Mélodrame improbable sur un anti héros, un très beau film porté par Robert Donnat, époustouflant.
Goodbye Mr Chips (1936)
(Au revoir Mr Chips)
Réalisé par Sam Wood
Ecrit par R.C. Sherriff, Claudine West et Eric Maschwitz d’après le roman de James Hilton
Avec Robert Donat, Greer Garson, Terry Kilburn, John Mills,…
Directeur de la photographie : Freddie Young
Produit par Victor Saville pour MGM British studios
Romance
114 mn
UK
“Goodbye Mr. Chips” est l’un de ces petits miracles dont le cinéma accouche parfois. Mélodrame improbable sur un anti héros, le film est la parfaite ode à un modèle d’honnête homme, certes un peu passé de mode, mais très attachant.
Le mélodrame est le genre casse gueule par excellence. A trop vouloir chercher la petite larme, la plupart des films qui relèvent du genre affichent de gros rouages, et finissent par ressembler à un gros gâteau à la crème. Indigeste. “Goodbye Mr Chips” n’évite pas tous les écueils, et le scénario vous donne de nombreuses occasions de laisser couler une larme, mais la bonne humeur et le doux caractère de Mr Chips finissent toujours par l’emporter.
Ce petit héros du quotidien finit à la fin par se transformer en véritable héros de la vie. Une jolie leçon assénée avec juste ce qu’il faut d’humour pour qu’elle ne vous reste pas en travers la gorge.
Bien sûr, le film doit beaucoup à la prestation extraordinaire de Robert Donnat, alors âgé de 34 ans, et qui prend 63 ans pendant la durée du film qui s’étend de 1870 (son arrivée au collège) à 1933 (son décès). Prestation qui lui vaudra l’Oscar du meilleur acteur. On saluera également la prestation de Greer Garson qui est très touchante dans le rôle de la charmante Kathie. Ou encore Max Staeffel (acteur et réalisateur assez brillant) qui interprète ici le rôle d’un professeur allemand. Enfin, notons une apparition du jeune John Mills, et surtout une pléthore d’enfants, tous épatants.
Le réalisateur américain Sam Wood qui a signé le film pour la filiale britannique de la MGM, était déjà un vieux de la vieille en 1936, ayant commencé sa carrière à Hollywood en 1920. Il signera encore une dizaine de films jusqu’en 1950 (dont “Pour qui sonne le glas / For Whom the Bell Tolls” en 1943).
DVD Warner Bros. Zone 2 FR. Version originale sous-titrée en français. Version française.https://cinemaderien.fr/goodbye-mr-chips-au-revoir-mr-chips-1936/
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Au revoir Mr. Chips
Titre original | Goodbye, Mr. Chips |
---|---|
Réalisation | Sam Wood |
Scénario | R.C. Sherriff Claudine West Eric Maschwitz d'après James Hilton |
Acteurs principaux | |
Pays d’origine | Royaume-Uni |
Genre | Comédie dramatique |
Durée | 114 minutes |
Sortie | 1939 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Au revoir Mr. Chips (Goodbye, Mr. Chips) est un film britannique réalisé par Sam Wood, sorti en 1939.
Synopsis
Le film commence en 1933. Mr. Chipping (Robert Donat), un professeur à la retraite qui doit bien avoir dans les quatre-vingt ans, a attrapé froid et est contraint de garder la chambre. Il s'endort et se met à rêver de sa carrière, laquelle a duré pas moins de 58 ans.
Flash-back : Lorsque Charles Edward Chipping, alors âgé de 22 ans, arrive pour la première fois comme professeur de latin à l'école de Brookfield en 1870, il subit les moqueries des élèves. En réaction, il impose une discipline sévère dans sa classe, ce qui lui vaut le respect, mais également une certaine inimitié. C'est grâce à son impopularité et à son intransigeance qu'il obtient une promotion en 1888.
Prenant conscience que le métier qu'il exerce n'est pas vraiment fait pour lui, assombri, il se met à reconsidérer son avenir. Toutefois, le professeur d'allemand, Max Staefel (Paul Henreid), le sauve du désespoir en l'emmenant en vacances en Autriche, pays dont il est originaire. Alors qu'il fait de l'escalade, Chipping « sauve » Kathy Ellis (Greer Garson) (quoiqu'elle n'ait pas vraiment eu besoin d'être sauvée). Kathy est une suffragette anglaise acharnée, qui se détend en faisant du cyclotourisme. Ils se rencontrent à nouveau à Vienne et dansent sur l'air du Beau Danube bleu. Le morceau sera utilisé comme un leitmotiv, symbolisant l'amour que Chipping éprouve pour elle. Bien qu'elle soit considérablement plus jeune et plus enjouée que lui, elle tombe sous son charme et l'épouse. Ils reviennent en Angleterre, et Kathy élit résidence à l'école, où elle séduit tout le monde grâce à sa personnalité chaleureuse.
Leur mariage dure peu, car elle meurt subitement, quelque temps après l'enfant qu'elle vient de mettre au monde. Néanmoins, cela aura suffi pour qu'elle sorte « Mr. Chips » de sa coquille et qu'elle lui montre comment être un meilleur professeur, et plus populaire aussi. Il s'initie aux plaisanteries en latin. Au fil des ans, « Chips » acquiert le statut d'institution, il est aimé de tous et se lie avec des générations d'étudiants ; à ce moment, il a été le professeur du fils et du petit-fils de ses étudiants.
