RESNAIS (Alain)
cinéaste français (Vannes 1922).
Une des personnalités les plus marquantes, et les plus difficiles à cerner, du cinéma français. Neuf longs métrages seulement, après de mystérieuses années d'apprentissage et une carrière prestigieuse de documentariste, sans prendre en compte quelques participations amicales et projets avortés, le tout ayant l'aspect d'une fascinante Atlantide, où l'on ne se lasse pas de s'immerger. Une révolution dans l'écriture filmique comparable à bien des égards à celle opérée naguère par Orson Welles dans Citizen Kane. Un perfectionnisme dans l'élaboration des scénarios, le repérage des lieux, le montage visuel et sonore, dont on connaît peu d'exemples. Par-dessus tout — comme dit Emmanuèle Riva —, une façon unique « d'avancer dans l'inconnu, de chercher, d'épier des transparences ».
Alain Resnais fut d'abord un adolescent de santé délicate qui, comme Proust, vécut longtemps « dans l'arche ». Nourri très jeune de cinéma, de littérature et de théâtre, il tourne dès l'âge de treize ans de petits films d'amateur, à l'aide d'une caméra 8 mm achetée passage Pommeraye à Nantes. Ces premiers essais (Fantômas, le Meilleur des mondes) sont inachevés, mais ils nous éclairent sur son inspiration profonde : l'anticipation réaliste, le mystère surgi du quotidien. Ses passions de cinéphile : la Cité foudroyée (Luitz-Morat, 1923), le Sang d'un poète (J. Cocteau, 1931), plus tard les comédies de Sacha Guitry, ne sont pas moins révélatrices que ses lectures de jeunesse, lesquelles vont des légendes bretonnes d'Anatole Le Braz aux fascicules populaires d'Harry Dickson (qu'il cherchera en vain à adapter à l'écran, par la suite), et des comics américains (Mandrake, Brick Bradford, Dick Tracy, etc.) à la Recherche du temps perdu. Installé à Paris au début de la guerre, il hésite entre le cours Simon et l'IDHEC, qui vient d'être créé et où il est reçu, dans la première promotion. Flâneur des deux rives, il se livre aussi aux délices de la photographie 24 × 36. Son goût pour le surréalisme va déboucher, à partir de 1945, sur une deuxième série de films « privés », en 16 mm : Schéma d'une identification (avec un jeune acteur qui n'est autre que Gérard Philipe), Ouvert pour cause d'inventaire, L'alcool tue et des « Visites » à des peintres (Lucien Coutaud, Félix Labisse, Hans Hartung, Henri Goetz, Max Ernst...), qui préludent à sa vraie carrière professionnelle. Celle-ci commence en 1948 par de remarquables films sur l'art, dans lesquels Resnais — rejoignant la méthode du cinéaste italien Luciano Emmer — utilise la caméra comme moyen d'investigation privilégié du monde intérieur de l'artiste, au mépris des schémas habituels de la muséologie. Quoique tournés en noir et blanc, Van Gogh, Gauguin, Guernica, ainsi que Les statues meurent aussi (un film sur l'art nègre, réalisé en collaboration avec Chris Marker), sont des modèles d'analyse esthétique et d'efficacité émotionnelle. Parallèlement, il participe en tant que monteur aux films de ses amis, Nicole Védrès, Paul Paviot, Agnès Varda, etc. En 1955, il réalise un bouleversant requiem sur l'horreur des camps nazis, Nuit et Brouillard, et l'année suivante Toute la mémoire du monde, exploration des arcanes de la Bibliothèque nationale pleine d'imprévu et de digressions « borgésiennes ». Cette période s'achève en 1958 avec le Chant du Styrène, promenade aux usines Péchiney sous la conduite d'un guide éclairé et désinvolte nommé Raymond Queneau.Effets de montage alterné, obsédants travellings avant, fixation sur des objets ou des lieux insolites : Resnais a trouvé son style, qu'il va raffiner à présent dans de longs métrages qui compteront parmi les plus originaux du cinéma contemporain. C'est d'abord Hiroshima mon amour (1959), le film-flambeau de la Nouvelle Vague, où il tient la gageure de superposer une banale love affairentre une Française et un Japonais à une évocation sans complaisance de l'apocalypse nucléaire et de ses séquelles. Plus encore que par son sujet « scandaleux », le film frappe par son commentaire psalmodié (dû à Marguerite Duras), sa temporalité ralentie, ses « rimes » visuelles. On dirait de l'Eisenstein revu par Antonioni, avec en prime une charge de sensibilité qui ne doit rien à personne. L'Année dernière à Marienbad (1961) marquera une étape tout aussi décisive, dans le sens d'un « jeu de formes plus fort que l'anecdote », selon le vœu du cinéaste. Son complice est cette fois Alain Robbe-Grillet, dont il concrétise les fantasmes. La suite de son œuvre conduira Resnais vers une réflexion désenchantée sur les guerres perdues (l'Algérie : Muriel,l'Espagne : La guerre est finie, le Viêt-nam : un sketch de Loin du Viêt-nam), cumulée avec d'étranges dérives lyriques ; puis à la découverte des univers parallèles (Je t'aime, je t'aime), au charme discret du rétro (Stavisky),enfin aux labyrinthes sans fin de la rumination littéraire (Providence, La vie est un roman) ou scientifique (Mon oncle d'Amérique), appréhendés chaque fois avec une sorte de détachement amusé, qui n'exclut pas une orchestration somptueuse, proche de l'opéra. Sans doute la diversité des collaborations (de Jean Cayrol à Jean Gruault, de Jorge Semprun à David Mercer) risque-t-elle ici d'égarer le spectateur, déjà dérouté par cette quête éperdue de l'imaginaire, en forme d'exorcisme du réel. Mais Resnais n'a que faire d'une large audience : il poursuit sa route en solitaire. On pourrait s'interroger sur la route suivie par Alain Resnais à partir de La vie est un roman (1983). Il semble s'aventurer sur les routes de l'abstraction, de l'humour, des ruptures dans le récit, de l'éventuelle réconciliation du cinéma et de la théâtralité (Mélo, adaptation de la pièce d'Henry Bernstein). L'intelligence du récit et l'audace formelle sont toujours au rendez-vous, mais parfois, lorsque le scénario manque de légèreté, par exemple celui de Jules Feiffer pour I Want To Go Home (1989), on est en droit d'être déconcerté et peut-être inquiet d'une démarche qui peine à concilier la recherche expérimentale et le plaisir du spectateur. Faut-il parler, avec son exégète Robert Benayoun, de « la spirale d'un humour de perdition » ? D'« art d'explorer l'invisible » (Jean de Baroncelli) ? Ou bien en revenir à Jean Rostand (cité par Gaston Bounoure) lorsque, au terme d'un examen approfondi du mystère humain, il se déclare « dans un état d'incompréhension effarée » ? Mieux vaut s'en tenir aux propos — pleins de modestie — d'un auteur qui n'a sûrement pas fini de nous surprendre : « Mes films sont une tentative, encore très grossière et très primitive, d'approcher de la complexité de la pensée, de son mécanisme... Nous avons tous des images, des choses qui nous déterminent et qui ne sont pas une succession logique d'actes qui s'enchaînent parfaitement. Il me paraît intéressant d'explorer ce monde de l'inconscient, du point de vue de la vérité, sinon de la morale. » Adaptés d'une pièce de théâtre d'Alan Ayckbourn réputée injouable, Smoking (1993) et No Smoking (id.), ces deux films qui n'en font qu'un constituent une étourdissante série de variations sur les potentiels narratifs. Les deux acteurs (Sabine Azéma et Pierre Arditi) incarnent en effet dix personnages différents que l'on suit de clichés ludiques en désespoirs profonds, de satires en étonnants effets de réel, dans un décor qui mime le réel sans créer d'illusion autre que momentanée. Dans On connaît la chanson (1997), les acteurs passent avec un naturel stupéfiant du registre parlé au registre chanté.
Films ▲
(CM) : Fantômas (1936, inachevé) ; l'Aventure de Guy(id., inachevé) ; Schéma d'une identification (1946, copie disparue) ; Visite à Oscar Dominguez (1947, inachevé) ; Visite à Lucien Coutaud (id.) ; Visite à Félix Labisse(id.) ; Visite à Hans Hartung (id.) ; Visite à César Domela(id.) ; Portrait d'Henri Goetz (id.) ; Journée naturelle ou Visite à Max Ernst (id.) ; la Bague (id.) ; L'alcool tue (id.) ; Transfo transforme l'énergie du pyrium (id.) ; le Lait Nestlé (id.) ; Châteaux de France ou Versailles (1948) ; les Jardins de Paris (id., inachevé) ; Van Gogh (id.) ; Malfray (id.) ; Gauguin (1950) ; Guernica (id.) ; Les statues meurent aussi (CO Chris Marker, 1953 [RÉ 1950-1953]) ; Nuit et Brouillard (1955) ; Toute la mémoire du monde (1956) ; Un dimanche tous ensemble(id., préparé mais non tourné) ; le Mystère de l'atelier 15(CO André Heinrich, 1957) ; le Chant du Styrène (1958). (LM) : Ouvert pour cause d'inventaire (1946, copie disparue) ; Hiroshima mon amour (1959) ; l'Année dernière à Marienbad (1961), Muriel ou le Temps d'un retour (1963) ; La guerre est finie (1966) ; Loin du Viêt-nam (un épisode, CO W. Klein, J. Ivens, A. Varda, C. Lelouch, J. -L. Godard, 1967) ; Je t'aime, je t'aime(1968) ; l'An 01 (épisode : Wall Street (CO J. Doillon, J. Rouch, 1971) ; Stavisky (1974) ; Providence (FR-GB, 1976) ; Mon oncle d'Amérique (1980) ; La vie est un roman (1983) ; l'Amour à mort (1984) ; Mélo (1986) ; I Want To Go Home (1989) ; Smoking (1993) ; No Smoking (id.) ; On connaît la chanson (1997).
Alain Resnais
Cinéaste français (Vannes 1922-Paris 2014).
Du plus loin qu'il s'en souvienne, Alain Resnais a toujours été cinéaste. À treize ans, il a tourné son premier film, en 8 mm. En 1943, il fit partie de la première promotion de l'IDHEC, qu'il quitta l'année suivante. Il réalisa, en 1946-1947, ses premiers courts métrages en 16 mm, sur des peintres. De 1948 à 1958, il ne tourna que des courts métrages : Van Gogh (1948), primé à la Biennale de Venise avant de recevoir l'Oscar à Hollywood en 1950, Guernica (en collaboration avec Robert Hessens, 1950), Les statues meurent aussi (en collaboration avec Chris Marker, 1953), Nuit et Brouillard (bouleversant requiem sur l'horreur des camps nazis, 1955), Toute la mémoire du monde (1956), le Mystère de l'atelier 15 (en collaboration avec Chris Marker, 1957), le Chant du Styrène (1958).
