marți, 23 martie 2021

Charles Boyer, le « French lover » / De la Sorbona la Hollywood

 encyclopédie Larousse

Charles Boyer

Acteur français naturalisé américain (Figeac 1897-Phoenix, Arizona, 1978).

Fixé en Amérique à partir de 1940, il devient l'acteur français le plus demandé par les studios d'Hollywood.


                                        Charles Boyer & Ingrid Bergman, Gaslight (1944)

================================================================

BOYER (Charles)

acteur français naturalisé américain (Figeac 1897 - Phoenix, Ariz., 1978).

Encouragé par le comédien Raphaël Duflos, il se rend à Paris après ses études secondaires à Toulouse et suit simultanément les cours de philosophie en Sorbonne (il obtiendra une licence) et ceux de Duflos et Maurice Escande au Conservatoire d'art dramatique. Firmin Gémier, qui met en scène les Jardins de Murcie, le remarque et lui demande de remplacer au pied levé son jeune premier, malade. Boyer ne s'interrompra plus de jouer, au théâtre (S. Guitry, P. Benoit, C. Farrère, H. Bernstein, etc.) comme au cinéma, où il débute en 1920 dans l'Homme du large de L'Herbier. L'avènement du parlant l'exile à Hollywood, puis en Allemagne, où (le doublage n'étant pas encore au point) il interprète les versions françaises de films tournés en plusieurs langues. Cette activité perd vite sa raison d'être, mais Boyer, adopté par les studios américains et immensément populaire aux États-Unis, s'y fixe définitivement, après son mariage en 1934 avec une comédienne anglaise, Pat Paterson, et son grand succès aux côtés de Claudette Colbert (elle aussi française d'origine), dans Mondes privés de Gregory La Cava (1935). Il prendra en 1942 la nationalité américaine, après avoir créé l'année précédente la French Research Foundation de Los Angeles. Sa carrière se partagera dorénavant entre les deux côtés de l'Atlantique. Ses activités sont alors multiformes. Le théâtre le requiert, avec, entre autres, les Mains sales (à Broadway, en 1948), Kind Sir (en 1953), et une tournée internationale de trois ans pour le Don Juan aux enfers de G. B. Shaw. Son intérêt pour la télévision naissante lui fait fonder en 1951, avec Dick Powell et David Niven, la Four Star Television, pour qui il interprétera nombre d'émissions, en particulier dans la série The Rogues, où il devient à l'occasion réalisateur. Charles Boyer se donne la mort dans sa maison de Phoenix, deux jours après celle de la femme dont il avait partagé l'existence durant 44 ans. Leur unique enfant s'était suicidé treize ans plus tôt.

Curieusement, l'image que nous gardons de lui nous parvient réfractée par la connaissance que nous avons de son image américaine, et le « French lover » idolâtré des foules pourrait nous faire oublier le comédien souvent subtil et discret, dont la carrière témoigne, globalement, d'une assez belle perspicacité dans le choix des rôles. Le mot qui s'impose pour le décrire, c'est bien sûr celui de distinction. Rien de forcé dans son aisance, de voyant dans son élégance ; même lorsqu'il lui arrive de jouer les minables ou — plus souvent — les mauvais garçons, ce n'est jamais sans éveiller un sentiment de déplacement, dont il joue avec habileté. Il n'y a donc pas à s'étonner que ses rôles les moins intéressants soient aussi ceux où il glisse avec élégance dans les eaux de la meilleure société : duc de Vallombreuse dans le Capitaine Fracasse (1928), prince hongrois dans l'Épervier (1933), marquis Yorisaba dans la Bataille (1934), archiduc Rodolphe dans Mayerling(1935) ou Napoléon dans Maria Walewska (1937). À ces rôles sans surprise, on peut préférer l'anarchiste saisi par l'amour, dans le trop méconnu Bonheur (1934), le général russe valet de chambre de Tovaritch (1937), film dans lequel il se parodie avec infiniment d'ironie, ou les voyous qu'il joue avec autorité et finesse, de Liliom(1933). Dans Casbah (1938), il parvient même à faire oublier Pépé le Moko interprété par Jean Gabin, à force de charme et d'insolence.

