duminică, 21 iulie 2024

ROBERT SIODMAK (1904 - 1973)

 

THE KILLERS (Les Tueurs) de Robert Siodmak (1946)


[la collection] ROBERT SIODMAK

Robert Siodmak est né à Dresde (Allemagne) le 8 août 1904. Après des études à l’Académie des Trois Rois (interrompues par une période dans une école spéciale pour élèves en difficulté), il entra brièvement comme acteur dans une troupe de répertoire itinérante. Condamné à jouer des rôles secondaires mal payés en raison de sa myopie et de ses yeux exorbités, il rentra à Dresde où il devint employé de banque. En 1925, la débâcle économique allemande ayant ruiné les banques, Siodmak trouva un emploi de rédaction de titres et de montage de films muets. En 1929, alors qu’il était assistant réalisateur, il convainquit ses employeurs de financer un court métrage sur les Berlinois pendant leur jour de repos, Les Hommes le dimanche, sur lequel il collabora avec son frère Kurt, Billy Wilder, Edgar G. Ulmer et Fred Zinnemann. L’année suivante, il fut engagé par UFA comme réalisateur. En 1933, son film Fin de saison (Brennende Geheimnis) s’attira les foudres de Josef Goebbels et fut retiré de la circulation. En raison de leurs origines juives, Siodmak et son frère s’enfuirent à Paris, où ils travaillèrent dans l’industrie cinématographique jusqu’à l’invasion allemande en 1940. Bien que fils de citoyen américain, ils n’avaient jamais mis les pieds aux États-Unis avant qu’ils y émigrent. Après un bref séjour à Paramount – qui le prêta à Twentieth Century Fox puis à Republic – et son premier film noir Fly by Night (1942), Robert Siodmak passa chez Universal pour qui il réalisa Le Fils de Dracula (Son of Dracula, 1943). Après cette brève incursion dans l’épouvante, il transforma presque à lui seul les studios Universal en usine à films noirs avec des œuvres telles que, en 1944, Les Mains qui tuent (Phantom Lady) et Vacances de Noël (Christmas Holiday), en 1945, Le Suspect (The Suspect) et L’Oncle Harry (The Strange Affair ofUncle Harry) et, en 1946, Double énigme (The Dark Mirror)Les Tueurs (The Killers) et Deux mains, la nuit (The Spiral Staircase). Il retravailla ensuite pour Twentieth Century Fox, pour qui il réalisa La Proie (Cry of the City, 1948), et pour Paramount avec La Femme à l’écharpe pailletée (The File on Thelma Jordan, 1950), son dernier film noir. En 1952, il retrouva Burt Lancaster pour une comédie d’action populaire, Le Corsaire rouge (The Crimson Pirate), tournée en extérieurs en Europe. Il s’y réinstalla et continua à travailler pour des producteurs allemands, britanniques et américains, réalisant notamment parmi ses projets en anglais Tunnel 28 (Escape from East Berlin, 1962) et Custer, l’homme de l’Ouest (Custer of the West, 1967). Il mourut en Suisse le 10 mars 1973.


Au cours de sa carrière hollywoodienne, Robert Siodmak dirigea une série d’excellents « thrillers » dans lesquels la tradition expressionniste de sa patrie d’origine se fondait parfaitement avec le style du film noir américain.


Mollenard, capitaine de cargo, est une espèce de forban, adoré de ses hommes et haï de sa femme. Le conformisme bourgeois de cette dernière l’a poussé, depuis toujours, à fuir son foyer. Soupçonnés de se livrer au trafic d’armes, le capitaine et son équipage sont rapatriés à Dunkerque. Terrassé par une crise cardiaque, il est alors séquestré par son épouse. Mais les hommes de Mollenard viendront l’enlever et c’est en pleine mer qu’il rendra son dernier soupir.

La guerre est à la porte : Quand sort Frères corsesRobert Siodmak est plongé dans la réalisation de ce qui sera son plus grand succès public en France, Pièges. Ce film marque les débuts de Maurice Chevalier dans le registre dramatique : de retour dans les studios cinématographiques après deux ans d’absence, « Momo » a décidé d’abandonner son canotier et le vaudeville du Casino de Paris pour un rôle sérieux et exigeant : celui d’un directeur d’une boîte de nuit accusé à tort de meurtre (ce qui lui permet quand même d’interpréter deux chansons célèbres : « Elle pleurait comme une Madeleine » et « Mon amour »).

Dès les premiers plans du générique, qui s’inscrit sur des motifs servant au test de Rorschach, apparaissent le thème du double et l’importance de la psychanalyse. Contrairement aux films qui décrivent l’aspect criminel et malsain qui peut se glisser au sein d’un individu, The Dark mirror pose le problème encore plus clairement en mettant en scène deux sœurs jumelles dont l’une est criminelle et l’autre innocente. Comme s’il existait en permanence en chaque être une lutte entre des pulsions criminelles et la volonté de satisfaire à la morale habituelle.

Phantom Lady (Les Mains qui tuent) est le premier « film noir » hollywoodien de Robert Siodmak. Le futur réalisateur des Tueurs trouve avec l’histoire de William Irish un thème exemplaire : un innocent injustement condamné à mort, des témoins qui mentent, une jeune femme courageuse menant sa propre enquête, et parallèlement, un criminel aussi séduisant qu’impitoyable.

Un passé mystérieux, un amour qui dure jusqu’à la mort, un destin auquel on ne peut échapper : The Killers mérite bien d’être considéré comme un film noir par excellence. Mais avec son héros dont la fin tragique est exposée dès le début par des flash-back, le spécialiste du genre Robert Siodmak exige beaucoup de son public, d’autant que l’on s’identifie volontiers à ce boxeur débonnaire dont la seule erreur, visiblement, n’a été que de s’éprendre de la mauvaise femme…

Dès les premiers plans du générique, qui s’inscrit sur des motifs servant au test de Rorschach, apparaissent le thème du double et l’importance de la psychanalyse. Contrairement aux films qui décrivent l’aspect criminel et malsain qui peut se glisser au sein d’un individu, The Dark mirror pose le problème encore plus clairement en mettant en scène deux sœurs jumelles dont l’une est criminelle et l’autre innocente. Comme s’il existait en permanence en chaque être une lutte entre des pulsions criminelles et la volonté de satisfaire à la morale habituelle.

Passant de l’Universal où il vient de réaliser des drames criminels, la plupart du temps dans des décors de studio, à la 20th Century-Fox de Darryl E. Zanuck, Robert Siodmak utilise le style réaliste de la firme et tourne en plein New York, dans le Bronx, et ses interprètes, amenés sur les lieux de tournage dans des voitures aux vitres opaques, « comme celles du FBl », dit la publicité, jouent au milieu d’une foule qui ignore leur présence. 

Comme The Killers (Les Tueurs), mis en scène deux ans plus tôt par Robert Siodmak et produit par le même Mark Hellinger, Criss Cross (Pour toi, j’ai tué) décrit des personnages littéralement damnés et incapables d’échapper à leur destin. Ni Anna (Yvonne de Carlo), qui a tenté en trahissant les uns et les autres de se sauver elle-même, ni Steve (Burt Lancaster), éternel « looser » d’une Amérique florissante, ni Slim (Dan Duryea), le mauvais garçon au smoking blanc, ne parviendront à fuir la malédiction qui semble les poursuivre.

