duminică, 3 decembrie 2023







Un film recomandat profesorilor iesiti la pensie

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L'HISTOIRE

Professeur d'université vieillissant, le professeur Faust rumine les regrets d'une vie manquée quand un démon, Méphistophélès, lui apparaît pour lui proposer la richesse et la jeunesse éternelle en échange de son âme. Dans un premier temps réticent, le professeur se laisse amadouer devant le Prince Henri, jeune éphèbe plein de fougue et de passion.

ANALYSE ET CRITIQUE

 

La Seconde Guerre mondiale aura marqué une rupture profonde dans le cinéma de René Clair : lui, qui, trentenaire florissant, avait  connu d’immenses succès dans les années 30 et était reconnu comme l’un des plus grands cinéastes français sinon mondiaux, avait pris en 1939 la direction d’Hollywood, où il avait tourné Ma femme est une sorcière, C’est arrivé demain ou Dix petits Indiens.  Surtout, lors de cet exil américain (1), Clair avait lutté contre le redoutable mode de production local, fignolant son script à l’extrême et limitant les prises pour avoir la garantie du "final cut". Progressivement, il était ainsi devenu un orfèvre du scénario, et avait laissé croître en lui l’idée qu’un film pouvait être considéré comme achevé avant même son tournage, une fois le point final posé sur la dernière feuille. (2) Cette conception du médium cinématographique n’allait pourtant pas tarder à se heurter aux élans contradictoires de la création mondiale : c’est en effet à l’époque qu’émerge le néoréalisme italien, et la Nouvelle Vague française ne tardera pas. Sans forcément réaliser que ses aspirations ne vont pas forcément dans le sens de son temps, Clair s’ancre dans un cinéma de qualité un peu passéiste, dominé par la nostalgie des temps révolus (l’action du Silence est d’or (1947) se situe en 1910, celle des Grandes Manœuvres (1955) en 1913, et Les Belles-de-Nuit (1952) vogue de 1830 à 1789…) et marqué par un mode de fabrication des films méticuleux mais obsolète. Le temps cruel faisant son ouvrage, le nom de René Clair s’effacera des monuments de la grande famille du cinéma français, pour même aujourd’hui devenir parfois l’incarnation d’un cinéma "à l’ancienne", "trop" littéraire, "trop" propre, "trop" académique (3)… Si son cinéma mérite certainement ces qualificatifs, il serait injuste de n’en faire "que" des défauts : ils sont aussi la garantie d’une qualité d’écriture et de production, dont La Beauté du diable est parfaitement emblématique.

 

C’est à Rome que René Clair, à la fin des années 40, peaufine son projet d’une réadaptation du mythe de Faust, en collaboration avec le scénariste Armand Salacrou. Ayant le souci d’orienter son récit vers la fiction romanesque davantage que vers le réalisme poétique qui marquait certains de ses films du début des années 30, Clair crée un pays imaginaire, situe son action à une époque indéfinie et imagine pour les studios de Cinecitta, avec le chef décorateur Léon Barsacq (aux commandes quelques années plus tôt des Enfants du paradis de Marcel Carné), un ensemble sublime de décors excessifs et artificiels, des palais du Prince Henri aux ateliers de production d’or de Méphisto… Evidemment, cette grande théâtralité du cadre de l’action donnera du grain à moudre aux détracteurs du film, mais force est de reconnaître la puissance visuelle dégagée par certains lieux, dont l’artifice contribue à la dimension fantastique du film ; de la même manière, on pourra dénigrer certains effets de lumière ou de fumée plus théâtraux que véritablement cinématographiques, mais limiter la vision du film à ceux-ci présenterait une forme certaine de mauvaise foi. Extrêmement conscient du potentiel de la mise en scène cinématographique, René Clair utilise pleinement celle-ci à des fins narratives, et le film regorge d’astuces visuelles particulièrement ingénieuses : cette grande salle de bal qui se vide par la magie d’un contrechamp ; ces fonds peints qui se substituent l’un à l’autre par un simple effet de lumière ; et toute la séquence du miroir, baroque et géniale. Ce qui constitue l’un des points d’orgue du film fut évidemment l’une des séquences les plus compliquées à tourner (notamment pour ce changement de costume de Gérard Philipe à l’intérieur même d’un plan) mais s’avère de plus extrêmement touchante dans ce qu’elle révèle de la conception quasiment "méliesienne" du cinéma de René Clair : lors de cette séquence, La Beauté du diable retrouve une partie de la magie des origines du cinéma, dans l’émerveillement et le frisson qu’elle parvient à susciter conjointement.

 

Mais puisqu’on parle d’effet spécialLa Beauté du diable repose intégralement sur celui, démesuré et drolatique, que représente Michel Simon. Phénoménal de truculence, Simon se délecte en particulier à composer un Méphistophélès espiègle et menaçant, qui change de voix comme d’humeur, et dévore littéralement l’écran par sa présence de génial cabot. Le tournage ne fut cependant pas simple, et le tempérament du comédien ne fut pas étranger à cette ambiance parfois électrique : à l'époque, sa mère Véronique se meurt en effet, et Simon quitte d’ailleurs régulièrement le plateau pour se rendre à son chevet, à Plan-les-Ouates, en Suisse. Par ailleurs, si le film repose sur les épaules de ses deux "stars", la relation entre deux personnalités aussi radicalement opposées que Gérard Philipe (jeune, cérébral, tourmenté…) et Michel Simon (âgé, spontané, grivois…) s’avère compliquée : d’une nature déjà timide, et par surcroît échaudé par la réputation de briseur de "jeunes premiers" traînée par son partenaire, Philipe se méfie. Il a raison : Simon le regarde de haut, le sourcil circonflexe, et les propos qu’il tiendra plus tard trahissent son mépris pour la jeune gloire montante : « Gérard Philipe ? Un acteur ? Laissez-moi rire ! J’avais l’impression de jouer devant un mur. Il ne se préoccupait que d’une chose : trouver son meilleur profil ! » Philippe s’était par ailleurs rapproché de René Clair, Michel Simon s’agace également de l’attitude du cinéaste dont il admire pourtant profondément l’œuvre : « Tous les jours, Môssieur René Clair de l’Académie Française prenait son thé, le petit doigt en l’air. Et moi, systématiquement, je m’amenais pour dire une grossièreté. Il me détestait. » Si Simon crève l’écran, on peut toutefois trouver que sa performance ironique déséquilibre en partie le film : outre le décalage avec le sérieux romantique et désuet de certains partenaires (Philipe en jeune Faust,  Nicole Besnard en Marguerite…), elle atténue en partie la dimension dramatique du film, dans l’ensemble plutôt grave.

 

Lors de la fameuse séquence du miroir, déjà évoquée plus tôt, on voit en effet le prince Henri devenir un dictateur, errant sur son cheval au milieu des ruines du pays qu’il a asservi. Dans la continuité des thématiques faustiennes autour du libre arbitre, de la cupidité humaine et des méfaits du pouvoir, évoquées de manière assez convenue par le film, René Clair avait pensé cette brève séquence en référence au contexte de peur de l’arme nucléaire, particulièrement présent dans la conscience collective à l’époque. Ainsi écrivait-il : «  Le personnage qu’est Faust s’éclaire étrangement à la lumière de notre époque. Le grand courant d'activité intellectuelle qui poussait les alchimistes à la recherche de la pierre philosophale et des secrets de la matière s'est continué  jusqu'à l'âge des découvertes atomiques. Et nos contemporains ont le privilège d'assister au spectacle étrange d’une humanité qui, ayant vendu son âme à la science, cherche à prévenir la damnation du monde vers laquelle l’entraîne ses propres travaux. » De fait, la sortie du film le 17 mars 1950 sera suivie, deux jours plus tard, par la signature de l’Appel de Stockholm, pétition contre l’armement nucléaire lancée par le Mouvement Mondial des Partisans de la Paix. Ce qui n’était qu’une forme de coïncidence chronologique provoqua finalement une forme de relecture rétrospective du film (paraît-il initiée par Aragon), qui faisait du Faust de René Clair un portrait déguisé de Frédéric Joliot-Curie, leader de ce mouvement anti-militariste. S’il s’agit d’une heureuse concomitance, celle-ci ne doit cependant pas être disproportionnée, et il nous semble tout à fait exagéré de faire du film de René Clair (cinéaste globalement peu engagé) un pamphlet anti-atomique en puissance.

