitter la ville à la " soeur "de sa bien-aimée. Il charge de cette besogne Robert Latour, un marin qui lui doit de l'argent, et qui n'est pas insensible aux charmes de la belle ensorceleuse... Ensemble, Claire et Robert, à bord d'un voilier, fuiront la grande ville et ses plaisirs factices pour vivre un amour ardent et partagé.

      
    1942Ma femme est une sorcière 

    (I married a witch). Avec : Fredric March (Jonathan, Nathaniel, Samuel et Wallace Wooley), Veronica Lake (Jennifer). 1h17.

    1690, en Nouvelle Angleterre. Jonathan Wooley fait condamner à mort et brûler un sorcier et sa fille. Ceux-ci jettent une malédiction sur la famille de Wooley : aucun descendant mâle ne sera heureux en mariage. Les générations se succèdent les unes aux autres et Wallace Wooley, lointain descendant de Jonathan, doit épouser Estelle Masterson....

      
    1943Forever and a day
     (Film signé par sept réalisateurs et vingt-et-un auteurs) -
      
    1943C'est arrivé demain

    (It happene tomorrow). Avec : Dick Powell (Lawrence 'Larry' Stevens), Linda Darnell (Sylvia Smith / Sylvia Stevens), Jack Oakie (Oncle Oscar Smith dit 'Gigolini'), Edgar Kennedy (Inspecteur Mulrooney), John Philliber (Pop Benson) 1h43

    Au début du siècle, Larry Stevens, un jeune journaliste new-yorkais, attaché à la rédaction de l'" Evening News ", rêve de devenir célèbre. Il s'est épris de la jolie Silvia, laquelle présente un numéro de " voyance " aux côtés de son oncle, Cigolini. Un soir, le vieux Pop, l'archiviste du journal, remet à Larry, par amitié, une édition " spéciale " qui s'avère, en fait, être celle du lendemain... Larry se trouve donc capable de prédire l'avenir avec certitude et de distancer de cette façon tous ses confrères sur le plan de l'information. Il annonce un vol de bijoux. Le vol se réalise attirant ainsi sur lui l'attention de la police. Il prévoit également le suicide d'une jeune femme par noyade et Silvia se jettera elle-même à l'eau pour réaliser la prédiction. Elle est repêchée par Larry tandis que le corps de la véritable noyée demeure introuvable. Connaissant à l'avance les résultats, Larry gagne aisément aux courses. Ses " papiers " font la gloire de l'"Evening News" mais lorsqu'il apprend par le journal, le troisième jour, sa mort pour le lendemain après-midi, dans un certain hôtel, le jeune homme fuit pour échapper à son destin. Malgré tous ses efforts, il se retrouve à l'endroit fatal et à l'heure dite, mais c'est un autre homme qui mourra sous son nom : le pickpocket qui lui a subtilisé son portefeuille. Après toutes ces émotions, Larry pourra épouser Silvia et vivre assez vieux pour fêter ses noces d'or devant tous ses petits enfants réunis...

      
    1945Dix petits Indiens

    (And then there were none). Avec : Barry Fitzgerald (Juge Francis J. Quinncannon), Walter Huston (Dr. Edward G. Armstrong), Louis Hayward (Charles Morley / Philip Lombard), Roland Young (Detective William Henry Blore), June Duprez (Vera Claythorne). 1h37.

