duminică, 23 aprilie 2023

PARAMOUNT

 


HISTOIRE DU CINÉMA

AU SOMMET DE LA PARAMOUNT

En difficulté pendant les années 1930, la Paramount battra tous les records de recettes au lendemain de la guerre : un redressement spectaculaire dû à une gestion aussi avisée que clairvoyante.

Vers le milieu des années 1930, la Paramount est au bord de la faillite. Pour les actionnaires, « l’usine à rêves » tourne au cauchemar… En 1935, les administrateurs décident donc d’évincer le tout puissant Adolph Zukor (qui préside aux destinées de la firme qu’il a fondée) en le reléguant à la tête du comité exécutif pour la côte ouest. Il sera remplacé par Barney Balaban, qui a prouvé jusque-là son sens des affaires en dirigeant la chaîne des 130 salles Paramount – la seule branche d’activité restée rentable durant les années de crise – et qui apparaît alors comme l’homme providentiel capable de redresser la situation. Le nouvel élu s’entoure aussitôt de collaborateurs brillants et efficaces. Henry Ginsberg, qui a travaillé pour Hal Roach et David O. Selznick, sera responsable des activités de la firme pour la côte ouest ; Leonard Goldenson gérera le réseau de salles Paramount et Russel Holman sera chargé d’acquérir les droits des œuvres susceptibles d’être adaptées à l’écran. En février 1941, Y. Frank Freeman est nommé directeur de la production (un poste auparavant tenu par Jesse Lasky, Adolph Zukor, Buddy De Silva et Ernst Lubitsch). Enfin les studios Astoria de New York, construits en 1919 et pratiquement désaffectés, sont définitivement fermés. Désormais tous les films seront produits à Hollywood.

UN CINÉMA DE DIVERTISSEMENT

A l’époque, le public recherche surtout dans les salles obscures une agréable détente qui lui fasse oublier la guerre. Pour répondre à ce légitime besoin d’évasion, la Paramount va se spécialiser dans les comédies. Un genre où s’illustrera Preston Sturges, déjà fort brillant scénariste. En 1940, Sturges, s’estimant trop souvent trahi par les metteurs en scène, décide de réaliser lui-même ses propres sujets. C’est la condition qu’il pose à la Paramount pour lui céder, pour la somme symbolique de dix dollars, le scénario de The Great McGinty (Gouverneur malgré lui, 1940). Étant donné le faible budget, la firme accepte le marché. Devant le succès remporté par cette virulente satire politique, la Paramount donne carte blanche à Sturges; ainsi naîtront d’étincelantes comédies comme The Lady Eve (Un Cœur pris au piège)Sullivan’s Travels (Les Voyages de Sullivan), tous deux de 1941, ou The Miracle of Morgan’s Creek (Miracle au village, 1943).

DE JOYEUSES FANTAISIES MUSICALES

En 1940, la Paramount a la main particulièrement heureuse en réunissant à l’écran Bing Crosby, Bob Hope et Dorothy Lamour dans un irrésistible musical comique : Road to Singapore (En route vers Singapour). Le succès sera tel que « le plus joyeux trio d’Amérique » vivra à nouveau de désopilantes aventures dans quatre autres films. La série Road to... sera l’une des plus fructueuses opérations des années 1940. Dans un registre plus sentimental, la Paramount donnera encore la vedette à Bing Crosby dans Going My Way (La Route semée d’étoiles, 1944). Il y sera un jeune prêtre (chantant) aux idées modernes, opposé au vieux curé irascible d’une paroisse misérable (Barry Fitzgerald). Cette attendrissante comédie de Leo McCarey obtiendra sept Oscars (dont deux pour les principaux interprètes).

