miercuri, 16 aprilie 2025

Cary Grant / Elégant, fantaisiste, drôle, fascinant,

 Les Actrices et Acteurs

CARY GRANT

Cary Grant est incontestablement une star, de celles qui ont modelé l’image du 7ème art, lui apportant sa part de mythologie. Son charme dévastateur, son aisance, ses mimiques, une relative unité dans les rôles qui lui ont été donnés, du moins pour ce qui est de ceux passés à la postérité, tout concoure à forger une personnalité attachante, à nulle autre directement comparable. [Yves Alion –  L’Avant-Scène Cinéma (612) – 2014]

Sous des dehors volontiers fantasques, mais toujours éminemment distingué, Cary Grant masquait une humanité dont quelques cinéastes particulièrement avisés surent tirer le meilleur parti. Son légendaire sourire et son extraordinaire aisance corporelle, qu’il tenait d’une solide pratique de l’acrobatie et du music-hall, l’avaient naturellement orienté vers la comédie, où il fut tout simplement éblouissant. Mais quelques œuvres plus graves, malheureusement trop rares, ont également prouvé qu’il était capable de profondeur. Quoi qu’il en soit, sa carrière fut des plus heureuses puisqu’il eut la chance de jouer sous la direction de metteurs en scène aussi talentueux que Leo McCarey et George CukorHoward Hawks et Alfred HitchcockBlake Edwards et Stanley Donen. De 1932 à 1966, sa filmographie compte un nombre vraiment impressionnant de films de qualité, dont certains sont d’authentiques chefs-d’œuvre.

Cary Grant n’avait pas seulement gagné la sympathie des spectateurs. Dans sa vie privée et dans sa vie professionnelle il faisait l’unanimité par sa gentillesse, son humour et sa modestie. En 1979, quand Marlon Brando ne put remettre à Laurence Olivier l’Oscar qui lui avait été décerné, il ne fit aucune difficulté pour le remplacer. En dépit de ses quatre mariages, son existence fut toujours caractérisée par la décence et l’équanimité. Il ne cessa enfin de se préoccuper du sort de sa mère, qui avait été internée dans une clinique psychiatrique, en Angleterre, alors qu’il avait douze ans.

L’un des atouts du comédien est sans conteste d’avoir été identifié à un genre, la comédie, qui plus est à un moment crucial de son existence. Tout comme John Wayne se confond avec le western, Gene Kelly avec la comédie musicale ou Humphrey Bogart avec le film noir, Cary Grant est le représentant zélé de cette screwball comedy qui a tant apporté au lustre hollywoodien. Si les comédiens cités se sont parfois aventurés dans des registres qui ne leur étaient pas familiers, l’exception se plaît à confirmer la règle. Le western ne sied par exemple que très mal à Cary Grant, pas plus qu’il ne s’accorde au talent d’un Bogart

… Si notre homme est l’incontestable prince de la comédie hollywoodienne, il lui est néanmoins arrivé de glisser insensiblement dans d’autres registres, à condition que sa maladresse, que sa propension à attirer les ennuis les plus divers ne soient pas remises en cause. D’où son aisance dans l’univers d’Hitchcock, dont le talent consiste entre autre à glisser quelques traits d’humour dans un monde on ne peut plus menaçant. D’ailleurs la carrière de Grant a survécu à la fin de la screwball comedy sans qu’il ait eu besoin de forcer sa nature pour explorer d’autres rivages. Il est vrai que c’est en principe ce que l’on demande à un comédien, et Cary l’est jusqu’au bout des ongles. A y regarder de plus près, on s’aperçoit d’ailleurs que l’homme est à mille lieux de l’image qu’il s’est plu à imposer… [Yves Alion –  L’Avant-Scène Cinéma (612) – 2014]

De MarIene Dietrich à Katharine Hepburn

De son vrai nom Archibald Alexander Leach, Cary Grant naquit le 18 janvier à Bristol, en Angleterre. Très tôt jeté sur les routes en compagnie d’acrobates et de comédiens, il fut remarqué dès 1927 par un « talent-scout » américain qui le fit venir à Broadway. Après avoir joué dans nombre de comédies musicales, il prit le pseudonyme que nous lui connaissons depuis le début des années 1930 et fut engagé par la Paramount. Très intelligent partenaire de MarIene Dietrich dans Blonde Vénus (1932) de Josef von Sternberg, ou de Mae West dans She done him wrong (Lady Lou, 1933) de Lowell Sherman, Cary Grant excellait alors en jeune premier romantique.