Par la porte d'or (1941) marque un tournant dans sa carrière : Boyer y expose l'envers de son image et incarne un gigolo européen qui voit s'effriter ses belles apparences et joue cyniquement les séducteurs pour gagner son entrée aux États-Unis. Audace d'autant plus fascinante que le film prétend mêler intimement fiction et réalité et qu'au moment du tournage Boyer attend lui-même sa naturalisation américaine. Il cultive cette ambiguïté dans Hantise (1944), où il est un mari inquiétant et charmeur, ou dans The Thirteenth Letter(1951), remake du Corbeau de Clouzot : il y incarne l'insoupçonnable auteur des lettres meutrières. Il trouve en 1953 son plus beau rôle de l'après-guerre avec le général de Madame de..., tout d'affectueuse ironie et de dignité, et il est excellent dans deux films de Minnelli. Il ralentit considérablement son activité avec les années 60 mais nous livre encore deux créations admirables : celle du baron Raoul dans le Stavisky de Resnais (1974), victime consentante et obstinément aveugle d'un de ces séducteurs qu'incarnait Boyer quarante ans plus tôt, et celle du comte Sanziani dans Nina (1976), où, réuni une dernière fois à Minnelli et Ingrid Bergman, il fait avec eux de poignants adieux à un certain cinéma.

Films  :

l'Homme du large (M. L'Herbier, 1920) ; Chantelouve(G. Monca et R. Panzini, 1921) ; l'Esclave (Monca, 1922) ; le Grillon du foyer (R. Boudrioz, 1927) ; la Ronde infernale (Luitz-Morat, id.) ; le Procès de Mary Dugan(M. de Sano, 1929 ; VF de The Trial of Mary Dugan,US) ; le Capitaine Fracasse (A. Cavalcanti, id.) ; Révolte dans la prison (P. Féjos, 1930 ; VF de The Big House de G. Hill, US) ; Barcarolle d'amour (H. Roussell et Carl Froelich, id. ; VF de Brand in der Oper, ALL) ; The Magnificent Lie (Berthold Viertel, id.) ; Tumultes(R. Siodmak, 1932 ; VF de Stürme der Leidenschaft,ALL) ; I. F. 1 ne répond plus (K. Hartl, id. ; VF de :  F. P. 1 antwortet nicht, ALL) ; le Revenant (The Man From Yesterday, Viertel, id.) ; la Belle aux cheveux roux(J. Conway, id., US) ; l'Épervier (L'Herbier, 1933) ; Moi et l'Impératrice et The Only Girl (F. Holländer et Paul Martin, id. ; VF et v. angl. de : Ich und die Kaiserin, ALL) ; Liliom (F. Lang, 1934) ; la Bataille (N. Farkas, id., VF et V. angl.) ; Caravane (E. Charell, id., US) ; le Bonheur(L'Herbier, 1935) ; Mondes privés (G. La Cava, id., US) ; Cœurs brisés (Break of Hearts, Philip Moeller, id.) ; Shanghai (James Flood, id.) ; le Jardin d'Allah(R. Boleslawsky, 1936, US) ; Mayerling (A. Litvak, id.) ; Tovaritch (Litvak, 1937, US) ; Marie Walewska(C. Brown, id., US) ; L'histoire s'écrit la nuit (F. Borzage, id.) ; Orage (M. Allégret, 1938) ; Casbah (J. Cromwell, id., US) ; Elle et lui (L. McCarey, 1939, US) ; Veillée d'amour (John M. Stahl, id., US) ; l'Étrangère (Litvak, 1940, US) ; Back Street (R. Stevenson, 1941) ; Appointment for Love (W. A. Seiter, id.) ; Par la porte d'or(M. Leisen, id., US) ; Six Destins (J. Duvivier, 1942, US) ; Tessa, la nymphe au cœur fidèle (E. Goulding, 1943, US) ; Obsessions (J. Duvivier, id., US) ; Hantise(G. Cukor, 1944, US) ; Coup de foudre (Together Again[Ch. Vidor], id.) ; Agent secret (H. Shumlin, 1945, US) ; la Folle Ingénue (E. Lubitsch, 1946, US) ; Vengeance de femme (Z. Korda, 1948, US) ; Arc de Triomphe(L. Milestone, id., US) ; The Thirteenth Letter(O. Preminger, 1951) ; la Première Légion (D. Sirk, id.,US) ; Thunder in the East (Ch. Vidor, id.) ; Sacré Printemps (The Happy Time, R. Fleischer, 1952, US) ; Madame de... (M. Ophuls, 1953) ; Nana (Christian-Jaque, 1955) ; la Toile d'araignée (V. Minnelli, id., US) ; la Chance d'être femme (A. Blasetti, id., IT) ; Paris-Palace Hôtel (H. Verneuil, 1956) ; le Tour du monde en 80 jours (M. Anderson, id., US) ; Une Parisienne(M. Boisrond, 1957) ; les Boucaniers (A. Quinn, 1958, US) ; Maxime (H. Verneuil, id.) ; Fanny (J. Logan, 1961, US) ; les Démons de minuit (M. Allégret et C. Gérard, id.) ; Adorable Julia (A. Wiedermann, 1962, ALL) ; les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (V. Minnelli, id., US) ; le Grand-Duc et l'Héritière (Love is a Ball, D. Swift, 1963, US) ; le Coup de l'oreiller (A Very Special Favor,M. Gordon, 1965, US) ; Comment voler un million de dollars (W. Wyler, 1966, US) ; Paris brûle-t-il ?(R. Clément, id.) ; Casino Royale (J. Huston, K. Hugues, R. Parrish, V. Guest et J. McGrath, 1967, GB) ; Pieds nus dans le parc (G. Saks, id., US) ; Folies d'avril (The April Fools, S. Rosenberg, 1969, US) ; la Folle de Chaillot (B. Forbes, id., GB) ; le Rouble à 2 faces(E. Périer et A. Lisa, id., ESP) ; les Horizons perdus(Ch. Jarrott, 1973, US) ; Stavisky (A. Resnais, 1974) ; Nina (Minnelli, 1976, US).