CINÉMA ET LITTÉRATURE
Resnais déclina, pendant cette période, plusieurs propositions de longs métrages, car il souhaitait être totalement libre de son sujet. Ce n'est donc qu'en 1959 qu'il fit des débuts remarqués avec Hiroshima mon amour, sur un scénario original de Marguerite Duras. Il est sans doute le cinéaste de sa génération le plus attaché à explorer de nouvelles relations entre le cinéma et la littérature, non plus au travers d'adaptations, mais par un véritable travail commun entre le créateur de textes et le créateur d'images. Ainsi, après Hiroshima mon amour, devenu un classique à la fois littéraire et cinématographique (prix Méliès 1959 en même temps que les Quatre Cents Coups de François Truffaut), Resnais réalisa l'Année dernière à Marienbad, deuxième titre mythique de son cinéma – avec Delphine Seyrig et Sacha Pitoëff – sur un scénario original d'Alain Robbe-Grillet (Lion d'or à Venise en 1961). On a dit que la période « nouveau cinéma » de Resnais était due à sa collaboration avec des auteurs du « nouveau roman ». Mais Marguerite Duras et Alain Robbe-Grillet ont eux-mêmes, par la suite, réalisé des films, et on a pu constater que leur manière était fort différente. En outre, le troisième long métrage de Resnais, Muriel ou le Temps d'un retour (1963), avait comme scénariste Jean Cayrol, écrivain beaucoup plus traditionnel.
« CINÉASTE DE LA CONSCIENCE »
Resnais travailla ensuite avec Jorge Semprún pour La guerre est finie (1966), histoire d'un chef de réseau antifranquiste (Yves Montand), puis avec Jacques Sternberg pour Je t'aime, je t'aime (la moins connue de ses œuvres, peut-être en raison de sa sortie en mai 1968) et de nouveau avec Semprún pour Stavisky (1974), qui fut un échec. On a alors un peu vite considéré Resnais comme l'un des grands cinéastes de la mémoire et de l'oubli (il se veut, lui, « cinéaste de la conscience »), désormais sans avenir. On dut revenir sur cette erreur lorsque sortit son premier film en anglais, Providence, 1977, suivi de Mon oncle d'Amérique (1980), une étude de comportements, avec un commentaire du biologiste Henri Laborit.
Après La vie est un roman (1983) et l'Amour à mort (1984), qui ont reçu un accueil mitigé, Resnais tourne Mélo (1986, d'après Henry Bernstein), réussissant à faire une véritable œuvre cinématographique, divertissante mais sensible, d'une pièce de théâtre au ton assez vieilli. Vient ensuite I Want to Go Home (1989), comédie avec laquelle le cinéaste rend hommage à la bande dessinée. En 1993, avec un diptyque constitué par Smoking/No Smoking (d'après Alan Ayckbourn), puis en 1997, avec On connaît la chanson (sur un scénario d'Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri), réalisations d'une éblouissante virtuosité, il témoigne, avec un humour mélancolique, des névroses hypocondriaques de notre société. Il revient en 2003 avec Pas sur la bouche, magistrale adaptation d'une comédie musicale d'André Barde et Maurice Yvain qui connut un succès retentissant dans les années 1925. En 2006, il signe Cœurs, variation sur la solitude, dans lequel on retrouve Sabine Azéma et Pierre Arditi, son couple fétiche à l'écran. De nouveau savoureusement servi par le jeu mutin de Sabine Azéma, les Herbes folles (d'après le roman l'Incident de Christian Gailly) – qui vaut à Alain Resnais un prix exceptionnel pour l'ensemble de son œuvre au Festival de Cannes en 2009 – témoigne d'une fantaisie et d'une liberté de ton qui s'inscrit dans la lignée du surréalisme. Suivent encore Vous n’avez encore rien vu (2012), libre adaptation de la pièce Eurydice de Jean Anouilh, et Aimer, boire et chanter (2014, d’après Alan Ayckbourn).
Créateur difficile, Resnais n'est certes pas un cinéaste « commercial ». La critique s'accorde toutefois à reconnaître en lui un créateur de formes originales, l'inventeur de la modernité du cinéma français. Travellings obsessionnels, montage fragmentant le temps et la mémoire, intérêt pour la photographie, la bande dessinée, la musique, le théâtre ou l'opérette ne sont que quelques traits d'une création totalement à part.
l'Année dernière à Marienbad
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».
Drame d'Alain Resnais, avec Delphine Seyrig (A), Giorgio Albertazzi (X), Sacha Pitoëff (M).
- Scénario : Alain Robbe-Grillet
- Photographie : Sacha Vierny
- Musique : Francis Seyrig
- Montage : Henri Colpi
- Pays : France
- Date de sortie : 1961
- Son : noir et blanc
- Durée : 1 h 33
- Prix : Lion d'or, Venise 1961 ; Prix Georges-Méliès 1961
RÉSUMÉ
Dans un château somptueux, une représentation théâtrale est donnée. Un inconnu à l'accent italien (X) observe avec insistance une jeune femme brune (A), puis dispute une partie d'un jeu mystérieux contre un homme maigre (M). X tente de convaincre A qu'ils se sont déjà rencontrés, qu'ils se sont aimés… La tension monte entre les trois personnages. A est assaillie par des phantasmes de viol. Où est la vérité ?
COMMENTAIRE
La rencontre entre le chef de file du Nouveau roman, Robbe-Grillet, et le réalisateur inspiré de Hiroshima mon amour a produit un film inclassable, construit comme un jeu de société (à l'image du fameux « jeu de Marienbad » qu'on y voit pratiqué), bouleversant la narration classique. Le passé se mêle au présent, le phantasme à la réalité, le mensonge à la vérité, au fil d'une superbe liturgie des images et des mots. Dès sa sortie, l'œuvre a suscité de virulentes polémiques, ses détracteurs étant aussi inconditionnels que ses admirateurs.
(1922-2014) | ||
20 films | ||
3 | ||
5 | ||
5 | ||
histoire du cinéma : Cinéma mental |
I - Mise en scène
Avec vingt longs-métrages entre 1959 et 2014, soit un peu moins d'un tous les deux ans, Alain Resnais est un cinéaste plutôt rare par rapport à ses contemporains de la Nouvelle vague. Il a connu deux périodes assez longues sans films : quatre ans entre I want to go home (1989) et Smoking no smoking (1993) et surtout six ans entre On connaît la chanson (1997) et Pas sur la bouche (2003).