1935 marque un tournant dans sa carrière, quand la Paramount le prête à la RKO pour les besoins du tournage d’un film de George CukorSylvia Scarlett. Le film ne sera pas un succès, mais il permettra néanmoins à Cary de rencontrer Katharine Hepburn, son alter ego féminin. Et accessoirement d’être dirigé par un très grand metteur en scène, qui parvient à lui faire perdre son côté guindé, ouvrant la voie à une fantaisie désinvolte qui fera bientôt merveille. Dès lors, si Cary alterne les tournages pour la Paramount et ceux pour d’autres studios, il ne quitte plus le haut de l’affiche, partageant la vedette avec les comédiennes les plus en vue du moment : Joan Bennett, Jean Harlow, Frances Farmer, Irene Dunne ou Carole Lombard. Mais c’est encore avec Katharine Hepburn, qu’il nous éblouit. Dans Bringing up Baby (L’Impossible Monsieur Bébé) d’Howard Hawks en 1938 ou Holiday (Vacances) de George Cukor

… À ce moment-là Cary Grant est au sommet de son art et de son talent. Il est au box-office l’égal des plus grands, qu’il s’agisse de Gary Cooper, Spencer Tracy ou Clark Gable. Sa fantaisie, son charme font des merveilles. Il fait désormais partie du paysage intime de beaucoup. A tel point qu’il n’est plus nécessaire que le comédien installe ses personnages, tant ils se nourrissent de ce que l’on sait de ceux qui les ont précédés dans d’autres films. A tel point que le public commence à confondre ce que le comédien incarne et ce qu’il est profondément, notamment dans son rapport avec les femmes. Cary Grant peut-être entretient-il la confusion, y compris vis-à-vis de lui-même. Il se marie, divorce, se remarie, rêve de devenir père, mais cela ne se fait pas. Comme s’il lui fallait se calquer sur la désinvolture des hommes à femmes qu’il incarne à l’écran. Mais nous n’irons pas plus loin, il serait ridicule de jouer les psys à la petite semaine : que les stars d’Hollywood qui ont trouvé un équilibre pérenne dans le mariage lui jettent la première pierre, elles ne sont guère nombreuses. [Yves Alion –  L’Avant-Scène Cinéma (612) – 2014]

Howard Hawks et Leo McCarey

Élégant comme une chanson de Cole Porter et sec comme un Martini, selon l’amusante expression de l’historien britannique David Thompson, Cary Grant a très vite trouvé en Howard Hawks le cinéaste capable de faire de lui l’acteur idéal de la comédie de mœurs américaine. De Bringing up Baby (L’Impossible M. Bébé, 1938) à His girl Friday (La Dame du vendredi, 1940), de I Was a male war bride (Allez coucher ailleurs, 1949) à Monkey business (Chérie, je me sens rajeunir, 1952), Cary Grant s’est plié avec une souplesse stupéfiante à la misanthropie de Hawks, incarnant de façon désopilante de véritables concentrés de vanité masculine et de débilité intellectuelle.

Howard Hawks était toutefois trop bon cinéaste pour ne pas déceler en Cary Grant un acteur susceptible de faire autre chose que des caricatures, aussi brillantes et pénétrantes fussent-elles. C’est ainsi que Cary Grant fit montre d’une rare densité dramatique dans Only angels have wings (Seuls les anges ont des ailes, 1939), sans pour autant se départir, bien au contraire, de son expression ironique et flegmatique.

