Autopsie d'un meurtre
Titre original | Anatomy of a Murder |
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Réalisation | Otto Preminger |
Scénario | Scénario John D. Voelker adaptation : Wendell Mayes |
Acteurs principaux | James Stewart |
Pays d’origine | États-Unis |
Genre | Drame, film de procès |
Durée | 160 minutes |
Sortie | 1959 |
w.fr.
Synopsis
Le crime commis par Frederick Manion, lieutenant de l'armée, fait la une de la presse : il a assassiné, de sang-froid semble-t-il, l'homme qui a violé son épouse. Parnell pousse Biegler à prendre la défense du militaire. Tous deux s'attellent à la tâche. Ils plaident non coupable, arguant que Frederick a tué sous l'emprise d'une « impulsion irrésistible » et non d'un désir de vengeance. Frederick est finalement reconnu non coupable par le jury.
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21 novembre 2019
AUTOPSIE D’UN MEURTRE DE OTTO PREMINGER
Depuis qu’il a quitté son poste d’avocat général, Paul Biegler (James Stewart) occupe son temps à la pêche, daignant à l’occasion prendre une affaire sans grande importance pour maintenir à flot son cabinet. Son confrère Parnell McCarthy, lui-même en retrait de la vie judiciaire, a sombré dans l’alcoolisme. Ainsi chacun vaque à ses activités. C’est ainsi que Biegler accepte de prendre la défense d’un militaire, Frederick Manion (Ben Gazzara), suspecté d’avoir assassiné, de sang-froid semble-t-il, l’homme qui a violé son épouse (Lee Remick). Biegler et Parnell plaident non coupable, arguant que Frederick a tué sous l’emprise d’une « impulsion irrésistible » et non d’un désir de vengeance.
Autopsie d’un meurtre (Anatomy of a Murder, 1959) compte parmi les plus beaux films d’Otto Preminger et du cinéma classique américain, qui vit à la fin des années 50 ses dernières heures de gloire. Ce chef-d’œuvre du film de procès offre à James Stewart un de ses plus grands rôles. Autopsie d’un meurtre décortique la machine judiciaire et dresse le portrait d’un avocat qui met tout son professionnalisme et son intelligence au service d’une cause qui ne les mérite pas. La splendeur de la mise en scène et de la photographie allient sophistication hollywoodienne et souci du réalisme, en privilégiant des décors naturels. Preminger réunit une distribution éblouissante où James Stewart donne la réplique à des comédiens extrêmement talentueux issus de la nouvelle génération comme Ben Gazzara, Lee Remick ou George C. Scott. Le cinéaste ne résiste pas à la tentation d’intégrer des éléments triviaux ou scabreux à une histoire centrée sur un viol et la sexualité d’une jeune femme. Le plus important demeure la générosité et l’humanisme d’Autopsie d’un meurtre, qui démontre qu’il vaut mieux innocenter un coupable que de condamner un innocent. L’autre leçon du film consiste à faire l’éloge de personnages ordinaires mais positifs, qui accèdent à la grandeur par leur attachement à une cause qui leur semble juste, et par leur amour du travail bien fait. Preminger fait ici de la maîtrise, son beau souci de cinéaste, le sujet même de son film, doublé de sa critique. C’était, il me semble, le film préféré de Serge Daney.
Autopsie d’un meurtre – Édition Prestige Limitée Combo Blu-ray/DVD + Memorabilia, Nouvelle Restauration 4K (disponible à la vente chez Carlotta).
https://www.arte.tv/sites/olivierpere/2019/11/21/autopsie-dun-meurtre-de-otto-preminger/
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Autopsie d’un meurtre
Anatomy of a Murder
de Otto Preminger , USA , 1959
Avocat fauché et pêcheur émérite, Paul Biegler (James Stewart) est sollicité par Laura Manion (Lee Remick) pour défendre son mari, le lieutenant Frederick Manion (Ben Gazzara). Celui-ci est emprisonné pour le meurtre de l’homme qui a violé Laura. Paul hésite à accepter l’affaire car la personnalité complexe des deux époux est loin de le convaincre de la véracité de leurs déclarations. Paul finit par donner son accord et le procès va commencer...