On peut distinguer deux grandes parties dans son œuvre : la période 1959-1980 jusqu'à Mon oncle d'Amérique où dominent les grands sujets et les structures complexes, la littérature et la figure du labyrinthe et celle, de 1983 à 2014, à partir de La vie est un roman, plus axée sur l'intime, la relative simplicité de l'intrigue, le théâtre et la figure du diagramme.
Les cibles de Resnais seront alors moins les grandes machines totalitaires, les drames collectifs ou la science triomphante que le désenchantement du monde.
La première partie de son œuvre est dominée par sa collaboration avec de grands écrivains qui n'avaient alors jamais écrit pour le cinéma : Marguerite Duras écrit le scénario de Hiroshima mon amour, Alain Robbe-Grillet celui de L'année dernière à Marienbad, Jean Cayrol celui de Muriel après celui de Nuit et Brouillard, Jorge Semprún celui de La guerre est finie puis de Stavisky, Jacques Sternberg celui de Je t'aime, je t'aime alors que Mon oncle d'Amérique illustre les recherches d'Henri Laborit
C'est Jean Gruault auteur des scénarios de Mon oncle d'Amérique, La vie est un roman et L'amour à mort qui opère la transition avec la deuxième période nettement dominée par le théâtre. Henri Bernstein sera en effet l'auteur de Mélo,(1986) Alan Ayckbourn celui de Smoking no smoking (1993) puis de Cœurs (2006) et de Aimer, boire et chanter (2014), Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui seront ceux de On connaît la chanson (1997), André Barde celui de Pas sur la bouche (2003) et Jean d'Anouilh celui de Vous n'avez encore rien vu (2012). Avec Les herbes folles (2009), Alain Resnais adapte pour la première fois un roman, celui de Christian Gailly L'incident, paru treize ans plus tôt.
Malgré cette dichotomie dans l'oeuvre, la problématique de chacun des films de Resnais pourrait se résumer ainsi : comment vivre aujourd'hui avec la mémoire d'un événement fort autrement qu'en devenant un fantôme du monde habité ?
Comme l'analyse Thierry Jousse, l'attrait irrésistible envers le modèle cérébral fait de Resnais un cinéaste de la composition plus que de l'intrigue et du développement. A la différence des auteurs comme Mankiewicz, Ford ou Eastwood qui interrogent la mémoire à partir d'une seule pointe de présent, le présent se déplace aussi sans cesse chez Resnais faisant de ses films un labyrinthe dans lequel errent ses personnages et ses spectateurs.
Le sujet le plus facilement identifiable du cinéma de Resnais est la mémoire. Mémoire des grands traumatismes du siècle : Guernica (1950), l'Afrique colonisée (Les statues meurent aussi, 1953) Auschwitz (Nuit et Brouillard, 1955), Hiroshima (Hiroshima mon amour, 1959) L'Algérie (Muriel ou le temps d'un retour, 1963), La guerre d'Espagne (La guerre est finie, 1966), Stavisky (1974) ; mais aussi des blessures plus intimes, Nevers (Hiroshima mon amour, 1959), Boulogne-sur-Mer (Muriel ou le temps d'un retour, 1963), Glasgow (Je t'aime, je t'aime ,1968), ou encore mémoire comme totalité borgésienne de la Bibliothèque nationale (Toute la mémoire du monde 1956), du palace de Marienbad (1961), de la maison de Providence (1977) ou du Laboratoire de Laborit (Mon oncle d'Amérique , 1980). Mémoire fragmenté que Resnais, tel un archéologue - c'est le métier de Pierre Arditi dans L'amour à mort (1984)- fait remonter à la surface.
Contre la reconstitution, Resnais confronte les lambeaux de cette mémoire avec la réalité d'aujourd'hui, espaces vides ou reconstruits qui ont recouvert les plaies et les gouffres. Cette mémoire au présent suppose l'oubli ; elle est trouée ; elle est fondée sur des vides et ces par ces interstices que l'image fait retour. Elle suppose une interrogation sur elle-même et une fragilité de son fonctionnement, comme dans Marienbad et, plus subtilement encore, dans Muriel, où l'on ne sait jamais exactement quelle est la version authentique des faits et où l'on doute toujours de la réalité des événements. Gilles Deleuze parle ainsi de "nappes de passé" pour distinguer les strates du temps et de la mémoire de la simple image souvenir.
Autant que la mémoire, la question des survivants et de leur existence dans un monde d'après la catastrophe est fondamentale chez Resnais. Aux fameuses et multiples interrogations sur comment écrire et comment filmer après Auschwitz, Resnais répond par un comment survivre qui n'est pas séparable d'une poétique de la ruine, plus mentale que physique. La plupart des personnages de Resnais sont des survivants passés par l'expérience de la mort, l'oubli pouvant être considéré comme une des formes possibles de la mort, et qui sont hantés par les traces à la fois obsédantes et effacées de leur passé. La voix qui lit les commentaires de Jean Cayrol dans Nuit et Brouillard et les corps des acteurs d'Hiroshima mon amour ont quelque chose de fantomatique, de même que les créatures étranges de Marienbad, qu'Alexandre Stavisky en spectre sur la scène du théâtre, que les personnages familiers et familiaux qui peuplent le cerveau de l'écrivain malade et alcoolique dans Providence, que les revenants du théâtre d'avant-guerre dans Mélo ou que les couples semblables et multiples dans Smoking No Smoking. De ce point de vue le film le plus explicite est évidemment l'amour à mort. La question du passage, de la limite entre la vie et la mort y est directement abordée. L'objet du film c'est cet outre-monde, ce pays des morts-vivants dans lequel se meut Pierre Arditi, lui qui meurt à la première séquence du film et ressuscite immédiatement avant de mourir une seconde fois aux deux-tiers du récit.
