MADAME BOVARY – Vincente Minnelli (1949)
Fasciné par Flaubert, Vincente Minnelli ne pouvait qu’être touché par Emma, personnage illogique et complexe, tiraillé entre un monde imaginaire et une réalité médiocre. Le film s’attache aux miroirs et à leurs reflets, qui témoignent de la lente dégradation du rêve : miroir terne dans une ferme, miroirs luxueux qui voient le triomphe d’Emma au bal (sur une valse de Miklós Rózsa). Et, à la fin, miroir brisé dans la chambre d’hôtel du médiocre adultère. Les mouvements d’appareil sophistiqués, dignes de Max Ophuls, accompagnent l’accession illusoire d’Emma à un autre monde. [Télérama – 2021]
Quand le producteur Pandro S. Berman propose à Minnelli de tourner Madame Bovary, sa première réaction est d’accepter car il s’agit d’un de ses romans préférés. L’entreprise présente pourtant de nombreuses difficultés. La première, et non la moindre, étant que le code de censure considère l’adultère comme un sujet peu approprié. Le représentant du Breen Office interviendra d’ailleurs sur le scénario du film en supprimant plusieurs scènes sensuelles afin de « dépassionner les scènes entre Emma et Rodolphe ». Lana Turner, d’abord pressentie par Minnelli, devra laisser la place à Jennifer Jones, parce qu’elle est considérée comme trop sensuelle.
La deuxième est, bien évidemment, qu’il s’agit d’un classique de la littérature mondiale et Minnelli se doute que la critique va l’attendre au tournant. Avant même d’aborder le personnage, il lit les études que lui ont consacré Somerset Maugham, Henry James et Sigmund Freud. De tout cela, il tire « son » Emma : « … Dans la lignée du romantisme d’un Victor Hugo ou d’un Châteaubriand, elle demeurerait jusqu’à sa mort une étudiante, adolescente rêveuse… Elle est en quête de la beauté et seul son esprit peut enfanter ce concept à chaque instant, puisque sa vie se heurte à une réalité indigne… La sexualité est le moyen qu’elle trouve pour s’éloigner de son mari, médecin de campagne… terne et gris. Chaque fois qu’une porte lui claque à la figure, elle en trouve une autre à ouvrir… qui est un nouveau pas vers la vie qu’elle souhaite vivre. » (Vincente Minnelli)
A la sortie du film, certaines critiques ont reproché à Minnelli d’avoir abandonné le réalisme de Flaubert au profit du romantisme hollywoodien. Et même ceux qui aimaient le film avaient tendance à s’excuser. « C’est une version hollywoodienne du roman aussi bonne qu’on pouvait l’espérer » pouvait-on lire dans Manchester Guardian. Ceci dit, Minnelli a toujours défendu sa version de l’œuvre. « Emma Bovary est le personnage le plus controversé de la littérature », déclare-t-il en 1957, huit ans après le tournage. « Au moins quinze écrivains ont fait des études sur elle, elle les passionne. Et il n’y en a pas deux qui soient d’accord sur son caractère… Pour Somerset Maugham, par exemple, c’est très simple : elle est uniquement intéressée par l’argent. Pour d’autres, c’est une femme innocente et naïve ; pour d’autres encore, elle est mauvaise. A cette époque, au studio, on me déconseillait de tourner le film parce qu’on trouvait justement que ce n’était qu’une mauvaise femme. Et je m’évertuais à leur expliquer que ce n’était pas vrai, qu’elle agissait sous l’empire d’une force instinctive, que cela valait la peine de le montrer, de se demander pourquoi cette femme se comportait de la manière que Flaubert avait décrite … Je crois que l’on pourrait faire dix films sur Emma Bovary, et tous différents. »
Il est certain, en tout cas, que Minnelli s’est annexé Emma Bovary pour en faire un des personnages les plus typiques de son univers. Au départ, Emma est une jeune fille simple de la campagne, comme la Katharine Hepburn de Undercurrent. Mais autant l’héroïne d’Undercurrent vivait en accord avec son cadre, autant Emma Bovary cherche à s’évader de son décor parce qu’elle a le sentiment qu’on le lui a imposé. Première étape : elle le déguise, en collant sur des murs misérables des images de couples à cheval, de rendez-vous galants dans des jardins secrets. Seconde étape : elle s’échappe ; mais c’est pour tomber dans un décor presque aussi terne et gris, qu’elle essaiera à nouveau de modifier en changeant l’ameublement et les rideaux.