La même observation peut être faite au sujet de Leo McCarey qui, vingt ans après ce prototype de la comédie américaine qu’est The Awful truth (Cette sacrée vérité, 1937), allait retrouver Cary Grant et tourner avec lui, ainsi que Deborah Kerr, le bouleversant An Affair to remember (Elle et Lui, 1957). Comme l’a expliqué Jacques Lourcelles, le contraste entre les moments comiques et les moments d’émotion, qui constitue l’une des originalités de ce chef-d’œuvre de délicatesse humaine, a pour effet d’accentuer « le relief des personnages et la vérité de leur périple, de leur évolution morale, dominée ici par le thème de la découverte de la fidélité que fait, à sa plus grande surprise, un don Juan international ». Parmi les interprétations les plus fines et les plus nuancées de Cary Grant, il convient de mentionner enfin celle de People will talk (On murmure dans la ville, 1951), merveilleuse leçon de tolérance et de bonté réalisée par Joseph L. Mankiewicz.

Rencontre avec le maître

Mais il est un génie du cinéma qui a vu en Cary le comédien idéal et que nous n’avons pas encore cité : Alfred Hitchcock. Le maître du suspense dirigera notre homme à quatre reprises : Suspicion (Soupçons, 1941), Notorious (Les Enchaînés, 1946), To catch a thief (La Main au collet, 1955) et North by northwest (La Mort aux trousses, 1959). L’occasion lui est ainsi offerte d’ouvrir son registre, et sans rien perdre de son charme développer une ambiguïté nouvelle, qui culmine dans Suspicion, alors que l’on se demande s’il ne cherche pas à tuer sa femme ? Une sorte d’apothéose de la guerre des sexes telle que l’avait définie la screwball comedy d’une certaine manière. Nous ne reviendrons pas sur ces films de l’Oncle Alfred, ce sont des chefs-d’œuvre (même si To catch a thief  est sans doute un cran en-dessous des trois autres), des livres entiers ne suffiraient pas à en décrire l’excellence. Mais force est de reconnaître qu’à l’égal d’un James Stewart, Cary Grant a su s’imposer comme étant l’un des comédiens-fétiches du maître. Ce n’est pas le moindre de ses mérites. [Yves Alion –  L’Avant-Scène Cinéma (612) – 2014]

Le sous-marin rose

Sans cesser de jouer dans toutes sortes de comédies de facture inégale, Cary Grant poursuivit ainsi, mais de manière très discrète, une carrière dramatique pratiquement sans défaut. Devenu son propre producteur, Cary Grant fut loin d’être malheureux dans le choix de ses metteurs en scène. Jouant avec un entrain inaltéré les séducteurs pris aux pièges de l’amour ou surpris par les malices de l’éternel féminin, il eut d’abord la bonne idée de produire l’une des premières grandes comédies de Blake EdwardsOpération petticoat (Opération jupons, 1959). Flanqué d’un diabolique Tony Curtis, Cary Grant commandait, en pleine Seconde Guerre mondiale, un sous-marin peint en rose et dont une soupape, détruite au cours d’une attaque japonaise, était avantageusement remplacée par la gaine-culotte d’une accorte auxiliaire de l’US Navy…

Cary Grant eut enfin le flair d’accorder toute sa confiance à Stanley Donen qui, après avoir brillé dans la comédie musicale des années 1950, était en train de renouveler la comédie tout court. Si l’on peut sans grand inconvénient oublier The Grass is greener (Ailleurs l’herbe est plus verte, 1960), l’acteur et le metteur en scène firent œuvre novatrice avec Charade (1963), dont Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier ont défini l’esprit en ces termes : « Intrigues ahurissantes combinant les recettes de la comédie américaine traditionnelle et le style parodico-bondissant à la mode, filmées dans un style volontairement artificiel qui, avec ses cadrages extravagants, ses gros plans d’objets, ses incessants mouvements de caméra (subjective, aérienne, etc.), ses surimpressions et sa couleur irréelle, s’apparente à la fois à la bande dessinée, à la photo de mode et à l’avant-garde contemporaine. »