Ces histoires de revenants, sont dans la plupart des films de Resnais liés à une demeure hantée, machine à distribuer les souvenirs. C'est le rôle de la Bibliothèque Nationale dans Toute la mémoire du monde, celui de l'hôtel d'Hiroshima mon amour, du palace de Marienbad, de l'appartement dans Muriel, de la villa de banlieue de Mélo ou, bien sûr, de la maison cévenole de L'amour à mort. Ces histoires de revenants et de maisons hantées laissent à penser que Resnais est peut-être le plus grand cinéaste fantastique français. Le cinéma est pour lui l'art de faire revenir les fantômes, d'inventer un monde où les lois physiques ne sont plus seulement celles qui régissent la vie. Providence est le film le plus directement fantastique de Resnais, son titre même faisant référence à l'écrivain américain d'anticipation Lovecraft et à la ville de Providence dans laquelle il situe toutes ses histoires de cryptes et de morts-vivants La demeure hantée évoque chez Resnais le fonctionnement de la mémoire. Elle est un peu comme un cerveau, dont chaque pièce est reliée avec chacune des autres, à l'instar d'un cortex où synapses et neurones sont autant de ramification du Tout. Les excursions dans le cerveau, relève de la science-fiction pour Je t'aime, je t'aime, du fantastique dans Providence.
Cet attrait irrésistible envers le modèle cérébral fait de Resnais un cinéaste de la composition plus que de l'intrigue et du développement. Il ne s'agit pourtant pas pour lui de rompre avec le récit, mais bien au contraire d'en multiplier les modes et ainsi d'accroître les possibilités romanesques. La composition, au sens le plus musical du terme, permet à Resnais d'ouvrir le cinéma à la fragmentation, au multiple, à la polyphonie, à la virtualité et à la recomposition de ce matériau éclaté. Le spectateur est face à un ensemble d'affects, d'histoires de souvenirs, de pensées, de mots, de cops qui intègrent la multiplicité du monde, passé/présent, physique/mental, langage/musique. Il s'agit de recomposer cet ensemble à la manière d'un puzzle qui donne à voir la complexité de l'homme moderne et de son histoire. Autant que de composition, on peut parler de mise en réseau des récits et des sentiments dont le metteur en scène est un architecte et le spectateur une sorte d'opérateur qui peut cliquer sur les différents possibles de ce labyrinthe narratif.
Resnais a d'abord envisagé la version totalitaire de la programmation et son horreur pure -Les camps, la bombe atomique- avant de lancer lui même des hypothèses en résonance avec la science contemporaine, ses principes d'incertitude et ses sous-ensembles flous, qui introduisent l'aléatoire dans la machine. Ainsi le hasard source d'angoisse dans Marienbad et surtout dans Muriel, devient ensuite dans Je t'aime, je t'aime, Mon oncle d'Amérique ou Smoking/no smoking, la source et le principe d'une nouvelle liberté pour l'homme contemporain ; au labyrinthe c'est substitué le diagramme.
Thierry Jousse conclut son analyse en se demandant si "la mélodie secrète, cette part de la réalité qui nous échappe et qui nous hante, qu'on pressent chez Stavisky, n'est-elle pas en dernière instance le véritable objet de la quête d'Alain Resnais ? Ses dispositifs, parfois très proches des mathématiques, n'ont-ils pas pour fonction de capturer cette mélodie secrète, bien plus profonde que les apparences de la profondeur ?"
II - Biographie
Issu d'une famille lettrée, Alain Resnais se passionne très tôt pour toutes les formes d'art, de la photographie à la littérature, influences qui marqueront durablement son œuvre. A 12 ans, le jeune cinéphile qu'il est se voit offrir pour Noël, par son père, sa première caméra Kodak, avec laquelle il tourne quelques films en super 8 dont un "Fantomas".
Il désire d’abord être acteur et déménage à Paris en 1939. Il devient l’assistant de Georges Pitoëff au théâtre des Mathurins, fréquente le Cours Simon et obtient un petit rôle dans Les Visiteurs du soir. Puis il passe le tout nouveau concours de l’Idhec où il est admis dans la première promotion, en 1943, dans la section montage. En 1946, en Allemagne, il participe au Théâtre aux Armées sous la direction d’André Voisin. La même année, il est assistant-réalisateur et monteur sur le long métrage documentaire Paris 1900.
Après-guerre, il réalise une série de films d'art très remarqués : Van Gogh (1948), Guernica (1950), Paul Gauguin (1950). Contemporain de la Nouvelle Vague, il est plus proche d'un groupe "Rive gauche" engagé dont font partie Chris Marker, avec qui il co-signe Les statues meurent aussi (Prix Jean Vigo 1954), et Agnès Varda - il monte La Pointe courte, premier long métrage de la réalisatrice en 1954-55. La même année, il obtient le Prix Jean-Vigo, pour Nuit et Brouillard, documentaire qui deviendra un film de référence sur la déportation.
Sorti en 1959, quelques semaines après Les 400 coups, Hiroshima mon amour, le premier long métrage d'Alain Resnais, s'impose comme une autre œuvre charnière du cinéma français, à la fois par l'audace de son sujet (les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale évoqués à travers une histoire d'amour) et la modernité de la narration. Versé sur un style relativement expérimental, Resnais n'en oublie pas de diffuser un message pour autant : la mémoire restera ainsi un des thèmes fétiches du cinéaste, comme en témoignent ses deux films suivants avec Delphine Seyrig, L'année dernière à Marienbad (Lion d'Or à Venise en 1961), puis Muriel (1964), sur les fantômes de la Guerre d'Algérie, ou plus tard Providence (1977). Loin de ne se soucier que de la forme, il se montre également très engagé : il fait ainsi de Montand un militant anti-franquiste dans La guerre est finie (Prix Louis-Delluc 1966), prend part au film collectif Loin du Vietnam, et au manifeste utopique L'An 01.