« Qui veut dîner avec le diable doit avoir une longue cuillère » ce dicton médiéval figure aussi en exergue à un autre texte du prolifique Simmel, le roman L’affaire Nina B (1958). Son sujet porte à nouveau sur l ‘Allemagne de la fin des années 1950, avec ses cicatrices gênantes. «La majorité des gens qui vivent aujourd’hui dans ce pays ont un passé inavouable» constate le chauffeur privé Robert Holden, héros du roman. «Les uns étaient dans la SS, les autres se sont tus. Certains étaient des traîtres et d’autres criaient hourrah ! tout en accaparant les biens de leurs voisins. Mon patron, Monsieur B, dominait ses ennemis grâce à leur passé… »


sâmbătă, 6 iulie 2024

 28 décembre 2010

L'HISTOIRE

Le jour où il revient de l’hôpital après une attaque cardiaque, l’avocat britannique Sir Wilfrid Robarts reçoit la visite de Leonard Vole, élégant homme sans le sou soupçonné du meurtre d’Emily French, une riche veuve brutalement assassinée quelques jours plus tôt. Quand il est révélé que Vole était l’unique bénéficiaire du testament de la victime, Sir Wilfrid cherche à contacter Christine, l’épouse du prévenu, qui seule par son témoignage peut le disculper. Mais cette allemande mystérieuse, rencontrée par Vole à Berlin, loin d’étayer le fragile alibi de son mari, va se révéler être un témoin à charge contre lui.

ANALYSE ET CRITIQUE

A l’origineThe Witness for the Prosecution est une nouvelle assez brève qu’Agatha Christie écrivit en 1924 et qu’elle adapta plusieurs décennies plus tard pour la scène : la première de la pièce eut en effet lieu en octobre 1953 à Londres, avant d’être montée à Broadway dès l’année suivante. Devant le succès public, les producteurs de Hollywood ne tardèrent pas à s’y intéresser, d’abord L. B. Mayer puis Gilbert Miller, et enfin Edward Small, lequel remporta finalement le morceau avec l’aide d’Arthur Hornblow Jr, devenu producteur indépendant après avoir travaillé à la MGM ou à la Paramount (il y avait d’ailleurs produit Wilder sur The Major and the Minor). Les deux hommes confièrent tout d’abord la réalisation du projet à Sheldon Reynolds, réalisateur de télévision, mais face à l’ampleur de l’adaptation, se retournèrent très vite vers Billy Wilder, qui signa en avril 1956 un contrat à hauteur de 100.000 dollars et 5% des recettes.

Le tournage ne commença dans les studios Goldwyn qu’en Juin 1957, Wilder ayant été entre-temps très occupé par le montage de Love in the Afternoon et par l’élaboration de multiples projets dont la plupart ne virent jamais le jour (en janvier 1957, il essayait d’acheter les droits de Kennwort Opernball 13, de Carl Haensel ; en mars, il commençait à travailler sur une adaptation d’Amok, de Stephen Zweig ; en mai, on lui confiait My Sister and I, romance réunissant William Holden et Audrey Hepburn, qu’il devait tourner tout de suite après un projet intitulé The Catbird Seat, d’après Ben Hecht ; tout ceci en gardant dans un coin de la tête son adaptation des aventures de Sherlock Holmes…). Cependant, tout en filmant Love in the Afternoon à Paris, Wilder avait en août 1956 commencé à tourner quelques plans extérieurs de Witness for the Prosecution avant même que le casting ne soit établi, lors d’une escapade londonienne avec son épouse Audrey.

 
 

Concernant le casting justement, et alors que Wilder préférait Kirk Douglas, Small et Hornblow avaient dès le départ songé à confier le rôle principal du film à Tyrone Power. Souffrant de dépression, tant pour sa carrière déclinante que pour sa vie personnelle mouvementée, celui-ci refusa dans un premier temps. On envisagea alors pour incarner le couple Vole une association Ava Gardner - Jack Lemmon, mais Wilder, qui avait dès le départ (dans la nouvelle, le personnage est viennois) songé à son amie Marlene Dietrich, réussit à convaincre celle-ci fin 1956, alors que le rôle de son époux semblait sur le point d’échoir à Gene Kelly. Pour des raisons financières, Small et Hornblow se mirent alors à chercher des noms moins prestigieux, et on évoqua un jeune acteur britannique du nom de Roger Moore… Finalement, celui qui avait été leur premier choix, Tyrone Power donc, désormais emballé à l’idée de travailler avec Wilder et Dietrich, revint sur sa décision et accepta - contre un salaire faramineux de 300.000 dollars et un pourcentage sur recettes - un rôle qui s’avéra finalement être son dernier, puisqu’il mourut d’une crise cardiaque quelques mois après la fin du tournage.

Enfin, pour une somme beaucoup plus modeste de 75.000 dollars, le troisième rôle central fut confié à Charles Laughton, dont Billy Wilder était le grand ami. Ce troisième choix aura probablement orienté le travail de réécriture de Wilder et de Harry Kurnitz, qui trouvaient la trame de la pièce intéressante mais ses personnages squelettiques ; indéniablement, Laughton donne du corps au personnage de Sir Wilfrid, sensiblement différent de celui qui apparaissait dans la pièce. En effet, l’avocat pensé par Agatha Christie est solide, autoritaire et dynamique ; tandis que le Sir Wilfrid écrit par Wilder et composé par Charles Laughton nous apparaît dès la première scène comme un homme âgé, d’un grand esprit mais à la santé fragile, qui revient de l’hôpital suite à une attaque et doit impérativement éviter toute suractivité professionnelle. A l’épure de l’intrigue originale qui se consacre essentiellement sur Leonard Vole (1) et son jugement, Wilder ajoute ainsi une dramatisation propre à ce personnage de Sir Wilfrid qui met donc sa propre santé en jeu dans ce procès (2).

 
 

De plus, le film a l’excellente idée, pour renforcer cet aspect, de créer un personnage absent de la pièce, Miss Plimsoll, l’infirmière personnelle de Sir Wilfrid, qui vient souligner à la fois la fragilité physique et la vivacité de l’esprit de celui-ci, puisque leurs chamailleries continuelles offrent au film certaines de ses meilleures répliques. Le rôle est d’ailleurs de manière assez amusante confié à Elsa Lanchester, madame Laughton à la ville - pour une fois plutôt sobre - et la complicité manifeste des deux époux transparaît avec truculence à l’écran (entre autres amabilités, Sir Wilfrid glisse à son infirmière un hilarant « si vous étiez une femme, je vous battrais »). On peut d’ailleurs s’amuser à noter que l’actrice Una O’Connor, laquelle joue la servante de la victime, reprend dans le film, à 76 ans, le personnage qu’elle tenait sur les planches, dans l’un des derniers rôles d’une carrière cinématographique qui l’aura vu notamment jouer dans La Fiancée de Frankenstein de James Whale (aux côtés, donc, de la même Elsa Lanchester)...

