sâmbătă, 22 ianuarie 2022

MICHAEL CURTIZ

 


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         MICHAEL CURTIZ

Vétéran du septième art, le Hongrois Michael Curtiz abordera avec succès les genres les plus divers au cours de sa prolifique carrière et s’affirmera comme l’un des maîtres du film d’action hollywoodien.  

« Curtiz se réjouissait à la vue du sang, à tel point qu’il insistait pour que les épées ne soient pas mouchetées ! » Ce jugement d’Errol Flynn est peut-être influencé par l’antipathie réciproque des deux hommes. Toutefois, Olivia de Havilland confirme pour sa part que le cinéaste se montra toujours «despotique et coléreux », D’un tempérament maniaco-dépressif, Curtiz sacrifiait peu en effet aux « contacts humains ». Mais son dynamisme, sa rapidité, son efficacité et son sens de l’économie allaient faire de lui le meilleur artisan de la Warner, pour laquelle il signera 45 films de 1930 à 1939.  

Michael Curtiz (de son vrai nom Mihaly Kertész) naquit en Hongrie en 1888. De 1912 à 1919, il contribua grandement à l’essor de l’industrie cinématographique hongroise, avant de devoir s’exiler en Autriche, pour des motifs politiques. En 1926, Jack Warner, qui avait vu son film Die Sklavenkônigin (L’Esclave-reine, 1924) l’invite à Hollywood. L’immigrant s’acclimatera rapidement, mais il gardera toute sa vie l’habitude d’émailler ses phrases de savoureux néologismes, restés légendaires.  

LA CONSÉCRATION HOLLYWOODIENNE  

Signant une quarantaine de réalisations en moins de dix ans, Curtiz s’essaye avec succès aux genres les plus divers. Et notamment au film d’horreur, avec Doctor X (1932) et The Mystery of the Wax Museum (Masques de cire, 1933). En 1935, il va pour la première fois disposer de moyens financiers importants pour Captain Blood, dont le rôle principal est proposé à Robert Donat. Curtiz, qui a tourné en Hongrie de nombreux films historico-romantiques, apparaît donc tout désigné pour porter à l’écran le célèbre roman de Rafael Sabatini, qui retrace la vie aventureuse de Peter Blood, médecin et pirate malgré lui au temps de Jacques II. La Warner jugeait en effet le moment opportun pour offrir à nouveau au public les « pirateries » acrobatiques qui avaient connu leur âge d’or avec le grand Douglas Fairbanks.  

Mais Robert Donat refuse le rôle (à la fois pour des raisons de santé et pour des litiges à propos de son contrat). Curtiz se souvient alors d’un jeune acteur qu’il a dirigé dans un film de série B, The Case of the Curious Bride, Errol Flynn, alors en pleine lune de miel, est convoqué. La fougue et la conviction de son interprétation, son jeu alerte et plein d’humour feront oublier son inexpérience d’acteur. D’autant qu’il est fort bien entouré par Olivia de Havilland et Basil Rathbone. Curtiz saura de plus réunir d’excellents techniciens et obtenir de remarquables effets spéciaux, ainsi qu’une musique qui fera date (le compositeur Erich Korngold fait là de brillants débuts).  

UN GENRE À SUCCÈS  

Les films de cape et d’épée, dont la réussite reposait essentiellement sur l’abattage de la vedette masculine, n’avaient pas de prétentions intellectuelles. Par leur fraîcheur et leur rythme alerte, ils suscitèrent néanmoins l’enthousiasme de toutes les catégories de public – y compris des critiques. La recette n’était pas nouvelle, elle avait déjà été concoctée au siècle précédent par Alexandre Dumas et ses nombreux émules. La Vieille Europe allait encore contribuer à l’essor du genre, par l’intermédiaire des metteurs en scène et des musiciens exilés outre-Atlantique, sans oublier les maîtres d’armes belges, qui réglèrent d’inoubliables duels. Côté acteurs, le succès du film de cape et d’épée des années 1930 est largement imputable à la colonie anglaise de Hollywood, dont faisaient alors partie Ronald Colman et Basil Rathbone – Errol Flynn lui-même, quoique Australien avait l’accent anglais. Héros sans reproche ou traîtres, tous surent camper des personnages d’une élégante désinvolture, capables de s’adapter avec humour et naturel aux situations les plus extravagantes.  