Immense classique du film de procès, virtuose et percutant. Otto Preminger : « J’ai voulu faire un film réaliste. Or dans la vie nous ne savons presque jamais où est la vérité, nous ignorons qui ment et qui est sincère, qui se trompe et qui a raison. Je me suis efforcé de rester objectif, de m’en tenir aux dépositions des témoins et des acteurs du drame et de placer les spectateurs dans la position exacte des jurés »
Le Monde : « Autopsie d’un meurtre n’est pas l’histoire d’un meurtre. C’est l’histoire d’un procès, l’analyse lucide et réaliste de ce qu’il faut appeler la police judiciaire. On ne s’ennuie pas. Vieux routier du cinéma, Preminger connaît l’art de ménager les effets, de préparer un rebondissement, de faire éclater un coup de théâtre. Il dose savamment l’humour, le pathétique, le sentimental. Mené avec une habileté et une sûreté magistrales, son film est un exemple typique de cette perfection artisanale, qui fit longtemps et qui demeure encore, malgré les crises et les bouleversements, une des caractéristiques essentielles de la production d’Hollywood. »
(Anatomy of a Murder, USA, 1959, 2h40, N&B, avec Eve Arden, James Stewart, Lee Remick, Ben Gazzara)
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Autopsie d'un Meurtre (Anatomy of a Murder) (1959) d'Otto Preminger
Film de procès, certes, mais la mise en scène d'un Preminger toujours inventif et le jeu absolument parfait des acteurs font de cette oeuvre un petit plaisir de tous les instants. James Stewart tient indéniablement un de ses plus beaux rôles, jouant un avocat tout en ironie et en persuasion. Il a face à lui un double vicieux de Sarkozy en la personne de l'excellent Georges C. Scott qui endosse le rôle de procureur général en suivant pas à pas et en tentant de déjouer toutes les finesses de cet avocat plein de subtilité. Au rang des accusés, le teigneux Ben Gazzara qui sourit quand il se brûle et pose un regard hautain sur les débats qui le concernent pourtant directement, et à ses côtés la lolitesque Lee Remick (Laura) absolument sublime dans ce rôle de jeune femme séduisante, victime d'un viol qui n'a pas vraiment l'air de lui laisser énormément de traumatismes...
James Stewart, lorsqu'il hérite de ce cas, semblait s'être mis volontairement dans une sorte de semi-retraite, plus occupé à aller à la pêche en rivière qu'à tenter de remédier à ses petits problèmes financiers à la fin de chaque mois; sans trop savoir vraiment pourquoi, il se retrouve avec ce cas sur les bras, cas dans lequel il s'investit totalement : il s'agit en deux mots d'un type de l'armée qui, sous le coup de la colère - qu'on imagine volontiers noire vu la tronche de Ben Gazzara - a assassiné le violeur de sa femme - une jeune femme définitivement olé olé vu le gringue qu'elle sert à un James amusé mais qui sait garder la tête froide. James décide de plaider non coupable en invoquant le fait que son client a agi sous le coup d'une pulsion incontrôlable... Y'a t-il vraiment eu viol, notre Ben avait-il vraiment perdu toute sa tête au moment des faits ?... Puisqu'il semble bien difficile de tirer ces éléments au clair, le procès va se résumer au face à face entre deux hommes (l'avocat et le procureur sous l'oeil bienveillant d'un juge qui a des kilomètres de vol), toujours à l'affut pour tirer toute la substance d'un client, pour impressionner le jury, pour se gagner le public. Et c'est un régal vu l'entière conviction d'un James Stewart au top de sa forme, toujours prêt à essayer de contourner toute les malignités de ce procureur de renom. Les interrogatoires sont de véritable ballets de gestes, de bons mots glissés, d'exaspération et de colère plus ou moins feinte. La caméra de Preminger virevolte tout autour de ses deux professionnels de droit qui savent toujours comment capter l'attention, qui contrôlent parfaitement chacune de leurs postures (la magnifique séquence lorsque le procureur se glisse entre Laura qu'il interroge et James, pour que ce dernier ne puisse faire de signe à celle-là un peu perdue... - magistral placement de la caméra une nouvelle fois), qui se donnent littéralement en spectacle (petit coup de gueule du James, notamment, lors d'une question subtile, pour donner le temps à un témoin de peser sa réponse) et qui assument pleinement le côté "spectaculaire" de la chose (l'épisode du chien utilisé pour donner une once d'humanité à une Laura dont la frivolité ne peut faire aucun doute...). Le scénar est un absolu chef-d'oeuvre d'écriture, chaque mot semblant toujours tomber parfaitement à sa place, chaque mot étant d'ailleurs parfaitement réfléchi, lors des interrogatoires, pour tenter de faire pencher de son côté la balance de la justice - à l'image du mini débat que provoque l'utilisation du mot "culotte" (panties) dans les débats : l'humour douteux, au départ de la situation, finissant toujours par laisser la place à des joutes oratoires où chaque remarque devient lourde de sens - malgré le sérieux de l'issue, une subtile touche d'ironie et donc d'humanité imprègne cette "mise en scène" judiciaire.