Quoiqu’il en soit, Wilder ne tarit pas d’éloges, dans ses mémoires, sur la performance de Laughton et sur son investissement phénoménal : « Il est le meilleur acteur avec qui j’aie jamais travaillé (…). En 1958, pendant le tournage de Witness for the Prosecution, tous les soirs à six heures nous restions un moment ensemble, nous nous demandions quelle scène nous tournerons le lendemain et nous fixions le programme. Puis Laughton venait dans mon bureau. Et tout en buvant un verre, il me disait : « la scène que nous allons tourner demain me semble particulièrement importante. J’ai ce monologue. Et il m’est venu une idée. Que diriez-vous de … ». Et il commençait à me jouer la scène. C’était brillant. Lorsqu’il avait fini, je disais : « Bon d’accord, on fait comme ça. » Et après une petite interruption, Laughton reprenait : « Je pense qu’on pourrait aussi… » Et il recommençait à jouer la scène. Dans une version toute différente cette fois, mais encore plus convaincante. Et pour finir il demandait : « Ou bien est-ce qu’on fait ça ? ». Je répondais encore : « C’est très bien. On tournera comme ça demain. » Et je n’exagère rien, cela se répétait jusqu’à ce qu’il m’eût joué vingt versions d’une même scène. Et chacune était un enrichissement, ou représentait tout au moins une variante intéressante par rapport à la précédente. Jusqu’au moment où je lui disais : « Bon, maintenant c’était vraiment la meilleure solution, et c’est comme ça que nous tournerons demain. Ne l’oublie pas ! » Le lendemain matin, peu avant le début du tournage, il venait me trouver, me prenait à l’écart et me disait : « J’ai eu une idée cette nuit. J’ai encore imaginé autre chose. Je crois que ce serait plus efficace. » Il me jouait la nouvelle version. Et il avait raison, c’était encore mieux. Laughton pouvait fouiller dans son talent comme un enfant comblé dans un coffre à jouets qui déborde. »

 
 

De fait, Laughton compose un admirable Sir Wilfrid, en mêlant la rigueur et la méticulosité du brillant avocat (qui aligne soigneusement ses comprimés lors des plaidoiries adverses) à l’espièglerie du bon vivant bravant la mort avec truculence (l’avocat de la pièce acceptait de défendre Leonard Vole car il s’agissait pour lui d’un défi professionnel ; le Sir Wilfrid du film ne s’y intéresse que parce que l’entretien avec l’accusé lui permet de s’isoler pour fumer un cigare, tandis qu’il élabore lors du procès d’ingénieux stratagèmes pour s’enfiler son brandy). De son propre aveu, Laughton s’était également inspiré d’un avocat britannique du nom de Florance Guedella (l’avocat de Dietrich) qui triturait nerveusement son monocle pendant chaque entrevue ; Laughton reprit à son compte ce gimmick pour créer une technique d’interrogation propre à Sir Wilfrid servant magnifiquement le personnage.

Grâce à l’indéfectible amitié entre Laughton et Wilder (ce film fut curieusement leur seule collaboration, Laughton étant trop malade au début du tournage d’Irma la douce, dans lequel il devait incarner Moustache), l’ambiance sur le tournage fut comme souvent chez Wilder très détendue, Elsa Lanchester et Marlene Dietrich se relayant pour concocter à Laughton de nombreux petits plats, les prouesses culinaires de Dietrich faisant dire à Wilder que « les hommes ne toléraient ses jambes qu’à cause de ses talents de cuisinière. » Mais au-delà de ces anecdotes de tournage, Wilder fut frappé par la profondeur de l’investissement de Marlene Dietrich, qui se mit à jouer « comme si toute sa carrière en dépendait. » On peut comprendre que le rôle de Christine Vole ait été pour elle un défi passionnant car, assez éloigné de la Romaine de la nouvelle, il proposait à l’actrice une double orientation, d’une part en capitalisant sur la mythologie dietrichienne lors d’une séquence berlinoise (ayant nécessité 145 extras, 38 cascadeurs et un budget spécifique de 90.000 dollars) durant laquelle l’actrice livre un numéro de cabaret se terminant sur l’exhibition de ses légendaires jambes (3) ; d’autre part en lui offrant l’occasion de brouiller un peu son image de froide manipulatrice en explorant des facettes plus complexes de sa personnalité.

 
 

Dans un premier temps fidèle à cet archétype de la blonde fatale (sa première réplique - « Je ne m’évanouis jamais car je ne suis pas certaine de tomber avec grâce, et je n’utilise jamais de sels car ils me font gonfler les yeux » - la montre conforme à son image de femme calculatrice, distante, implacablement dépassionnée, rôle qu’elle avait peu ou prou déjà tenu pour Wilder dans La Scandaleuse de Berlin), le personnage de Christine se fissure ensuite, se révèle, montrant une fragilité émotionnelle dans laquelle la comédienne se révèle plus que convaincante, extrêmement émouvante. [SPOILER] Dietrich s’impliqua également énormément dans la composition d’un autre rôle essentiel à l’intrigue, en cherchant à devenir une cockney crédible et en modelant pour ce faire un faux nez avec l’aide d’Orson Welles, ou en travaillant son accent avec Charles Laughton et Noel Coward (et, clairement, le résultat est saisissant - à tel point que certains, aujourd’hui encore, peinent à croire qu’il s’agit bien d’elle - même si Billy Wilder accueillit les premiers essais de maquillage d’un élégant « on dirait George C. Scott en travesti. ») [/SPOILER]

Manifestement, l’actrice voyait ce rôle comme l’accomplissement de sa carrière, et s’attendait à un concert de louanges qui n’eut finalement pas lieu (comme lui expliqua Wilder, les gens n’aiment pas qu’on les dupe)… A tel point qu’au moment de l’annonce des nominations aux Oscars de 1958, elle commanda l’enregistrement d’une voix-off ouvrant le one-woman show qu’elle jouait à Las Vegas d’un triomphal « We are proud to present the Academy Award nominee for Witness for the Prosecution, Miss Marlene Dietrich ! »… nomination qu’elle n’obtint finalement même pas, à son grand désespoir. Billy Wilder, qui eut lui l’honneur d’une nomination comme Meilleur Réalisateur, tenta de la consoler en affirmant « qu’accorder une nomination à quelqu’un qui adapte une pièce de théâtre revient à donner aux déménageurs qui ont emmené la Pieta de Michelange du Vatican à l’Exposition Universelle de New York, un premier prix de sculpture. »

 
 