Cary Grant dit adieu au cinéma en 1966, après le tournage d’un film des plus dispensables, Walk don’t Run (Rien ne sert de courir)… Il a alors 62 ans. L’âge de songer à s’occuper un peu de lui, et de l’enfant qu’il vient (enfin) d’avoir, issu d’un énième mariage. Tout cela semble exemplaire. Pourtant Cary Grant a traversé des moments de doute d’une intensité peu commune. Plutôt que de voir un psy, il a pratiqué l’autohypnose, avouant en avoir tiré un immense profit. Il a également consommé une bonne quantité de buvards de LSD, avant que cette drogue devienne l’horizon ultime du mouvement hippy. On le voit, le comédien n’était pas vraiment dans le moule… Ce qui aurait tendance à nous le rendre d’autant plus sympathique… [Yves Alion –  L’Avant-Scène Cinéma (612) – 2014]


Un chien, un léopard, une clavicule de brontosaure, une héritière foldingue, un savant ahuri : tels sont les principaux ingrédients de ce grand classique de la comédie américaine, L’Impossible Monsieur Bébé d’Howard Hawks… Quiproquos et poursuites s’enchaînent à un rythme échevelé dans le film où un paléontologue, à la recherche de la pièce manquante du squelette d’un brontosaure, ne trouve dans sa quête qu’une femme riche et extravagante, tombée amoureuse de lui. Humour, élégance, fantaisie : la classe quoi.

His Girl Friday (La Dame du vendredi) est une adaptation d’une célèbre pièce de théâtre nommée Front Page, écrite par le tandem Hecht et Mac Arthur, amis personnels d’Howard Hawks. Hecht fut par ailleurs un scénariste très prisé à Hollywood, et a travaillé à maintes reprises avec le réalisateur de The Big Sky (La Captive aux yeux clairs).

Lina McLaidlaw a-t-elle tort de s’éprendre du désinvolte Johnnie Aysgarth ? C’est l’avis de sa famille, qui deviendra petit à petit le sien quand les soupçons prendront la place de l’amour. A l’occasion de son quatrième film réalisé aux Etats-Unis, Hitchcock débuta une fructueuse collaboration avec le grand Cary Grant et retrouva, après Rebecca, la talentueuse Joan Fontaine. Le film qu’ils signèrent ensemble a tout l’air d’une comédie sentimentale – du moins durant les premières minutes…

Il est des sujets qui donnent des ailes à Hitchcock. L’amour en fait partie. Le film sorti en 1946, sur lequel le réalisateur avait commencé à travailler avec son scénariste Ben Hecht avant même la fin de la guerre, transcende les genres cinématographiques et atteint au chef-d’œuvre absolu. Plus encore qu’avec le scénario, c’est derrière la caméra qu’Hitchcock donna la mesure de son talent, façonnant Notorious au gré du tournage avec une maîtrise vérifiée à chaque instant.

Après Till the clouds roll by (La Pluie qui chante), film consacré à Jerome Kern, et Words and Music (Ma vie est une chanson), évocation du tandem formé par Rodgers et Hart, nous continuons notre exploration d’un genre très en vogue à Hollywood dans les années 40 et 50 : la « vraie fausse » biographie de compositeur. Cette fois, c’est le brillant Cole Porter qui est à l’honneur. 

1951 est l’année la plus prestigieuse de la carrière de Joseph L. Mankiewicz, qui, pour All About Eve (Eve), va obtenir en quelques semaines les Oscars du meilleur film, du meilleur réalisateur,  et du meilleur scénario adapté. La cérémonie des Oscars a lieu le 29 mars. À ce moment-là, Mankiewicz a débuté depuis neuf jours le tournage de People Will Talk, sans aucun doute son film le plus curieux. L’intrigue présente une grossesse non désirée, un souhait d’avortement, une tentative de suicide et une commission d’enquête sur fond de délation, tout ceci dans une atmosphère qui oscille entre la comédie et le drame.

Quinze ans après le triomphe de Bringing up Baby (L’Impossible Monsieur Bébé), Howard Hawks et Cary Grant renouent avec le ton résolument décalé de la « screwball comedy ». Mais le film fera également date pour avoir enfin révélé au grand public une certaine Marilyn Monroe.