Curtiz déclarait : « Lorsque je lis un scénario je ne vois pas des mots écrits noir sur blanc, mais déjà de l’action! » Il appliquera cette devise à des westerns ou à des comédies où Errol Flynn tiendra la vedette (mais leurs rapports deviendront de plus en plus difficiles). Leur film suivant, The Charge of the Light Brigade (La Charge de la brigade légère, 1936) fait une large part à l’intrigue sentimentale et le rythme de l’action est quelque peu ralenti par les très nombreux « cartons » intercalés entre les séquences. Mais la charge finale, magnifiquement enlevée, reste inoubliable.  

Quand Errol Flynn incarne Robin des bois en 1938, la couleur, dont l’emploi s’était répandu, constituait un nouvel atout pour le film d’aventures. Les teintes très pur et vivement contrastées du Technicolor confèrent aux Aventures de Robin des bois (The Adventures of Robin Hood) le charme naïf des anciennes images d’Épinal. Le film avait été commencé par William Keighley (avec comme réalisateur en second B. Reaves Eason, célèbre pour avoir filmé la course de chars du Ben Hur de 1925). Après six à sept semaines de tournage, Keighley, qui avait tourné la plupart des scènes de la forêt de Sherwood, est renvoyé par le producteur Henry Blanke, qui juge son travail trop superficiel. Curtiz, appelé à la rescousse, tournera tous les intérieurs en studio et quelques séquences supplémentaires en extérieur. Le film est une réussite totale. Errol Flynn, Basil Rathbone et Olivia de Havilland sont admirablement encadrés par Claude Rains, Alan Hale (réjouissant de truculence), Eugene Pallette, Ian Hunter et Patrick Knowles.  

L’année suivante, Curtiz tourne La Vie privée d’Élisabeth d’Angleterre (The Private Lives of Elizabeth and Essex, 1939). Cette fois, Errol Flynn se trouve éclipsé par Bette Davis, saisissante dans le rôle de la grande reine vieillissante. L’action cède le pas aux dialogues pour évoquer les relations ambiguës d’Elisabeth et de ses courtisans. En dépit des conventions du scénario, la reconstitution historique est très soignée et Bette Davis, délibérément enlaidie par le maquillage, incarne magistralement la souveraine déchirée entre la raison d’État et sa sensibilité de femme. Elle réussit d’ailleurs à voler la vedette à son partenaire.  

En 1940, Curtiz dirige Flynn dans un dernier film de cape et d’épée. The Sea Hawk (L’Aigle des mers) retrace les aventures de nobles capitaines anglais qui se firent corsaires par dévouement à la reine Elisabeth (Flora Robson). La photographie superbe, l’invention constante et la conviction du récit emportent l’adhésion. Et l’exaltation de l’abnégation patriotique tombe à propos en cette période troublée.  

NOUVEAUX TRIOMPHES ET OSCARS  

A l’entrée en guerre des Etats-Unis, Curtiz, maintenant réalisateur de prestige de la Warner, célèbre les valeurs nationales et l’effort militaire dans des comédies musicales comme Yankee Doodle Dandy (La Glorieuse Parade, 1942) et This Is the Army (1943) ou des drames comme Casablanca (1942) et Mission to Moscow (1943). Film romantique et nostalgique, Casablanca (trois Oscars en 1943) n’a rien perdu aujourd’hui de sa séduction et enchante toujours de nouvelles générations de spectateurs. Curtiz a su trouver en Humphrey Bogart un interprète idéal dans un rôle d’aventurier moderne, cynique et amer, mais néanmoins capable de se sacrifier pour la femme de sa vie (Ingrid Bergman).  