Malgré le discrédit qu’on peut accorder à un Wilder toujours prêt à trahir sa pensée pour un bon mot d’esprit, et en dépit de quelques gags visuels ou dialogues typiquement wilderiens, on peut en effet convenir du fait que ce film ne soit pas le plus personnel de toutes ses œuvres. Et si Helmuth Karasek, biographe de Wilder, affirme avec un sens de la provocation abusif que Witness for the Prosection « est l’un des meilleurs films d’Alfred Hitchcock », ce dernier avouera par ailleurs avoir reçu bon nombre de félicitations pour un film avec lequel il n’avait rien à voir (tandis que d’autre part, on félicitait Wilder pour The Paradine Case…). On peut, à la vision du film, sentir parfois Wilder bridé par son dispositif très théâtral : la première demi-heure se déroule quasi intégralement dans le bureau de Sir Wilfrid, la dernière heure presqu’exclusivement dans la salle de tribunal. De fait, il est donc indispensable de saluer l’extraordinaire travail du décorateur en chef Alexandre Trauner : puisqu’un tournage dans la salle même de l’Old Bailey était exclu (la simple prise de photos y était interdite), il entreprit de reconstruire ce lieu mythique à l’identique dans les studios Goldwyn. Composé de plus de 60 pièces amovibles, chacune contenant des panneaux mobiles permettant de disposer et de cacher des caméras, ce décor phénoménal reprenait qui plus est exactement les dimensions réelles de l’Old Bailey (13 mètres sur 17, avec un plafond de plus de huit mètres). Dans cette salle où, progressivement, les nœuds de l’intrigue se mêlent autant qu’ils se démêlent, où la tension du verdict approchant se combine à l’usure nerveuse d’un Sir Wilfrid transpirant, Wilder n’hésite pas, également, à faire intervenir le public, dont les réactions sont souvent guidées, comme un chef de chœur antique, par Miss Plimsoll. Il rend ainsi son drame juridique vivant, foisonnant et, l’incontestable qualité de sa réécriture venant valoriser l’ingénieuse trame d’Agatha Christie (4), son film demeure un divertissement très efficace, au suspense savamment distillé, l’un des meilleurs « films de prétoire » - genre sclérosant au possible - de l’histoire du cinéma. Agatha Christie reconnaîtra elle-même que Witness for the Prosecution était, d’assez loin, la meilleure adaptation cinématographique de l’une de ses œuvres. Quant à Billy Wilder, il n’évoquera par la suite que rarement un film qu’il jugeait assez impersonnel ; après plusieurs années de travail continu, il annonça à l’approche de la fin du tournage qu’il prenait quelques mois de repos, pour « raisons de santé », probablement par lassitude aussi. Ces quelques mois lui furent bénéfiques, car, en 1958, il entama l’adaptation d’un film allemand, Fanfaren der Liebe, qui allait ensuite donner Some Like It Hot. Mais ceci est une autre histoire...

(1) Dans la nouvelle, Vole rencontre la victime, Emily French, en la sauvant d’un accident de la circulation ; dans le film, il la raille gentiment lors d’un achat de chapeau avant de la retrouver au cinéma (devant un film de Jesse James, rôle que Power avait incarné dans le film homonyme de 1939). L’ « héroïsme » du personnage est donc considérablement relativisé, d’autant que la composition de Tyrone Power, non dénuée d’ambiguïté, évoque tout à fait le mélange de séduction, de manipulation, et de fausse candeur du personnage.
(2) On raconte que Laughton, ignorant s’il saurait jouer un malade du cœur, simula une attaque cardiaque dans sa propre piscine un jour qu’il recevait des amis... Le résultat fut concluant.
(3) Sans en révéler trop sur le dénouement, on peut d’ailleurs se poser la question de la véracité de cette séquence, racontée par Vole, et qui décrit une Christine quelque peu différente de celle qu’elle se révèlera finalement être.
(4) Le film sut d’ailleurs éveiller la curiosité avant même sa sortie, puisque Tyrone Power raconta lors de plusieurs interviews en cours de tournage qu’il ignorait lui-même la fin, Wilder ayant enlevé les dix dernières pages du scénario qu’il avait distribué. Un reporter de Variety, Leonard Lyons, rapporta que des gardes armés surveillaient l’entrée du studio pour maintenir le secret ; enfin, Hornblow réussit même à faire signer un document à la famille royale lui interdisant de divulguer quelque information que ce soit aux autres membres du Commonwealth !


Troisième film de Billy Wilder sorti en cette année particulièrement faste, "Témoin à charge" pour reprendre un titre Français exact, est aussi le premier à sortir sous le patronage bienveillant des United Artists. Si le film, contrairement aux 8 suivants, ne sort pas sous la houlette des productions Mirisch, l'équipe autour du metteur en scène continue à se mettre en place: si son co-scénariste Izzy Diamond est cette fois absent, remplacé par un tandem qui adapte avec Wilder la pièce de Agaha Christie, le metteur en scène confie ses décors une fois de plus à Alexandre Trauner dont il a aimé le vrai-faux Paris de Love in the afternoon. Sa reconstitution en studio de l'Old Bailey, cour de justice Londonienne, fera assurément son petit effet, avec ses bois et ses cuirs, habités par des régiments d'avocats emperruqués, qui veillent à la justice et son bon ordre...

Il serait bien sur vain d'aller chercher dans cette adaptation d'une pièce à succès d'Agatha Christie l'univers de Billy Wilder, mais celui-ci ne s'est pas contenter d'illustrer platement le "whodunit" de la digne dame: il s'est approprié une vision de Londres et de l"'Anglicité", placée sous le signe de l'ordre, symbolisé par ces rangées bien propres et nettes d'avocats, aussi droites et rectilignes que le sont les horaires pour médications et soins, imposés à sir Wilfrid Robart par son infirmière. Sir Wilfrid (Charles Laughton) est, à n'en pas douter, à la fois un as du barreau, dont le flair et le manque palpable de scrupules font un fin limier ("Wilfrid the fox") et un irascible conservateur, fort d'un passé glorieux, et de petites habitudes dangereuses qu'une santé chancelante remet sérieusement en question: le film est rythmé par les lampées d'alcool clandestin et les cigares piqués sans que la vigilante infirmière s'aperçoive de la supercherie. au sein de cette histoire de procès pour meurtre, bien propre, bien nette, Sir Wilfrid va se placer en diagonale, à mi-chemin entre le bien et le mal, entre le mensonge et la vérité. Coincé au milieu, tel qu'il est dans la scène ou on le voit hésiter, sur son petit ascenseur, au milieu de l'escalier, entre ses collaborateurs et son infirmière.

Leonard Vole (Tyrone Power), est un bellâtre (ou plutôt un vieux beau) qui a été trop loin: a force de fréquenter une vieille fille, celle-ci est morte. Il assure être innocent, et Robart va le défendre, non sans hésitations; en effet, le vieil avocat sent que l'homme est innocent, mais pas aidé dans son affaire par son épouse Christine (Marlene Dietrich). Lorsqu'en plein procès l'"épouse" (qui étant déjà mariée auparavant ne peut prétendre à ce titre) s'avère un témoin à charge dûment agressif, la partie devient difficile...

Un avocat, ça ment, mais ça a aussi besoin de croire en ce qu'il dit. C'est en jouant avec ce paradoxe que Wilder nous fait suivre un personnage attachant et forcément énorme, Laughton oblige. Celui-ci s'acquitte de son rôle avec gourmandise, d'autant qu'il partage l'affiche avec son épouse Elsa Lanchester, en infirmière mère-poule, cible de la rancoeur de l'insupportable vieux bougon. la caractérisation passe par chaque geste, chaque manie, soulignés de façon impeccable durant tout le film, ce qui fait joyeusement passer la pilule du "film de prétoire".

Un avocat ment donc, mais il n'est pas le seul: Christine, Leonard, mentent aussi, à des degrés divers et d'une façon différente, mais c'est là tout l'échafaudage du film qui se révèlerait si on allait plus loin dans la description. Disons que, fidèle à son habitude, Wilder a parsemé son parcours d'indices, de détails, et de personnages qui prendront tout leur sens in fine, notamment une jeune femme dont on se dit au départ qu'elle n'est là que pour interagir, en tant que spectatrice anonyme, avec l'infirmière. Mais.......

