Le monde du septième art est en deuil ce dimanche 26 juillet 2020. Olivia de Havilland, largement popularisée pour son rôle oscarisé de la timide Mélanie dans le classique Autant en Emporte le Vent, est décédée ce jour à l’âge vénérable de 104 ans (de causes naturelles). La nouvelle du décès de Olivia De Havilland dans sa maison parisienne a été annoncée par son agent de six décennies, Lisa Goldberg.
Une actrice qui a toujours voulu se rebeller
Née à Tokyo, au Japon, en 1913, Olivia de Havilland avait un père professeur d’anglais et une mère enseignante par intérim ainsi qu’une petite sœur qui deviendra plus tard l’actrice Joan Fontaine. La famille déménage en Angleterre quand elle a six ans. Peu de temps après, elle, sa mère et sa sœur ont déménagé en Californie, où le climat convenait mieux aux filles malades. Olivia grandit dans le milieu des arts, prenant des cours de ballet et de pianodès son plus jeune âge. Elle fait ses débuts au théâtre amateur à l’âge de 10 ans dans le rôle principal d’une adaptation scénique d’Alice au Pays des Merveilles, et plusieurs pièces ont suivi. Son beau-père lui pose alors un ultimatum, en disant que si elle voulait continuer à jouer, elle ne serait pas autorisée à vivre avec la famille. Elle a choisi le théâtre et a emménagé avec un ami de la famille.
Un coup du sort l’a amenée à son premier rôle professionnel puisqu’elle se voit confier le rôle d’Hermia dans une production scénique du (Le) Songe d’une Nuit d’Été au Hollywood Bowl alors qu’elle n’a que 18 ans. Tellement impressionnés par son travail, les cinéaste Max Reinhardt et William Dieterle lui offrent le même rôle dans l’adaptation cinématographique de la pièce. Et cela la conduit à nouer un premier contrat de cinq ans avec Warner Bros. Un an plus tard, on la recrute pour jouer dans un drame historique costumé, L’Arche du Captain Blood avec Errol Flynn, qui devient dès lors son partenaire de jeu principal sur pas moins de huit films, dont Les Aventures de Robin des Bois, La Vie privée d’Élisabeth d’Angleterre, La Charge Fantastique et La Charge de la Brigade Légère.
Deux Oscars et des films mémorables pour Olivia de Havilland
Durant sa carrière, l’actrice obtiendra cinq nominations aux Oscars et décrochera deux précieuses statuettes, l’une pour sa participation à À Chacun son Destin en 1946 et l’autre pour L’Héritière en 1949. Sa sœur cadette, Joan de Beauvoir de Havilland, deviendra l’actrice Joan Fontaine. Bien qu’elles prennent l’une et l’autre de la distance, ce sont les seules soeurs à avoir été récompensées toutes les deux aux Oscars dans l’Histoire d’Hollywood (il n’y a pas eu de frères récompensés ou frères et soeurs).
Elle était toujours très présente dans la culture contemporaine. FX et Ryan Murphy lui ont d’ailleurs rendu hommage dans la série Feud puisqu’elle était jouée par Catherine Zeta-Jones. Olivia a ensuite intenté un procès contre la production, estimant avoir été décrite comme une « commère » et une « vulgaire hypocrite » etq qu’on lui avait attribué des propos qu’elle n’avait jamais tenu. Mais ce procès fut rejeté (après que la Cour suprême ait refusé de relancer son cas en 2019) et elle a continué jusqu’à la fin de sa vie à se défendre. Elle a été réduite durant une grande partie de sa carrière à jouer des rôles de bonnes filles ingénues à l’écran – y compris dans le film le plus rentable de tous les temps ajusté à l’inflation, Autant en Emporte le Vent.