En 1945, Michael Curtiz allait montrer un autre aspect de son talent avec Mildred Pierce (Le Roman de Mildred Pierce). Ce drame de l’ambition dévorante d’une mère, qui sacrifie tout à la réussite de sa fille, vaut alors un Oscar à Joan Crawford. Toujours avec Joan CrawfordFlamingo Road (Boulevard des passions, 1949) brosse un vigoureux tableau de la corruption politique.  

LES ANNÉES DU DÉCLIN  

Vers la fin des années 1940, Curtiz aborde des genres nouveaux ; Life With Father (Mon père et nous, 1947) est une évocation idyllique de la vie familiale à New York à la fin du XIXe siècle. L’un de ses meilleurs films de cette période reste The Breaking Point (Trafic en haute mer, 1950), avec John Garfield et Patricia Neal, adaptation mélancolique du récit d’Hemingway « En avoir ou pas » (plus fidèle en tout cas que la version de Hawks de 1944 : To Have and Have Not, Le Port de l’angoisse).  

Alors au faîte de sa carrière, Curtiz va poursuivre son activité pendant une douzaine d’années encore, travaillant avec des stars comme Gary Cooper, William Holden, Alan Ladd, John Wayne, Lauren Bacall et Sophia Loren. Mais il ne retrouvera jamais le tonus, l’humour et le rythme percutant qui avaient fait le charme des œuvres précédentes. Et son départ de la Warner en 1954 (à l’époque où les grands studios connaissent une crise grave) marque le début du déclin. Cette même année toutefois, il nous laissera un excellent souvenir avec The Egyptian (L’Égyptien), foisonnante adaptation du roman historique de Mika Waltari, avec Victor Mature, Gene Tierney, Jean Simmons et surtout Bella Darvi, en courtisane fatale. A la fin de sa vie, Curtiz devait diriger Elvis Presley dans King Creole (Bagarres au King Creole, 1958). On lui doit aussi quelques westerns comme The Proud Rebel (Le Fier Rebelle, 1958). En 1962, Michael Curtiz meurt à Hollywood après avoir signé un dernier succès commercial, The Comancheros (Les Comancheros).  


Certains des grands films de l’histoire du cinéma donnent l’impression qu’ils étaient destinés dès le début à être tels quels, qu’ils n’auraient pu être interprétés différemment ou mis en scène par quelqu’un d’autre. Et pourtant, parfois, un film n’aurait en rien dû être tel que nous le connaissons tous. Et c’est bien le cas de Casablanca…

Ne pas confondre avec le célèbre huis clos d’Alfred Hitchcock, réalisé sept ans plus tard. Ici, le concepteur du « crime presque parfait » n’est pas un ex-champion de tennis, mais un animateur de radio spécialisé dans les récits policiers — le cousin américain de Pierre Bellemare, qui, une fois le micro coupé, se transformerait en génie du mal.

La triste intrigue de Mildred Pierce rappelle les nombreux films féminins produits pendant les années de guerre par Hollywood pour les mères et les épouses de soldats partis au combat. Joan Crawford, jusque-là quasiment inconnue, se mesure une nouvelle fois à des stars comme Bette Davis ou Olivia de Havilland, cette fois dans un mélodrame classique sur la mauvaise éducation et les hommes qu’il vaudrait mieux ne pas fréquenter. 

Après Till the clouds roll by (La Pluie qui chante), film consacré à Jerome Kern, et Words and Music (Ma vie est une chanson), évocation du tandem formé par Rodgers et Hart, nous continuons notre exploration d’un genre très en vogue à Hollywood dans les années 40 et 50 : la « vraie fausse » biographie de compositeur. Cette fois, c’est le brillant Cole Porter qui est à l’honneur. 

L’automne 1954 a sans doute été une période difficile pour les responsables de la comédie musicale à la MGM. Non que leurs productions de l’année, comme Brigadoon ou Seven Brides for Seven Brothers (Les Sept Femmes de Barbe-Rousse), aient été des échecs. Mais tout d’un coup, deux concurrents semblent vouloir saper leur suprématie sur le genre musical. 

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