Le mensonge, la dissimulation, et la partie de cache-cache avec la morale, figure imposée d'un film sis dans la prude plus que perfide Albion, sont des thèmes pas si éloignés du canon Wilderien. Tout au plus constatera-t-on que l'on se préoccupe plus des artères de Sir wilfrid que des frasques sexuelles ou amoureuses des personnages. Un flash-back renvoyant assez directement à A foreign affair nous permet de voir quand même l'idylle Power-Dietrich mal partir sur un lit qui s'écroule avant même que les ébats ne commencent. cette allusion à un autre film va de pair avec l'allusion à Jesse James, justement interprété par Tyrone Power en 1939, lorsque Leonard rencontre la future victime au cinéma dans un autre flash-back; toujours ce gout pour le divertissement populaire chez Wilder, et toujours cette tentation rigolarde de la citation...

Dans ce film sans grande prétention mais très soigné, l'histoire tend à l'emporter sur le tout, il est vrai qu'elle est prenante, efficace, et due à une spécialiste du genre. Mais on ne peut faire abstraction de Sir Wilfrid Robart, de sa morale qu'il doit accepter de malmener, et du fait qu'à l'instar de Rommel (Five Graves to Cairo) et de Sherlock Holmes (Private life...) il soit le dupe d'un jeu trop subtil, même pour lui... et là, on retrouve décidément le grand Billy Wilder, même dans ce petit film.

Témoin à charge (Witness for the prosecution) – de Billy Wilder – 1957

Classé dans : * Films noirs (1935-1959),1950-1959,DIETRICH Marlene,WILDER Billy — 13 avril, 2019 @ 8:00

Témoin à charge

Dans une décennie sans la moindre faute de goût, Billy Wilder s’attaque à un genre qui est comme un passage obligé pour tout cinéaste à Hollywood : le film de procès. Et s’il signe un classique absolu du genre, c’est parce qu’il y met sa patte, inimitable. Témoin à charge est un authentique film de procès, plein de rebondissements et de faux semblants. C’est aussi l’une des meilleures adaptations d’Agatha Christie. Mais s’il fonctionne aussi bien, c’est grâce aux accents de comédie de Wilder insuffle.

A commencer par le personnage de Charles Laughton, avec sa manière toute personnelle de cabotiner avec finesse. Il est absolument génial dans le rôle d’un vieil avocat star, qui se remet péniblement d’une crise cardiaque, et qui accepte de défendre un homme accusé de meurtre contre l’avis express de son médecin, et surtout de l’infirmière qui le suit où qu’il aille. Les joutes verbales qui l’opposent à cette dernière, jouée par sa propre femme Elsa Lanchester, sont les meilleurs moments du film.

Réjouissants moments où Laughton redouble d’imagination pour siroter un verre de sherry ou fumer un cigare à la barbe de son « ange gardien ». Où il découvre avec un air las le bermuda qu’il doit porter lors de ces vacances qu’il est contraint de prendre. Où il s’amuse avec un monte escalier aménagé pour lui. Et ces regards outrés et attendris à la fois d’Elsa Lanchester, qui soulignent idéalement la passion juvénile de cet homme en bout de course.

Evidemment, les têtes d’affiche du film sont Marlene Dietrich et Tyrone Power. Et elle est formidablement belle et encore terriblement envoûtante, Dietrich, à qui le scénario réserve un flash-back taillé pour elle, en chanteuse d’un troquet allemand de l’après-guerre. Envoûtante, et même très émouvante, dans ce rôle trouble d’une épouse toxique (vraiment ?).

Mais le couple qu’elle forme avec Tyrone Power n’est pas vraiment à la hauteur. Sans doute parce que Power, usé par l’alcool et le tabac (c’est son dernier film, avant son décès prématuré), semble trop vieux pour Marlene. Il n’a pourtant que 43 ans, 13 de moins que sa partenaire, et en paraît bien plus… Son visage marqué lui donne un air tristement absent. Surtout, jamais on ne s’attache à ce personnage, constat qui condamne d’avance le rebondissement final.

C’est pourtant un film franchement réjouissant, grâce au rythme impeccable que Wilder impose, grâce à cette imagerie pas si courante des cours de justice anglaises, et surtout grâce à son vrai couple vedette. Laughton-Lanchester, donc, réjouissants jusqu’à la dernière image.

21 avril 2015

Témoin à charge (1957) de Billy Wilder

TITRE ORIGINAL : « WITNESS FOR THE PROSECUTION »

Témoin à chargeA Londres, Sir Wilfred est un brillant avocat qui vient d’échapper à une grave crise cardiaque. Ses médecins lui déconseillent désormais les grandes affaires criminelles. Pourtant, il va accepter de défendre un homme accusé d’avoir tué une riche veuve… Incontestablement à classer parmi les tous meilleurs films de procès, Témoin à charge est adapté du roman homonyme d’Agatha Christie. Le film est particulièrement brillant par son mélange de gravité et de légèreté et par son interprétation hors-pair. Charles Laughton montre là son immense talent, sans jamais forcer le trait, simplement en donnant de l’intensité à chacune des scènes où il apparaît. De façon amusante, le flashback berlinois est un clin d’oeil très appuyé à La Scandaleuse de Berlin (1) où Marlene Dietrich tenait le même rôle. Le déroulement du scénario est habile et nous maintient en constante attention. Témoin à charge plut beaucoup à Agatha Christie qui déclara à sa sortie qu’il s’agissait de la meilleure adaptation d’un de ses romans au cinéma.
Elle
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Tyrone PowerMarlene DietrichCharles LaughtonElsa LanchesterJohn Williams
Voir la fiche du film et la filmographie de Billy Wilder sur le site IMDB.

Voir les autres films de Billy Wilder chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Billy Wilder

Témoin à Charge de Billy Wilder
Charles Laughton est magistral dans Témoin à charge de Billy Wilder
(à l’arrière-plan : John Williams)

Marlene Dietrich dans Témoin à Charge de Billy Wilder
Marlene Dietrich dans Témoin à charge de Billy Wilder

Remarques :
* Elsa Lanchester, qui interprète ici l’infirmière personnelle de l’avocat, était dans la vraie vie la femme de Charles Laughton (de 1929 jusqu’à sa mort en 1962)
Témoin à charge est le dernier film de Tyrone Power. L’acteur décèdera d’une crise cardiaque l’année suivante à l’âge de 44 ans.
* Si le twist final est aujourd’hui une figure obligée des films policiers et des thrillers, cela l’était moins dans les années cinquante et les studios ont tout fait pour le garder secret : les équipes de tournage et même les acteurs ont travaillé avec des scénarios auxquels manquaient les dix dernières pages. Au moment de tourner la fin, toute l’équipe a dû signer un engagement de non-divulgation. Même la Famille Royale aurait signé un tel document lors d’une projection privée en avant-première.

(1) La Scandaleuse de Berlin de Billy Wilder (1948) avec Marlene Dietrich et Jean Arthur

.