Un dernier procès compliqué pour Olivia de Havilland
Elle a d’ailleurs fini par s’engager dans un combat dans les années 1940 pour que les studios comme Warner Bros. cessent de manipuler les contrats d’actrices, puisque si elle refusait à l’époque un rôle à l’eau de rose, son contrat pouvait être suspendu ou annulé du jour au lendemain, mais pour garder leurs actrices dans leur jiron, les studios préféraient suspendre les contrats pour des durées indéterminées, de sorte à ce qu’elles ne puissent pas en sceller un autre avec la concurrence. Ce système fut aboli après les combats portés en justice d’actrices comme Olivia dans les années 1940. Grâce à cette rebéllion, elle a pu décrocher de bien meilleurs rôles et a permis à d’innombrables stars de pouvoir s’émanciper elles aussi. Nous avons relevé quelques participations de Olivia de Havilland à des films 20th Century ou Disney :
- La Fosse aux Serpents, l’un de ses premiers grands rôles qui sort de son carcan d’eau de rose, où elle décrit avec finesse la maladie mentale (20th Century, 1948) ;
- Ma Cousine Rachel (20th Century, 1942) ;
- Le Fier Rebelle (Buena Vista Film Distribution Company, 1958) ;
- Chut… Chut, Chère Charlotte (20th Century, 1964).
26 JUILLET 2021
Inoubliable Lady Hamilton dans le classique Autant en emporte le vent, Olivia de Havilland se hisse au Panthéon des actrices mythiques de l'âge d'or d'Hollywood en multipliant les rôles forts qui lui valent deux Oscars de la Meilleure Actrice. Vivant depuis plus de 50 ans à Paris, l'une des dernières légendes d'Hollywood nous quittait en 2020. Vogue lui rend hommage à travers ce portfolio inspirant
Joyeux centenaire, Olivia
de Havilland
Paris Match ||Mis à jour leC'est une légende, une vraie, qui a vécu l'âge d'or d'Hollywood. Olivia de Havilland fête ce vendredi ses 100 ans.
Elle paraît immortelle. Née le 1er juillet 1916, à Tokyo, au Japon, l'actrice britannique naturalisée américaine Olivia Mary de Havilland fête vendredi son centième anniversaire. Sœur aînée de Joan Fontaine décédée en 2013 à l'âge de 96 ans, Olivia de Havilland a débuté sa carrière d'actrice au cinéma en... 1935, il y a donc 81 ans. Très vite, elle séduit Hollywood par son charme et son aplomb: après avoir partagé l'affiche avec la grande star masculine de l'époque, Errol Flynn, notamment en jouant Dame Marianne dans «Les Aventures de Robin des Bois», elle interprète Melanie Hamilton dans «Autant en emporte le vent» de Victor Fleming, rôle qui lui permet une nomination pour l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle. En 1942, elle obtiendra une deuxième nomination pour «Par la porte d'or», face à sa sœur Joan Fontaine qui sera récompensée pour son rôle dans «Soupçons». De cette campagne pour l'Oscar, les deux soeurs resteront fâchées. En 1946, c'est enfin la consécration et un premier Oscar de la meilleure actrice pour «Chacun son destin». Elle sera à nouveau récompensée par l'académie pour «L'Héritière», en 1950.
Olivia de Havilland, star d'"Autant en emporte le vent" et deux fois oscarisée, est morte à l'âge de 104 ans
Connue notamment pour son rôle majeur dans "Autant en emporte le vent" de Victor Flemming, Olivia de Havilland s'est éteinte dans son sommeil à un âge canonique.
Sa bataille victorieuse contre Warner Bros
Melanie dans "Autant en emporte le vent"
De beaux rôles et deux Oscars
Française de coeur et de résidence
A l'annonce de sa mort, de nombreux hommages
Aux Etats-Unis, l'académie des Oscars a salué sur Twitter "une vraie légende de l'industrie" cinématographique, "un pilier de l'âge d'or de Hollywood et un talent incommensurable". En France, Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, a rappelé à l'AFP qu'Olivia de Havilland avait été "la première femme présidente du jury" de la manifestation cinématographique française.
"Olivia de Havilland a passé une part de sa vie à faire oublier qu'elle était capable de jouer d'autres rôles que les jeunes dames mignonnes bien élevées. Total: 2 Oscars et la 1ère présidence féminine du jury du festival de Cannes + une brouille à vie avec Joan Fontaine, sa soeur", a aussi réagi sur Twitter l'ancien président du festival Gilles Jacob.