    Huit invités qui ne se connaissent pas, qui viennent d'horizons différents et n'appartiennent pas aux mêmes classes sociales, se trouvent mystérieusement réunis dans une demeure solitaire. Deux domestiques, les Rogers, les attendent; eux aussi ont été convoqués à cette sorte de rendez-vous. A peine les premières présentations sont-elles effectuées qu'une voix enregistrée s'élève. Chaque personne présente s'entend accuser d'un meurtre. Chacune d'elle sera punie et le châtiment qui doit lui être réservé rappellera la mort des dix petits indiens qui, dans la comptine, disparaissent un à un... "Il n'en resta plus que neuf, plus que huit, plus que sept", etc. Vera, une charmante jeune fille, Emily Brent, une acariâtre vieille fille, le général Mandrake, le prince russe Nikita, le juge Quincannon, Philip Lombard, un détective, le docteur Armstrong et les Rogers, pris de panique, essaient de fuir. Ils sont bel et bien isolés à jamais dans une île, et les meurtres commencent... Et à chaque meurtre, une des statuettes qui forment le groupe décoratif des dix petits indiens est brisée. Il ne reste finalement plus en présence que les deux invités les plus sympathiques. Vera, sachant son innocence tire, sur le dernier survivant - et donc suspect - l'aimable Philip Lombard. Elle se retrouve alors en présence du juge, qui avait simulé sa mort et qui, par sadisme, avait combiné toute cette sanglante machination. Philip, qui n'avait été que blessé, abat l'assassin. Le couple pourra fuir l'île du désespoir.

      
    1947Le silence est d'or 

    Avec : Maurice Chevalier (Emile Clément), François Périer (Jacques), Marcelle Derrien (Madeleine), Dany Robin (Lucette). 1h40.

    Paris en 1906. Émile Clément dirige un petit studio de cinéma où l'on tourne des bandes de tous genres pour les baraques foraines. C'est un fringant quinquagénaire qui collectionne les succès féminins. Il ne manque jamais l'occasion de faire part de son expérience et de ses conseils à son jeune assistant le sentimental Jacques Francet...

      
    1950La beauté du diable 

    Avec : Michel Simon (Méphistophélès / le vieux Faust), Gérard Philipe (Faust jeune / Méphistophélès jeune), Nicole Besnard (Marguerite). 1h36.

    A l'Université, on fête le jubilé du doyen, le professeur Faust à qui, bientôt, Méphisto fait avouer qu'il ne sait rien et qu'il va mourir sans avoir rien accompli. Il accepte alors de retrouver, mais sans s'engager avec le diable, sa jeunesse. Il prend l'aspect d'un jeune étudiant Henri, tandis que Méphisto prend lui l'apparence du vieux Docteur Faust. Ivre de sa nouvelle jeunesse, Henri-Faust rencontre Marguerite chez les forains...

      
    1952Les belles de nuit
    Avec : Gérard Philipe (Claude), Martine Carol (Edmée), Gina Lollobrigida (Leila / la caissière), Magali Vendeuil (Suzanne), Marilyn Buferd (Madame Bonacieux / l'employée des Postes).1h29.

    Claude, obscur professeur de musique dans une petite ville de province, est mécontent de son sort. Ses élèves le chahutent, les jolies femmes l'ignorent et ses improvisations au piano sont couvertes par les bruits hostiles de la rue. Au cours d'une leçon particulière, Claude s'endort... Le voici en 1900. On le fête, on l'applaudit et Edmée, mère de la petite élève, l'invite à la danse et à l'amour. Fuyant la triste réalité, le jeune musicien n'a de cesse de se réfugier dans ses rêves. Les plus belles femmes se disputent son coeur: Edmée, Leila, caissière du bistrot devenue odalisque dans une conquête d'Algérie de fantaisie, et Suzanne, la fille du garagiste, métamorphosée en aristocrate du XVIIIe siècle. gagnée aux idées révolutionnaires. La soudaine passion de Claude pour le sommeil inquiète fort ses trois copains Roger, Paul et Léon. Mais bientôt le sommeil engendre d'angoissants cauchemars, au cours desquels ses ennemis le poursuivent à travers les siècles, jusque dans la Préhistoire. Le réveil est pour lui une libération d'autant plus qu'il apprend que son opéra a été sélectionné et qu'il est aimé de la jolie Suzanne.

      
    1955Les grandes manoeuvres

    Avec : Michèle Morgan (Marie-Louise Rivière), Gérard Philipe (Armand de la Verne), Jean Desailly (Victor Duverger), Pierre Dux (Le colonel), Jacques Fabbri (L'ordonnance d'Armand)1h46.