Témoin à charge (film, 1957)

Témoin à charge
Description de cette image, également commentée ci-après
Titre originalWitness for the Prosecution
RéalisationBilly Wilder
ScénarioLarry Marcus
Billy Wilder
Harry Kurnitz
Acteurs principaux

Tyrone Power
Marlene Dietrich
Charles Laughton
Elsa Lanchester

Sociétés de productionEdward Small Productions
Pays de productionDrapeau des États-Unis États-Unis
GenreFilm policier
Durée116 minutes
Sortie1957

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Témoin à charge (Witness for the Prosecution) est un film de procès américain de Billy Wilder, sorti en 1957. Il est adapté de la pièce de théâtre Témoin à charge d'Agatha Christie, elle-même adaptée de la nouvelle Témoin à charge.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Sir Wilfrid, un avocat brillant et expérimenté, spécialiste des causes perdues, sort d'un séjour prolongé à l'hôpital et doit, pour des raisons de santé, renoncer à s'occuper d'affaires criminelles trop stimulantes. C'est à ce moment que Leonard Vole, accusé du meurtre de madame French, vient lui demander son aide. Bien que l'affaire paraisse passionnante, Sir Wilfrid refuse de s'en occuper pour préserver sa santé et conseille un autre avocat, Brogan-Moore, un de ses anciens élèves. Après le départ de Leonard Vole du bureau de Wilfrid, Christine Vole, la femme de Leonard, fait son apparition. Elle est son seul alibi pour le soir du meurtre. Son attitude très froide et désinvolte, ainsi que son rôle crucial dans l'affaire, font changer Wilfrid d'avis, qui décide malgré les recommandations des médecins de s'occuper de cette affaire qui le fascine.

Pensant qu'elle pourrait desservir son client, Wilfrid décide de ne pas faire témoigner Christine au procès, mais c'est l'accusation qui la fait témoigner. Elle explique alors qu'elle a menti aux policiers lors de son audition pour protéger son mari, et donne des éléments qui l'accablent. À la suite de ces révélations, tout semble perdu pour Leonard, mais la veille du dernier jour du procès, une femme mystérieuse contacte Wilfrid pour lui remettre des lettres écrites par Christine pour son amant, Max. Elle explique dans une lettre notamment que si elle revient sur l'alibi qu'elle a donné aux policiers, alors elle pourrait être débarrassée de son mari Leonard.

Le lendemain, Sir Wilfrid expose la lettre, Christine fond en larmes et avoue s'être parjurée pour que son mari soit condamné. Le jury délibère, et déclare Leonard non coupable. Une fois la salle vide, Christine se retrouve seule avec l'avocat, et avoue l'avoir manipulé : elle a écrit les lettres récemment, et c'est elle, déguisée, qui lui a remis les lettres la veille. C'était un stratagème pour que l'alibi qu'elle fournissait à son mari soit crédible. Elle estime qu'il est préférable qu'elle soit poursuivie pour parjure plutôt que son mari soit jugé pour meurtre. Leonard arrive à son tour dans la salle, et confesse le meurtre. À la surprise de Christine, froidement, cruellement, il lui annonce son départ en voyage avec une maitresse. Désespérée et pleine de rage, elle voit alors un couteau sur lequel Sir Wilfrid fait innocemment jouer le reflet de son monocle, s'en empare et tue Vole.

Sir Wilfrid, choqué d'avoir été roulé et par le cynisme de Vole, scandalisé d'avoir involontairement fait acquitter un coupable et touché par l'esprit de sacrifice de Christine, change alors d'humeur devant cette sorte de justice immanente et déclare renoncer à son repos pour défendre cette dernière. Il est vrai que pendant le procès il avait été troublé par l'enchaînement des faits menant à l'acquittement : « C'est trop parfait » avait-il lancé à un moment.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

En 1957, United Artists acquiert les droits d'adaptation de la pièce Témoin à charge et de la nouvelle éponyme pour la somme record de 116 000 £. Le producteur Arthur Hornblow Jr. confie la réalisation à Billy Wilder. La distribution est composée de vedettes telles que l'actrice Marlene Dietrich ou Charles Laughton, qui retrouve l'univers d'Agatha Christie après avoir joué Hercule Poirot sur les planches dans la pièce Alibi1.

Accueil[modifier | modifier le code]

Le film est un succès : il rapporte 3,75 millions de dollars dès la première année1. Le film est nommé à six reprises aux Oscars et à cinq aux Golden Globes.

La revue Films in Review de 1958 écrit : « Marlene Dietrich prouve qu'elle peut jouer des rôles dramatiques et qu'elle est une éclatante chanteuse à succès. »2

Le critique du New York Herald écrit : « Miss Dietrich est une capiteuse sirène, tellement indéchiffrable que même Laughton s'écrie : "Qu'est-ce qu'elle trame ? Quel jeu joue-t-elle ?" »3

Le film est classé 83e dans le top 250 de l'Internet Movie Database4. Il fait aussi partie de l'AFI's 10 Top 10 dans la catégorie Films de procès.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Autour du film[modifier | modifier le code]

  • Le rôle de Leonard Vole était initialement prévu pour Roger Moore5.
  • La fin du film est fidèle à la représentation théâtrale d'Agatha Christie de 1953, mais différente de la version publiée en nouvelle en 1933. Dans cette dernière, Christie finissait en laissant un coupable innocenté à tort, une fin qui ne satisfaisait pas son auteur et qui fut remaniée pour la pièce.
  • Il s'agit du troisième film de Billy Wilder réalisé et sorti au cours de l'année 1957.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

TEMOIN A CHARGE - DRAME / MYSTERE

Witness for the Prosecution

Titre original : Witness for the Prosecution

Sortie US : 1957

Durée : 116 min (1 h 56)

Langue : Anglais

Edward Small Productions

Noir et Blanc

Le Casting

Tyrone Power ... Leonard Stephen Vole
Marlene Dietrich ... Christine Helm Vole
Charles Laughton ... Sir Wilfrid Robarts
Elsa Lanchester ... Miss Plimsoll
John Williams ... M. Brogan-Moore
Henry Daniell ... M. Mayhew
Ian Wolfe ... M. Carter
Torin Thatcher ... M. Myers
Norma Varden ... Emily Jane French
Una O'Connor ... Janet McKenzie
Francis Compton ... Juge
Philip Tonge ... Inspecteur Hearne
Ruta Lee ... Diana

Equipe du film

D'après un roman d'Agatha Christie
Réalisateur : Billy Wilder
Scénaristes : Larry Marcus, Billy Wilder et Harry Kurnitz
Producteurs : Arthur Hornblow Jr. et Edward Small
Musique : Matty Malneck
Image : Russell Harlan
Montage : Daniel Mandell
Son : Fred Lau
Direction Artistique : Alexandre Trauner
Décors : Howard Bristol
Costumes : Edith Head
Maquillage : Gustaf Norin, Harry Ray, Ray Sebastian et Wally Westmore
Coiffeur : Nellie Manley et Helene Parrish
Département d'Art : Stanley Detlie

L'histoire

Londres, années 50. A peine remis d'un infarctus qui a failli le terrasser, Sir Wilfrid Robarts, ténor du barreau, qui ne devrait plus plaider pour se préserver, rentre à son cabinet accompagné par Miss Plimsoll, une infirmière chargée de veiller sur lui pendant sa convalescence. Il accepte de prendre la défense de Leonard Stephen Vole, un ancien officier de la R.A.F., inventeur sans emploi et sans le sou, accusé du meurtre d'Emily Jane French, une riche veuve dint il venait de faire la connaissance. Il l'aurait assassiné pour hériter de son argent puisque huit jours avant son décès, elle modifiait son testament, lui léguant 80 000 livres. Toutefois, Sir Robarts, lui, est certain de l'innocence de son client ; même si les choses se compliquent lorsqu'il rend visite à Vole en prison et qu'il apprend la présence de sang sur le vêtement porté par l'accusé le jour du meurtre. Vole déclare s'être coupé accidentellement.