La musique de Duke Ellington qui accompagne cette oeuvre convient parfaitement à l'attitude swinguante du James, toujours imprévisible, toujours capable de surfer sur les improvisations du procureur, une musique pleine de légèreté, en apparence, mais capable de s'élever au rang de l'art - convenant ainsi particulièrement à l'art de la persuasion du James. Bien que l'essentiel du film se joue entre les quatre murs du tribunal, jamais l'ennui ne vient planer sur la longueur des débats tant l'on guette, tel l'avocat et le procureur, la moindre brèche dans laquelle l'un de ces deux-là sera capable de s'immiscer pour retourner le débat - tel un lutteur son adversaire - à son avantage. Bref, que du plaisir, et un nouveau jalon de grande qualité dans la carrière impressionnante de l'Otto et du James.
Commentaires sur Autopsie d'un Meurtre (Anatomy of a Murder) (1959) d'Otto Preminger
Revu cette nuit "Good night and good luck" de George Clooney, film où il y a pas mal d'images d'archives.
Dans une séquence de ces archives... Gasp ! Qui vois-je ? Qui reconnais-je ? !
Une tronche dont les prolongements m'avaient totalement échappés lors de ma 1ère vision :
Ce juge qui prend vertement à partie Joseph Mc Carthy lors du procès qui va sceller la fin du sinistre sénateur du Wisconsin et celle de son âme damnée, le non moins funeste Roy Cohn.... Eh bien, ce juge qui monte au créneau, c'est le juge qui joue le juge dans "Autopsie d'un meurtre" ! Jpseph N. Welch.
Je savais que l'homme n'était pas un acteur professionnel , bien qu'assez génial et éminemment sympathique dans le film de Preminger, mais je n'imaginais pas, un jour, le voir dans le véritable exercice de ses fonctions !
(Au cinéma comme dans la vie, il dodeline du chef, façon chien sur la plage arrière d'une 403)
Sacré Otto. On comprend qu'il l'ait choisi.
A toutes fins utiles, l'archive se situe à environ 15 / 20 minutes de la fin du film de Clooney.
Posté par Mitch archéo, mercredi 24 juin 2020 | Recommander Recommander | Répondre
Il tient la route, ce film de Clooney ? Je l'avais trouvé bien trop BCBG, avec tous ces acteurs qui prennent des poses avantageuses...
Posté par Cecil Faux, mercredi 24 juin 2020 | Recommander Recommander | Répondre
Tu est bien sévère. Mais le noir et blanc moderne donne toujours, ou très souvent, un aspect esthétisant et/ou superficiel.
Il m'a semblé que ce n'était pas le cas ici. D'abord parce que c'est visiblement tourné au téléobjectif et que la caméra est rarement stable, jamais en effet "jolie photo".
Pour le reste, ce n'est pas si mal. Cette période est tellement compliquée que le scénario a le mérite de réussir à rester limpide avec ces personnages que tout le monde a oublié.
En fait, la bonne idée , c'est le choix de ce décor très confiné (!) qui est quasi constant (il n'y a pas d'extérieurs) et qui illustre (ou fait écho à) l'enfermement parano de ce pays. On croirait sa représentation mentale (les parois, les vitres, les écrans, les scènes d'ascenseurs, le compartimentage de l'espace).
L'autre bonne idée, c'est de ne pas avoir pris d'acteur pour jouer Mc Carthy. Les archives se suffisent. Et, surtout, leur insertion est hyper bien découpée, insérée, montée.
Du coup, pas de décalage "in" et "off", Pas de sensation "sortie de route" qu'on ressent habituellement quand des archives s'invitent soudain dans un film.
Et vu que le sujet, c'est comment essayer de faire honnêtement son job de journaliste télé, ça tombe pile poil que tout cela passe, et se passe, par écrans interposés, réverbération, faux split-screens.
Bref, j'ai préféré la revoyure à la découverte.
Posté par Mitcho Rosso, jeudi 25 juin 2020 |
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