En dépit de son image de cinéaste intellectuel, il offre à Belmondo le rôle de l'escroc Stavisky en 1974, est nourri de culture populaire : s'essayant à la SF (Je t'aime, je t'aime, 1968), il revisite le théâtre de boulevard (Mélo, 1986), s'intéresse à la BD (I Want to Go Home), donne à la variété ses lettres de noblesse (On connait la chanson, son plus gros succès en 1997) et signe une opérette (Pas sur la bouche). Film-puzzle rythmé par les interventions d'Henri Laborit, Mon Oncle d'Amérique (primé à Cannes en 1980) illustre à merveille le caractère à la fois ludique et cérébral de son cinéma, tourné vers des horizons aussi éclectiques que variés.
A partir des années 80, Resnais fait appel à un trio d'acteurs virtuoses auxquels il offre, au fil des ans, des partitions subtiles et variées : André Dussollier, Pierre Arditi et bien sûr sa muse Sabine Azéma, qui ont chacun remporté au moins un César dans la cadre de leur collaboration avec le cinéaste. L'amour de Resnais pour ses comédiens éclate dans Smoking-No Smoking, Arditi et Azéma interprétant à eux seuls les onze personnages de ce diptyque, César du Meilleur film en 1993.
Alain Resnais et sa compagne Sabine Azéma se sont rendus à plusieurs reprises dans la station balnéaire de Scarborough en Angleterre, où Alan Ayckbourn jouait ses pièces aux décors entièrement pensés par le public. C’est dans ce comté du Yorkshire que les deux hommes se sont rencontrés, et qu’Alain Resnais a proposé au dramaturge d’adapter Smoking-No Smoking. Depuis le cinéaste confie n'avoir jamais rompu son serment : "Si je trouve un producteur prêt à financer le film, je ne vous préviendrai pas, je ne vous téléphonerai pas, je ne vous convierai pas à lire l’adaptation, je ne vous inviterai pas à dîner. Vous ne saurez rien de moi avant que le film soit fini et que je puisse vous le montrer. À ce moment seulement vous pourrez décider si vous en acceptez la paternité".
Côté scénaristes, si, à ses débuts, ses collaborateurs avaient pour nom Duras ou Robbe-Grillet, figures de proue du nouveau roman, le maître respecté, lauréat d'un Ours d'or d'honneur à Berlin en 1998, jadis très marqué par la littérature ardue, s'entoure à présent d'auteurs plus grand public, tels le couple Bacri -Jaoui dans les années 90, puis Jean-Michel Ribes pour Coeurs, Prix de la Mise en scène à Venise en 2006. Plus abordables et moins hermétiques, ses films prennent alors une direction moins abstraite. Trois ans plus tard, à l'occasion de la présentation des Herbes folles (sa toute première adaptation de roman), Alain Resnais reçoit à Cannes un Prix exceptionnel pour l'ensemble de son œuvre. Loin de tirer sa révérence, il continue d'exercer sa passion avec ses acteurs fétiches de toujours, et nous réserve encore de nombreuses surprises avec Vous n'avez encore rien vu.
Alain Resnais disparaît le 1er mars 2014, à l'âge de 91 ans, soit vingt-cinq jours avant la sortie en salles de son dix-neuvième et dernier long-métrage, Aimer, boire et chanter. Adapté de la pièce de théâtre "The Life of Riley" du dramaturge britannique Alan Ayckbourn, il avait reçu en février le prix Alfred Bauer - qui récompense un film ouvrant de nouvelles perspectives - au Festival de Berlin. Compagne à la ville comme à la scène d'Alain Resnais, Sabine Azéma joue ici pour la dixième fois sous sa direction, depuis La Vie est un roman (1983).
Jean-Luc Lacuve, le 8 juillet 2014.
III - Bibliographie.
- Thierry JOUSSE : Alain Resnais compositeur de films, ed. Mille et une nuits, 1997
- Gilles DELEUZE, L'image temps, éditions de minuit, collection critique, 1985
- Gaston BOUNOURE, "Alain Resnais", ed. Seghers, coll cinéma d'aujourd'hui, 1974
- BENAYOUN, "Resnais arpenteur de l'imaginaire" - Etudes cinématographiques, n°64-68 et 100-103 (Robbe Grillet)
- Cinéma 80, n° spécial juillet-Aout 1980 – '"Hiroshima mon amour", 1959
- Avant-scène cinéma n°61-62 – "Providence", 1977, Avant-scène Cinéma n°195.
IV - Filmographie :
Courts et moyens métrages :
L’aventure de Guy (1936), Schéma d'une identification (1946), Ouvert pour cause d'inventaire (1946), Visite à Oscar Dominguez (1947), Visite à Lucien Coutaud (1947,) Visite à Hans Hartnung (1947), Visite à Félix Labisse (1947), Visite à César Doméla (1947), Portrait d'Henri Goetz (1947), Le Lait Nestlé (1947), Journée naturelle (1947), La bague (1947), L’alcool tue (1947), Van Gogh (1948), Malfray (1948), Les jardins de Paris (1948), Châteaux de France (1948), Guernica (1950), Paul Gauguin (1950), Pictura (1952), Les statues meurent aussi (1953), Nuit et Brouillard (, 1955), Toute la mémoire du monde (1956), Le mystère de l'atelier quinze (1957), Le chant du Styrène (1958), Gershwin (1992).