Ancien cambrioleur, « le Chat » doit prouver qu’il n’est pas responsable d’une nouvelle série de vol de bijoux sur la Côte d’Azur. L’intrigue policière sert de prétexte à un badinage plein de grâce et d’ironie. Les années 1950 comptent parmi les plus productives d’Hitchcock. En 1954, avec Grace Kelly et Cary Grant, le réalisateur tourna dans le sud de la FranceTo Catch a thief, une intrigue policière largement teintée d’humour et d’une grande beauté visuelle.

Publicitaire sans histoire, Roger Thornhill se retrouve soudain plongé malgré lui dans une histoire d’espionnage hallucinante qui le mène des rues de New York aux vertigineux sommets du mont Rushmore. Tourné entre Vertigo  et PsychoseNorth by northwest est animé par un souffle de légèreté. Le film est à juste titre reconnu comme le plus grand thriller comique d’Hitchcock, qui parvient ici à concilier audace morale et grand succès populaire. Il deviendra un exemple pour la génération suivante des films d’espionnage, James Bond inclus.

Stanley Donen s’est spécialisé dans la comédie musicale, avec notamment Chantons sous la pluie (Singin’ in the Rain) en 1952. Avec Charade, il nous propose une comédie policière où le spectateur oscille entre le suivi de l’intrigue avec une série d’assassinats et la veine comique dont procède le jeu des acteurs.




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joi, 16 ianuarie 2020

Cary Grant: English-born American actor


Cary Grant (1904-1986)



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BIOGRAPHIE CARY GRANT : Entre Comique et Dramatique

Extrait de l'Atlas des Stars d'Hollywood "Les acteurs de l'âge d'or"



Un charme incomparable et un humour irrésistible ont fait de ce merveilleux comédien un personnage clé de la comédie américaine. Mais il y avait en lui, une part de mystère dont Alfred Hitchcock a du tirer un parti prodigieux. Sa filmographie est sans conteste l’une des plus riches d’Hollywood.


Archie et Pender


Cary GrantElégant, fantaisiste, drôle, fascinant, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire le charme mythique de Cary Grant. Ce séducteur, qui pourtant s’ignore, a tourné avec les plus belles actrices et les cinéastes les plus réputés. Il se maria cinq fois, dont quatre de ses divorce furent prononcés à ses torts.
Tout aurait pu tourner au mélodrame pour ce prince d’Hollywood. C’est dans une famille pauvre de Bristol endeuillée par la mort d’un premier né, que voit le jour, le 18 janvier 1904, Cary Grant, alias Archibal Alexander Leach. Entre un père alcoolique, repasseur dans une fabrique de vêtements et une mère tyrannique qui se fera interner quelques années plus tard, le jeune Archie mène une vie plutôt morne. Seules les pantomines du music-hall où le conduit son père lui offre quelques distractions.
Archie rejoint ensuite le monde du cirque, plusieurs versions se contredisent. Il aurait selon la thèse officielle voulu de lui-même se consacrer au cirque, mais d’autres sources admettent que c’est son père, Elias Leach qui aurait "vendu" Archie à une troupe de danseurs acrobates de sa connaissance en représentation à l’Empire et l’Hippodrome de Bristol. Archie, alors âgé de six ans, trouve ainsi sa place parmi les petits Dandys de Pender, qu’il suivra à Berlin, à l’Olympia de Paris et jusqu’au Folies-Bergère de New-York.
Deux ans plus tard, il est de retour à Bristol. L’attend alors le destin bien terre à terre de tous les enfants de son âge : il prendra les chemins de l’école, sans pouvoir s’y adapter vraiment. Renvoyé pour des raisons demeurées obscures en 1918, il s’empresse de rejoindre Pender qui va se produire dans toute l’Angleterre.

