Prokofiev si Stalin
Olivier Bellamy, Dans la gueule du loup, BUCHET-CHASTEL(30/11/-1)
Résumé :
En 1936, commence l'une des purges staliniennes les plus sanglantes de l'histoire bolchévique. C'est le moment que choisit Serge Prokofiev pour revenir en URSS et s'y installer avec sa famille. C'est le moment aussi où il écrit et compose Pierre et le Loup, son célèbre conte musical pour enfants. Le Mozart russe s'est jeté "dans la gueule du loup". Il n'en sortira plus jamais jusqu'à sa mort.Dans ce roman drôle et cruel, l'auteur imagine les circonstances et les conséquences tragiques de cette décision. A travers le destin d'un homme, c'est l'histoire de la première moitié du XXe siècle que nous revivons. Le Paris brillant et cosmopolite, la guerre, l'implacable machine soviétique. C'est aussi le portrait saisissant d'un compositeur de génie qui traverse les flammes de l'enfer pour tutoyer le divin. Et celui d'une femme libre qui paiera cher le prix de son amour absolu.
L'auteur
Né à Marseille en 1961, Olivier Bellamy anime chaque jour "Passion classique" sur Radio Classique. Sa biographie de la pianiste Martha Argerich (Buchet/Chastel) est traduite dans de nombreux pays. Il est aussi l'auteur de plusieurs documentaires à la télévision dont la série "A Contretemps" sur France 3. Il possède un blog sur le Huffington Post.
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Stalin si Sostakovici
Chostakovitch et Staline: L'artiste et le tsar, Anatolia / Editions du Rocher
Broché – 10 février 2005
de Solomon Volkov (Auteur), Anne-Marie Tatsis-Botton (Traduction)
Présentation de l'éditeur
" La musique illumine les hommes et leur donne leur dernier espoir ; Staline lui-même, ce boucher, le savait. " Ainsi parla le compositeur russe Dmitri Chostakovitch, que ses premières oeuvres, dans les années 1920, avaient désigné comme l'enfant prodige de l'avant-garde. Mais cette singularité même devait lui nuire dix ans plus tard, sous le régime stalinien totalitaire, dont les raisons de persécuter les artistes étaient si imprévisibles. Solomon Volkov - qui a collaboré aux mémoires de Chostakovitch, parus en 1980 en français sous le titre Témoignage - décrit de quelle façon cette meurtrière incertitude affecta la vie et l'oeuvre du compositeur.
Volkov, grand connaisseur de la vie culturelle en Russie soviétique, nous montre le " fou de Dieu " qui existait chez Chostakovitch : un homme qui disait la vérité et osait contester l'autorité suprême. Nous voyons comment le musicien a lutté pour rester fidèle à lui-même dans sa musique et de quelle façon Staline alimentait cette lutte, tantôt interdisant ses oeuvres, tantôt les encourageant.
Nous voyons comment certains des contemporains de Chostakovitch - notamment Mandelstam, Boulgakov et Pasternak - furent victimes des manipulations de Staline et de quelle manière le compositeur échappa de justesse au même sort. Nous découvrons enfin quel prix psychologique il dut payer pour préserver ce que d'aucuns percevaient comme une réserve ne visant qu'à servir ses propres intérêts et d'autres comme une individualité qu'il avait. raison de défendre.
Voici un compte-rendu révélateur des rapports unissant un des plus grands compositeurs du vingtième siècle à l'un de ses plus impitoyables tyrans.
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Stalin, Mandelstam, Pasternak
« L'Hirondelle avant l'orage », de Robert Littell, traduit de l'anglais par Cécile Arnaud
(Baker Street, 25 mars 2009, 332 p. ).
Imaginez : la biographie du grand poète Ossip Mandelstam transformée en roman d'aventures avec Staline et Pasternak en personnages secondaires et un suspense, haletant, qui ne repose que sur... une strophe. Un tel exploit, seul un grand maître du roman d'espionnage ( Littell a notamment signé « La Compagnie », roman de référence sur la CIA ) et fin connaisseur de la Russie ( il en était le spécialiste pour « Newsweek ») pouvait l'accomplir. Et seule l'épigramme à Staline rédigée par Mandelstam en 1934 pouvait en être le déclencheur : « Nous vivons sourds à la terre sous nos pieds, A dix pas personne ne distingue nos paroles. / On entend seulement le montagnard du Kremlin, Le bourreau et l'assassin de moujiks. » Avec ces quelques vers, disant tout haut ce que l'intelligentsia des années 30 s'oblige à taire, le poète soulage sa conscience. Et signe son arrêt de mort. Scandalisé par ces mots et par ceux que le poète n'a pas voulu écrire ( pourquoi n'a-t-il pas, comme tous les écrivains du régime, rédigé son ode au chef suprême ?), Staline va en effet orchestrer personnellement le long cauchemar de Mandelstam. L'exécuter d'une balle dans la nuque dans les sous-sols de la Loubianka, le siège du KGB, serait trop risqué. Conscient du génie littéraire de son ennemi, Staline sait que l'histoire pourrait préférer la mémoire du poète à la sienne. Pour le supprimer, le chef du Kremlin va donc tenter de le faire oublier en le déportant au goulag. Mandelstam meurt quatre ans plus tard, coupé de ses amis, gangrené par le froid, rongé par la folie, mais toujours auprès de sa femme qui avait choisi de le suivre. C'est d'ailleurs en la rencontrant que Robert Littell a eu l'idée de ce roman plus intimiste et plus sensible que ses précédents. Chez les Littell, il n'y a pas de « père de » ou de « fils de » : il y a deux écrivains d'immense talent.
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Stalin si Gorki
Le Mystère Gorki, 462 pages
Éditeur: ALBIN MICHEL (06/05/1997)
À propos
Maxime Gorki a-t-il été assassiné sur ordre de Staline ? Sa personnalité n'a-t-elle pas jusqu'ici été travestie par des biographes obéissant plus au mythe qu'à la vérité historique ? Et quel fut le rôle des femmes dans la vie publique et privée de celui qu' André Gide considérait comme le plus russe des écrivains russes ? Pour répondre à ces questions depuis toujours sans réponse à propos du mystère Gorki , Arcadi Vaksberg s'est appuyé sur des documents restés jusqu'ici inaccessibles : dossiers du NKVD , pièces de procès truqués , rapports des services secrets destinés au Parti , notes de médecins ayant soigné Gorki ou expertises médico-légales . Mais également sur des correspondances inédites - celles, entre autres, que Gorki entretint avec Lénine et Staline , ou avec de futurs " ennemis du peuple " tels que Zinoviev - et sur des témoignages contemporains, parmi lesquels celui de Maria Andreïeva , la seconde femme de l'auteur des Vagabonds . Il ressort de cet ouvrage, illustrant le passionnant problème de l'artiste face au pouvoir, le visage d'un autre Gorki , aveuglé par les flatteries et la gloire , manipulé , prisonnier d'une cage dorée , qui termina sa vie dans une solitude morale complète, ayant compris, mais un peu tard, qu'il avait fait fausse route. Aussi vivant qu'un roman, ce document saisissant éclaire d'un jour neuf le dramatique destin d'un monstre sacré de la littérature russe du XXème siècle, qui fut victime d'un pouvoir dont il s'était rendu complice.
Georgi Roublev, Portrait de J.V. Staline, 1935, huile sur toile, 152 x 152 cm, Moscou, Galerie nationale Tretyakov
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