    Dans une petite ville de garnison peu avant la guerre de 1914. Le séduisant lieutenant de dragon Armand de la Verne, célèbre pour ses bonnes fortunes, parie avec des civils, jaloux de ses succès, qu'il deviendra avant le départ en grandes manoeuvres l'amant d'une femme que le hasard choisira. Le sort désigne Marie-Louise Rivière, Parisienne, divorcée, elle vient d'ouvrir une boutique de modiste et cherche à se faire épouser par Victor Duverger, l'un des hommes les plus en vue de la bonne société. À la cour empressée que lui fait Armand, Marie-Louise répond par l'ironie... Il n'en faut pas plus pour qu'il s'en éprenne sincèrement. Au cours d'un bal il se rend compte que l'indifférence de Marie-Louise est feinte. Armand se querelle avec Duverger. Tandis que son colonel l'envoie en mission, Marie-Louise se ressaisit et va même consentir à épouser Duverger. Lorsqu'elle apprend qu'Armand aurait été blessé en duel, elle oublie résolutions et prudence pour le rejoindre. Mais la veille du départ en grandes manoeuvres, une lettre anonyme lui révèle le pari dont elle était l'enjeu... Le lendemain sa fenêtre restera close lorsque le régiment déferlera dans les rues.

      
    1957Porte des lilas

    Avec : Pierre Brasseur (Juju), Georges Brassens (L'Artiste), Henri Vidal (Pierre Barbier), Dany Carrel (Maria), Raymond Bussières (Alphonse). 1h35.

    Juju, qui aura bientôt la quarantaine, est un bon à rien. Il passe ses journées au bistrot ou chez son ami l'Artiste, un chanteur-guitariste. Le quartier de la Porte des Lilas, où ils habitent est mis sens dessus dessous par la police qui traque Barbier, un dangereux gangster. Or. celui-ci a trouvé refuge chez l'Artiste qui accepte de l'héberger en attendant qu'il puisse partir en toute sécurité. D'abord peu enthousiaste, Juju ne tarde pas à admirer Barbier qui représente ce qu'il n'a jamais eu : le succès, l'argent, les femmes... Juju fait tout pour satisfaire son nouveau héros. Il lui apporte les journaux, du linge propre, il ne se défend même pas lorsque Barbier le giffle parce qu'il ne lui a pas rapporté exactement ce qu'il lui avait demandé. Il ne proteste pas non plus quand le gangster fait la cour à Maria, la fille du bistrot, dont il est amoureux. Mais, au moment où Barbier va enfin partir, sans pourtant emmener Maria qui a volé pour lui de l'argent dans le tiroir-caisse de son père, Juju se révolte. Il ne peut admettre que l'homme qu'il admire trahisse Maria. Il s'empare de sa mitraillette et le tue.

     
    1960La mariage

    Segment de La Française et l'amour. Avec : Marie-José Nat, Claude Rich, Jacques Fabbri, Yves Robert.

    S'arrachant au tohu-bohu mondain de la cérémonie, les jeunes mariés partent en voyage de noces. La fatigue, la nervosité et aussi la jalousie de la jeune femme pourraient tout gâter; le mari est heureusement doux et empressé. Le départ pour le bonheur semble assuré.

      
    1961Tout l'or du monde

    Avec : Bourvil (Dumont and ses fils Mathieu, Toine et Martial), Alfred Adam (Alfred), Philippe Noiret (Victor Hardy), Claude Rich (Fred), Annie Fratellini (Rose). 1h30.