Le seul espoir d'être innocenté pour M. Vole réside dans le témoignage de sa femme Christine. Il a épousé celle-ci à Hambourg en 1945 tandis qu'elle vivait dans la misère. Elle voyait dans ce mariage l'opportunité de quitter son pays en ruine et d'améliorer sa situation. Malheureusement, l'épouse du prévenu accable celui-ci, contredisant les dires de son mari tels que l'heure à laquelle il est rentré le soir du meurtre. La crédibilité de Christine est remise en cause lorsqu'une femme anonyme livre la preuve à Sir Wilfrid Robarts que celle-ci a un amant nommé Max. Finalement, les jurés acquittent Leonard Stephen Vole... Mais l'histoire n'est pas finie ! On apprend alors que Leonard est le véritable assassin de Mme French et que Christine s'est opposée à lui car le témoignage d'une épouse aimante n'a guère de poids devant un jury. La femme anonyme qui a donné les lettres de Christine adressées à ce soit-disant Max à Sir Robarts n'est autre que Christine elle-même... L'avocat s'est fait abuser mais il n'est pas le seul. Leonard a une maîtresse et s'est servi de Christine pour se sortir d'affaire. Désabusée, elle le poignarde et il décède alors... Elle l'a éxécuté comme le dit Sir Robarts...

Nominations et récompenses

Six nominations aux Oscars en 1958 :
- Nomination du meilleur acteur pour Charles Laughton
- Nomination du meilleur second rôle féminin pour Elsa Lanchester
- Nomination du meilleur réalisateur pour Billy Wilder
- Nomination du meilleur montage pour Daniel Mandell
- Nomination du meilleur film pour Arthur Hornblow Jr.
- Nomination du meilleur son pour Gordon Sawyer

- Golden Globes du meilleur second rôle féminin pour Elsa Lanchester en 1958
- Nomination pour le Golden Globe du meilleur film dramatique
- Nomination pour le Golden Globe du meilleur acteur dramatique pour Charles Laughton
- Nomination pour le Golden Globe de la meilleure actrice dramatique pour Marlene Dietrich
- Nomination pour le Golden Globe du meilleur réalisateur pour Billy Wilder
- Prix du meilleur acteur étranger pour Charles Laughton décerné par le BAFTA
- Nomination au prix Edgar Pœ du meilleur film pour Billy Wilder et Harry Kurnitz en 1958
- Seconde place au prix d'or Laurel pour Marlene Dietrich en 1958
- Quatrième place au prix d'or Laurel en tant que film dramatique en 1958
- Nomination au prix de la Directors Guild of America pour Billy Wilder en 1958

Informations

- Le budget du film s'élève à 3 000 000 $.

- Avec plus de 2 milliards d'exemplaires vendus de ses œuvres, Agatha Christie est l'un des auteurs les plus populaires du XXème siècle et son œuvre a fait l'objet d'innombrables adaptations au cinéma. Extrêmement exigeante et sévère à l'égard de toutes ces transpositions pour le grand écran, la romancière aurait déclaré à propos de Witness for the Prosecution qu'il s'agissait de "la première adaptation correcte d'un de ses romans".

- N'hésitant pas à prendre quelques libertés en adaptant la fameuse pièce d' Agatha Christie, Billy Wilder et son coscénariste Harry Kurnitz inventent ainsi le personnage de Miss Plimsoll, une infirmière joviale qui force l'avocat Robarts à recouvrer la santé et qui le protège de l'agitation entourant sa nouvelle affaire de meurtre.

- Contrairement au précédent film de Billy Wilder, Ariane (1957) qui réunissait Audrey Hepburn et Gary Cooper, la lubricité des personnages de Leonard et Christine Vole est plutôt malsaine et brutale. Christine épouse Léonard afin de pouvoir échapper au Berlin d'après-guerre, une situation qui rappelle le précédent rôle de Dietrich pour Wilder dans A Foreign Affair (La Scandaleuse de Berlin, 1948).

- Comme le personnage de Lucy interprété par Diana Lynn dans The Major and the minor (Uniformes et jupon court, 1942), Elsa Lanchester incarne dans Witness for the Prosecution l'une des figures récurrentes du cinéma de Billy Wilder en campant un attachant personnage comique qui guide les réactions du public durant le procès à la manière des chœurs antiques.

- Mémorable femme synthétique aux grâces d'automate et à la chevelure zébrée de deux éclairs blancs dans Bride of Frankenstein (La Fiancée de Frankenstein, 1935), Elsa Lanchester donne, dans Témoin à charge, la réplique à Charles Laughton, son époux à la ville et qu'elle a déjà affronté à l'écran, notamment dans The Private Life of Henry (La Vie privée d'Henry VIII, 1933). Ce film de Billy Wilder sera d'ailleurs leur dernière collaboration et la comédienne publiera quelques années plus tard leurs souvenirs communs sous le titre Charles Laughton and I.

- La carrière scénaristique de Billy Wilder est principalement marquée par deux longues collaborations, la première avec Charles Brackett, la seconde avec I.A.L Diamond à partir de 1957, et Ariane qui précède Witness for the Prosecution qui sera donc le dernier film écrit sans son nouveau partenaire.

- C'est sur le personnage de Sir Wilfrid Robarts que sont centrés les principaux morceaux de bravoure verbaux et visuels, son monocle lui servant par exemple de détecteur de mensonges en reflétant la lumière du soleil comme le faisceau d'une lampe d'interrogatoire. Un rôle magistral qui a échu à Charles Laughton à qui Billy Wilder vouait une amitié doublée d'une admiration sincère. Ce sera d'ailleurs leur unique collaboration, d'importants problèmes de santé empêchant en définitive le comédien de jouer le rôle que Wilder lui avait écrit pour Irma la Douce (1963).

- Witness for the Prosecution est le dernier film de Tyrone Power qui mourut peu de temps après son achèvement.

- Le film a été montré en avant-première à la famille Royale d'Angleterre, mais celle-ci a dû promettre à l'avance de ne révéler la surprise finale du film à personne tandis que les personnes ayant participé au tournage ont dû également signer un contrat stipulant qu'ils ne dévoileraient rien non plus.

- Incertain sur sa capacité de tenir le rôle d'un malade cardiaque, Charles Laughton a simulé une attaque dans sa piscine. Affolée, Elsa Lanchester, aidée par un invité, s'est immédiatement portée à son secours et ensemble l'ont sorti de l'eau. Ce n'est qu'une fois au sec que l'acteur a révélé son stratagème. L'histoire ne dit pas qu'elle fut la réaction d'Elsa.

- Una O'Connor était le seul membre du casting original de la pièce de Broadway à reprendre son rôle pour le film.

- Afin de montrer juste une de jambes célèbres de Marlene Dietrich, une scène entière a été écrite. Elle requit 145 figurants, 38 cascadeurs et 90 000 $.

- Marlene Dietrich était si certaine qu'elle serait nominée pour les Oscars qu'elle a enregistré une nouvelle introduction pour son show de Las Vegas mentionnant sa nomination. Elle n'a pas été nominée...

- Witness for the Prosecution fut le dernier grand film cinématographique d'Una O'Connor.