Pour le public des années 1940, la comédie musicale représente un incomparable moyen d’évasion. La Paramount se propose de lancer à l’écran l’une des vedettes de Broadway, Mary Martin. Fin 1939, celle-ci débute au cinéma, aux côtés du ténor Allan Jones et de Walter Connolly, dans The Great Victor Herbert, un musical en costumes qui retrace les dernières années du compositeur irlandais. Malheureusement, en dépit de sa ravissante voix de contralto et de ses indéniables qualités dramatiques, Mary Martin ne parviendra jamais à s’imposer au public – même lorsqu’on lui donnera des partenaires aussi prestigieux que Bing Crosby, Fred McMurray, Jack Benny ou Dick Powell – et le studio devra renoncer à faire d’elle une star. En 1943, après l’échec de True of Life, le dernier film qu’elle a tourné pour la Paramount, Mary Martin retrouve Broadway, où elle triomphe dans « One touch of Venus ». Réclamée par les plus grandes scènes du monde, elle abandonne définitivement le cinéma.

La Paramount, qui explore les scènes de Broadway à la recherche de nouveaux talents, découvre Betty Hutton, la spirituelle interprète de « Two for the Show » et de « Panama Hattie ». Cette talentueuse recrue fera ses débuts aux côtés de Dorothy Lamour, de William Holden et d’Eddie Bracken dans un remake musical d’un vieux succès : The Fleet’s In (L’Escadre est au port, 1942), avec l’orchestre de Jimmy Dorsey. Elle y interprète avec brio « Arthur Murray Taught Me Dancin’ In a Hurry », un brillant numéro qui met en valeur son abattage et sa verve comique. Betty Hutton restera ainsi l’une des valeurs sûres de la Paramount jusqu’au début des années 1950 (elle ne quittera la firme que lorsqu’on lui refusera de tourner sous la direction de son mari, le décorateur Charles O’Curran).

En 1941, la Paramount porte à l’écran un musical d’Irving Berlin, Louisiana Purchase. Victor Moore y reprend le rôle qui lui a valu un véritable triomphe à la scène : celui d’un sénateur qui part en guerre contre la corruption, malgré toutes les canailles qui l’entourent. La distribution comprend également Vera Zorina et Irene Bordini, ainsi que Bob Hope, dans le rôle créé à Broadway par William Gaxton. La musique d’Irving Berlin et les costumes de Raoul Pene DuBois, exaltés par le Technicolor, contribuent encore au succès. On retrouvera Vera Zorina, dansant devant un idyllique décor de studio sur une chorégraphie de son époux George Balanchine, dans l’un des numéros de Star Spangled Rhythm (Au pays du rythme, 1943). En adaptant à l’écran la comédie musicale de Moss Hart, Lady in the Dark (Les Nuits ensorcelées, 1944), Mitchell Leisen ne gardera qu’une seule chanson, mais utilisera par contre toute la partition en fond sonore. Dans ce très curieux musical psychanalytique, Ginger Rogers incarne une rédactrice de mode névrosée et ses robes, créées par Leisen, représentent l’un des sommets de la haute couture hollywoodienne ! Un film tout à fait représentatif des années 1940.

LES DÉBUTS DE BILLY WILDER

Tout comme Preston SturgesBilly Wilder se verra tout d’abord confier la mise en scène de l’un de ses scénarios, The Major and the Minor (Uniformes et jupons courts, 1942), dans lequel Ginger Rogers se déguise en gamine de douze ans pour bénéficier du tarif réduit en chemin de fer, voyageant ainsi en compagnie d’un militaire incarné par Ray Milland. Après ce premier succès, Wilder tourne en 1943 Five Graves to Cairo (Les Cinq Secrets du désert), où Erich von Stroheim fait une composition remarquée dans le rôle de Rommel. Abandonnant ensuite provisoirement la comédie, Wilder réalise alors l’un des chefs-d’œuvre du film noirDouble Indemnity (Assurance sur la mort, 1944), avec Barbara Stanwyck et Fred McMurray en amants diaboliques se débarrassant cyniquement d’un mari gênant. L’année suivante il évoque le drame de l’alcoolisme dans Lost Week End (Le Poison, 1945), un très grand succès commercial et quatre Oscars, dont l’un pour Ray Milland dans son rôle le plus spectaculaire. Après ce sombre intermède, Wilder dirige Bing Crosby et Joan Fontaine dans The Emperor Waltz (La Valse de l’empereur, 1948), une fantaisie « tyrolienne » dans une Autriche d’opérette. La même année, il réalise A Foreign Affair (La Scandaleuse de Berlin), où Marlene Dietrich se livre au marché noir dans le Berlin trouble de l’après-guerre.

