duminică, 18 iunie 2023

William Diertele-THE ACCUSED (Les Mirages de la peur,1949)

 

LE FILM NOIR

THE ACCUSED (Les Mirages de la peur) – William Diertele (1949)

The Accused rappelle The Woman in the Window (La Femme au portrait) de Fritz Lang, si ce n’est que le professeur de psychologie vieillissant est devenu une jeune femme timide. La séquence d’ouverture, (Wilma affolée quitte la plage à la nuit et monte dans un camion sur l’autoroute} et la révélation du meurtre, fait à travers une série de flashbacks (par les cauchemars et hallucinations) sont visuellement très noires. Le film est représentatif de la psychologie hollywoodienne d’après guerre et des clichés courant à l’époque sur la frustration. Sam Jeff dans le petit rôle du docteur Romley, incapable de compréhension et d’humanité à cause de sa curiosité scientifique passionnée, est excellent, de même que Loretta Young incarnant une enseignante méticuleuse et rigide dont les réactions trahissent l’énergie sexuelle latente. Le personnage de Wilma représente la femme telle que la voyait l’Amérique : en tant qu’intellectuelle, elle ne peut avoir qu’une sexualité réprimée. Ce n’est qu’au moment où elle abandonne ce rôle qu’elle peut enfin se laisser aller (elle dénoue ses cheveux) et épanouir sa féminité en répondant normalement à l’amour d’un homme.

Le personnage de Dorgan est, lui, typiquement noir. Son attirance obsessionnelle pour Wilma, bien qu’elle lui préfère ouvertement Ford, crée un conflit émotionnel qui entrave son enquête et le conduit à falsifier les preuves de sa culpabilité. Bien qu’il cherche à se convaincre qu’il a fait son devoir – contre ses sentiments – il craint perpétuellement que son désir maladif n’affecte son interrogatoire. Mais finalement. le soulagement de Wilma sera aussi fort que la détresse de Dorgan (Wendell Corey) lorsqu’elle s’effondrera et avouera, Des gros plans répétés isolent Dorgan dans la salle du tribunal tandis qu’il observe Wilma assise auprès de Ford ; il a compris que son histoire avec Wilma est terminée ; elle sera acquittée et épousera Ford. Il l’a tourmentée – et s’est fait haïr d’elle – pour rien.

L’HISTOIRE

Une jeune célibataire, Wilma Tuttle (Loretta Young), professeur de psychologie, tue accidentellement un de ses étudiants, Bill Perry (Douglas Dick) au moment où il tente de la séduire. Perry avait amené une discussion sur son sujet d’étude – un cas de psychose – mais en avait profité pour faire un portrait approfondi de la personnalité de Wilma ; il l’avait attirée dans un coin reculé de la plage pour faire tomber ses résistances et voir si elle était capable d’émotions. Wilma, séduite. s’était laissée embrasser, mais prise soudain d’angoisse, elle l’avait frappé avec une barre de fer. Prenant conscience de la mort de Perry, elle insuffle l’eau dans ses poumons en lui faisant une sorte de « respiration artificielle » inversée et maquille sa mort en accident. Elle rentre chez elle en stop mais, pour s’endormir, avale une forte dose de somnifères et doit être hospitalisée. Durant l’enquête, Warren Ford (Robert Cummings), l’avocat et tuteur Perry, ainsi que le lieutenant Ted Dorgan (Wendell Corey) sont tous deux attirés par Wilma.

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Le coroner et son équipe concluent à la mort accidentelle mais l’attitude angoissée de Wilma éveille les soupçons de Ford et de Dorgan ; de plus, la petite amie de Perry se souvient qu’il avait rendez-vous, la nuit de sa mort, avec une « psychotique ». Avec l’aide du docteur Romley (Sam Jaffe), savant travaillant pour la police, Dorgan réussit à pousser Wilma à bout jusqu’à ce qu’elle s’accuse. Inculpée de meurtre, elle est défendue par Ford qui montre que son seul crime a été de cacher l’accident ; il réussit à obtenir son acquittement.



LE FILM NOIR
Comment un cycle de films américains est-il devenu l’un des mouvements les plus influents de l’histoire du cinéma ? Au cours de sa période classique, qui s’étend de 1941 à 1958, le genre était tourné en dérision par la critique. Lloyd Shearer, par exemple, dans un article pour le supplément dominical du New York Times (« C’est à croire que le Crime paie », du 5 août 1945) se moquait de la mode de films « de criminels », qu’il qualifiait de « meurtriers », « lubriques », remplis de « tripes et de sang »… Lire la suite


THE WOMAN IN THE WINDOW (La Femme au portrait) – Fritz Lang (1944)
Le thème central de Woman in the Window est le doppelgânger avec sa problématique du double, du bien et du mal. Wanley est lui- même la clé de cet univers contradictoire ; d’une part, père de famille bourgeois, responsable, sobre, que parfois effleure l’ennui, d’autre part, aventurier impulsif qu’une liaison pourrait fort bien mener au meurtre ou au suicide…

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ROBERT SIODMAK (1904 - 1973)