 

Une autre facette importante du scénario nous semble bien plus fondamentale, révélée dans une différence sensible du scénario de Clair et Salacrou avec la version de référence du mythe de Faust : chez Goethe, Méphistophélès initie Faust aux jouissances terrestres, lui donne accès à un savoir infini, et le sert fidèlement jusqu’à la livraison de son âme. Mais contrairement à ce que nous montre le début de La Beauté du Diable, Faust n’y est pas un vieillard épuisé, et le pacte passé avec le démon ne repose pas particulièrement sur le don de la jeunesse éternelle (c’est à travers le personnage de Marguerite que Faust éprouve les joies de l’amour et de la jeunesse). Par ailleurs, dans le film de René Clair, ce n’est qu’une fois que Méphistophélès a fait naître la frustration chez lui, en le privant soudainement de tout ce qu’il lui avait offert, que Faust accepte de signer ce pacte auquel il s’est jusqu’alors toujours refusé. En plus de sa pertinente description de l’insatisfaction humaine (à peine dispose-t-on de quelque chose que l’on envisage ce qu’on pourrait avoir de plus), La Beauté du diable s’enrichit donc d’une composante précieuse autour du rapport de l'homme au temps qui passe, et son irrémédiabilité : c’est bien la jeunesse recouvrée qui attire le vieillissant docteur Faust, d’autant plus quand celle-ci s’incarne à travers la beauté inouïe, fougueuse et fière, de Gérard Philippe - mais aussi la victoire que cette jeunesse ambitieuse représente, au moins en apparence, sur la mort et sur la tragique impermanence de l’existence. Ainsi, comme l’évoque le titre, La Beauté du diable confère au personnage de Faust une indéniable composante charnelle, une aspiration au plaisir qui lui est offerte par la jeunesse et la beauté bien plus que par l’éternité. La belle, la grande, la magnifique idée du film, c’est donc bien ce transfert de caractères, cette inversion des rôles qui voit un démon insolent de jeunesse proposer à un barbu grabataire de devenir aussi beau que lui. Dans ce jeu sur la temporalité, Méphisto donne surtout à Faust l’opportunité de ne pas se contenter du présent : il est un instant magnifique quand Faust se redécouvre jeune, retrouvant son passé et bondissant comme un cabri ; et il en est un autre, ô combien exaltant, dans cette fameuse scène du miroir déjà plusieurs fois mentionnée, lorsque Méphisto offre à Faust - au moins en apparence - l’opportunité, le pouvoir incroyable, de prendre connaissance de son avenir et de dompter ainsi la fatalité.

 

Pour étendre, peut-être de façon un peu tirée par les cheveux, cette relation au temps à l'expérience même du spectateur, il faut tout de même avouer que La Beauté du diable a tendance à plonger celui-ci dans une sorte de torpeur dont on ne sait vraiment si elle est conséquence des pouvoirs infernaux de Méphisto ou si le film présente un vrai problème de rythme (ce que le critique Robert Chazal appelait une « lassitude distinguée ») ; et puis, certaines fulgurances visuelles, un noir et blanc splendide, quelques artifices merveilleux ou la voix de Michel Simon viennent soudainement nous agiter, bousculer notre somnolence, pour inscrire à jamais des images fortes dans notre imaginaire. Parfois considéré comme l’un des rares "classiques" du cinéma fantastique français, La Beauté du Diable n’est probablement pas un film parfait, mais c’est un film beau… à se damner !


(1) Au cours duquel il fut déchu de sa nationalité française par le régime de Vichy.
(2) Clair publia même certains de ses scénarios, à la fin de sa vie, préfacés et commentés, comme s’il s’agissait d’œuvres complètes, indépendantes des films qui en auront été tirés.
(3) Académie Française où René Clair fut élu en 1960, devenant le premier cinéaste à rejoindre les bancs de l’Institut de France.

EN SAVOIR PLUS

La fiche IMDb du film

Par Antoine Royer - le 1 septembre 2011

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12 janvier 2018


La Beauté du diable (1950) de René Clair

La Beauté du diableAu seuil de la mort, le professeur Faust regrette de n’avoir accompli la grande œuvre dont il rêvait. Méphistophélès lui propose une seconde jeunesse et la réussite dans ses recherches. Mais, pour cela, il doit signer un pacte où il accepte de donner son âme…

Film célèbre et célébré du cinéma français, La Beauté du diable est un film qui impressionne beaucoup lorsqu’on le voit très jeune et laisse alors un souvenir bien enraciné dans nos esprits. Le revoir bien plus tard ne procure pas obligatoirement les mêmes émois. Ce n’est pas tant le fait que René Clair ait adapté la légende créée par Goethe pour en faire une allégorie de la menace nucléaire qui plane sur le monde de l’après-guerre qui pose problème. C’est plutôt le fait que rien ne semble fonctionner. Dès lors, tout paraît assez artificiel et l’ensemble se situe presque sur le ton de la farce. Michel Simon et Gérard Philipe ne s’entendait pas et cela se sent. Savaient-ils qu’ils jouaient dans le même film ? Michel Simon tire son épingle du jeu par la richesse de son jeu et ses envolées alors que Gérard Philipe reste assez terne. Quelques scènes sauvent l’ensemble comme la très belle (et délicate à réaliser) scène du miroir.

Elle: –

Lui : 3 étoiles


Acteurs: Michel Simon, Gérard Philipe, Nicole Besnard, Simone Valère, Carlo Ninchi

Voir la fiche du film et la filmographie de René Clair sur le site IMDB.


Voir les autres films de René Clair chroniqués sur ce blog…


Voir les livres sur René Clair…


Remarques :

* La Beauté du diable est une production franco-italienne, tournée à Cinecittà.

* Le scénario et les dialogues ont été écrits par René Clair et Armand Salacrou.


La Beauté du diable

Gérard Philipe et Michel Simon dans La Beauté du diable de René Clair.


Principales adaptations du mythe de Faust :

– Faust et Marguerite de Georges Méliès (1897)

– La Damnation du Docteur Faust de Georges Méliès (1904)

– Faust de F.W. Murnau (1926)

– La beauté du diable de René Clair (1950) avec Gérard Philipe et Michel Simon

– Marguerite de la nuit de Claude Autant-Lara (1955) avec Michèle Morgan et Yves Montand

– Doctor Faustus de Richard Burton et Nevill Coghill (1967) avec Richard Burton et Elizabeth Taylor

– Faust d’Alexandre Sokurov (2011)


Parmi les adaptations du mythe de Faust, il ne faut pas omettre « Marguerite de la nuit » réalisé en 1955 par Claude Autant-Lara d’après le livre de Pierre Mac Orlan. L’histoire se déroule dans le Paris des Années folles filmé dans de superbes décors expressionnistes. C’est Michèle Morgan qui joue le personnage de Marguerite et Yves Montand est Monsieur Léon alias Méphisto…

 

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La Beauté du Diable (1950) de René Clair
19 avril 2011

La Beauté du Diable (1950) de René Clair

"Ne m'accable pas, Lucifer, les hommes sont plus cruels que l'Enfer."

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Sacré Michel Simon qui pensait se jouer du jeune, beau et talentueux Gérard Philipe et s'est pris un méchant retour de bâton. C'est peu de dire que le Michel se démène comme un beau diable (après, j'arrête, promis) pour marquer de sa griffe cette version de Faust : roulant des yeux, jouant de sa voix de fausset grinçante puis allant chercher au fond de lui les accents les plus graves et caverneux, gesticulant à l'envi, ricanant comme Jean-Pierre Pernaut après la vision d'un sujet sur la fabrication de sabots, il s'en donne à cœur joie pour rester inoubliable. Gérard Philipe doit se contenter, dans un premier temps, d'imiter le maître - le passage du vieux Faust au Faust jeune - avant de pouvoir voler des ses propres petites ailes, en incarnant une jeunesse fougueuse, enamourée... puis désespérée... Bien aimé au départ, lorsque le jeune Faust se retrouve chassé de partout "n'étant point en règle", l'attitude protectrice et pleine de compassion de Marguerite, femme de cirque et gitane : c'est elle qui va le cacher de la police, prendre sa défense, le traiter humainement, sans même savoir que soixante ans plus tard, elle se retrouverait à sa place (un film politique qui s'ignore, c'est indéniable). Que dire sinon de ce petit classique du cinéma français qui étonne de bout en bout par le côté grandiose de ses décors - tourné à Cinécittà ?!, ah ben oui, rien d'étonnant ; qu'il s'agisse des immenses salles du palais, de l'incroyable atelier d’alchimiste de Faust ou des petites rues de la ville filmées la nuit tombée, il faut bien reconnaître qu'on en prend plein les yeux à ce niveau-là ; cela compense d'une certaine façon les maigres effets spéciaux à chaque fois que Lucifer est convoqué : un jeu de lumière digne d'une discothèque de village et de gros écran de fumée un peu cache-misère qui rappellent, au mieux, une soirée mousse - c'est un peu maigre. On se montrera en revanche plus satisfait par cette séquence au départ (le petit jeu avec les deux Michel Simon) ainsi que par la mise en scène très fluide lors de toute la partie "futuriste" - le destin de Faust - vue dans le miroir... Les jeux sur la lumière et sur les ombres demeurent également assez réussis, notamment à chaque fois que Méphisto exauce un voeu de Faust.