Acculé par quelque pression d'un directeur « moderne », Chips est amené à prendre sa retraite en 1914 à l'âge de 65 ans. Mais il est bientôt rappelé, pour enseigner le latin, puis comme directeur intérimaire, à cause d'une pénurie de professeurs due à la Première Guerre mondiale. Pendant une attaque aérienne d'un zeppelin allemand, Chips insiste pour que les élèves continuent à apprendre le latin. Il choisit alors d'étudier La Guerre des Gaules de Jules César et spécialement les batailles contre les Germains, décrivant la nature belligérante des Allemands; ce qui, par ailleurs, amuse aussi les étudiants.
Alors que la Grande Guerre s'éternise, chaque dimanche, Chips fait la lecture à voix haute, dans les livres d'honneur de l'école, des noms de tous les nombreux anciens élèves et professeurs qui sont morts au combat. Lorsqu’il découvre que Max est mort en se battant au côté des Allemands, Chips, lit néanmoins son nom à voix haute dans la chapelle.
Il se retire définitivement en 1918, et alors que le flash-back se termine et revient en l'année 1933, il meurt paisiblement dans son sommeil, réconforté par le souvenir de milliers de jeunes garçons qu'il a guidés et instruits durant près de cinq décennies.
Analyse
Le film, production britannique réalisée par un Américain, Sam Wood, fait partie de la poignée de films tournés avant que n'éclate la Seconde Guerre mondiale pour la Metro-Goldwyn-Mayer British, créée dans la seconde moitié des années 1930.
Avec des accents parfois mélodramatiques, c'est la chronique racontée en flash-back de la vie d'un professeur d'un collège huppé anglais, depuis ses débuts hésitants et maladroits jusqu'à sa mort. Par son sujet — le professeur atypique qui marque de façon indélébile les vies de ses élèves —, le film en préfigure d'autres, qui pour certains connurent un assez grand succès comme Le Cercle des poètes disparus, Professeur Holland et Les Choristes lui-même étant le remake d'un film mélodramatique de Jean Dréville, réalisé en 1945, et intitulé La Cage aux rossignols.
Robert Donat réussit la gageure d'interpréter un personnage qui vieillit non seulement physiquement, depuis environ l'âge de 20 jusqu'à celui de 80 ans, mais aussi psychologiquement, sous l'influence des gens qu'il rencontre, dont surtout sa femme. Sa composition, tout à fait crédible, saisissante et très souvent émouvante, lui valut de remporter l'Oscar du meilleur acteur à Hollywood.
Fiche technique
- Titre : Au revoir Mr. Chips
- Titre original : Goodbye, Mr. Chips
- Réalisation : Sam Wood
- Scénario : R.C. Sherriff, Claudine West et Eric Maschwitz, d'après le roman de James Hilton
- Production : Victor Saville
- Société de production : Metro-Goldwyn-Mayer British Studios Ltd.
- Photographie : Freddie Young
- Direction musicale : Louis Levy
- Montage : Charles Frend
- Pays d'origine : Royaume-Uni
- Format : Noir et blanc - 1,37:1 - Mono
- Genre : Comédie dramatique
- Durée : 114 minutes
Distribution
- Robert Donat : Mr. Chips
- Greer Garson : Katherine
- Terry Kilburn : John Colley / Peter Colley I / Peter Colley II / Peter Colley III
- John Mills : Peter Colley jeune
- Paul Henreid : Staefel
Galerie
Distinctions
- Prix reçu
- Oscar du meilleur acteur 1940 pour Robert Donat.
- Nominations
Autour du film
- Le roman de James Hilton fut une nouvelle fois adapté au cinéma en 1969, par Terence Rattigan pour un film, musical, réalisé par Herbert Ross et avec, dans les deux rôles principaux, Peter O'Toole et Petula Clark.
- ============================
Goodbye, Mr. Chips (film, 1969)
Synopsis
Arthur Chipping, professeur dans un collège anglais, mène une existence de solitaire. De nature discrète, il ne parvient à s'imposer auprès de ses élèves. Lors d'un voyage en Italie, notamment à Pompéi, il tombe sous le charme de la séduisante Katherine. Il l'épouse et se métamorphose grâce à son amour. Il parvient alors à gagner le respect des écoliers. C'est alors que la guerre éclate, alors qu'Arthur continue à enseigner et à espérer que ses mérites soient enfin reconnus, il est nommé Directeur de l'école mais, avant d'avoir pu annoncer la nouvelle à Katherine, celle-ci est tuée lors d'un bombardement. Monsieur Chipping, que sa femme appelait "Chips", se consacre alors à sa vocation d'enseignant.
Fiche technique
- Titre : Goodbye, Mr. Chips
- Réalisation : Herbert Ross
- Scénario : Terence Rattigan d'après le roman de James Hilton
- Production : Arthur P. Jacobs
- Musique : John Williams
- Photographie : Oswald Morris
- Durée : 155 minutes
Distribution
- Peter O'Toole : Arthur Chipping
- Petula Clark : Katherine Bridges
- Michael Redgrave : Le directeur
- Alison Leggatt : La femme du directeur
- Siân Phillips : Ursula Mossbank
- Michael Bryant : Max Staefel