LA PARAMOUNT ET LA GUERRE

Comme tous les grands studios, la Paramount va contribuer à la propagande militariste. Dans Wake Island (La Sentinelle du Pacifique, 1942), John Farrow rend hommage au courage héroïque des Marines. Réalisé en 1941, I Wanted Wings incitera les recrues à s’engager dans l’aviation. Veronica Lake, qui fait ses débuts, y lance une nouvelle coiffure ; sa célèbre mèche blonde, qui lui cache une partie du visage, fera de nombreuses adeptes. A tel point que les services publics s’en émeuvent, cette mode se révélant très dangereuse pour les femmes qui travaillent en usine et qui risquent ainsi de se faire happer dans les engrenages. Comme l’on déplore plusieurs accidents, Miss Lake acceptera fort civiquement de discipliner sa chevelure…

Dans son film suivant, Veronica Lake a pour partenaire un jeune acteur que l’on a déjà vu dans un rôle secondaire de Citizen Kane. Alan Ladd fait ainsi une inoubliable création de « tueur angélique ». Aux yeux du public, il forme avec Veronica Lake un couple idéal, la sensualité un peu mystérieuse de l’une s’accordant à la froideur et au charme ambigu du second. Veronica Lake contribuera également à l’effort de guerre avec So Proudly We Hail (Celles que fiers nous saluons, 1943), un hommage cinématographique aux forces auxiliaires féminines où l’on retrouve aussi deux autres stars de la Paramount, Claudette Colbert et Paulette Goddard. En 1943, Gary Cooper, défendant la juste cause, incarnera le héros de Hemingway dans For Whom the Bell Tolls (Pour qui sonne le glas). Aux côtés d’Ingrid Bergman (la touchante Maria), Katina Paxinou fait des débuts remarqués dans le rôle de Pilar, qui lui vaudra un Oscar. En 1944, Gary Cooper incarnera encore une figure exemplaire dans The Story of Dr. Wassell (L’Odyssée du docteur Wassell). Un admirable film de Cecil B. DeMille inspiré de l’histoire authentique d’un médecin américain, dont le dévouement héroïque a permis de sauver des blessés abandonnés par les autorités militaires lors de l’invasion de Java par les Japonais.

L’ÂGE D’OR DE LA PARAMOUNT

Dès 1940, la Paramount a enregistré son premier bilan largement positif (avec un profit de cinq millions de dollars) depuis la désastreuse situation financière de la fin des années 1930. Barney Balaban a fait ses preuves, et sa situation sera encore renforcée après la guerre lorsque l’on connaîtra les résultats de l’année 1946. La Paramount se classe largement en tête quant aux bénéfices réalisés, avec 44 millions de dollars, devant la 20th Century-Fox, qui arrive au second rang avec 22 millions de dollars. Jamais la Paramount n’a connu une telle prospérité.

Après la guerre, plusieurs producteurs célèbres rejoindront les rangs de la Paramount, tels Cecil B. DeMille, Charles Brackett ou Hal Wallis, entré dans la firme comme producteur indépendant après de nombreuses années d’activité à la Warner. La liste des metteurs en scène n’est pas moins prestigieuse : Preston Sturges, Billy Wilder, John Farrow, Mark Sandrich, Mitchell Leisen, Fritz Lang, Lewis Milestone, William Dieterle, William Wyler… La firme bénéficie également du concours de grands musiciens, au premier rang desquels Irving Berlin, Victor Young, Jimmy van Heusen, Johnny Burke, Frank Loesser, etc. Edith Head, qui a bénéficié de l’enseignement de Travis Benton, l’un des maîtres du « glamour », apporte une contribution non négligeable en concevant des costumes remarquables.