===============================================================

Charles Boyer

Charles Boyer
Description de cette image, également commentée ci-après
Charles Boyer en 1942
Naissance
Figeac (France)
NationalitéDrapeau de la France Française
Drapeau des États-Unis Américaine
Décès (à 78 ans)
PhoenixArizona (États-Unis)
ProfessionActeur
Films notablesLe Bonheur (1934)
Casbah (1938)
Elle et lui (1939)
Hantise (1944)
Fanny (1961)

Charles Boyer, né le  à Figeac (Lot) et mort le  à Phoenix (Arizona), est un acteur franco-américain. Après avoir débuté sa carrière en France, il devient l'un des acteurs français les plus célèbres à Hollywood durant les années 1930 et 1940. Se montrant aussi à l'aise dans les mélodrames, Le Jardin d'Allah (1936), Casbah (1938) et Elle et lui (1939), que dans les thrillersHantise (1944), il est nommé à quatre reprises à l'oscar du meilleur acteur.

Biographie

Enfance

Fils unique, Charles Boyer naît prématurément le 28 août 1899, boulevard Labernade à Figeac. Son père, Maurice Boyer tient un commerce familial de moissonneuses-batteuses, fourneaux de cuisine et faucheuses (créé en 1812) et sa mère, Louise, est mère au foyer1. Dès son plus jeune âge, il a l'habitude de s'installer sur le comptoir où il récite des poésies ou des tirades pour amuser les clients2. En 1909, son père décède brutalement et sa mère tient malgré tout à ce qu'il bénéficie d'une éducation bourgeoise, notamment par le biais de cours de violon3. Peu de temps après, il assiste pour la première fois à une pièce de théâtre, Samson, dans laquelle se produit le comédien Lucien Guitry. Impressionné par son talent, il fait alors le vœu de devenir acteur, au grand désarroi de sa mère4.

En 1914, la guerre éclate. Au cours de ces années noires, Figeac accueille des soldats convalescents. Pour les distraire, Charles Boyer crée et joue des spectacles5. En 1917, à 19 ans, il obtient son baccalauréat. Diplôme en poche, il part à Paris et s'inscrit à la Sorbonne. À l'occasion de vacances scolaires, il rencontre, à Figeac, Raphaël Duflos, qui tourne un film dans la région. C'est son premier contact avec le cinéma6.

Débuts et consécration

Après avoir suivi le conservatoire, Charles Boyer commence sa carrière par le théâtre. Mais c'est au cinéma, en France, notamment grâce à Marcel L'Herbier, puis à Hollywood, qu'il connaît ses plus grands succès comme « jeune premier » au cours des années 1920 et 1930.[réf. nécessaire].

Dans un entretien avec Armand Panigel en 1972, Fritz Lang déclare que Boyer n'a jamais été meilleur que dans le Liliom qu'il lui a fait tourner lors de son escale en France, en 1934. En effet, la gouaille et le dynamisme juvénile de ce rôle de petit voyou, finalement attendrissant, révèlent une face méconnue, et peu exploitée par la suite, du talent de l'acteur, ici presque à contre-emploi.[réf. nécessaire]

En 1934, il épouse une jeune actrice britannique, Pat Paterson, rencontrée quelques semaines plus tôt lors d'une soirée entre deux tournages de Caravane7.