Mais, nous l’avons vu, le décor est le personnage. Et ce décor-là est celui de Charles, son mari, que Minnelli regarde avec plus de tendresse que Flaubert. Emma va donc y vivre tant bien que mal jusqu’au jour où, dit Minnelli, « l’occasion de matérialiser sa conception de l’héroïne romantique lui est donnée ». Emma est invitée à un bal offert par un aristocrate dans un château voisin. Elle revêt ses plus beaux atours et se livre, frénétiquement, au plaisir de la valse. « Tandis qu’Emma tourbillonnait, les chandeliers et les miroirs baroques se balançaient à son rythme », dit encore Minnelli. Emma a enfin trouvé son décor en mouvement. La vitesse à laquelle elle tourne symbolise son vertige. Dès lors, tout est dit. Emma ne peut pas se fixer ; elle est destinée à suivre sa course folle jusqu’au bout. Après le bal, les décors s’appauvriront, jusqu’à la chambre minable de Léon, dont le miroir est brisé. Emma a voulu traverser le miroir ; elle finira par n’y trouver que son visage en morceaux. Encore une fois, le rêve renvoie au réalisme le plus terrible. Emma préfigure la Ginny de Some came running qui, comme elle, trouvera la mort au bout du grand amour qui, croyait-elle, transfigurerait sa vie. [Vincente Minnelli – François Guérif – Filmo n°8 (Edilio 1984)]
Entre la fin du tournage du Pirate et le début de celui de Madame Bovary , il se passe près d’un an. Pour un cinéaste comme Minnelli, sous contrat et payé à la semaine, ce délai est extrêmement long. Juste après The Pirate, Minnelli devait diriger Easter Parade, un autre « musical » produit par Arthur Freed et interprété par Gene Kelly et Judy Garland. De fait, Minnelli commença à travailler à la préparation d’Easter Parade, un projet extrêmement ambitieux et important. Au bout de quelques jours, Freed le convoqua dans son bureau pour lui annoncer : « Le psychiatre de Judy pense qu’il est préférable que vous ne réalisiez pas le film !… Il croit que Judy ne souhaite pas que vous le tourniez … Vous symbolisez à ses yeux tous les démêlés qu’elle a eus avec le studio.» Le ton d’Arthur était affectueux, se souvient Minnelli, mais sa conclusion était inévitable : « Il vaudrait mieux que vous vous retiriez…» Charles Walters fut donc chargé d’Easter Parade. Mais comme un malheur n’arrive jamais seul, Gene Kelly se fractura la cheville en jouant au volley-ball dans son jardin (officiellement, il eut un accident pendant qu’il répétait les danses du film). Arthur Freed décida donc Fred Astaire à sortir de sa retraite et à remplacer Kelly, Tel quel, Easter Parade est un très remarquable « musical », un chef-d’œuvre de Charles Walters dont le talent méritait bien ce coup de pouce du destin, mais il nous restera éternellement un petit regret : qu’une comédie musicale réunissant Fred Astaire et Judy Garland (et non pas une succession de numéros comme Ziegfeld Follies) n’ait jamais été réalisée par Minnelli. Cette rencontre unique n’eut jamais lieu. Minnelli ne tournera plus jamais avec Judy Garland
Plusieurs projets d’Arthur Freed , après The Pirate ne se réalisent pas. On pense surtout à une adaptation par Irving Stone de sa vie de Van Gogh, Lust for Life, que John Houseman reprendra à son compte, en 1956, avec Minnelli. On peut imaginer que Freed avait déjà pensé au plus « artiste » de ses metteurs en scène habituels. Quand il commencera en 1949, à envisager An American in Paris, il ne sera question de nul autre que Minnelli. En attendant, c’est Pandro S. Berman, un des principaux producteurs de la Metro, qui sera le premier à lui faire une proposition concrète, et pas n’importe laquelle : Madame Bovary. « Je ne crois pas que vous posiez de réels problèmes au studio, lui dit Berman. « On ne m’a pas défendu de vous appeler. » On peut s’étonner que le choix de Berman se soit porté sur un cinéaste comme Minnelli qui n’a, à cette date, réalisé que deux films non musicaux. Mais Berman est un vieil ami de Minnelli. Il connaît ses qualités de directeur d’actrices et de décorateur. Il sait qu’avec lui, Madame Bovary sera certainement un film élégant, luxueux et ambitieux, dans