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Le récit est plutôt malin (voilà que cela recommence...) en cela qu'il garde quelques grandes "idées" de la version de Goethe (le scientifique qui sent qu'il est passé à côté de l'essentiel dans sa vie ; l'amour pour Marguerite puis celui pour la princesse ; la possibilité pour Marguerite, jetée en prison, de vendre son âla_beaute_du_diable_16_03_1950_7_gme et le refus de celle-ci) tout en se permettant une très large liberté ; bien aimé en particulier ce long travail de fond de Méphisto avant que Faust consente à vendre son âme (il résiste pendant les deux-tiers du film avant de bêtement céder - le fait de faire "passer la réalité pour un rêve" est également plutôt bien vu). Un autre passage est également assez croustillant (ça sent la guerre froide mes amis, si, si) lorsque Faust présente ses futures inventions au Prince et que Méphisto y va de son petit commentaire caustique pour motiver le souverain : toutes ces différentes avancées scientifiques peuvent avoir une application militaire (et annihiler l'adversaire) et notre Diable, en évoquant cette possibilité, d'être en terrain conquis avec le prince... pendant que Faust, lui, s'emballe au nom du progrès... Gérard Philipe pourrait-il finir par être damné, comment est-ce possible ? Clair joue forcément la carte du happy end mais en proposant un petit bonheur basique et tout mignon : vivre d'amour, d'eau fraîche et de voyages, nos tourtereaux partant dans une petite roulotte sur les routes de France... Hein, oui, bon les temps ont changé, indéniablement, ce ne serait  plus envisageable à notre époque (Vos papiers s'il vous plaît, merci. Docteur Faust ? Ouais c'est ça, fous-toi de moi en plus : c'est moi qui vais t'envoyer en Enfer, mon frère, dans le premier charter...) Clair...

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LA BEAUTÉ DU DIABLE

René Clair

 

40 CRITIQUES SPECTATEURS

 

 

5,0 Publiée le 10 novembre 2013

 

Chef d'œuvre incontesté du cinéma français, La Beauté du Diable revisite le mythe de Faust, avec le talent de René Clair et le génie de Michel Simon et Gérard Philippe, qui échangent "diaboliquement" leur rôle .

 

Je l'ai vu à la télé tout petit, cela m'a énormément marqué ! Même si je ne l'ai guère revu beaucoup de fois, je l'ai toujours dans ma vidéothèque! Du vrai cinéma injustement oublié aujourd'hui et qui vaut largement toutes les daubes actuelles .

 

 

3,0 Publiée le 27 janvier 2017

 

La Beauté du diable est considérée comme un classique du cinéma français d’après-guerre, et un des grands films de René Clair. Sincèrement, plutôt enthousiaste au début, le film m’apparait au final assez moyen. Plutôt pas mal, mais moyen malgré tout.

 

La faute d’abord à une histoire qui peine à avancer. On évolue un peu dans la ouate avec ce film qui manque de scènes vraiment forte, et qui distille un récit à la narration lente, avec l’impression de séquences qui trainent en longueur, spécialement dans la deuxième partie du film. Toutes les scènes qui tournent autour de Simone Valère, et plus largement de la romance de Gérard Philipe sont longues, et manquent de vie. On ne ressent pas franchement l’histoire d’amour, et j’ai eu le sentiment parfois d’un film très ciselé qui, comme bien des films comme cela, peine à laisser passer la flamboyance des sentiments et la fureur baroquisante de ce qui se trame. La Beauté du diable est donc un film appliqué, qui se laisse suivre, mais aux dialogues un peu théâtraux, et surtout qui mise beaucoup sur le didactisme des échanges et bien moins sur l’image pour dire les choses. C’est assez dommage pour cette relecture du mythe de Faust.

 

D’autant que l’image est travaillée, mais c’est vrai qu’elle n’apporte pas grand-chose au récit. De beaux décors, un noir et blanc soigné, des effets visuels discrets mais convaincants, René Clair livre un film carré et appliqué, avec une mise en scène solide mais toujours touchée un peu par son manque de vivacité. Les scènes de danse, le transport des sentiments, et même certains moments clés comme la première apparition de Méphistophélès, tout cela est filmé un peu trop platement par René Clair. Si on peut difficilement trouver à redire d’un point de vue technique, ce n’est pas spécialement imaginatif ou audacieux. Il y a quelques exceptions, celle où Gérard Philipe découvre son avenir par exemple.

 

Le casting est bon. Gérard Philipe et Michel Simon, voilà un face à face surprenant, et en mesure de faire des étincelles. Gérard Philipe forme un duo convaincant avec Simone Valère, autre jeune première charmante, et je dirai qu’ils collent bien à l’imagerie romantique que l’on se fait de Faust, et que semble induire ici les décors. Michel Simon est très bon aussi, c’est un acteur talentueux et toujours imposant, mais à la limite il tranche un peu avec l’approche du film. Comme pas mal d’acteurs à la truculence relativement écrasante, je pense par exemple à Louis de Funès, leur jeu peut être aussi positif pour un film que négatif si le métrage n’a cure de cette truculence. J’ai le sentiment que dans l’univers très appliqué, soigné et maitrisé de René Clair, Michel Simon en fait un peu trop et apporte parfois une forme de comique, volontaire ou non.

 

Maintenant, ce serait exagéré de dire qu’il n’est pas bon, et au contraire certains trouveront même qu’il apporte un soupçon de cette verve qui manque par ailleurs au film de Clair. J’aurai préféré que Simon ne soit pas le seul à la porter.

 

La bande son est bonne, mais il n’y a pas beaucoup plus de commentaire à faire la concernant.

 

Je conclurai en saluant un film élégant, mais auquel René Clair a eu du mal à imposer une réelle profondeur, une réelle force. La dramatisation reste un peu ténue l’histoire d’amour n’a pas un relief particulier, et le côté théâtral revendiqué et audible dans les dialogues par exemple, n’aide pas vraiment à donner du volume au métrage. Reste une bande agréable à suivre et visuellement peu critiquable, mais ce n’est pas un pilier comme je l’imaginais. 3.

 

 

3,5 Publiée le 21 septembre 2012

 

Le mythe de Faust revisité par René Clair est bien étranger à la vision dantesque livrée en 1926 par Murnau. On est plus proche dans l’imagerie du « Docteur Jekyll and Mister Hyde » de Victor Fleming (1941). Plus que d'assister à une nouvelle variation sur le thème éternel du combat intérieur qui tourmente chaque homme, on a le sentiment que c’est la confrontation entre la truculence de Michel Simon et la jeunesse insolente de Gérard Philippe qui intéressa René Clair. Michel Simon ne s’y était d'ailleurs pas trompé dont les rapports avec son confrère furent pour le moins distants. L’ambiance féerique crée par Clair a mal passé les ans et prend souvent le pas sur l’attention portée au scénario un peu répétitif et sans trop de consistance. C’est donc bien comme le souhaitait sans doute René Clair le jeu des acteurs qui suscite notre intérêt. Simon cabotin en diable , le mot est bien choisi, s’en donne à cœur joie montrant toute la variété de son jeu et notamment celle de son registre vocal et gestuel. Philippe tour à tour enjoué ou angoissé de son devenir, montre qu’il tenait une place à part dans le cinéma français qui n'a jamais été réellement comblée depuis sa mort prématurée. Un cinéma de son époque qui n'a pas pu acquérir le statut d'universalité et d'intemporalité de celui d'un Carné ou d'un Renoir voir d'un Grémillon.

 

 

5,0 Publiée le 22 août 2014

 

Un excellent film fantastique français. Gerard Philippe joue à la fois Méphistophélès jeune et Henri Faust jeune. Michel joue à la fois Méphistophélès vieux et Henri Faust vieux. Le Diable peut prendre toutes les apparences. La jeunesse de Henri Faust est la beauté du diable.Un chef d'oeuvre.

 

 

5,0 Publiée le 14 juin 2012

 

Grandiose, intemporel, poétique, diabolique. Je vends mon âme immédiatement. Mon film français préféré, du grand art. Mon père m'a fais découvrir ce film quand j'avais 10-12 ans, 15 ans plus tard j'y suis toujours accro et en suis au moins à mon 100 visionnage avec la même admiration que la première fois que mes yeux ont posés leur regard sur cette merveille !