Son envol


En 1920, New York, les accueille dans la revue Good Times sur la scène gigantesque de l’Hippodrome ; Après une tournée triomphale, la troupe décide de regagner le pays, Archie ne les accompagne pas. Il préfère rester à New York, quitte à accepter des jobs plus ou moins reluisants pour survivre. On peut ainsi le croiser arpentant sur des échasses à Time Square ou Coney Island. Puis, il retrouve sa vraie famille, la troupe Lomas, avec d’anciens membres de pender. C’est Jean Dalrympe, devenue une des grandes dames du théatre New-Yorkais, qui lui fera abandonner le goût pour les échasses et le cirque. Elle lui apprend à se tenir sur une scène et à assouplir sa démarche, raidie par la pratique des échasses. Il commence dès lors des seconds rôles dans les comédies musicales, notamment dans Boom-Boom (1929), qui va suggérer à Archie un prénom, celui de son personnage, Cary Lockwood, quand la Paramount exigera un pseudonyme. Le cinéma, en effet, commence à s’intéresser à lui.
La major company en quête de nouveau talents que réclame l’ère du parlant, vient de lui faire tourner dans ses studios de New-York un court métrage intitulé Singapore Sue (1932). Il y apparait en marin américain aux côtés de l’actrice Anna Chang. Le film ne sera distribué que quelques mois plus tard, alors que l’acteur a à son actif trois longs métrages sous le nom, bientôt célébrissime de Cary Grant.
Cary GrantInstallé à New-York pour de nouveaux essais avec la Paramount, il entame en 1932 une carrière qui s’annonce prolifique. Il tournera huit films où son physique de jeune premier le place d’emblée à la tête de la distribution.
Remarqué par la très licencieuse Mae West, alors qu’il tourne Madame Butterfly (1932), Cary Grant lui donnera la réplique dans Lady Lou de Lowell Sherman.
Mais même si Cary Grant prouve qu’il peut être autre chose qu’un playboy gominé, il doit son premier grand rôle à George Cukor. Prêté pour la circonstance par la Paramount à la RKO Radio, Cary Grant donne la réplique à la délicieuse Katharine Hepburn. Ils forment un duo étonnant, lui en escroc pittoresque et elle, travestie en jeune garçon pour mieux passer inaperçue ; D’un ton résolument moderne, mêlant drame et comédie, Sylvia Scarlett (1935) ne trouvera malheureusement pas son public dans l’immédiat. Malgré cet accueil peu brillant, Cary vient de faire un pas décisif, "Jusque là, il n’avait été qu’un beau jeune homme, dira Cukor, un jeune premier guindé, quelque peu expérimenté aussi, et durant le tournage, son talent s’épanouit… Il a été magnifique."