la tradition de la Metro. Cette espérance sera comblée. On imagine, d’un autre côté, la satisfaction de Minnelli qui trouve dans Madame Bovary l’occasion de prouver qu’il n’est pas seulement un spécialiste du « musical », et qui rêve de se confronter à une œuvre classique, et d’être, d’une certaine manière, pris davantage au sérieux. Dans les différents entretiens qu’il donnera, Madame Bovary est un des films dont il parle le plus volontiers, un de ceux dont il est le plus fier, à juste titre, empressons-nous de le dire, car s’il fut naturellement mal accueilli par la critique française, qui ne pouvait y voir qu’un crime de lèse-majesté (Georges Charensol allant même jusqu’à écrire que la « Société des Gens de Lettres, chargée de la défense du droit moral des écrivains français, s’honora en ne laissant pas passer sans protester cet attentat à ta pudeur.»), il nous semble aujourd’hui évident qu’il s’agit d’un de ses films les plus brillants, les plus personnels et les plus émouvants.
Exemplaires sont la manière dont Minnelli s’approprie le roman de Flaubert et la vision qu’il en donne. On pourrait, sans analyser consciencieusement les différences entre le livre et te film, reposer l’éternel problème de l’adaptation et du respect dû aux chefs-d’œuvre… Ce serait passer complètement à côté du film. Pour le rôle d’Emma Bovary, après avoir pressenti Lana Turner et Greer Garson, la Metro engagea des négociations avec David O. Selznick, l’époux de Jennifer Jones, et son « propriétaire » légal (elle avait un contrat exclusif avec lui), Selznick finit par accepter, et céda également les services de deux autres de ses acteurs : Louis Jourdan qui sera un très acceptable Rodolphe Boulanger et Christopher Kent. James Mason proposa ses services pour le rôle de Flaubert : pour échapper à la censure, Berman, Minnelli et le scénariste Robert Ardrey avaient eu l’idée d’un prologue et d’un épilogue sous forme de procès. On y voit l’auteur, en 1857, devant la cour de justice de Paris, se défendre d’avoir attenté « à la moralité publique » et raconter la vie de son héroïne : « Je maintiens, messieurs, la vérité de ce récit, et j’ajoute qu’une moralité qui craint d’entendre la voix de la vérité n’est pas digne de ce nom. Les hommes peuvent ne pas aimer la vérité. Ils peuvent la trouver audacieuse et gênante. Ils peuvent la persécuter, la défigurer, demander aux lois de l’étouffer. Mais croire que les hommes se rendront un jour maîtres d’elle, est un blasphème et une folie. La vérité vivra toujours tandis que les hommes passeront. »
Ce qui est admirable dans la démarche de Minnelli, c’est l’amour qu’il porte à son héroïne. Emma Bovary devient, sous ses yeux, un personnage exemplairement « minnellien ». « Pour moi », déclarait-il en 1969 à Charles Higham et Joël Greenberg, les auteurs de The Celluloïd Muse (cités par Marion Vidal dans son Minnelli de la collection Cinéma d’aujourd’hui), « c’est un personnage extrêmement complexe : elle vivait constamment dans un monde imaginaire, elle voulait que tout soit beau et cependant autour d’elle, c’était le bourbier. Elle refusait cette situation et vivait au-delà d’elle-même, au-delà de ses moyens. Jennifer Jones voyait le personnage comme moi et fut excellente, parce qu’elle est elle-même une Emma Bovary pleine de contradictions, très romantique… Pour la scène du bal où Emma est entraînée dans un tourbillon d’excitation et d’émerveillement, j’ai demandé à Miklos Rozsa de me composer une valse très « névrotique », de la durée exacte de la séquence : il a travaillé au chronomètre. .J’ai filmé entièrement la séquence sur la musique, et la durée de chaque plan était déterminée par le score, y compris ceux où l’on voyait Charles Bovary aux tables de jeu. Nous avons utilisé plusieurs types de grue pour que la caméra n’abandonne jamais les personnages dans leurs évolutions. A la fin, on brise les vitres pour donner de l’air, car Emma est en train de s’évanouir. Cette conclusion de la scène figurait bien entendu dans le roman. Tout au long du film, j’ai utilisé des miroirs : le miroir à la ferme qui la montre essayant de se rendre fascinante, rêvant d’être quelqu’un d’autre ; au pensionnat, lorsqu’elle lit les auteurs romantiques français de l’époque ; puis, au cours du bal, quand elle se voit dans une glace, entourée d’hommes, image parfaite de la réalisation de ses désirs romanesques. Enfin, on la voit dans une chambre d’hôtel miteux en compagnie de son amant, et un miroir brisé lui renvoie l’image de sa déchéance. Personne n’a remarqué ce thème récurrent du miroir. »