 

 

3,5 Publiée le 9 mars 2017

 

Le thème de Faust revisité par ce grand cinéaste qu'est René Clair. Et si l'ensemble n'est forcément pas à la hauteur du chef--d'oeuvre de F.W.Murnau, il faut tout de même reconnaître qu'il est bourré de qualités et que l'on passe un excellent moment de cinéma. Il y a une bonne dose d'humour, Michel Simon et Gérard Philipe sont excellents, la photographie et les décors sont magnifiques et la mise en scène offre de très beaux moments - notamment celle où l'on voit le personnage de Gérard Philipe qui regarde son avenir à travers un miroir.

 

 

2,0 Publiée le 8 janvier 2016

 

Beaucoup trop théâtrale, à la limite du supportable. On sent dialogues souvent récités, les acteurs adoptent des attitudes dignes des grands films du muet, le film a vécu..........

 

 

3,5 Publiée le 7 janvier 2013

 

Un très beau classique à la mesure de sa réputation...une grande réussite du cinéma Français fantastique !!!

 

 

3,5 Publiée le 9 avril 2013

 

Ce face-à-face entre Gérard Philippe et Michel Simon vaut le coup d'oeil. La finesse des dialogues eT l'excellence du jeu sont saisissants. L'histoire a parfois un côté un petit peu trop théâtral, malgré ça on reste fasciné du début à la fin.

 

 

4,0 Publiée le 5 juin 2017

 

Que ne ferions-nous pas pour retrouver un peu de jeunesse ? et une vie plus facile libéré des contraintes financières ? Tout peut etre remis en question, quel est le sens de la vie ? Le film de René Clair séduit par sa grande ambition formelle, sa dimension fantastique et par les thèmes qu'il aborde, thèmes qu'il ne traite qu'en surface, dépassé par les questions qu'il soulève. Reste l'affrontement mémorable de Gérard Philippe tourmenté et d'un Michel Simon rigolard

 

 

4,0 Publiée le 9 avril 2011

 

Une brillante adaptation du mythe de Fraust portée par deux acteurs au sommet de leur Art.

 

 

5,0 Publiée le 29 janvier 2013

 

Masterpiece,Masterpiece,Masterpiece, il n'y a pas d'autres mots pour dire que ce monument du cinéma est l'un des plus grands classiques du patrimoine français réalisé par l'un des plus grands cinéastes avec Jean Renoir,Marcel Carné,René Clément,Henry-George Clouzo,Denis de la Patelière,Christian Jacques,Maurice Tourneur et bien d'autres, depuis la création du 7ème Art d'avant guerre,René Clair a tout inventé du cinéma , il faisait parti des pionniers de l'age d'or du cinéma français.Il était l'un des meilleurs de tout les temps.La Beauté du Diable est sans doute avec la version du réalisateur allemand d'avant guerre de Friedrich Wilhem Murnau,Faust,une légende allemande avec l’immense acteur acteur de "L'Ange Bleu",Emil Janing l'une des deux meilleurs adaptations entre le diable Mephisto et Faust.Ce film fut tourné complétement en Italie à Rome proche du Vatican dans des décors incroyable de vestiges des vieux quartiers de la Capitale.La mise en scène est d'une incroyable audace pour son époque avec peu d'effet spéciaux,tout est dans la manière de se servir d'un plateau et d'une camera,regardez le travail extraordinaire de René Clair avec sa camera infiltrant à travers un miroir dans une pièce éclairé,un travail d'orfèvrerie par ce grand cinéaste.ce drame fantastique ne s'arrête pas seulement là,sans l’interprétation de ses deux acteurs principaux,les immenses stars françaises Michel Simon et Gerard Philipe qui à tour de rôles dans des numéros troublants où chacun des deux monstres sacrés se donneront la réplique dans ceux de Mephisto et de Faust.Pourtant derrière les caméra le tournage était très difficile,Gerard Philipe ne voulait pas jouer dans ce film,il se prenait pour un arrogant,et René clair le traiter de" petit con" ,mais les deux hommes par la suite vont devenir les deux meilleurs amis du monde,tandis que Michel Simon détestait exécrablement Gerard Philippe à cause de sa beauté,il dira même plus tard en parlant de lui,qu'il avait jamais vu un acteur aussi nul ,mais rassurez vous ce n'est pas la première fois que Simon dira cela à un acteur,il le fera à Jean Gabin,Louis Jouvet,Jean louis Barreau etc..etc,c'était sa manière de provoquer et d'agacer tout le monde sur un plateau,mais il savait qu'il avait en face de lui des grands acteurs.(la suite dans Notrecinema.com sous le pseudonyme jamesbond)

 

 

5,0 Publiée le 1 octobre 2013

 

"La beauté du diable" est une interprétation à la fois drôle et sérieuse du mythe de Faust. Le film est resté étonnamment moderne malgré son grand âge. On reste impressionné par la prestation des deux acteurs principaux, monstres sacrés - à juste titre - du cinéma français : Gérard Philipe et Michel Simon.

 

 

5,0 Publiée le 20 janvier 2015

 

Attention, casque lourd et lunettes de soleil s'imposent pour découvrir ce film français particulièrement surprenant dans son style et son genre. Deux pointures flamboyantes se disputent les rôles principaux afin de dépoussiérer avec talent "la légende de Faust" Le visage marqué mais incroyablement expressif de Michel Simon donne à Méphistophélès sa plus belle apparition sur le grand écran, tandis que l'angélisme juvénile de Gérard Philippe amoureux, nous renvoie à cette seconde chance que nous aimerions avoir lorsque les décennies commencent à nous peser. Brillant, académique mais généreux, techniquement sans reproche pour l'époque de la réalisation, nous avons là une des perles du cinéma Hexagonal.

 

                              

2,5 Publiée le 5 juin 2008

 

Le jeu est bien trop classique.

 

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LA BEAUTÉ DU DIABLE

 

3,5 Publiée le 17 mars 2022

 

La Beauté du diable est un joli film de René Clair qui reprend à son compte le mythe de Faust. Le duo d'acteurs Michel Simon / Gérard Philipe fonctionne parfaitement bien que le plus âgé des deux ne voyait que dans le plus jeune, un acteur de la nouveau génération engagé davantage pour son physique que ses talents de comédien.

 

A savoir aussi que lors d'un dîner pour faire connaissance, le réalisateur et Gérard Philipe ne s'apprécièrent guère pourtant faute de temps pour choisir un autre acteur, le cinéaste se résolut à le faire tourner. Et ce fut le début d'une belle amitié, devenant ainsi son acteur fétiche sur ses films suivants. René Clair lors du décès de l'acteur, lui ferma les yeux après son dernier soupir.

 

Mais revenons sur le film, c'est donc un joli film assez joyeux avec un ton par moment facétieux, les décors sont d'une grande beauté (le tournage eut lieu dans les studios de Cinecittà), c'est réalisé avec soin par contre j'aurais souhaité plus de noirceur et de mystère dans cette histoire de jeunesse éternelle.

 

Par contre pour un vieux film, l'ensemble supporte sans souci le cap des années contrairement à d'autres films des années 50 ayant un style plus daté. Il y a juste parfois un flottement dans le rythme, certains passages sont plus intenses que d'autres.

 

En bref, du joli cinéma français qui explore avec élégance le fantastique avec un côté onirique bienvenu (de manière peut-être un peu trop sobre).

 

 

5,0 Publiée le 28 janvier 2021

 

Un petit chef d'oeuvre des années 50, remarquablement joué, surtout Michel Simon, grand et explosif dans le final ! J'ai beaucoup aimé le scénario, son déroulé et les divers possibilités offertes par Méphistophélès. Il y a plusieurs scénarios en un, de nombreux traits de personnages, de belles astuces d'effets spéciaux et d'excellents jeux d'acteurs et de tonalité. A découvrir, une oeuvre intemporelle !

 

3,5 Publiée le 12 mars 2022

 

René Clair revisite le mythe de Faust à travers cette comédie machiavélique pleine de charme et d’humour, aux décors magnifiques, portée par le face à face réjouissant entre Michel Simon et Gérard Philipe. 3,25

 

 

5,0 Publiée le 19 juin 2023

 

J'ai été hypnotiser par ce combat entre le bien et le mal, la bonne conscience contre le diable, dirigé magistralement par le cinéaste René Clair que je ne connaissais pas ! Un film d'époque, de sa sortie en salles en 1950 et celle de l'histoire du 19ème Siècle, un académicien se voit suivre et harceler par le diable qu'il ne voit que lui seul pour sa bonté. L'homme de Lucifer lui offre le corps d'un garçon beau et l'autre s'emparant du corps du bon vieux gentil. Le diable le pousse à faire des choses pas biens et l'aura tout le temps derrière lui. La première chose qui me frappe, c'est la virtuosité et l'inventivité de la mise en scène d'un film Français de cette période là qui magnifie l'écran dans le genre fantastique et c'est réussit. La deuxième chose, c'est la formidable interprétation des deux personnages principaux, deux grands comédiens, Michel Simon grandiose tout comme Gérard Philipe, ils s'epaulent bien dans l'affrontement et c'est remarquable. Un chef d'œuvre du cinéma Français d'autrefois qui est une sacrée surprise.