"C'était une femme de combats", a réagit dimanche soir sur franceinfo Pierre Murat, critique de cinéma à télérama et au "Masque et la Plume". C'était "aussi une femme de caractère. La résistance qu'elle sut opposer aux studios dans les années 1930 et 1940, allant jusqu'à les poursuivre en justice, joua un rôle déterminant pour améliorer de façon très substantielle les droits des acteurs et actrices", a également salué Roselyne Bachelot, ministre de la Culture française.
CARNET NOIR
L'actrice, qui avait 104 ans, est décédée dimanche de «causes naturelles» à Paris, où elle résidait. Cantonnée à ses débuts à des rôles de jeunes ingénues, elle est parvenue à obtenir des rôles de caractère qui feront d'elle une star
La star de Hollywood Olivia de Havilland, qui avait notamment incarné l'inoubliable Melanie dans Autant en emporte le vent, est décédée dimanche, à l'âge de 104 ans. «Dame Olivia de Havilland est décédée pacifiquement de causes naturelles», a déclaré l'agente américaine Lisa Goldberg dans un communiqué. Elle s'est éteinte dans sa résidence parisienne, a-t-elle ajouté, précisant que des funérailles strictement «privées» seraient organisées.
Dernière actrice vivante de l'adaptation du roman éponyme de Margaret Mitchell, Olivia de Havilland vivait en France depuis plus de 60 ans. Elle était la doyenne des acteurs américains.
La lauréate de deux Oscars de la meilleure actrice - pour A chacun son destin (Mitchell Leisen, 1946) et L'héritière (William Wyle, 1949) - reste indissociable du film de Victor Fleming, aux côtés de Clark Gable et Vivien Leigh.
Des rôles de caractère qui feront d'elle une star
Elle a été, à ses débuts dans les années 30, cantonnée à des rôles de jeunes ingénues. A 19 ans, elle apparaît dans Alibi Ike de Ray Enright puis fait ses débuts sur scène à l'Hollywood Bowl en interprétant Hermia dans Le songe d'une nuit d'été de Shakespeare, avant de décrocher le rôle dans son adaptation cinématographique. Elle est prise sous contrat pour sept ans par la Warner qu'elle accusera de la cantonner à des rôles de partenaire attitré d'Errol Flynn, dans des films légers de Michael Curtiz comme Les aventures du capitaine Blood (1936), La charge de la brigade légère (1937), Les aventures de Robin des bois (1938).
Grâce à la Warner qui accepte de la «prêter», l'année 1939 est le point de départ des grands succès de l'actrice qui est choisie par Victor Fleming pour Autant en emporte le vent.
En 1943, la Warner refusant de la libérer à l'issue de son contrat en raison des périodes de «prêts», Havilland assigne le studio en justice. Le juge assimile la pratique à du servage et elle remporte une victoire qui fera jurisprudence dans la défense des droits des acteurs.
Les nombreux films qu'elle tourne ensuite lui donnent souvent des rôles et des partenaires de choix, comme Richard Burton (Ma cousine Rachel, 1953), Bette Davis et Joseph Cotten (Chut, chut, chère Charlotte, 1965), Liv Ullman (Jeanne, papesse du diable, 1973) Jack Lemmon, Joseph Cotten et Christopher Lee (Les naufragés du 747, 1977).
Une «soeur-ennemie» du cinéma
Américaine d'origine britannique, Olivia de Havilland est née à Tokyo le 1er juillet 1916, de parents britanniques, l'actrice Lillian Fontaine, alias Lillian Augusta Ruse, et Walter de Havilland, avocat spécialisé dans les brevets. Elle a pour soeur cadette (de 15 mois) et rivale depuis toujours, l'actrice Joan Fontaine (décédée en 2013), l'inoubliable Rebecca d'Alfred Hitchcock, également lauréate de l'Oscar de la meilleure actrice, pour son rôle dans Soupçons d'Hitchcock (1942).
Lire aussi: Les femmes fortes de l’âge d’or hollywoodien
Leurs relations, marquées par une rivalité affective et professionnelle extrême, leur ont valu le qualificatif de «soeurs-ennemies» du cinéma, irrémédiablement fâchées jusqu'au décès même de Joan Fontaine, à Carmel (Californie).