Afin de rééditer le succès remporté en 1942 par Holiday InnL(L’Amour chante et danse), la Paramount fera à nouveau appel au compositeur Irving Berlin et à ses interprètes, Fred Astaire et Bing Crosby, pour Blue Skies (La Mélodie du bonheur, 1946). Irving Berlin y utilise quelques-uns de ses vieux succès, mais introduit aussi des chansons nouvelles. Fred Astaire et Bing Crosby, pour Blue Skies s’y exhibe dans un célèbre numéro de claquettes, « Puttin’ on the Ritz », où son image est démultipliée par une série de miroirs.

Contre l’avis des dirigeants de la Paramount, Mitchell Leisen impose Marlene Dietrich dans un rôle inhabituel avec Golden Earrings (Les Anneaux d’or, 1947) : elle y incarne une gitane qui aide un officier anglais (Ray Milland) à échapper aux nazis. Il permettra encore à Olivia de Havilland d’obtenir son premier Oscar pour son interprétation de la mère de famille de To Each His Own (A chacun son destin, 1946). En 1948, le même Mitchell Leisen donnera à Betty Hutton son premier rôle dramatique dans Dream Girl. La première production de Hal Wallis pour la Paramount, You Came Along (1945), fera connaître Lizabeth Scott, que l’on verra ensuite, aux côtés de Barbara Stanwyck, dans The Strange Love of Martha Ivers (L’Emprise du crime, 1946). Ce film de Lewis Milestone marque également les débuts prometteurs de Kirk Douglas. On doit aussi à Hal Wallis l’adaptation cinématographique de la célèbre pièce radiophonique de Lucille Fletcher Sorry, Wrong Number (Raccrochez, c’est une erreur, 1948), avec Barbara Stanwyck et Burt Lancaster.

En 1949, Bing Crosby interprète une comédie musicale à succès, adaptée du célèbre roman de Mark Twain, « Un Yankee à la cour du roi Arthur », tandis que Bob Hope forme avec Lucille Ball un savoureux tandem comique dans Sorrowful Jones (Un Crack qui craque). Pour sa part, Olivia de Havilland remporte son second Oscar pour The Heiress (L’Héritière) de William Wyler, où Montgomery Clift interprète un coureur de dot cynique. Pour donner la réplique à la blonde Mary Wilson dans My Friend Irma (Ma bonne amie Irma), Hal Wallis engage un couple de comiques de cabaret. Le public appréciera le talent de pitre de l’un et la voix charmeuse de l’autre : ils s’appellent Jerry Lewis et Dean Martin

Cette même année 1949, Cecil B. De Mille obtiendra encore un triomphe avec une superproduction biblique, Samson and Delilah (Samson et Dalila), avec Victor Mature et la capiteuse Hedy Lamarr. Hollywood, au sommet de sa gloire, se contemple nostalgiquement l’année suivante dans Sunset Boulevard (Boulevard du crépuscule, 1950). L’une des scènes du film de Billy Wilder montre la star déchue Norma Desmond (Gloria Swanson) rendant visite à DeMille sur le plateau de Samson and Delilah. Zukor ira lui aussi saluer Gloria Swanson entre deux séquences. Il a entendu dire que celle-ci se produira prochainement à la télévision… La grande star sursaute comme si on l’avait insultée : « Monsieur Zukor, vous venez de prononcer là un bien vilain mot ! » Zukor, qui a bâti sa carrière sur l’adage bien connu « le public a toujours raison », est déjà conscient de la menace que représente le petit écran. Hollywood et la Paramount vont bientôt connaître une nouvelle crise au cours des années 1950. [La grande histoire illustrée du 7ème art – Editions Atlas – 1982]


Le système des studios, phénomène typiquement hollywoodien, domina pendant plus de vingt ans la production cinématographique américaine. Il est difficile d’apprécier, aujourd’hui encore, dans quelle mesure cette structure rigide répondait à une réelle et impérieuse nécessité.