Longs-métrages :
1959 | Hiroshima mon amour |
Avec : Emmanuelle Riva (Elle), Eiji Okada (Lui), Stella Dassas (Mère), Pierre Barbaud (Père), Bernard Fresson (Amant allemand). 1h31. NB En août 1957, à Hiroshima. Dans la pénombre d'une chambre un couple nu, enlacé. Elle, une Française d'une trentaine d'années venue à Hiroshima pour jouer dans un film sur la paix. Lui un Japonais. Elle lui parle d'Hiroshima mais il ne cesse de lui répéter " tu n'as rien vu à Hiroshima"... | |
1961 | L'année dernière à Marienbad |
Avec : Delphine Seyrig (A), Giorgio Albertazzi (X), Sascha Pitoëff (M), Françoise Bertin, Luce Garcia-Ville. 1h35. Une longue exploration de couloirs somptueux, au cours de laquelle on n'entend que des lambeaux de phrases, précède le spectacle d'une représentation théâtrale donnée à l'issue d'une soirée mondaine. Un inconnu à l'accent italien regarde constamment une jeune femme brune, avant qu'un jeu de société ne l'oppose à un homme au visage maigre apparemment invincible. L'inconnu essaye de persuader la femme qu'ils se sont déjà rencontrés et que des liens amoureux existent entre eux... | |
1963 | Muriel ou le temps d'un retour |
Avec : Delphine Seyrig (Hélène), Jean-Pierre Kérien (Alphonse), Nita Klein (Françoise), Jean-Baptiste Thierrée (Bernard). 1h55. Le mois de novembre 1962 à Boulogne-sur-Mer. Une veuve, jeune encore, Hélène Aughain exerce avec l'aide de son beau-fils Bernard, la profession d'antiquaire. Son amant, de Smoke, s'occupe d'une entreprise de démolition. Bernard essaie de trouver auprès de son amie Marie-Dominique un peu d'apaisement aux souvenirs atroces que lui a laissés la guerre d'Algérie.. | |
1966 | La guerre est finie |
Avec : Yves Montand (Diego), Ingrid Thulin (Marianne), Geneviève Bujold (Nadine), Dominique Rozan (Jude). 2h01. Diégo, qui se fait parfois appeler Carlos, Domingo, voire René Sallanches lorsque celui-ci lui prête son passeport pour passer la frontière d'Espagne, est un cadre permanent du Parti Communiste Espagnol en exil à Paris depuis l'accession du Général Franco au pouvoir. Sa dernière mission clandestine outre Pyrénées a été périlleuse et il en revient sceptique sur les perspectives de la lutte anti-franquiste... | |
1967 | Loin du Vietnam |
Episode de Loin du Vietnam, film en onze segments de Joris Ivens, William Klein, Claude Lelouch, Chris Marker, Alain Resnais, Agnès Varda, Jean-Luc Godard montrant leur sympathie pour l'armée nord-vietnamienne lors de la guerre du Viet-Nâm. | |
1968 | Je t'aime, je t'aime |
Avec : Claude Rich (Claude Ridder), Olga Georges-Picot (Catrine), Anouk Ferjac (Wiana), Van Doude (Le patron du centre). 1h31. Dans une clinique, Claude Ridder se débat entre la vie et la mort à la suite d'une tentative de suicide. Un mystérieux personnage s'intéresse à son cas. Dès sa sortie de clinique, on lui propose d'aller dans un centre de recherches afin de devenir le sujet d'une expérience sans précédent que les savants s'apprêtent à réaliser dans le plus grand secret : un voyage dans le temps d'une durée de une minute. | |
1974 | Stavisky |
Avec : Jean-Paul Belmondo (Serge Alexandre / Stavisky), François Périer (Albert Borelli), Anny Duperey (Arlette). 1h55. Lundi 24 juillet 1933. Trotsky, révolutionnaire bolchevique, fait une discrète arrivée à Cassis : il vient d'obtenir l'asile politique en France. À Paris, commence pour Serge-Alexandre, homme d'affaires joueur et séducteur, une semaine comme les autres, entièrement vouée à l'argent. .. | |
1977 | Providence |
Avec : John Gielgud (Clive Langham), Dirk Bogarde (Claude), Ellen Burstyn (Sonia), David Warner (Kevin). 1h40. Les chemins tortueux de la création. L'histoire se passe dans l'imagination de Clive Langham, un écrivain célèbre, au cours d'une nuit solitaire, la veille de son anniversaire. Le narrateur se meurt : il se débat pour concevoir sa dernière œuvre, un roman dans lequel il explore des aspects de lui-même.En même temps, il est submergé de cauchemars : au cours d'un coup d'état, de nombreuses personnes arrêtées sont parquées dans un stade de football... | |
1980 | Mon oncle d'Amérique |
Avec : Gérard Depardieu (René Ragueneau), Nicole Garcia (Janine Garnier), Roger Pierre (Jean Le Gall). 2h05. Trois destinées, celles d'un journaliste directeur des informations d'un poste de radio, d'un fils d'agriculteur recyclé dans une industrie textile elle-même en mutation, et celle d'une fille d'ouvrier devenue styliste, s'entrecroisent en contrepoint des théories formulées depuis son laboratoire par le professeur Laborit, biologiste et analyste des comportements des rats et des hommes vivant en société. | |
1983 | La vie est un roman |
Avec : Vittorio Gassman (Walter Guarini), Ruggero Raimondi (Count Michel Forbek), Fanny Ardant (Livia Cerasquier). 1h51. En 1914, le comte Michel Forbek montre la maquette d'un fabuleux château dont il veut faire un " temple du bonheur " pour lui-même et ses amis - notamment la femme qu'il aime, Livia. Mais ce n'est qu'en 1919, après la guerre, qu'il les réunit tous dans le seul bâtiment construit. Forbek soumet ses invités à une sorte d'expérience chimique qui va préparer leurs sens au " bonheur éternel". | |