Après la séparation de ses parents, alors qu'elle a trois ans, Olivia arrive avec sa mère aux Etats-Unis, près de San Francisco (Californie). Olivia est la première des deux soeurs à se lancer dans le cinéma alors que Joan est repartie vivre deux ans au Japon, avec son père.
Mariée et divorcée deux fois - avec l'écrivain américain Marcus Goodrich (1946-1952) et le journaliste français Pierre Galante (1955-1979) - Olivia de Havilland a eu un fils, Benjamin (décédé en 1991), et une fille, Gisèle. Depuis 1953, elle vivait en France. En septembre 2010, le président Nicolas Sarkozy l'avait décorée de la Légion d'honneur.
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Olivia de Havilland, la dernière légende de l’âge d’or d’Hollywood, est morte à 104 ans
Olivia de Havilland s’est éteinte ce dimanche à 104 ans à Paris, où l’actrice d’« Autant en emporte le vent » vivait depuis plus d’un demi-siècle.
Elle est née et morte en juillet. Quelle vie, débutée à Tokyo, achevée à Paris, traversée par trois nationalités, puisque la future actrice naît anglaise avant de devenir américaine puis française après son mariage, en 1955, avec un journaliste de Paris Match, Pierre Galante. Ce dernier succède dans son carnet du cœur à Howard Hughes, James Stewart ou John Huston…
Une seule chose n'allait pas dans la vie de Olivia de Havilland : sa sœur cadette, Joan Fontaine, star elle aussi, et à qui l'opposait une jalousie sans merci depuis l'enfance. Ne pas avoir le premier rôle face à Scarlett, passe encore, mais voir sa petite sœur décrocher l'Oscar avant elle… Les déesses aussi se détestent parfois dans le nid de vipères des familles, nobles ou pas.
Elle tourne 49 films, puis des mini-séries, repasse par Broadway. Pour les 75 ans des Oscars ou son anniversaire de centenaire, l'ultime grande dame de l'âge d'or apparaissait d'une élégance toujours éblouissante en robe de soirée, le maintien et le verbe haut, clamant son « amour des films » d'une voix soyeuse à faire chavirer l'auditoire.
Un timbre comme trois notes de jazz à s'asseoir et l'écouter. Une voix doublée dans les versions françaises de ses films par une actrice de 108 ans toujours en vie, Renée Simonot, la mère de Catherine Deneuve. Un scénario si beau que le mot « The End » qui tombe sur le générique de sa vie donne plutôt envie de rembobiner ces classiques de ciné-club que de dire adieu à la dernière star. « Gone With The Wind », emportée par le vent, partie dans son souffle, quelle belle épitaphe.\
OLIVIA DE HAVILLAND NAÎT LE 1ER JUILLET 1916 À TOKYO.
1 JUILLET 2021
Olivia de Havilland, actrice américaine doublement oscarisée, légende du cinéma hollywoodien, célèbre pour le rôle de Melanie dans le film culte Autant en emporte le vent (Victor Fleming, 1939), est morte à Paris, où elle résidait, dimanche 26 juillet 2020, à l’âge de 104 ans. Elle « est décédée pacifiquement de causes naturelles », a annoncé son agente, Lisa Goldberg, à la presse.
Olivia de Havilland naît le 1er juillet 1916 à Tokyo. Son père, Walter Augustus de Havilland, est un avocat britannique et sa mère, Lilian Fontaine, actrice de théâtre. Sa sœur cadette, Joan Fontaine, née le 22 octobre 1917, embrassera également une carrière d’actrice. En 1919, ses parents se séparent. Lilian quitte le Japon avec ses deux filles et s’installe à Saratoga, près de San Francisco, en Californie.
Rivalités familiales
Lors de ses études universitaires, Olivia de Havilland joue dans une troupe de théâtre amateur Le Songe d’une nuit d’été. Elle est remarquée par le réalisateur Max Reinhardt (1873-1943). En 1935, il lui confie le rôle d’Hermia dans l’adaptation cinématographique de la pièce. Elle signe un contrat de sept ans avec les studios Warner Bros.
