"Le privilège du cinématographe, c'est qu'il permet à un grand nombre de personnes de rêver ensemble le même rêve."(J.Cocteau)
luni, 2 noiembrie 2020
FILME de K.Lopusanski
Regizor: Konstantin Lopusanski
THE ROLE, 2013
Director: Konstantin Lopushanskiy
Writers: Pavel Finn, Konstantin Lopushanskiy
Stars: Aleksandr Efremov, Anna Geller, Yuriy Itskov
Storyline
"The Role" is about a brilliant actor in revolutionary Russia who takes on the greatest role of his life -- the role of another man. Influenced by the ideas of symbolism and the Silver Age, he decides to slip into the life of his doppelganger - a revolutionary leader in the new Soviet Russia. First intrigued, then obsessed, he flings himself into the role and lives it to the hilt... even when the play of the life he is writing heads towards a tragic finale. Based on true incidents in the lives of Russia's symbolists, this gripping film explores how far one man will go for the role of a lifetime.Written by Proline Film
Synopsis
Film en noir et blanc sur les événements qui se sont produits à Petrograd au début des années 20 du siècle dernier. L'histoire d'un acteur de talent, un homme habité par les idées de l'Âge d'Argent, et en accord avec celles du symbolisme est prêt à vivre la vie d'un autre, et plus précisément, de l'interpréter comme si c'était un rôle. L'acteur est fait prisonnier par les Rouges, et se trouve ressembler comme deux gouttes d'eau au commandant "Rouge" qui s'apprête à le fusiller. Après la mort du commandant, l
'artiste décide de jouer le rôle du mort, selon la nouvelle tendance du théâtre - quand une partie de la communauté théâtrale estimait que le théâtre devait sortir dans la rue, que le théâtre doit se fondre dans la vie.
Autres titresInternational : A Visitor to a Museum
Réalisé par Konstantin LOPOUCHANSKI, en 1989
Le Visiteur du musée : L'action du "Visiteur du musée" se passe après le déluge dans l'épicentre d'une explosion écologique, dans le cimetière de la civilisation et de la culture. Visages dégénérés de mutants; une foule de fanatiques qui reprennent des cultes primitifs; une pénurie totale enfantée par un paradis technocratique détruit.
Plot
In a post-apocalyptic world (from an unspecified ecological disaster), the population is divided and decimated, including the so-called "degenerates" (mutants deformed as a result of some catastrophic event), and the survivors of the previous civilization. In the depths of the sea exists "the Museum"; it is a place which carries the remains of past civilizations and can only be reached during occasional periods of low tide when the sea becomes a barren desert. The protagonist of the film is one of the few survivors who has managed to retain the human form and way of thinking.
Le scénario de ce film est inspiré d’un récit des frères Strougatski où il s’agit d’une ville fantôme avec un internat pour enfants surdoués avec pour professeurs des êtres bizarres surnommés « aquatiques », ressemblant à des mutants ou à des extraterrestres. Le climat dans cette ville change tout le temps et sans raison apparente. On dirait un déluge total. Des commissions différentes y viennent étudier ce phénomène. Parmi les enfants de cet internat se trouve la fille de l’écrivain Victor Banev qui entreprend ses recherches visant à mettre au clair le destin de tous ces enfants et le sort de l’humanité qui en dépend directement.
On se demande constamment comment ils ont pu tourner tout ça. Un certain hypnotisme naît de cette vision et de cette pensée typiquement russe où l'on s'interroge entre deux pédalages et où une ampoule qui s'éteint ne signifie pas moins que la fin. C'est évidemment un peu plombant et ça a toutes les chances de gâcher votre journée face à une oeuvre ouverte où le peu d'espoir entretenu reste finalement ambigü à chaque fois. Mais les images sont bluffantes, constamment sépia, avec quelques passages bleutés ou bien en couleurs réelles (par exemple le moment précis de la catastrophe, comme si les couleurs avaient désertées le monde en même temps que l'espérance) avec un souci du détail qui vous achèvera certainement (même les chiens ont des masques à gaz...). Les petits bonheurs deviennent donc rares et il faut les cultiver à la lumière (déclinante) d'un monde déjà en décomposition (très belle scène "du sapin" de Noël) semble nous dire le film en avertissement à notre propre future fin. On peut d'ailleurs probablement voir dans les lettres du héros à son fils, un moyen de subsister autant qu'une critique de ce monde dévastée et la nostalgie constante du monde perdu. Un étrange et remarquable ofni.
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Cette production post-apocalyptique russe des années 80 marquée par un réalisme saisissant est à éviter pour les âmes sensibles. Les autres, foncez !
Cette production post-apocalyptique russe des années 80 marquée par un réalisme saisissant est à éviter pour les âmes sensibles. Les autres, foncez !
L’argument : Après l’apocalypse atomique, les survivants sont condamnés à vivre sous terre, dans les ténèbres. Parmi eux, un ex-nobélisé adresse par la pensée des lettres à son fils qu’il espère encore vivant.
Notre avis : Projeté aux Hallucinations collectives dans le cadre de la carte blanche laissée à Lucile Hadzihalilovic, Lettres d’un homme mort est un film russe post-apocalyptique des années 80. Et pourtant, quand on le voit, ce long métrage paraît intemporel, renforcé par son aspect sépia. Il évoque tout aussi bien les chefs d’oeuvre d’après-guerre Rome ville ouverte ou Allemagne année zéro de Rossellini que le traumatisant Threads de Mick Jackson et La bombe de Peter Watkins. En ce sens, cette réalisation du Russe Konstantin Lopouchanski est même carrément visionnaire puisque la catastrophe de Tchernobyl n’avait pas encore eu lieu, lorsque le tournage s’est achevé.
Lettres d’un homme mort est le journal intime d’un ex prix Nobel adressant des lettres à un fils disparu qu’il croit encore vivant. Cette oeuvre donne une vision déprimante du monde avec une humanité en voie de disparition. Il n’y a qu’à voir la scène d’introduction avec ce plan séquence débutant sur une ampoule qui est alimentée par un système rudimentaire, et une description de ce monde souterrain mettant en avant la saleté des lieux. La bombe a anéanti notre monde, et les rescapés vivent terrés comme des bêtes, dans des bunkers crasseux. Avec peu de moyens, le réalisateur Konstantin Lopouchanski frappe le spectateur par des images très fortes : les rues jonchées de cadavres laissés à l’abandon sous la pluie battante ; des lieux annihilés ; des explosions incessantes. La deliquescence même faite image. Lettres d’un homme mort n’y va pas par quatre chemins dans son ambiance mortifère. Il présente une poignée de gens tentant de survivre mais qui n’ont plus le goût de vivre dans ce monde dévasté et voué à sa perte. Comme l’indique l’un des personnages du film, « j’ai aimé l’humanité. Et je l’aime encore alors qu’elle n’est déjà plus. »
Le pessimisme ambiant est tel que le personnage principal n’évoque plus les jours dans leur durée mais un crépuscule permanent. La musique de Gabriel Fauré rend Lettres d’un homme mort encore plus mélancolique, évoquant un passé révolu qui ne sera plus. Malgré tout, une lueur d’espoir subsiste avec les enfants qui continuent d’aller de l’avant. A noter que le scénario a été écrit par l’auteur de Stalker et de Il est difficile d’être un dieu, adapté récemment en film par Alexeï Guerman qui entretient des liens évidents avec Lettres d’un homme mort.
Voilà sans conteste une œuvre lancinante mais très riche, à découvrir sans plus tarder. Une sortie en DVD ou en blu ray serait amplement méritée.
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