En 1938, il décroche le fameux rôle de Pépé le Moko, le voleur en fuite dans Casbah, un remake en langue anglaise du film français Pépé le Moko avec Jean Gabin, son grand rival. Bien que dans le film Boyer n'ait jamais dit à Hedy Lamarr « Viens avec moi à la Casbah », cette réplique moquant son accent français était présente dans la bande annonce du film. La phrase lui collera à la peau à la suite des parodies des Looney Tunes8,9. Le rôle de Boyer dans Pépé Le Moko était déjà célèbre quand l'animateur Chuck Jones, responsable du personnage de Pépé le putois, la mouffette rayée romantique (et non un putois), apparaît pour la première fois en 1945 dans Odor-able Kitty8L'accent de Boyer a également été parodié dans les dessins animés de Tom et Jerry, notamment lorsque Tom essayait de courtiser une chatte (voir The Zoot Cat).[réf. nécessaire]. Ce rôle d'amoureux malgré lui le suivra toute sa carrière10.

Durant les années 1930 et 1940, il est une grande vedette et les studios se l'arrachent. Figure de la colonie française expatriée de l'époque (Jean RenoirJean-Pierre AumontJulien Duvivier...), il est dédaigné par Jean Gabin qui ne s'en cache pas et « trouve cette célébrité usurpée »10.

Années de guerre

Le , il obtient la citoyenneté américaine. Peu disert sur ce sujet, Charles Boyer explique qu'il ne se sentait plus « en Amérique » mais « d'Amérique »10. Si certains biographes rappellent que sa femme, Pat Paterson, avait exprimé en 1936, lors d'une interview accordée au magazine Picture Play (en), sa crainte de voir son mari être mobilisé pour la guerre qui se profilait, d'autres (Chassagnard, Brunelin) excluent l'hypothèse d'une échappatoire au rappel sous les drapeaux10. En effet, exempté de service militaire (étant orphelin de père), il revient à Figeac en 1939 pour s'engager dans l'armée. Il devient ainsi artilleur au 32e régiment d'artillerie coloniale mixte à Agen et est affecté à la défense des fortifications de la ligne Maginot11. Au bout de onze semaines, il est démobilisé par le président du conseil, Edouard Daladier, qui lui demande de retourner aux États-Unis pour convaincre ses amis américains du show-business du bienfondé de cette guerre11'12. Surpris par l'armistice, il est frappé par l'appel du 18 Juin de Charles de Gaulle, qu'il enregistre en anglais pour des radios américaines, et décide de soutenir la France libre13'11. Peu de temps après, il fonde un centre intellectuel à Los Angeles à partir des six cents volumes de sa bibliothèque, la French Research Foundation, qui en 1945 comptait plus de quinze mille livres. Ce don de sa part avait pour mission en période de guerre d'incarner l'esprit français aux États-Unis14. Durant la même période, il participe à la création et au financement du « French War Relief Committee » (Comité français de secours de guerre)13.

Fin de carrière

Les plus grandes actrices de son époque sont ses partenaires : Bette Davis (L'Étrangère), Greta Garbo (Marie Walewska), Marlene Dietrich (Le Jardin d'Allah), Danielle Darrieux (MayerlingMadame de...), Irene Dunne (Elle et lui), Olivia de Havilland (Par la porte d'or), Ingrid Bergman (HantiseNina), Michèle Morgan (Maxime). Dans son autobiographie, Ma vieIngrid Bergman a dit de lui : « C'était l'élégance et la courtoisie personnifiées ». Il continue d'avoir des rôles jusqu'à sa mort, mais avec un succès moindre.[réf. nécessaire].

Drame familial

Le , son fils unique, Michael Charles Boyer, né en 1944, se suicide d'une balle dans la tête en jouant à la roulette russe dans sa chambre à son domicile de Beverly Hills. Sa petite amie Marilyn Campbell, 22 ans, venait de lui annoncer qu'elle le quittait. Charles Boyer se trouve alors à Paris15.

Mort

Le , Charles Boyer se suicide16 à l'aide d'une dose mortelle de barbituriques, deux jours après le décès de sa femme, l'actrice Pat Paterson, des suites d'un cancer, et deux jours avant de fêter son 79e anniversaire. Il est enterré au cimetière Holy Cross à Los Angeles.

Filmographie

Charles Boyer en 1936
Charles Boyer avec Sigrid Gurie et Hedy Lamarr dans Casbah (1938)
Charles Boyer dans Elle et lui (1939)
Charles Boyer et Bette Davis dans L'Étrangère 
(1940)
Charles Boyer et Ingrid Bergman dans Hantise 
(1944)
Charles Boyer en 1955

Cinéma

Télévision

Téléfilm

Séries télévisées

Théâtre[modifier | modifier le code]

Récompenses et nominations

Hommages, citations

Distinctions

En 1948, il est fait chevalier de la Légion d'honneur.

Niciun comentariu:

Trimiteți un comentariu