Une Star d'exception


L’acteur se montre désormais, plus exigeant. Etre le partenaire de Joan Bennett, Carole Lombard et Jean Harlow ne lui suffit plus. La Paramount s’évertuant à ne voir en lui que de pâles copies de Gary Cooper. A la fin de son contrat, il décide de mener sa carrière à sa guise. Il signe deux contrats avec la RKO et la Columbia Pictures, qui lui permettent de rester libre de ses choix.
L’année 1937, s’annonce sous de meilleurs auspices avec une histoire de fantômes : Topper (Le couple invisible, 1937). Le film remportera un Oscar et apportera la notoriété définitive à Cary Grant. Il rencontre Howard Hawks, pour lequel il tournera cinq films inoubliables. Il est de nouveau le partenaire de Katharine Hepburn, dans Bringing up Baby (L’Impossible monsieur Bébé, 1938), qui malgré une bonne critique ne fera pas exploser le box office. Pas plus que Holiday (Vacances, 1938), un remake de George Cukor, à l’occasion duquel Cary retrouve encore Katharine Hepburn. Mais le charme n’opère pas.
L’année suivante, Cary hérite de manière inattendue d’un superbe rôle dramatique dans l’une des &œlig;uvres les plus personnelles d’Howard Hawks, Only Angels have Wings (Seuls les anges ont des ailes, 1939). Retrouvant un univers qu’il connait bien, celui de l’aviation, le cinéaste renoue avec ses thèmes favoris : danger, amitiés viriles et guerre des sexes. D’un cynisme à toute épreuve, Cary Grant est entouré de Jean Arthur, actrice venue aussi de la comédie et de la toute jeune Rita Hayworth, qui prend ici son envol. C’est un succès.
His girl Friday (La Dame du Vendredi, 1940) offre à Cary, plongé dans le milieu de la presse, une situation classique, habituellement exploitée par Hawks, celle du triangle amoureux. Au sommet de sa gloire, Cary Grant est l’un des acteurs, les mieux payé d’Hollywood.
Cary Grant, Katherine Hepburn et James Stewart dans The Phildalphia StoryEchaudée par ses échecs successifs à l’écran, Katharine Hepburn, s’est refait une santé avec la pièce de Philip Barry The Phildalphia Story (Indiscrétions, 1940). Elle cédera ses droits d’adaptation dont elle est détentrice à la MGM, à condition de pouvoir choisir le réalisateur, George Cukor et ses partenaires, Cary Grant et James Stewart. Le film sera un succès. Cary exige un cachet de 175 000 $ , que nonobstant, son avarice légendaire, il versera intégralement aux Fonds de soutien de l’effort de guerre britannique et à la Croix Rouge. C’est à cette période qu’il rencontre Alfred Hitchcock, avec lequel il sympathise.
Cary dans la comédieIl tourne Arsenic and Old Lace (Arsenic et Vieilles dentelles, 1944) de Franck Capra ; Ce film reste aujourd’hui l’un des plus populaires de Cary Grant. Après l’immense succès de Mr. Lucky (1943) de HC Potter, Cary accepte de s’embarquer dans un sous-marin dirigé par le cinéaste débutant Delmer Daves, dans Destination Tokyo (1943). Il n’hésitera pas non plus à accorder sa confiance au scénariste Clifford Odets dans How Green Was My Valley (Qu'elle était verte ma vallée, 1941).
Cary va retrouver Alfred Hitchcock dans Notorious (Les enchaînés, 1946) ; un film qui le met face à Ingrid Bergman sur un terrain particulièrement miné, celui de l’amour et de l’espionnage. Héros romantiques, les deux acteurs ne vont cesser, tout au long de l’intrigue de se mettre à l’épreuve, prouvant en cela leur manque de confiance en eux, en leur partenaire et en leur amour…Ce jeux extrêmement cruel pour eux, s’insère dans le double jeu que mène l’héroine avec des espions.

Ses Adieux


En 1949, Hawks propose à Grant une nouvelle comédie I Was a Male War Bride (Allez coucher ailleurs, 1949). Mais leur fructueuse collaboration ne s’arrêtera pas là, trois ans plus tard, il tournera encore Monkey Business (Chérie, je me sens rajeunir, 1952).

Cary Grant et Grace Kelly dans To Catch a Thief Cary Grant et Deborah Kerr dans Love Affair

Cary GrantMais l’heure n’est plus à la comédie et Cary Grant se plaint de la médiocrité des scénarios qu’on lui propose. Il tournera donc pour Alfred Hitchcock To Catch a Thief (La Main au Collet, 1955) avec pour partenaire la jeune Grace Kelly. Ce joli succès, redonnera confiance à Grant, il enchaîne avec North by Northwest (La mort aux trousses, 1959). Il tournera Love Affair (Elle et Lui, 1957) de Leo Mc Carey et se retrouve sous le charme de Deborah Kerr qui sera sa partenaire dans Dream Life (La femme rêvée, 1953).
C’est à cette période que Cary Grant décide de prendre en main la destinée de sa carrière financière, il fonde avec Stanley Donen, la Grandon Productions, qui durera le temps de trois films.
En 1964, Cary a soixante ans et décide de faire ses adieux au cinéma. Il fait quelques ultimes apparitions dans Father Goose (Grand méchant loup appelle, 1964), puis Walk Don't Run (Rien ne sert de courir, 1966). Il rencontrera à Londres, sa dernière épouse, Barbara Harris, une attachée de presse qu’il épouse en avril 1981.


Le 7 Avril 1970, Hollywood lui décerne en grande pompe un oscar spécial pour l’ensemble de sa carrière.
Populaire et séduisant, Cary Grant le restera jusqu’à la fin, honorant de sa présence et de son panache les hommages qui lui sont rendus. Il succombera à une crise cardiaque, le 30 novembre 1986 laissant derrière lui un héritage cinématographique des plus populaires d’Hollywood.

http://cinemaclassic.free.fr/cary/biographie_cary.htm

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