 

4,0 Publiée le 19 avril 2013

 

René Clair adapte le mythe de Faust et l'arrange à la sauce "réalisme poétique" de l'époque. Le résultat est saisissant et fonctionne à merveille, d'abord et surtout parce qu'il a su confier les deux rôles principaux à des pointures : Michel Simon est parfait en Méphistophélès, tour à tour gentil, guilleret et menaçant face à un Gérard Philipe qui ne cesse de découvrir combien il se fait manipuler. Cette rencontre fait des étincelles et René Clair sait créer l'atmosphère idéale (à grand renfort de superbes décors et d'un éclairage très travaillé) pour immerger le spectateur dans son histoire. De manipulation en manipulation en passant par les échanges de corps, "La Beauté du Diable" ne cesse de surprendre et montre bien l'inventivité du cinéma français.

 

 

4,5 Publiée le 12 juin 2012

 

« Même le pire des mendiants possède une âme »

 

 

La beauté du diable est un très bel essai intemporel sur l'impossibilité de découvrir la véritable nature des choses ceci forçant un esprit éreinté par l'étude à faire machine arrière en se réfugiant dans une éternelle jeunesse n'apportant que cupidités et jouissances éphémères.

 

 

Le mythe est éternel. Une vie se passe à tenter de comprendre le mécanisme de l'univers pendant que la perversité et la convoitise n'en peuvent plus de sommeiller.

 

 

L'homme n'est et ne sera jamais autre chose qu'une machine sensitive toujours prête à consumer les plus belles motivations qu'elles soient culturelles ou scientifiques.

 

 

A la moindre tentation tout se fragilise malgré un mécanisme d'auto-défense dans un premier temps performant mais condamné à disparaître.

 

 

Le professeur Faust d’abord réticent se laisse griser par un pouvoir exercé sur des êtres fragiles de tous bords, manipulés comme des marionnettes divertissant un envoyé du malin insensible et procédurier déchaîné et irrespectueux devant une meute versatile et inconsistante.

 

 

Faust comprend rapidement que ce que l'on désire avidement ne peut être qu'une poire pour la soif privée de long terme, gommant la véritable nature d'un individu privé de la découverte de la chose en soi .

 

 

La beauté du diable est un film étonnant dont le contenu d'une modernité effarante montre qu'au fil du temps l'homme tout en tentant de se fabriquer un esprit reste potentiellement sous l'emprise des plaisirs terrestres et de leurs conséquences.

 

 

Un opus révélateur sur nos besoins jouissifs toujours sur le point d'anéantir le plaisir d'apprendre même si ce que l'on découvre ne reste que subjectif.

 

5,0 Publiée le 15 février 2022

 

très très bon film classique. histoire d'un professeur qui se fait voler sa vie par le diable, il devras se batte pour la récupérer et ainci mettre fin au cauchemar, il devra se battre contre le diable.

 

 

4,0 Publiée le 7 avril 2011

 

Un style moins simple, plus composite qu’il n’en a l’air : il est réducteur de n‘y voir qu‘une continuation du réalisme poétique des années 30, même si, à l‘évidence c‘est la source essentielle d‘inspiration. Le début commence comme du merveilleux parodique, la suite plutôt comme un conte de fées, la fin ressemble à un conte philosophique noir, avec quelque chose du roman gothique. Tout le génie de Michel Simon est de savoir parfaitement accompagner ces inflexions, en passant de la truculence au sardonique, et même à la cruauté. La très belle idée du scénario est d’instituer un jeu de dédoublement et d’identification entre Faust et Méphistophélès, les deux personnages intervertissant leur physique Celui-ci devient la part démoniaque du professeur Faust, qui incarne lui-même le coté savant perverti du démon. La marque de l’époque est dans l’allusion cryptée mais évidente au péril atomique, dans la séquence finale. Il y a quelques lourdeurs conventionnelles (la musique, les chœurs de la fin) et des séquences un peu trop étirées, il est par contre difficile de ne pas être impressionné par la beauté plastique des décors et de la photo.

 

 

4,0 Publiée le 10 juillet 2012

 

L'une des énième adaptation de l'oeuvre de Goethe, La beauté du diable ne s'inscrit définitivement pas dans la catégorie de celle qui ont pris l'eau. Restant assez fidèle à l'oeuvre initial, le film de René Clair n'en oublie pas de faire dans l'originalité, commençant son oeuvre avec beaucoup de force, sur une voix-off d'un acteur français à la phonation assez particulière, agréable et séduisante, représentant tout à fait la voix que l'on pourrait attendre d'un personnage représentant le diable. La suite n'en est que plus satisfaisante, offrant de très belles idées de mise en scène, ne tombant jamais dans les filets que pouvait tendre cette adapatation d'une oeuvre difficile, c'est l'aspect novateur du réalisteur qui domine (la séquence avec le miroir observé par Gérard Philippe, lui dévoilant sous ses yeux l'épilogue entier de sa vie, jusqu'à son issue fatale, est plutôt captivante et impressionnante). La musique assez imposante et tonitruante apporte elle aussi beaucoup, mais c'est les acteurs qui se taillent la plus belle part d'admiration, le duo Gérard Philippe/Michel Simon fonctionne à merveille, l'un étant aussi plantureux et talentueux que l'autre, et interprétant avec crédibilité les deux facettes de leurs personnages, tantôt c'est Gérard Philippe qui nous fait frissoner en Méphistophélés, et nous attendrit en Faust, puis Michel Simon reprend la main, nous inquiète et nous terrifie littéralement en Méphistophélés (un rôle lui allant comme un gant) tantôt il nous implore la compassion et la pitié en Faust, viellard proche de la mort. Un bon film français, intéressant tant dans sa forme que dans son fond,, inventif dans sa mise en scène, singulier dans son récit, et qui ne tombe à aucun moment dans le cliché ou le baclé.

 

 

4,0 Publiée le 21 septembre 2014

 

Etrange adaptation du Faust de Goeth,cette œuvre milite pour une simplicité des choses, de la vérité (de la Vérité ?) en montrant comment la richesse qu'elle soit de parure et d'or ou constituée de tas de billets (qui ne plaisent pas au prince !) sont des illusions inspirées par le diable ici ou tout simplement par notre aveuglement dans la réalité. La place de la femme, des femmes, tantôt mépris fascinant tantôt salut de l'âme, est magnifique scénarisée. Les symboles sont simples mais vont droit au cœur. Un film qui questionne aussi le savoir dans les livres qui est utile mais finalement mort alors que Mephisto propose à Faust de "revivre" la pratique et de réapprendre en (re)vivant son vécu et en empruntant un autre chemin. Qui se prend au jeu de qui et qui se prend à son propre jeu ? L'âme humaine peut elle surpasser ses propres errements ? Un film intéressant à voir en ces temps de troubles matérialistes de remise en question spirituelle.

 

 

4,0 Publiée le 7 novembre 2009

 

Succès en son temps, La Beauté du Diable de René Clair revisitait le mythe de Faust avec un mélange de premier et second degré, servi par une mise en scène oscillant entre lyrisme et vaudivellesque, qui rend le film étonnement moderne, loin de tout académisme (....)

 

4,0 Publiée le 21 août 2017

 

Une adaptation du mythe de Faust aussi astucieuse que brillante avec deux acteurs juste parfaits à savoir Gérard Philippe et aussi (et surtout) Michel Simon qui dévore l'écran avec voracité en génial cabotin.

 

4,0 Publiée le 27 avril 2019

 

Cette variante du mythe de Faust date de 1949/1950, une époque où la bombe atomique a été utilisée et où l’utilisation de la science suscite des inquiétudes. René Clair insiste sur la capacité démoniaque d’exploiter l’énergie formidable dans le moindre grain de matière. « Transformer le monde grâce à la science voilà le but suprême ».

 

Contrairement au mythe originel Mephisto n’obtient pas d’emblée la signature de Faust. Ce dernier obtient un essai.

 

L’utilisation de la lumière frappe comme dans le cinéma expressionniste.

 

Le passage du plan moyen au gros plan n’est jamais gratuit.

 

Mephisto se retrouve souvent dans la profondeur de champ tirant les ficelles.