1984 | L’amour à mort |
Avec : Sabine Azéma (Elisabeth Sutter), Fanny Ardant (Judith Martignac), Pierre Arditi (Simon Roche), André Dussollier (Jérôme Martignac), Jean Dasté (Doctor Rozier). 1h32. Archéologue dans le Gard, Simon vit depuis quelques mois un amour passionné avec Elisabeth. Un soir, dans leur maison près d'Uzès, il s'effondre, frappé d'une atroce douleur à la poitrine ; le médecin arrive et ne peut que constater la mort... Et pourtant, à peine quelques instants plus tard, alors que le docteur Rozier vient de quitter la maison, Simon réapparaît devant Elisabeth.. | |
1986 | Mélo |
Avec : Sabine Azéma (Romaine Belcroix), Fanny Ardant (Christiane Levesque), Pierre Arditi (Pierre Belcroix), André Dussollier (Marcel Blanc). 1h50. Un soir de juin 1926. Marcel Blanc, grand violoniste qui parcourt le monde pour faire apprécier son talent, dîne chez son vieil ami Pierre Belcroix, musicien plus modeste que Marcel a connu au Conservatoire. Dans son petit pavillon de la banlieue parisienne, à Montrouge, Pierre vit une vie beaucoup moins exaltante, aux côtés de sa charmante femme Romaine... | |
1989 | I want to go home |
Avec : Laura Benson, Adolph Green, Linda Lavin, Gérard Depardieu, Geraldine Chaplin, John Ashton.1h45 Elsie en a assez de Cleveland, de l'étroitesse d'esprit des Américains, de son père et des bandes dessinées qui font son succès. "Je m'évade, Molière, Racine, j'arrive! " s'écrie-t-elle dans l'avion de Paris. La jeune étudiante veut se consacrer à une vraie culture et travailler à la Sorbonne... | |
1993 | Smoking No Smoking |
Avec Sabine Azéma, Pierre Arditi, Peter Hudson. 2h25. Un village du Yorkshire. Celia Teasdale, femme du directeur de l’école, fait le ménage dans son cottage. Sur la terrasse, lors d’une pause, elle hésite à prendre une cigarette… et s’abstient. Entre Miles Coombes, ami de son mari Toby, gêné d’évoquer l’ivrognerie de ce dernier et ses carences sentimentales et professionnelles. | |
1997 | On connaît la chanson |
Avec : Pierre Arditi (Claude), Sabine Azéma (Odile), Jean-Pierre Bacri (Nicolas), André Dussollier (Simon), Agnès Jaoui (Camille Lalande), Lambert Wilson (Marc Duveyrier), Jane Birkin (Jane). 2h00. Auteur de pièces radiophoniques et - il faut bien vivre ! - employé d'agence immobilière, Simon aime secrètement Camille, brillante chercheuse en histoire et guide de tourisme à Paris, au point qu'il perturbe par sa présence les visites qu'elle organise. Mais suite à un malentendu, Camille s'éprend du patron de Simon, le beau Marc, un coureur impénitent... | |
2003 | Pas sur la bouche |
Avec : Sabine Azéma (Gilberte Valandray), Pierre Arditi (Georges Valandray), Audrey Tautou (Huguette Verberie). 1h55. Gilberte et Georges Valandray forment un couple bourgeois harmonieux dans le Paris de 1925. Monsieur est un riche homme d'affaires spécialisé dans la métallurgie. Madame est une femme coquette qui aime faire craquer les hommes. Mais voilà qu'arrive celui que personne n'attendait : Eric Thomson, industriel américain qui fut le premier mari de Gilberte. | |
2006 | Coeurs |
Avec : Sabine Azéma (Charlotte), Lambert Wilson (Dan), André Dussollier (Thierry), Laura Morante (Nicole). 2h00. Nicole cherche un appartement de trois pièces dont l'une serra consacrée au bureau de son fiancé. L'appartement que lui propose Thierry, l'agent immobilier est "petit" . Dan, le compagnon de Nicole, a oublié de se rendre à la visite de l'appartement. Englué au bar de l'hôtel quatre étoiles où il discute avec le barman, il raconte sa vie... | |
2009 | Les herbes folles |
Avec : Sabine Azéma (Charlotte), Lambert Wilson (Dan), André Dussollier (Thierry), Laura Morante (Nicole). 2h00. Nicole cherche un appartement de trois pièces dont l'une serra consacrée au bureau de son fiancé. L'appartement que lui propose Thierry, l'agent immobilier est "petit" . Dan, le compagnon de Nicole, a oublié de se rendre à la visite de l'appartement. Englué au bar de l'hôtel quatre étoiles où il discute avec le barman, il raconte sa vie... | |
2012 | Vous n'avez encore rien vu |
Avec : Mathieu Amalric (M. Henri), Lambert Wilson (Orphée n°2), Michel Piccoli (Le père), Anne Consigny (Eurydice n°2). 1h55. Antoine d’Anthac, célèbre auteur dramatique, convoque par-delà sa mort, tous les amis qui ont interprété sa pièce "Eurydice". Ces comédiens ont pour mission de visionner une captation de cette œuvre par une jeune troupe, la compagnie de la Colombe... | |
2014 | Aimer, boire et chanter |
Avec : Sabine Azéma (Kathryn), Hippolyte Girardot (Colin), Caroline Silhol (Tamara), Michel Vuillermoz (Jack). 1h48. Dans la campagne anglaise du Yorkshire, la vie de trois couples est bouleversée pendant quelques mois, du printemps à l’automne, par le comportement énigmatique de leur ami George Riley. Lorsque le médecin Colin apprend par mégarde à sa femme Kathryn que les jours de son patient George Riley sont sans doute comptés, il ignore que celui-ci a été le premier amour de Kathryn.... https://www.cineclubdecaen.com/materiel/ctfilms.htm ========================= Livres |
Niciun comentariu:
Trimiteți un comentariu