Curieusement, la RKO est née d’une initiative anglaise. A l’origine de la future compagnie hollywoodienne, on trouve en effet un petit studio ouvert en 1920 à Hollywood par la société britannique Robertson-Cole, jusque-là spécialisée dans l’importation d’automobiles aux États-Unis. En dépit de son envergure modeste, la Robertson-Cole a néanmoins sous contrat plusieurs grandes vedettes du muet, comme Sessue Hayakawa, Mae Marsh et Zasu Pitts, mais sa star incontestée est Pauline Frederick. 

Poverty Row, le Hollywood du pauvre ! C’est le quartier des studios de second plan qui n’en sont pas moins représentatifs de la production cinématographique américaine. Au début des années 1930, Hollywood n’est plus seulement le fief des plus grandes compagnies de production et de distribution. Des firmes de moindre importance s’installent dans le quartier qui prendra l’appellation péjorative de Poverty Row. La chance aidant, certaines d’entre elles sortiront de l’anonymat. A l’exemple de la Columbia, qui était parvenue à s’imposer solidement.


Aussi brillant metteur en scène que scénariste, Preston Sturges va renouveler la comédie américaine. Son humour s’exercera souvent aux dépens de l’« american way of life ».

Après une brillante carrière de scénariste, Billy Wilder, sans nul doute le meilleur disciple de Lubitsch, affronta la mise en scène avec une maîtrise éblouissante. On lui doit, en effet, quelques-uns des films qui marqué plusieurs décennies. 

Aux États-Unis, son God Bless America en a fait un héros national. Mais on doit aussi au compositeur des succès comme Say It Isn’t SoEaster Parade Parade de Printemps), et l’inusable White Christmas (L’Amour chante et danse).


Avec The Lady Eve (Un cœur pris au piège, 1941), le cinéaste a l’occasion de diriger les stars Barbara Stanwyck et Henry Fonda dans une des plus brillantes comédies américaines qui fait se marier deux tonalités auparavant opposées par le genre : la sophistication et le burlesque. Sturges trouve son style, celui de la madcap comedy, c’est-à-dire la comédie échevelée dont la structure et la tenue empêchent de verser dans le décousu.

Billy Wilder choisit deux vedettes à contre-emploi. Barbara Stanwyck, l’héroïne volontaire et positive de tant de drames réalistes – et même de comédies – va incarner une tueuse, et Fred MacMurray, acteur sympathique et nonchalant par excellence, va se retrouver dans la peau d’un criminel.

Le grotesque triangle amoureux formé par les trois protagonistes charge The Strange love of Martha Ivers d’implications noires. En effet, les personnages dans la mesure où leurs relations sont sous-tendues par la peur, la culpabilité ou la cruauté, sans oublier un romantisme excessif, sont caractérisés par un déséquilibre émotionnel. Masterson, joué par Heflin, a la fonction d’un catalyseur. Son arrivée provoque non seulement des bouleversements dans la vie quotidienne de la ville, mais aussi la mort de ses citoyens les plus importants. Milestone a voulu établir des affinités entre le sexe et la violence et mettre en scène les manipulations sadiques d’une femme fatale.

Réalisateur tout-terrain, Anatole Litvak se débrouillait même avec le polar noir, comme le montre cette adaptation d’une pièce radiophonique à succès de Lucille Fletcher (diffusée à partir de 1943). Clouée au lit, pendue au téléphone, la riche héritière d’une compagnie pharmaceutique entend, par hasard, une conversation entre deux hommes projetant de tuer une femme.

Un homme flotte sur le ventre dans une piscine ; les policiers tentent maladroitement de repêcher le cadavre. Le début de Sunset Boulevard est l’un des plus déstabilisants et en même temps des plus brillants de l’histoire du cinéma. Joe Gillis (William Holden), un petit scénariste sans succès, y raconte comment sa rencontre avec l’ancienne star du muet Norma Desmond (Gloria Swanson) l’a conduit à sa perte.

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Laurence Olivier (1907-1989)