 

L’utilisation du miroir pour voir le futur et les trucages simples donnent une fluidité à la mise en scène qui ne tombe pas dans le kitsch.

 

C’est bien sûr le duel d’acteurs Michel Simon/Gérard Philippe qui domine la distribution. L’éclairage du visage de Gérard Philippe sculpte ses traits juvéniles alors que les modulations de la voix de Michel Simon donne à Méphistophélès toute l’ambiguïté nécessaire.

 

Coproduction franco-italienne tournée à Cinecitá, les décors sont très italiens : fontaine, campanile dans le lointain...

 

Finalement Faust renoncera au futur de destruction promis par la puissance de l’atome et le destin de Mephisto est tout à fait différent du mythe de Gœuthe.

 

L’année de sortie du film est lancé l’appel de Stockholm, mouvement pacifiste organisé en sous-main par l’URSS que les protagonistes du film vont signer.

 

5,0 Publiée le 26 février 2018

 

La vie et l'amour éternelle, l'argent facile, la puissance, le pacte avec le diable, autant de vices qui attirent tous les hommes, même le plus grand des scientifiques. Et ce film met en scène cet homme.

 

"L'enfer est sur la Terre" affirme même Méphistophélès.

 

Ce film est une lutte entre le bien et le mal comme en témoigne la mise en scène des dernières images avec les statues des anges face à la fumée noire des enfers.

 

René Claire signe un film noir en adaptant la damnation de Faust

 

3,0 Publiée le 11 février 2022

 

Le mythe de Faust revisité mais que le jeu et les mimiques de Michel Simon rendent finalement plus comique que réellement fantastique.

 

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3,5 Publiée le 30 juillet 2011

 

Un tres bon film fantastique français portant un regard critique tout en étant comique sur l homme son orgueil et son avidité

 

2,5 Publiée le 8 juin 2012

 

film qui parait daté maintenant , reste l’interprétation de deux monstres sacrés qui nous emballent.

 

3,5 Publiée le 2 mars 2021

 

Conte philosophique tiré du Faust de Goethe. Acteurs excellents, scénario d’équilibriste souligné par de bons dialogues. Ainsi Méphisto: « Ta science est juste bonne à mesurer ton ignorance » ou « L’enfer est moins cruel que les hommes... »

 

4,0 Publiée le 25 avril 2020

 

Un film de René Clair très intéressant qui reprend à merveille le thème de Faust. Tous les thèmes classiques de la tragi-comédie sont respectés, haute extraction des personnages, des rebondissements (plutôt bien aménagés, encore que la fin ait des longueurs regrettables) et même le dénouement heureux, toutefois plus suggéré que montré, ce qui n'est pas plus mal et relève la saveur du film. Les motifs faustiens sont également tous présents, pour notre plus grand plaisir : le pacte, la duperie, le besoin d'être aimé... La distribution est bonne et, même si Michel Simon surjoue souvent, ses expressions et sa présence donnent une atmosphère intéressante au film et un relief quelque peu comique, voire exubérante, au personnage de Mephisto, Gérard Philippe est, quant à lui, impeccable. Je regrette, néanmoins, le caractère lisse des protagonistes : si l'âme de Faust est bien mise dans le corps d'un jeune âme, je peux concevoir que le don de la jeunesse le change et que l'amour soit son suprême bonheur (thème en soi convenu, mais vraisemblable), mais je ne peux imaginer que les années qu'il a consacrées à la science disparaissent ainsi et qu'il ne voit, dans toutes ses recherches, qu'un moyen de flatter sa vanité. Même si son repentir est réel, au point d'en braver le destin, comment un homme de ce savoir peut-il ainsi se laisser entraîner, au surplus par l'être qu'il exècre le plus... j'ai peine à le croire, et cela gâche mon plaisir, de penser que l'avidité de la connaissance, même alchimique, ne soit jamais une fin en soi. Je regrette également une deuxième moitié de film longuette et traînarde, qui perd autant en esprit qu'en humour, même si le film reste de très bonne facture.

 

 

5,0 Publiée le 19 avril 2012

 

HAAAA Michel Simon, si je pouvais t'invoquer pour venir "habiter" certains de nos jeunes acteurs...

 

J'étais tout jeune la première fois, j'ai été très impressionné. On a tendance à enjoliver ses souvenirs de jeunesse, mais là NON, vous êtes MONUMENTAL. Même, si l'ambiance générale du film fait très désuète de nos jours, votre jeu d'acteur lui n'a pas une ride.

 

4,0 Publiée le 29 septembre 2006

La seconde carrière de René Clair, dont ses oeuvres étaient empreinte d'une certaine mélancolie. Un très bon film, avec d'autant plus la performance grandiose de Gerard Philipe et Michel Simon dans des doubles rôles.

 

4,0 Publiée le 18 octobre 2009

 

La beauté du diable est un de ces classiques particulièrement réussi où le ton est parfait chez chacun des acteurs et l'histoire très bien menée ; Un vieux classique dont on aurait tort de se priver.

 

5,0 Publiée le 16 août 2010

 

Deux grands du cinéma sur un thème intemporel.

 

Faust n'a qu'à bien se tenir.

 

Conte philosophique à consommer sans modération.

 

4,0 Publiée le 16 novembre 2006

 

La première scène du film est superbe : on voit Gérard Philippe-Méphisto avec deux mèches en forme de cornes pousser un petit rire en direction de Michel Simon. La mise en scène du film ainsi que le montage sont assez modernes et bien faits. En revanche, le jeu d'acteurs est souvent assez ringard et donne m'impression de venir directement du théâtre antique. Gérard Philippe et Michel Simon montrent tout au long du film leur grand talent et leur jeu du chat et de la souris est excellent. Au final, seulement trois étoiles à cause du jeu d'acteurs un peu raté et surtout car j'aurais aimé qu'un des thèmes du film, "La vie n'est qu'illusion", soit nettement plus développé.

 

4,5 Publiée le 29 octobre 2012

 

un michel simon qui campe un mephistopheles rabelaisien à souhait ! magnifique

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LA BEAUTE DU DIABLE (1949)

Posté le 19 mars 2013

LA BEAUTE DU DIABLE (1949) dans Cinéma 13052108214015263611211209

LA BEAUTÉ DU DIABLE (1949) de René Clair (par Trapard)

13031907141415263610987037 dans Fantastique

Pour écrire quelques mots sur le parcours de René Clair : il fait partie de la faction des Surréalistes qui se sont lancés dans la réalisation et l’exploitation de leurs films à partir du début des années 1920, dont les deux films de Luis Bunuel et Salvador Dali, UN CHIEN ANDALOU (1929) et L’ÂGE D’OR (1930), sont surtout les plus connus aujourd’hui. René Clair, Fernand Léger, Man Ray ont aussi tourné des court-métrages et moyen-métrages surréalistes incontournables, lors cet élan artistique très créatif, et politiquement proche du Parti Communiste Français. Même le réalisateur Claude Autant-Lara dont on connaît la carrière politique au Front National, a débuté dans la réalisation de films au sein du mouvement cinématographique des Surréalistes.

René Clair, après son magnifique ENTR’ACTE réalisé justement pour meubler l’entracte d’un spectacle de danse en 1924 (un élan créatif inspiré de celui de l’URSS naissante, comme du réalisateur soviétique Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein), s’est d’abord spécialisé dans un cinéma prolétaire et communautariste dans les années 1930 (SOUS LES TOITS DE PARIS et À NOUS LA LIBERTÉ!). Puis, au cours des deux décennies suivantes, il s’attachera à tourner de très bonnes adaptations littéraires françaises ou européennes, comme ici avec cette BEAUTÉ DU DIABLE d’après le « Faust » de Goethe.

13031907173515263610987038 dans Le grenier du ciné fantastique

L’intrigue en est archi-connue : Le très âgé professeur Faust (Michel Simon) est plein de regrets à l’approche de la mort. Méphistophélès (Gérard Philipe) apparaît alors comme par enchantement pour lui proposer un pacte : vendre son âme en échange de la jeunesse et de la richesse…

Ancré socialement, l’intrigue vogue dans un « réalisme poétique » cher à Jacques Prévert. La France très politisée de la première moitié du XXè siècle étant très peu friande de Cinéma Fantastique à l’américaine, le « réalisme poétique » à la française proposait alors une approche assez littéraire de l’imaginaire, et une métaphore poétique de la société et des individus qui la constituent. Une approche philosophique humaine qui ouvrait finalement le cinéma français, assez communautariste, à des questionnement plus universels. Une brèche dans laquelle s’engouffrera Geoges Franju, dans les années 60, avec LES YEUX SANS VISAGE et ses films magnifiques, ainsi que les différents téléfilms tournés et diffusés par l’ORTF qui ciblait un jeune public des années 60 et 70 qui désirait « s’ouvrir au monde ».