    Le petit village de Cabosse a la réputation de prolonger la durée de la vie grâce à son air pur. L'affairiste Victor Hardy décide alors de mettre en pratique sa théorie : pourquoi s'asphyxier dans les grands centres; construisons les villes à la campagne; et de partir aussitôt pour Cabosse avec son secrétaire Fred et son chauffeur Jules. Un vieux paysan se voit insulté par le chauffeur, mais Hardy se considère déjà comme chez lui... Pour son malheur, le vieux paysan insulté, un nommé Mathieu Dumont, se refuse à vendre le terrain convoité, alors que tous les autres paysans sont prêts à signer l'accord. Il exige d'abord de se venger sur la personne de Jules de l'affront qu'il a subi; il faut alors dédommager le chauffeur; puis il veut que son fils Toine, berger dans la montagne, vienne à la signature. On va le quérir et on l'amène en hélicoptère. Quand il est à pied d'oeuvre, Mathieu lui reproche d'avoir abandonné son troupeau. D'émotion, Toine se précipite dans un puits, d'où Victor et Fred le tirent péniblement. De plus Toine est un timide qui se vexe lorsque son père, ou Rose sa bonne amie, ne le prennent pas au sérieux. Mathieu, lui, tire du gros sel sur les journalistes; Toine arrive à le désarmer, on lui soigne sa publicité, il va même à la télé passant pour le sauveur des parisiens et surtout de Stella, la reine de la chanson. Rien n'avance, lorsque Mathieu reçoit sur la tête le panneau de publicité qui l'assomme pour de bon. Il va falloir amadouer Toine, têtu comme son père, lui promettre qu'il épousera Rose et jouer au plus fin avec Martial, le frère, le mauvais sujet de la famille Dumont. Lorsque tout paraît gagné, Victor Hardy, épuisé, meurt d'un infarctus. Le domaine de Longuevie restera à l'état de projet.

      
    1962Les deux pigeons

    Segment de Les quatre vérités co-realisé par : Herve Bromberger Luis Berlanga et Alessandro Blasetti

    Une serrure qui se bloque enferme dans un appartement deux êtres peu faits pour se rencontrer et se comprendre. Le long week-end de Pâques qu'ils vont passer tous deux vont les faire réfléchir avec bonheur sur les hasards de l'existence et les pièges du destin.

      
    1965Les fêtes galantes

    Avec : Jean-Pierre Cassel (Jolicoeur), Philippe Avron (Thomas), Marie Dubois (Divine, l'actrice), Geneviève Casile (Hélène, la princesse), Jean Richard (Le Prince de Beaulieu), György Kovács (Le Maréchal d'Allenberg). 1h30.

    Le maréchal d'Allenberg, vaincu par le prince de Beaulieu, se retranche dans son château avec le dernier carré de ses fidèles, prêt à soutenir un long siège. Mais la faim tenaille bientôt les assiégés qui chargent l'un d'entre eux, le dynamique brigadier Joli Coeur, d'aller quérir du ravitaillement. Au cours de son expédition alimentaire, Joli Coeur s'empare d'un cochon mais a aussi l'occasion de porter secours à une jolie fille importunée par des soudards et à qui il dérobera un baiser. Quelle ne sera pas sa surprise, plus tard, de retrouver au château d'abord Thomas, le propriétaire du cochon, mais aussi et surtout, à la table du maréchal qui s'apprête à faire bombance, la paysanne qu'il a sauvée et qui n'est autre que la fille de d'Allenberg, Hélène ! Celle-ci s'amuse de l'émoi du jeune homme et, le sentant prêt à tout pour ses beaux yeux, lui confie une mission aussi secrète que périlleuse: gagner les lignes ennemies, y rencontrer le fils de Beaulieu, Frédéric, son cousin et amoureux et le convaincre de tout faire pour mettre fin à la guerre. Avec Thomas, Joli Coeur s'introduit dans le camp ennemi où le prince de Beaulieu ripaille avec des comédiens: il s'est amouraché de Divine, la vedette de la troupe. En dépit des embûches placées sur leur chemin, Joli Coeur et Thomas, qui iront même jusqu'à se retrouver au pied de la potence, rempliront leur mission. Les hostilités cessent. Le petit brigadier rejoint sa troupe, le coeur plein du souvenir de la belle et désormais inaccessible Hélène.

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ROBERT SIODMAK (1904 - 1973)