En 1963, avec Jean-Paul Török, dans une étude intitulée Vincente Minnelli où le Peintre de la vie rêvée, nous avions essayé de situer l’exemplaire importance de Madame Bovary dans l’œuvre de Minnelli : Il y a deux classes d’esprit : ceux pour qui Madame Bovary est un roman de Flaubert, ceux pour qui c’est un film de Minnelli… Le roman répond fidèlement à l’analyse des exégètes de Minnelli (nous pensons précisément à Jean Douchet) ; son sujet est le heurt de l’imaginaire et du réel, la confrontation d’une âme sensible et artiste avec la laideur et la bêtise du monde extérieur. Mais Flaubert a traité ce thème romantique comme un sujet trivial, en ramenant au niveau d’une aventure dégradante la poursuite de l’idéal. L’adaptation de Minnelli obéit très exactement à un parti pris contraire : traiter un sujet banal avec une ampleur lyrique, transformer le décor en le stylisant, magnifier les élans du cœur, et Madame Bovary devient une « défense et illustration » du point de vue romantique sur la vie.
On ne saurait trouver meilleur exemple du travestissement par Minnelli de la réalité au travers de sa propre imagination. Madame Bovary est une trahison du roman de Flaubert, nous en conviendrons sans peine, et les raisons en sont évidentes : le goût de Minnelli pour le dix-neuvième siècle français s’y exprime pour la première fois, et l’image qu’il en donne est telle qu’il l’a rêvée. Yonville devient un charmant village peuplé de personnages pittoresques, ridicules et amusants. Charles Bovary, interprété par Van Heflin, est un époux tendre et compréhensif, et ses rapports avec Emma sont dénués de cruauté. Jennifer Jones, adorable créature de Keepsake, se promène dans la campagne, vêtue de robes exquises et féminise à l’extrême un personnage orné par Flaubert (inconsciemment sans doute) de qualités à bien des égards, viriles. Au monde extérieur, émanation vague et imaginaire, au travers de l’imagination de Minnelli, du monde déjà reconstitué par Flaubert, se superpose, dans Madame Bovary, le monde des rêveries d’Emma, imaginé par Minnelli au travers de l’imagination de l’héroïne. Déjà, dans le passage d’un monde à l’autre (du monde imaginaire au monde rêvé), c’est la danse, moteur secret du rêve, qui symbolise l’évasion. Nous touchons là, sans doute, à l’une des constantes, à l’un des ressorts secrets de la démarche minnellienne. Nous retrouverons souvent cette juxtaposition de deux plans de l’imaginaire, sous forme de deux styles de vie, de deux styles de décors, de deux mondes moraux, communiquant dans une ascension lyrique par le biais de l’œuvre d’art, de la passion, de la danse et plus généralement de la recherche du bonheur. Au cours de la réception chez le marquis de la Vaubeyssard, la séquence de la valse (sur une musique de Miklos Rozsa largement inspirée de la Valse de Ravel), ordonne le film autour d’elle, car elle correspond au vertige du cœur et des sens et aux premiers pas d’Emma dans le rêve. Elle est décrite avec une magnificence, une ampleur de détails et de mouvements absolument irréalistes en proportion du contexte provincial où l’enfermait Flaubert. Minnelli la présente comme un archétype de l’idée romantique de la Danse, liée à l’abandon, à l’amour et comme une projection de l’imagination enfiévrée de son héroïne. L’exaltation de l’âme et du sentiment, à son degré le plus haut, s’élève vers le monde du rêve, et les fenêtres fracassées à grands coups de fauteuils brandis par les laquais, « ouvrent » la salle de danse sur l’immensité de la nuit, au moment où l’âme d’Emma s’élance à la recherche de l’Infini.