13031907201315263610987039 dans TrapardLA BEAUTÉ DU DIABLE est donc à cheval sur deux mondes, visant un public large, ce que tentait déjà le tandem Marcel Carné-Jacques Prévert en lançant un « réalisme poétique » qui était déjà un peu censé « détacher l’esprit français de ses frontières hexagonales »… La télévision française des années 80 continuera ce parcours avec ma génération, et internet faisant évoluer les générations suivantes au-delà de « nouvelles frontières ».

Mais je m’éloigne de LA BEAUTÉ DU DIABLE de René Clair, qui est bien entendu une relecture poétique, donc non chrétienne, de la peur devant l’approche de la mort, ce dont l’écrivain Johann Wolfgang von Goethe s’était joué en lançant en Allemagne le Romantisme littéraire et philosophique faisant de l’Homme très peu de choses, se débattant face à l’immensité de la Nature, du Monde et de sa propre Ignorance finalement. À ce sujet, je conseille de revoir AGUIRRE, LA COLÈRE DE DIEU (1972) de Werner Herzog, qui exprime pleinement ce qu’est le Romantisme allemand, autant philosophiquement que picturalement, comme pourrait l’être un tableau du peintre romantique Caspar David Friedrich qui écrasait ses personnages au sein d’une nature imposante. Une philosophie rabaissant l’individu au sein de son environnement, qui ne pouvait qu’engendrer l’écriture et la parution de ce texte romantique allemand, qu’est le « Manifeste du Parti communiste » écrit par Karl Marx. Mais dans un sens ou dans l’autre, l’industrialisation à outrance de la planète et la démographie galopante nous prouve, depuis quelques années, que le schéma romantique s’inverse totalement de manière dramatique, comme si l’angoisse de l’Homme face à sa propre ignorance lui devenait finalement fatale…

13031907240115263610987041Nous sommes donc ici très loin d’un Romantisme social et historique « à la française », de Victor Hugo. Personnellement, je préfère, et de loin, l’oeuvre d’un Théophile Gautier, qui me semble être une meilleure transition entre les Romantismes allemand et français avec, par exemple, sa nouvelle « La Morte Amoureuse » (1836). Mais concernant LA BEAUTÉ DU DIABLE, la « francisation  » du film, si je puis dire, pour parler de l’adaptation d’un sujet de la culture allemande très profond, pour un public français, elle se fait par un mélange de théâtralité et de d’interprétations plus modernes, comme si le metteur en scène jonglait régulièrement entre classicisme et modernisme, le choix des deux comédiens que sont Michel Simon et Gérard Philipe n’échappant pas à cet exercice de style. Simon et Philipe alternent d’ailleurs très régulièrement, par la magie du film, leurs personnages respectifs, un peu comme si René Clair cherchait à brouiller les différences entre deux personnes de générations différentes, et souvent opposées. Un thème qui ne peut rester qu’actuel, à l’émergence de toutes nouvelles générations.

Le mythe grec d’Orphée et d’Eurydice est aussi légèrement effleuré dans le film de René Clair, ce qui inspirera peut-être à Jean Cocteau l’idée d’adapter au cinéma, l’année suivante, sa propre pièce de théâtre, ORPHÉE (1950).

Mais aussi, et plus simplement, LA BEAUTÉ DU DIABLE est un beau film à l’histoire captivante, parfois amusant, et d’autres fois assez sombre, qui fait partie intégrante du GRENIER DU CINÉ FANTASTIQUE de ce blog : une rubrique où sont répertoriés de vieux films poussiéreux, qui sont aussi, parfois, les clés d’un passé qui s’éloigne et qui peut laisser entrevoir, entre deux génériques, des bribes de l’évolution de l’industrie cinématographique et des moœurs d’antan, dont on a hérité les inconvénients ou les avantages, sans jamais trop le savoir…

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La beauté du diable

Deux cavaliers de l’orage.

Qu’est-ce qui me retient de mettre seulement la moyenne à La beauté du diable, bizarrement jamais vu jusqu’à aujourd’hui ? En aucun cas par déférence ou admiration vis-à-vis de René Clair, qui fut un cinéaste inventif et distingué mais qui à mes yeux n’a jamais tourné de chefs-d’œuvre, ni même de très grands films. Sans doute en bonne partie pour la qualité du filmage, décors et prises de vues qui incarnent au plus haut degré le classicisme cinématographique, ce que les galopins des Cahiers du cinéma ont baptisé la Qualité française contre quoi ils ont inventé le concept douteux de Nouvelle vague. Mais surtout pour un acteur, un seul.

Plus exactement un des deux. Car je ne tiens pas pour important le reste de la distribution, bien pâlotte, à la courte exception de Simone Valère, qui fut trop confinée au théâtre mais qui avait beaucoup de charme et des appâts qui attiraient, paraît-il, l’appétit de l’Ogre majuscule, du total obsédé sexuel, du grognon, mal embouché, provocateur et génial Michel Simon.

C’est peu dire en effet qu’affirmer que Michel Simon envahit la scène, envahit l’écran, surgit dans toutes les séquences avec une voix qu’il module de façon incroyablement variée, avec des yeux qui tonnent, frisent, séduisent, convainquent, tentent, reprochent, s’effarent, se moquent, méprisent… En face de lui Gérard Philipe s’il est moins mièvre que d’habitude dans ses rôles positifs ne fait vraiment pas le poids. Il n’est pourtant pas tout à fait au début de sa carrière, il a déjà 27 ans et il a même déjà tourné un grand rôle dramatique dans Une si jolie petite plage d’Yves Allégret un an avant La beauté du diable. Mais il a été bien insipide dans deux grands succès qu’il a recueillis, mais qu’il a rendus bien passables seulement, pourtant réalisés par de vrais réalisateurs, Le diable au corps de Claude Autant-Lara et La chartreuse de Parme de Christian-Jaque : des films intéressants qu’il plombe sensiblement.

Bon. Mes habituels agacements envers un acteur qui fut à son époque une véritable légende étant une nouvelle fois exprimés, que dire du film ?

Nouvelle variation sur le mythe de Faust, avec quelques points de vue originaux, habiles, même subtils. Par exemple le refus du vieux professeur Faust d’accepter le pacte insidieux que lui propose Méphistophélès, ce qui lui impose de se débattre dans cette sorte de nœud coulant qui l’enserre au fur et à mesure qu’il voit autour de lui les conséquences de ses rêves. Sur le même thème, j’ai trouvé cent fois plus original Marguerite de la nuit de Claude Autant-Lara beau film absolument méconnu, malheureusement plombé par sa distribution, la pire qui se puisse, (Michèle MorganYves Montand qui a mis des années avant de savoir jouer).

Donc mythe de Faust ; une fois qu’on a dit ça, qu’on a pleurniché sur la vacuité et la vanité de la jeunesse éternelle (celle qui se terminera – un peu plus tard seulement – de la même façon que toutes les autres jeunesses), on n’est pas beaucoup plus avancé. De fait, rien ne paraît aussi séduisant – mais aussi horrible – pour les vieillards dont je suis que de revenir faire un tour de chauffe dans un monde dont ils connaissent toutes les aspérités. Il y a par exemple dans La beauté du diable une séquence magnifique où Faust jeune (Philipe) voit projeté par Méphistophélès (Simon) le destin qui lui incombe : certes la force, le dynamisme, le désir, mais aussi la lassitude, l’ennui, l’indifférence, l’aboulie. Des amours avec la Princesse (Valère), qui sont allés jusqu’à l’assassinat du Prince (Carlo Ninchi), il ne va pas, au bout du compte rester grand chose. On connaît ça : éternelle et éphémère insatiété. L’avenir apparaît plein de cruautés et d’horreurs.

Il est bien dommage, avec tout cela, que René Clair ait cru devoir donner à son film une fin heureuse : Faust, ça doit structurellement, se terminer mal, avec l’impossibilité de l’Homme de quitter le chemin que le Créateur lui a donné. Ce n’est pas d’hier que l’ouverture de la boîte de Pandore a entraîné des catastrophes.