- En 1982, un remake de Witness for the Prosecution a été fait pour la télévision avec Ralph Richardson, Deborah Kerr, Beau Bridges, Donald Pleasence, Wendy Hiller et Diana Rigg. Il a été adapté par Lawrence B. Marcus et John Gay d'après le scénario original et réalisé par Alan Gibson.

Citations

Janet Mackensie : Perhaps you can help me, your Lordship. Six months, I have applied for my hearing aid and I am still waiting for it. Juge : My dear madame. Considering the rubbish that is being talked nowadays, you are missing very little.

Sir Wilfrid : Be prepared for hysterics and even a fainting spell. Better have smelling salts handy and a nip of brandy.
Christine Vole : I do not think that will be necessary. I never faint because I am not sure that I will fall gracefully and I never use smelling salts because they puff up the eyes. I am Christine Vole.

Leonard Vole : But this is England, where I thought you never arrest, let alone convict, people for crimes they have not committed.
Sir Wilfrid : We try not to make a habit of it.

Miss Plimsoll : Teeny weeny flight of steps, Sir Wilfrid, we mustn't forget we've had a teeny weeny heart attack.

Leonard Vole : What are you looking for?
Christine Vole : My accordion.
Leonard Vole : I think I've found it.
Christine Vole : Step on it again. It's still breathing.

Leonard Vole : It's horrible! In a gemutlich sort of way.

Mr. Myers : I hope we are not to be deprived of the learned and stimulating company of Sir Wilfrid?

Sir Wilfrid : I am constantly surprised that women's hats do not provoke more murders.

Miss Plimsoll : Shall we roll up the window, Sir Wilfrid?

Sir Wilfrid : Just roll up your mouth, you talk too much. If I'd known how much you talk I'd never have come out of my coma. This thing weighs a ton.

Christine Vole : Damn you. Damn you. Damn you! Damn you!

Miss Plimsoll : Wilfrid the Fox! That's what they call him, and that's what he is!

Sir Wilfrid : [devenant progressivement plus agité] The question is whether you were lying then or are you lying now... or whether in fact you are an habitual and compulsive LIAR!

Sir Wilfrid : If you were a woman, Miss Plimsoll, I would strike you!

Critique

Adapté d'un roman de la célèbre Agatha Christie, Witness for the prosecution, film de 1957, est à mi-chemin entre un polar, un film juridique et par certains aspects, une comédie et une romance. Il met en scène un avocat renfrogné mais compétent et consciencieux qui se bat pour que la justice triomphe. Il a ses convictions et ne se laisse dominer que par lui-même...

Ce film de procès fait la part belle à la dénonciation de la culpabilité, de la désinvolture, de l'amour caché, du mensonge ; il est porteur d'une grande moralité même si celle-ci ne s'exprime que par le manque de moralité justement de plusieurs des personnages présents...

L'histoire menant au procès est classique : une femme riche et seule aurait été tuée par celui qu'elle avait désigné comme son héritier mais c'est sur les personnages complexes et à plusieurs facettes que l'intérêt du film repose. Le scénario est en tout cas fin et compréhensible avec des flash backs parfaitement orchestrés pour exposer la "relation" Vole / French et la rencontre de Vole avec son épouse en Allemagne quelques années plutôt. Le scénario possède une construction solide et est rythmé par de riches rebondissements, ce jusqu'à la toute dernière minute du film. En résumé, l'ensemble est vraisemblable et progresse sans incohérences, ni longueurs pour capter l'attention d'un spectateur tenu en haleine grâce à l'émergence régulière de nouveaux imprévus tels que les lettres de Christine à ce soit-disant Max, le refus de celle-ci de témoigner pour et non contre son mari...

La réalisation de Billy Wilder est agréable et recherchée avec, par exemple, le "jeu" du monocle de l'avocat, les gros plans sur les comprimés alignés de celui-ci ou les plans en contre-plongée lorsque Vole est accâblé durant son procès...

Pour servir la comédie, Billy Wilder a ajouté le personnage de Miss Plimsoll, l'infirmière, qui n'existait dans le roman originel. Ce personnage est joué par la propre femme de Charles Laughton, Elsa Lanchester. Le couple à la ville, et on pourrait même dire à l'écran de par les liens qui les unit, à savoir infirmière à patient, fait ici des étincelles, désopilant à souhait : plus il est bougon, plus elle le materne et inversement. Il veut lui échapper, refuse de se plier à ses recommandations mais en vérité, ils ne peuvent se départir l'un de l'autre pendant tout le temps du film. En outre, le rôle de Miss Plimsoll se destine à guider les réactions du public durant le procès. Un procès qui tourne autour, bien entendu, des trois personnages principaux : Sir Wilfried Robarts, l'accusé et son épouse. L'avocat, rusé, fait preuve d'une grande habilité basée pourtant sur une apparente légèreté pour servir M. Vole. Le jeu de Charles Laughton se focalise sur nombre de prouesses verbales et visuelles. L'acteur se révèle, comme à son habitude, époustouflant de justesse et de drôlerie, énergique et virulent malgré l'état de santé de son personnage. Le duel qui l'oppose à Marlene Dietrich est intense. Celle-ci possède une présence magnétique, un regard acéré, un visage inébranlable, une tenue impeccable pour planter une Christine Vole froide et inaccessible. Rien ne semble l'atteindre si ce n'est qu'à la toute fin de Witness for the Prosecution. Enfin, dernier élément du trio : Tyrone Power, dont c'est le dernier rôle, emporté l'année suivante par une crise cardiaque. Quand on regarde rétrospectivement le film dans son ensemble, on se rend encore mieux compte du talent de Tyrone Power pour incarner le personnage de Vole, l'innocente victime en proie au désarroi mais... sans foi ni loi.

Les mots les plus forts sont logiquement les deux coups de théâtre finaux mais également les différents témoignages au cours du procès, notamment celui de Vole... La première apparition de Christine au cabinet de Sir Robarts marque également l'esprit du spectateur.

En conclusion, Witness for the Prosecution est un mélange de genres passionnant, aux aspirations comiques bien choisies, servi par des personnages, joués par d'excellents acteurs, tous très ambigus qui donnent du relief à une histoire déjà pleine de caractère. C'est un film surprenant où Billy Wilder, touche à tout génial, y manœuvre les spectateurs avec une aisance magistrale. On se laisse doucement bercer par l'intrigue avant de savoir que nous n'avons été que des pions dans une partie d'échecs où le réalisateur s'est révélé être le virtueux joueur... et vainqueur !

Quelques photos

TitreSir Robarts rentre à son cabinet accompagné de Miss PlimsollLeonard Stephen VoleM. Vole et Emily French (Flashback)Au cabinet de Sir RobartsApparition de Christine Helm VoleChristine à Hambourg en 1945 (Flashback)Hambourg, 1945 (Flashback)M. Vole sur le banc des accusésSir RobartsM. Vole sur le banc des accusésM. Vole témoigneUne anonyme dévoile la relation de Christine avec un certain MaxMiss PlimsollL'anonyme livre des informations à Sir RobartsChristineM. Vole est déclaré non coupableL'anonyme n'est autre que ChristineSir Robarts s'est fait bernéM. Vole et son amanteChristine a tué son mari

Pour en savoir plus sur Tyrone Power, vous pouvez consulter sur ce même site : Tyrone Power


ROBERT SIODMAK (1904 - 1973)