En 1935, Jack Warner décide de faire d’Olivia la partenaire d’un jeune acteur quasi inconnu, Errol Flynn (1909-1959), dans Capitaine Blood, de Michael Curtiz, qui connaît un très grand succès et restera une référence en matière de film de pirates. Les deux comédiens deviennent un des couples en vogue à Hollywood, mais uniquement à l’écran, Olivia de Havilland ayant toujours repoussé les avances d’Erroll Flynn. Ils tourneront ensemble huit films, dont Les Aventures de Robin des bois, du même Michael Curtiz en 1938.
Olivia de Havilland est sollicitée par le producteur David O. Selznick pour jouer dans Autant en emporte le vent (1939), mais elle ne peut accepter le rôle qu’en accord avec la Warner, avec laquelle elle est sous contrat. Le studio accepte de la « prêter » à son concurrent, la MGM, en échange de deux comédiens. L’actrice obtient donc le plus fameux second rôle de l’histoire du cinéma, celui de Melanie Hamilton, la vertueuse cousine de Scarlett O’Hara. Ce personnage vaut à Olivia de Havilland sa première nomination aux Oscars, dans la catégorie second rôle. En 2016, l’actrice se confiera dans Vanity Fair sur le personnage de Melanie : « La première fois que j’ai lu le roman, je n’arrivai pas à m’identifier au personnage de Melanie, mais en lisant le superbe scénario de Sidney Howard, je découvris une tout autre Melanie. Grâce au scénario, je l’aimai, je l’admirai, je l’adorai ! »
En 1942, elle est à nouveau nominée pour l’Oscar de la meilleure actrice pour le film Par la porte d’or, de Mitchell Leisen, face à sa sœur, Joan Fontaine, qui sera récompensée pour son rôle dans Soupçons, d’Alfred Hitchcock. L’inimitié latente des deux sœurs devient définitive à la suite de cette campagne pour l’Oscar. Cette rivalité sera largement exploitée par la presse hollywoodienne, jusqu’à la mort de Joan Fontaine, en 2013. « Je me suis mariée avant Olivia, j’ai remporté l’Oscar avant elle et, si je meurs la première, elle sera sans aucun doute furieuse que je l’aie battue », avait déclaré Joan Fontaine, illustrant la violence de leur relation.
Jurisprudence pour les acteurs
Lasse d’être cantonnée aux rôles d’ingénue, Olivia de Havilland refuse plusieurs scénarios, ce qui lui vaut à chaque fois d’être mise à pied par la Warner. En 1943, son contrat arrivant à son terme, elle se pense enfin libre de choisir ses films et ses producteurs. Mais la Warner estime que les périodes de suspension doivent s’ajouter à la durée initiale du contrat. L’actrice de 27 ans assigne le studio en justice.
Pendant la durée du procès, Olivia de Havilland, ne pouvant pas tourner de films, propose ses services à l’institution patriotique qui organise des spectacles pour entretenir le moral des troupes américaines. Elle effectue une longue tournée dans le Pacifique, se produisant dans les bases militaires. Le juge qui instruit le procès assimile la pratique du studio à du servage, et Olivia de Havilland gagne au terme d’une décision qui fera jurisprudence dans la défense des droits des acteurs (De Havilland Law). Elle est louée pour le courage et la ténacité dont elle a fait preuve lors de sa bataille juridique face aux studios de la Warner.
Elle poursuit sa carrière en interprétant des rôles plus complexes et plus variés. Elle obtient l’Oscar de la meilleure actrice avec le film A chacun son destin, de Mitchell Leisen (1946) et un second pour L’Héritière, de William Wyler (1949).
En 1955, Olivia de Havilland, fraîchement divorcée du romancier Marcus Goodrich (1897-1991), avec qui elle a eu un fils, Benjamin (1949-1991), épouse un journaliste de Paris Match, Pierre Galante (1909-1998). Le couple, installé à Paris, aura une fille, Gisèle, en 1956.
Après une prestation remarquable avec son amie Bette Davis (1908-1989) dans Chut… chut… chère Charlotte, de Robert Aldrich (1964), ses apparitions au cinéma se feront plus rares. En 1965, elle devient la première femme à être présidente du jury au Festival de Cannes. Madame la Présidente : « Ce sera le rôle le plus lourd de ma carrière », disait-elle alors.
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