One Response to “La beauté du diable”

 

CINEMA

LA BEAUTÉ DU DIABLE de René Clair : question de destin

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Le professeur Faust est admiré de tous pour son savoir et ses découvertes scientifiques. Mais quand il se retrouve seul, dans sa vaste demeure, il se sent en situation d’échec. Echec de ne pas avoir percé autant de mystères qu’il l’espérait, et échec surtout d’être possiblement passé à côté de « la vraie vie », de la jeunesse. Le voilà alors  poursuivi par un messager du diable, Méphistophélès, qui tient absolument à lui faire signer un contrat. Il promet à Faust de lui rendre sa jeunesse, d’être son serviteur…Faible, le professeur va se laisser séduire par l’idée d’une jeunesse retrouvée et va progressivement vendre son âme au diable. Quitte à faire voler en éclat sa réputation, tourner le dos à ses convictions. Devenu le jeune Henri, Faust va se retrouver au cœur d’une spirale infernale…

Adapté très librement du mythe de Faust, La beauté du diable est une œuvre étrange, qui suscite des émotions contrastées. Atmosphère très particulière, évoquant l’univers du conte tout en brouillant les repères…L’excellente idée du film est de jouer avec les physiques opposés de Michel Simon et Gérard Philippe. Le premier, vieillissant, fatigué, va prendre l’apparence du diablotin de second, vif et sexy. Ainsi, la figure de Faust devient machiavélique et son âme s’incorpore à un physique angélique. Si passer d’un corps à l’autre est si simple, préserver son âme, l’essentiel invisible, l’est moins. Les deux acteurs cabotinent beaucoup, ce qui peut à la fois troubler et s’avérer jouissif (notamment avec Michel Simon qui semble se muer en ogre).

Plus que le scénario, plus que l’interprétation, c’est bien le style (baroque) de l’œuvre qui emporte tout sur son passage. Difficile de mettre des mots dessus mais il règne un climat à la fois glauque et inquiétant, qui glace le sang. Comme si René Clair parvenait, par de petites fulgurances, à matérialiser toute la noirceur, la faiblesse de l’âme humaine. Et s’il est bien entendu question du temps qui passe, d’un homme qui refuse de vieillir, d’accepter le poids des années, La beauté du diable parle aussi et surtout de l’insatisfaction constante de l’être humain. On est vieux, on aimerait redevenir jeune. On redevient jeune, on aimerait être reconnu et riche. On devient riche, on veut conquérir le cœur d’une princesse…A force de courir après ce que l’on n’a pas, on ne peut que se mettre en danger. Et si le diable qu’a Faust en face de lui, c’était juste un peu lui-même  au final ?

Nous emmenant dans le quotidien, les doutes, les paradoxes d’un homme impuissant face à son destin, ses envies, La beauté du diable est l’histoire d’une fuite perpétuelle, de désillusions et de désenchantements. Et aucun happy end, même finement amené, ne pourra nous sortir de la torpeur dans laquelle le long-métrage nous a plongé. Derrière ses airs de grand film classique, une œuvre troublante…

Film sorti en 1950 et disponible en DVD

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mardi 18 septembre 2012

"LA BEAUTE DU DIABLE" (de René Clair, 1950)


En quelques mots : Au seuil de sa vie, l'illustre professeur Faust se morfond de sa mort prochaine et de son œuvre incomplète. Réticent, il signe pourtant un pacte avec le Diable pour que celui-ci lui redonne la jeunesse, la gloire, l'amour et le génie ... en échange de son âme.

Est-ce que je ne serais pas moi-même en train de vendre mon âme au diable en classant ce film parmi les chefs d’œuvre du cinéma français ? Il n'est pas rare, en effet, d'entendre ça et là quelques critiques négatives sur ce film fantastique, sur la performance de Michel Simon notamment. Écrasant largement son partenaire qu'il détestait ("Gérard Philipe ? Un acteur ? Laissez moi rire !"), il livre une composition diabolique survoltée, drôle, terrifiante et omnipotente. On ne voit plus que lui, on n'entend plus que lui, et les amateurs du beau jeune premier, qui doit une partie de sa gloire à Fanfan la Tulipe, seront cruellement amers, tant son rôle est diminué par l'ogre Simon. On pourra dire aussi que celui-ci tend à amener son rôle dramatique vers la comédie, à travers quelques passages précis, ce qui pourrait déséquilibrer le film.

Je ne suis pas de cette catégorie perplexe, et je considère La beauté du diable comme un véritable chef d’œuvre.


Inspiré de la légende de Faust, le film montre un vieux professeur (M. Simon) qui retrouve la jeunesse dans le corps d'un jeune homme (G. Philipe), suivit en permanence par Méphistophélès, serviteur du diable, qui a prit l'apparence du vieux professeur. Le scénario est, de fait, habilement construit et offre de très belles séquences lyriques, pleines d'une poésie désespérée, telles le miroir qui montre l'avenir, le rêve éveillé de gloire de Gérard Philipe ou les appels de Faust à Lucifer.

On l'a dit, Michel Simon vampirise littéralement le film, avec génie, et je vous propose de revoir un extrait du film en vidéo, ci-dessous (qui faillit être coupé au montage, car René Clair n'aimait pas l'accent suisse que prenait Michel Simon en invoquant le Diable). Gérard Philipe est à l'aise dans son rôle de jeune premier, surtout dans la première partie. Les autres acteurs ont beaucoup de mal à exister, si ce n'est dans une moindre mesure la belle Simone Valère.

Tourné dans l'immédiate après-guerre, le film argue que pactiser avec le Diable ne peut provoquer rien de bon (on pourrait s'en douter) : ainsi Gérard Philipe découvre-t-il le destin tragique de ses découvertes : la guerre, la soumission des peuples, les destructions apocalyptiques. Métaphore possible de l'Occupation allemande, le film offre toutefois une issue optimiste, puisque le peuple se soulève contre l'envoyé du diable et la paix revient dans la ville. Ces dernières séquences, parfaitement filmées, sont très prenantes. La belle photographie mystérieuse de Michel Kelber s'allie avec merveille à la mise en scène soignée de René Clair, et apporte une ambiance semblable à La main du diable, de Maurice Touneur.

2 commentaires:

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La beauté du Diable

Synopsis

Sur le point de mourir, le vieux professeur Faust sent que sa vie consacrée à la science a été totalement vaine et qu’il est passé à côté de l’essentiel. Mephisto lui apparaît et lui propose de troquer sa jeunesse contre sa vieillesse, puis la richesse et la gloire contre son âme. Il accepte.

 

Le film a vieilli, mais la mise en scène est brillante. Le duel entre ces deux monstres du cinéma français, jouant à la fois Méphisto et Faust, reste grandiose même s’il peut paraître un peu ringard (il faut se mettre dans le contexte de l’époque).

Fiche technique

Réalisation René CLAIR Scénario René CLAIR, Armand SALACROU Musique Roman VLAD Photographie : Michel KELBER (directeur), Paul RONALD (plateau) Son : Robert BIART, Ennio SENSI Costumes : MAYO Montage : James CUENET Décors : Léon BARSACQ, Franco LOLLI Pays : France/Italie Date 1949 Genre Comédie dramatique Durée : 92 mn Interprètes : Gérard PHILIPE, Michel SIMON, Nicole BESNARD, Simone VALERE, Carlo NINCHI, Gaston MODOT  N&b

12 janvier 2014

La Beauté du Diable

La Beauté du Diable est un film de René Clair. Retraçant l'histoire de Faust, conte plusieurs fois repris dont la version de Goethe est une des plus célèbres, vieux professeur pleins de mérite qui a consacré sa vie aux études, aux découvertes et à la recherche de la création de l'or. Faus se retrouve à la fin de sa vie nez à nez avec Méphistophélès, sbire de Lucifer qui lui propose d'échanger son âme contre l'assouvissement de ses plus bas desseins, ses envies de jeunesse et de richesse. Le professeur lutte mais ce retrouve malgré lui avec le présent du diable, la jeunesse.

De cette seconde jeunesse, Faust lâche ses livres et ses recherches. Il goûte à la joie de vivre, au désir et à l'amour des femmes, à la recherche de puissance.

source: http://theredlist.fr/wiki-2-20-777-786-view-1940-1950-profile-1949-bbeauty-and-the-devil-la-beaute-du-diable-b-r-clair-l-barsacq-f-lolli.html

 La première bonne idée du film est d'inversé les rôles au cours de l'histoire. Gérad Philipe joue d'abord Mephisto, puis Faust Jeune et inversement pour Michel Simon. La seconde, c'est la manière dont le film est construit. Il y a une vrai monté du besoin de Faust vis à vis du Diable qui s'installe petit à petit dans le coeur de l'homme. C'est assez bien monté pour que nous aussi on soit tenté de vendre notre âme au diable.

La Beauté du Diable est un très beau film classique. Il est porté par deux acteurs merveilleux qui a la limite justifient à eux-seuls de voir ce film. A voir donc si vous ètes férus de ce genre-là. Je n'ai pas grand chose à rajouter, parce que le visionnage remonte au mois dernier et mes souvenir sont moins précis. L'image et le son sont léchés à souhait, que du bonheur.

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ROBERT SIODMAK (1904 - 1973)