Cette admirable séquence, digne en tout point des plus beaux numéros musicaux jamais filmés par son auteur, superbement photographiée par Robert Planck (le chef opérateur de Moonfleet), est le sommet d’un film entièrement magnifique et frémissant de vie. On est loin de l’académisme de la majorité des productions historiques de la Metro. S’il y a une comparaison à faire, ce serait avec un autre chef-d’œuvre, le Roman de Marguerite Gautier, de George Cukor. A la différence de leurs collègues français, les critiques américains furent enthousiastes, et le succès du film, considérable. Minnelli n’eut plus seulement la réputation d’un maître du « musical », ou d’un esthète raffinée. Les années qui suivent avec An American in Paris, The Bad and the Beautiful et The Band Wagon, le conduiront vers de nouveaux sommets.
Dans la progression de son œuvre, Madame Bovary marque également l’apparition, dans un registre purement dramatique, d’un de ces personnages d' »artistes » (comme John Kerr dans Tea and Sympathy, Kirk Douglas dans Lust for Life, Frank Sinatra dans Some Came Running, Glenn Ford dans The Four Horsemen of the Apocalypse), qui tentent désespérément de vivre leur rêve, de concilier leur imaginaire avec les nécessités du réel. Le ton est donné ici, tragiquement et superbement. [Minnelli « De Broadway à Hollywood » – Patrick Brion, Dominique Rabourdin, Thierry de Navacelle – ED. 5 continents Hatier (1985)]
L’HISTOIRE
En 1857, devant la cour de justice do Paris, Gustave Flaubert est accusé par le ministère public d’avoir porté atteinte à la moralité publique, on écrivant Madame Bovary. Pour sa défense, il raconte la vie de son héroïne, depuis l’âge de ses vingt ans et sa rencontre avec Charles Bovary. Emma Rouault rencontre le docteur Charles Bovary lors de la visite de celui-ci au chevet de son père malade. Elle rêve d’une autre vie, loin de la ferme familiale. Aussi accepte-t-elle très vite d’épouser Charles. Au lendemain de leurs noces, elle décide d’embellir sa maison avec l’aide du clerc de notaire, Léon Dupuis, et celle du marchand d’étoffes, Lheureux. Elle organise chez elle des soirées musicales et poétiques. Malgré la naissance d’une petite fille, l’ennui s’installe. Au bal donné par le marquis d’Andervilliers, elle danse, consciente de son éclat, et fait la connaissance de Rodolphe Boulanger. Charles renonce à tenter l’opération d’un pied-bot, Hippolyte, qui lui aurait apporté gloire et fortune. Par dépit, Emma devient la maîtresse de Rodolphe et veut partir avec lui. Mais il la quitte lâchement. Charles empêche Emma de se jeter par la fenêtre. Elle retrouve Léon Dupuis et dépense sans compter : Charles est bientôt ruiné, Emma, couverte de dettes. Ses amis refusent de l’aider et l’humilient. Elle s’empoisonne à l’arsenic. Charles quitte Yonville avec sa fille. Retour au tribunal : Flaubert est acquitté.
Niciun comentariu:
Trimiteți un comentariu